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L’histoire pour le plaisir

Porcius Festus

samedi 28 août 2021, par ljallamion

Porcius Festus (mort en 62)

Procurateur de Judée d’environ 60 à 62

emblème consul Il succède à Antonius Félix. Lorsqu’il est nommé procurateur [1] de Judée en 60, Festus hérite des problèmes rencontrés par son prédécesseur. En raison de l’insécurité, chaque groupe prend les armes, les personnalités des différents partis s’entourent de gardes du corps et chacune des 4 familles de grand prêtre [2] possède sa propre bande armée.

Les troubles entre Juifs et Samaritains [3] renaissent sur le statut des Juifs à Césarée [4]. Régulièrement, entre les populations juives et grecques de la ville on passe des insultes aux jets de pierres et parfois à des affrontements plus importants.

Lorsque Néron décide que Césarée est une ville grecque ce qui a pour effet de déchoir du droit de citoyenneté les Juifs de la ville, qui faisait d’eux les égaux des Grecs, les affrontements reprennent de plus belle. Ce sont alors tous les juifs, non seulement ceux de Palestine [5], mais aussi ceux de la diaspora, qui vivent cette décision comme une profonde injustice qui accroît un peu plus la souillure que les païens font subir à la terre d’Israël. Malgré la répression que les forces de Festus et de ses successeurs exercent, les affrontements sur cette question se poursuivront jusqu’au déclenchement de la grande révolte juive en 66 [6].

Sous le gouvernorat de Festus, les querelles n’épargnent même pas l’administration du Temple. En 59 Agrippa II, roi de Batanée [7] et de Trachonitide [8], qui est aussi chargé de la nomination du grand prêtre, désigne Ishmael ben Phabi II pour remplacer Ananias de Zébédée qui avait été désigné par son oncle Hérode de Chalcis. Fait exceptionnel, le choix est contesté par les prêtres de moindre importance et les lévites [9]. Les causes du conflit semblent principalement économiques et concerner la perception des dîmes.

Même si les légions romaines ont réussi à les réduire, des bandes de Zélotes [10], que Flavius Josèphe appelle des brigands, contrôlent encore certaines zones reculées de la province et font régulièrement des incursions dans des zones plus riches.

Selon les Actes des Apôtres [11], un mouvement de contestation houleux, soulevé par des Juifs d’Asie, entraîne l’arrestation de Paul de Tarse alors qu’il se trouve dans le Temple en 58.

Apparemment, Jacques le Juste le frère de Jésus, ainsi que les anciens ne font rien pour lui venir en aide, ni pour lui éviter son transfert à Césarée puis à Rome.

Un prêtre de haut rang, probablement Hanan ben Hanan , soutient l’accusation contre Paul à Césarée devant Felix, le prédécesseur de Porcius Festus. Toutefois celui-ci n’a pas statué sur son sort et l’a maintenu en prison à Césarée. Pour décider du sort de Paul, Porcus Festus organise en 60 une autre comparution devant lui, en y associant Agrippa II et sa sœur Bérénice.

Le verdict d’Agrippa est de rendre sa liberté à Paul. Toutefois selon les Actes des Apôtres, Paul ayant fait “appel à César” en tant que citoyen romain, il est renvoyé à Rome pour y être jugé.

Dans ce contexte compliqué, Agrippa II provoque un inutile regain de tension, lorsqu’au sommet de son palais de Jérusalem [12], il se fait emménager un somptueux appartement, d’où il observe souvent ce qui se passe dans le Temple.

Les juifs indignés et le grand prêtre Ishmaël font alors édifier un haut mur pour préserver le sanctuaire du regard d’Agrippa, mais ce dernier ordonne qu’il soit abattu. Ishmael ben Phabi qui a pourtant été nommé par le roi, se rend alors à Rome, à la tête d’une délégation pour demander l’arbitrage de l’empereur. Néron désavoue alors Agrippa, mais probablement à sa demande, il empêche le grand prêtre de retourner en Judée.

En 62, Festus meurt dans l’exercice de ses fonctions. Il est remplacé par Lucceius Albinus

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Porcius Festus/ Portail Israël antique et Juifs dans l’Antiquité/ Catégorie : Gouverneur romain de Judée

Notes

[1] Dans la Rome antique le terme procurateur désigne au départ un personnage nommé par un autre pour s’occuper d’une tâche précise, mais l’usage le plus courant du terme, à partir d’Auguste désigne un fonctionnaire impérial choisi par l’empereur romain dans l’ordre équestre ou parmi ses anciens esclaves, on parle alors de procurateur affranchi.

