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L’histoire pour le plaisir

Eadsige

mercredi 8 septembre 2021, par ljallamion

Eadsige (mort en 1050)

32ème archevêque de Cantorbéry de 1038 à sa mort

Armoiries de l'archevêque de Cantorbéry En 1043, il couronne Édouard le Confesseur roi d’Angleterre. Prêtre au service du roi Knut le Grand, Eadsige devient grâce à lui moine à Christ Church [1] vers 1030. Quelques années plus tard, vers 1035, il commence à agir comme coadjuteur de l’archevêque Æthelnoth , siégeant à l’église Saint-Martin de Cantorbéry [2]. Il lui succède à sa mort, en 1038, et se rend à Rome en 1040 pour recevoir son pallium [3] des mains du pape Benoît IX.

Il est possible qu’Eadsige ait sacré Hardeknut , le fils de Knut, en 1040. En revanche, il est certain qu’il a sacré Édouard le Confesseur le 3 avril 1043, aux côtés de l’archevêque d’York Ælfric Puttoc .

Malade, Eadsige semble avoir demandé au roi et au comte Godwin de Wessex l’autorisation de sacrer temporairement un coadjuteur en la personne de Siward , abbé d’Abingdon [4]. Siward est sacré en 1044 et témoigne sur des chartes en qualité d’évêque ou d’archevêque durant les 2 années qui suivent. Il tombe malade à son tour et se retire à Abingdon, où il meurt le 23 octobre 1048.

D’après le chroniqueur du 12ème siècle Guillaume de Malmesbury, Siward aurait privé Eadsige de nourriture durant sa maladie, et c’est pour cette raison qu’il n’aurait pas pu lui succéder et aurait dû se contenter du siège de Rochester [5]. L’histoire inventée par Guillaume de Malmesbury doit peut-être quelque chose aux relations entre Eadsige et le chapitre de Christ Church.

En effet, l’archevêque aliène une bonne part des terres détenues par le siège archiépiscopal en les baillant à Godwin de Wessex, ce qui ne peut qu’avoir déplu aux moines de Cantorbéry. Cela expliquerait également les legs d’Eadsige à l’abbaye Saint-Augustin [6], rivale du chapitre de la cathédrale. Eadsige meurt le 29 octobre 1050

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du livre de E. B. Fryde, D. E. Greenway, S. Porter et I. Roy, Handbook of British Chronology, Cambridge University Press, 1996, 3e éd. (ISBN 0-521-56350-X).

Notes

[1] L’ensemble de l’église Saint-Martin de Canterbury battit sur les ruines de l’abbaye Saint-Augustin de Canterbury et de la cathédrale Christ church marque les différentes étapes de la chrétienté en Grande-Bretagne, elle illustre l’adaptation des édifices romains, le développement des styles anglo-saxon, roman et gothique parallèlement au développement du monachisme bénédictin qui naît à Canterbury. Le scriptorium de l’abbaye fut l’un des plus grands centres de production de livres de l’île mais aussi l’un des plus grands lieux d’enseignement du pays.

[2] L’église Saint-Martin de Canterbury, comté du Kent, est la plus vieille église d’Angleterre. Située à moins d’un kilomètre de la cathédrale de Canterbury, sa date de construction est un sujet de controverses. Elle a été mentionnée pour la première fois par Bède le Vénérable durant le siècle qui précéda la mort de Saint Augustin de Canterbury. Il n’y est pas précisé si l’édifice était utilisé pour le culte chrétien à l’époque des romains ou s’il s’agit d’un temple païen converti par les chrétiens plus tard.

[3] Le pallium est un ornement liturgique catholique dont le port, sur la chasuble, est réservé au pape, aux primats, aux archevêques métropolitains et à quelques rares évêques, pendant la célébration de la messe. Il vient du latin pallium qui signifie manteau.

[4] L’abbaye d’Abingdon était une abbaye bénédictine située à Abingdon, historiquement dans le Berkshire. Elle aurait été fondée en 675, mais le premier abbé historiquement attesté est Æthelwold de Winchester, au milieu du 10ème siècle, qui restaure et agrandit l’abbaye. Abingdon devient ainsi l’un des centres majeurs de la réforme bénédictine anglaise. Le dernier abbé, Thomas Pentecost (ou Rowland), est l’un des premiers abbés anglais à reconnaître l’Acte de suprématie promulgué par le roi Henri VIII : il signe la dissolution de l’abbaye d’Abingdon en 1538. Les bâtiments de l’abbaye ont presque totalement disparu depuis, et il ne subsiste plus que certaines de ses dépendances.

[5] L’évêque de Rochester est à la tête du diocèse anglican de Rochester, dans la province de Cantorbéry. Le diocèse couvre l’ouest du comté de Kent. Le siège épiscopal est dans la ville de Rochester, à la cathédrale fondée en 604. À la fin du 17ème siècle et pendant le 18ème siècle, il était courant que l’évêque de Rochester soit également nommé doyen de l’abbaye de Westminster.

[6] L’abbaye Saint-Augustin de Cantorbéry a été fondée par saint Augustin de Cantorbéry aux environs de 598 dans la ville aujourd’hui britannique de Canterbury, en Angleterre, pour célébrer le succès de l’évangélisation de l’Angleterre du Sud. Les rois de Kent et les archevêques de Canterbury y furent enterrés. À partir de la conquête normande du 11ème siècle, elle devient une abbaye bénédictine jusqu’en 1538, lorsqu’elle fut dissoute par le roi Henri VIII comme tous les autres monastères du pays.