Guillaume de Malmesbury devient oblat [1] à l’abbaye de Malmesbury [2] alors qu’il est enfant ou adolescent. Plus tard, il devient le chantre responsable de la liturgie et le bibliothécaire de la communauté. En 1140, il refuse la fonction d’abbé qui lui est proposée. Sa seule vie publique connue se résume à avoir été le représentant de son abbaye aux conciles de Winchester en 1139 et 1141.
Il est un lecteur passionné de tous les sujets que peut lui fournir sa bibliothèque, comme les classiques grecs et romains, la théologie, les lois civiles et canoniques. Il s’intéresse aussi beaucoup à l’histoire, et il considère Bède le Vénérable comme un héros.
Sa plus ancienne œuvre connue est une histoire des papes, “le Liber pontificalis”, qu’il finit de rédiger peu après 1119. En 1118, la reine Mathilde , l’épouse d’Henri 1er Beauclerc, rend visite à son abbaye, pour commander un récit écrit de la relation de parenté entre la famille royale anglaise et le fondateur de l’abbaye de Malmesbury, saint Aldhelm.
Il semble que ce soit l’événement déclencheur de son œuvre la plus populaire et influente, “le Gesta regum Anglorum” [3], qui retrace l’histoire de l’Angleterre depuis la mort de Bède le Vénérable en 735 jusqu’à 1125. Son travail est terminé vers 1126, mais il continue à le réviser et à en améliorer le style jusqu’en 1134.
De 1125 à 1135, il est particulièrement prolifique. Vers le début de cette décennie, il termine un travail parallèle à son Gesta regum Anglorum, mais qui raconte l’histoire du clergé anglais, “le Gesta pontificum Anglorum” [4]. Il semble avoir voyagé dans toute l’Angleterre pour recueillir du matériel pour ses travaux.
Peu après 1129, il visite l’importante abbaye de Glastonbury [5], et écrit un récit de la vie des premiers saints locaux, puis écrit la monographie “De Antiquitate Glastoniensis Ecclesiae” [6]. Dans ce travail sur la revendication de Glastonbury d’abriter la plus ancienne église hors sous-sol au monde, il fait preuve d’une honnêteté qui ne satisfait pas les moines locaux.
L’œuvre ne nous est parvenue que sous une forme très largement révisée. Il écrit aussi, à une date incertaine, une histoire de la vie de saint Wulfstan de Worcester pour les moines de Worcester.
Il abandonne l’histoire quelque temps et se consacre à la rédaction d’œuvres plus en relation avec les aspirations de sa vie monastique. C’est à cette époque qu’il écrit “De miraculis beatae Virginis Mariae” [7], “Defloratio Gregorii” [8], “le Abbreviatio Amalarii” [9].
En dehors de la rédaction d’œuvres originales, il écrit aussi des anthologies [10], notamment en 1129, il produit une compilation sur l’histoire romaine.
Vers 1140, il revient à sa matière préférée et débute son “Historia novella” [11], qui couvre les événements contemporains à partir de 1135.
Ses voyages dans toute l’Angleterre et ses travaux historiques l’amènent probablement à rencontrer Eadmer de Cantorbéry et Jean de Worcester , moine et chroniqueur. Il est aussi concevable qu’il ait été en relation avec l’autre grand historien de son époque, Orderic Vital. Il est patronné par Robert , le comte de Gloucester et fils illégitime d’Henri 1er à qui il dédit quelques ouvrages.