[2] Le grand prêtre est le titre que portait le premier des prêtres dans la religion israélite ancienne et dans le judaïsme classique, depuis l’émergence de la nation israélite jusqu’à la destruction du Second Temple de Jérusalem en 70 ap. jc. Les grands prêtres, comme d’ailleurs tous les prêtres, appartenaient à la lignée d’Aaron. Pendant la période du Second Temple, le grand prêtre exerça souvent la charge de président du Sanhédrin. Son rôle déclina avec l’occupation romaine à partir de 63 av. jc puis la fonction de grand Prêtre disparut avec la destruction du Second Temple. On estime que la période du Premier Temple compta 18 grands prêtres, et celle du Second Temple environ 60.

[3] Les Samaritains sont un peuple peu nombreux se définissant comme descendant des anciens Israélites, et vivant en Israël et en Cisjordanie. On appelle parfois leur religion le samaritanisme. Les Samaritains offrent le paradoxe d’être à la fois une des plus petites populations du monde, puisqu’ils sont 712 en 2007, et une des plus anciennes dotées d’une histoire écrite, puisque leur existence est attestée au 1er millénaire av. jc en Samarie. Ils ont dominé cette région jusqu’au 6ème siècle, dans le nord de l’actuel Israël.

[4] Césarée est le nom d’une ville antique de Judée et moderne d’Israël, située sur la côte méditerranéenne à 20 km au sud de la ville de Dor, entre Netanya et Hadera. Les vestiges de la ville antique permettent d’admirer les ruines de la capitale royale d’Hérode 1er le Grand, et nombre de monuments des époques romaine puis médiévale.

[5] Le nom Palestine désigne la région historique et géographique du Proche-Orient située entre la mer Méditerranée et le désert à l’est du Jourdain et au nord du Sinaï. Si le terme « Palestine » est attesté depuis le 5ème siècle av. jc par Hérodote, il est officiellement donné à la région par l’empereur Hadrien au 2ème siècle, désireux de punir les Juifs de leur révolte en 132-135. Elle est centrée sur les régions de la Galilée, de la Samarie et de la Judée. Ses limites sont au nord la Phénicie et le mont Liban et au sud la Philistie et l’Idumée. À l’époque des croisades, le Pérée au nord-est de la mer Morte, la Batanée et la Décapole au-delà du Jourdain y étaient attachés. La Palestine peut désigner le territoire situé uniquement à l’ouest du Jourdain. Historiquement, elle correspond à Canaan, à la Terre d’Israël et fait partie de la région de Syrie (Syrie-Palestine). Les Arabes, qui ont conquis la Palestine sur les Byzantins dans les années 630, divisent la province d’al-Sham en cinq districts (jund), dont l’un garde le nom de « Palestine » et s’étend du Sinaï jusqu’à Akko (connue par les Chrétiens sous le nom de Saint-Jean-d’Acre) ; son chef-lieu est d’abord Ludd (Lod) puis, dès 717, ar-Ramlah (Ramla) et plus tard Jérusalem. Les autres villes les plus importantes sont Rafah, Gaza, Jaffa, Césarée, Naplouse et Jéricho. Ce district de « Palestine » était bordé au nord et à l’est par celui de « Jordanie », al-Urdunn, qui avait pour capitale Tibériade et incluait Akko et Tyr. Les frontières entre ces deux districts ont plusieurs fois varié au cours de l’histoire. À partir du 10ème siècle, cette division a commencé à tomber en désuétude, pour faire place finalement au royaume chrétien de Jérusalem. Sous le gouvernement des Croisés, est fondé en 1099, le royaume latin de Jérusalem ; Jérusalem redevient capitale d’un État. Après la défaite et le départ des Croisés, aux 12ème et 13ème siècles, les jund (districts) arabo-musulmans sont réintroduits, mais leurs frontières sont sans cesse redéfinies.

[6] La première guerre judéo-romaine, qui s’est déroulée entre 66 et 73., parfois appelée la Grande Révolte, fut la première des trois révoltes des juifs de la province de Judée contre l’Empire romain, telle que relatée principalement par Flavius Josèphe. Elle commença en 66, à la suite des tensions religieuses croissantes entre Grecs et Juifs. Elle s’acheva lorsque les légions romaines de Titus assiégèrent, pillèrent puis détruisirent Jérusalem et le temple d’Hérode en 70 (en 68 selon les sages du Talmud) puis les places fortes des Juifs (principalement Gamla en 67 et Massada en 73).

[7] La Batanée actuellement Al-Bathaniya est une plaine fertile du sud de la Syrie actuelle. À l’est du Golan à l’ouest de la Trachonitide et au nord de l’Auranitide qui est la région frontalière avec la Jordanie. C’est une partie de l’ancien royaume de Bashân.

[8] Dans l’Antiquité, le Trachon ou la Trachonitide est le nom grec d’une région de chaos rocheux basaltiques appelé Argob dans la Bible, située au sud de Damas, en Syrie. Son nom actuel est le Al-Lejâh. Au 1er siècle av. jc cette région, difficile d’accès, était occupée par des tribus arabes qui razziaient le plateau agricole du Hauran à l’ouest. Cette région fut incorporée par Marc Antoine au royaume d’Hérode le Grand qui installa des colons militaires juifs « dans la toparchie de Batanée, limitrophe de la Trachonitide » où ils fondèrent la ville de Bathyra et la fortifièrent.

[9] La tribu de Lévi est une des douze tribus d’Israël. Cette tribu relève du patriarcat de Lévi qui est le 3e fils de Jacob, fils d’Isaac, lui-même fils d’Abraham. Sa mère se nomme Léa (Léah), fille de Laban.

[10] Les Zélotes, sont les groupes qui combattent le pouvoir romain les armes à la main pendant la Première Guerre judéo romaine. Appelés aussi Galiléens, ils se révoltent initialement contre le recensement de Quirinius en 6 : le recensement viole d’une part un interdit biblique (seul Dieu est le comptable autorisé des âmes) mais d’autre part prépare l’institution de l’impôt « par tête ». En se radicalisant, ils finissent par s’attaquer aussi bien à leurs compatriotes jugés timorés ou soupçonnés de collaborer avec les Romains, qu’aux païens qui pensent-ils souillent la Terre promise par leur seule présence. Les Zélotes constituent un des courants actifs du judaïsme du premier siècle. Secte juive anti-romaine, ils sont les principaux instigateurs de la révolte contre Rome : ils se défendent contre Titus avec acharnement, pendant le siège et après la prise de Jérusalem, en 70. La répression romaine est sans appel : ceux qui sont faits prisonniers sont crucifiés. Beaucoup préfèrent mourir dans des suicides collectifs

[11] Le récit des Actes des Apôtres, cinquième livre du Nouveau Testament, est la seconde partie de l’œuvre dédiée « à Théophile » et attribuée à Luc par la tradition chrétienne comme par les chercheurs modernes, la première partie étant l’Évangile selon Luc. Le récit rapporte les débuts de la communauté chrétienne, avec l’Ascension suivie de la Pentecôte, et relate essentiellement la prédication de Paul de Tarse. Il se termine avec la première venue de Paul à Rome au début des années 60.

[12] Ville du Proche-Orient que les Israéliens ont érigée en capitale, que les Palestiniens souhaiteraient comme capitale et qui tient une place centrale dans les religions juive, chrétienne et musulmane. La ville s’étend sur 125,1 km². En 130, l’empereur romain Hadrien change le nom de Jérusalem en « AElia Capitolina », (Aelius, nom de famille d’Hadrien ; Capitolina, en hommage au dieu de Rome, Jupiter capitolin) et il refonde la ville. Devenue païenne, elle est la seule agglomération de la Palestine à être interdite aux Juifs jusqu’en 638. Durant plusieurs siècles, elle est simplement appelée Aelia, jusqu’en 325 où Constantin lui redonne son nom. Après la conquête musulmane du calife Omar en 638, elle devient Iliya en arabe, ou Bayt al-Maqdis (« Maison du Sanctuaire »), équivalent du terme hébreu Beit ha-Mikdash (« Maison sainte »), tous deux désignant le Temple de Jérusalem, ou le lieu du voyage et d’ascension de Mahomet, al-Aqsa, où se situait auparavant le temple juif