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La Judée devient une province romaine

lundi 2 août 2021, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 24 mars 2012).

La Judée devient une province romaine

En l'an 6, l'empereur Auguste transforme la Judée en une province romaine gouvernée par un simple procurateur

Profitant des divisions entre les juifs, le général romain Pompée conquis la Samarie [1] et la Judée en 63 av jc. Un protégé des Romains, Hérode, en profite pour liquider la dynastie des Hasmonéens [2] et devenir roi de Judée en l’an 37 av jc.

C’est sous la fin de son règne que naît Jésus-Christ à Bethléem [3], au sud de Jérusalem [4]. Hérode partagea son royaume entre 3 de ses fils, avant de mourir en l’an 4 de notre ère.

En l’an 6, l’empereur Auguste transforme la Judée en une province romaine gouvernée par un simple procurateur [5]. Décontenancés par les croyances monothéistes des habitants, les Romains laissent ceux-ci libres de s’organiser comme ils l’entendent sous l’autorité de leur Tribunal religieux, le Sanhédrin [6]. Mais les Juifs ne manquent pas de se quereller et de se diviser sur la conduite à tenir vis-à-vis de l’occupant. Les grands prêtres [7] et le parti des Pharisiens [8] s’accommodent de l’occupation étrangère tandis que dans les milieux populaires, la secte des Zélotes [9] appelle à la résistance et veut hâter la réalisation des promesses divines. Ils déclenchèrent une violente révolte en août 66 et massacrèrent les grands prêtres et s’emparèrent de Jérusalem. Mais les Romains, sous la direction du général Vespasien, menèrent la reconquête avec détermination. Devenu empereur Vespasien dû laisser la place à son fils Titus pour achever le siège de Jérusalem. Les habitants sont déportés comme esclaves cependant que le Temple, haut lieu de la religion juive, est complètement détruit. Puis, Titus, rentre à Rome où il reçoit un magnifique triomphe.

La destruction de Jérusalem et du Temple ne met cependant pas fin à la guerre juive. Au-dessus de la Mer Morte [10], la forteresse de Massada [11], construite au temps des Hasmonéens et surplombant de 400 mètres les rives sauvages de la mer Morte, continue de résister sous la direction d’un chef zélote, Eleazar Ben Yair. C’était le dernier îlot de résistance juive à l’occupation romaine.

Mais le 2 mai 73, la forteresse de Massada tomba aux mains des légionnaires. Ceux-ci n’arrivèrent à accéder aux murailles qu’en aménageant une rampe artificielle depuis le pied du rocher. Quand ils pénétrèrent dans la forteresse, ils ne découvrirent que des cadavres, 10 des assiégés ayant tué tous les autres avant de se suicider eux-mêmes pour ne pas tomber sous la loi étrangère. On ne retrouva que 7 survivants : 2 femmes et 5 enfants, cachés dans un puits.

En Palestine [12] même, le sentiment national n’est pas mort avec la prise de Massada. Le particularisme juif demeure vivace. L’empereur romain Hadrien est frappé lors de son passage en Judée par les témoignages d’irrédentisme. Il décide une campagne d’hellénisation. La circoncision est prohibée, Jérusalem rebaptisée “Colonia Ælia Capitolina” et un temple dédié à Jupiter Capitolinus est édifié sur les ruines du précédent.

Un jeune du nom de Shimon bar Kokhba prend la tête d’une nouvelle révolte et s’empara de Jérusalem. Il malmena la légion égyptienne chargée de faire régner l’ordre. Hadrien se rend sur les lieux et appelle la 10ème légion bretonne avec son général Gaius Julius Severus pour mater la rébellion. La campagne durera 3 ans et coûtera selon certaines sources plusieurs centaines de milliers de morts juives. La Judée en restera durablement désertée et l’accès des Juifs à Colonia Ælia Capitolina interdit.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de histoire de La Judée devient une province romaine/ Achive personnelles Ljallamion / Historia/ Histoire ect../ et Portail du Proche-Orient ancien/ Catégories  : Province romaine du Proche-Orient/

Notes

[1] La Samarie est le nom historique et biblique d’une région montagneuse du Proche-Orient ayant constitué l’ancien Royaume d’Israël autour de son ancienne capitale Samarie, proche de Sichem (près de l’actuelle ville de Naplouse), et rival de son voisin judéen du sud, le royaume de Juda. Elle se situe aujourd’hui à cheval sur les territoires de Cisjordanie et d’Israël, dans ce qui représente le tiers septentrional de l’actuelle Cisjordanie et la bande côtière s’étendant au nord de Tel-Aviv jusqu’aux frontières libanaises.

[2] Les Hasmonéens sont une dynastie qui parvient au pouvoir en Judée au cours de la révolte des Maccabées, que Mattathias un prêtre de la lignée sacerdotale de Yehoyarib lance en 168-167 av. jc et auxquels se joignent les hassidéens. Dans les livres qui n’ont été conservés que par la tradition chrétienne, cette dynastie est aussi appelée Maccabées. Mattathias meurt un an après le déclenchement de la révolte. Son fils Judas Maccabée, qui n’est pas l’aîné, lui succède. Après plusieurs batailles, il parvient à s’emparer de Jérusalem et rétablit le culte juif au Temple en décembre 164 av. jc. Le premier à régner avec le titre de Grand-prêtre est son successeur Jonathan.

[3] Bethléem est une ville située en Cisjordanie, une région de Palestine, à environ 10 km au sud de Jérusalem, qui compte essentiellement des Palestiniens musulmans. La ville compte une petite communauté de chrétiens palestiniens, une des plus anciennes communautés chrétiennes au monde. Son agglomération s’étend aux villes de Beit Jala et Beit Sahour. La ville est un important centre religieux. La tradition juive, qui l’appelle aussi Éphrata, en fait le lieu de naissance et de couronnement du roi d’Israël David. Elle est considérée par les chrétiens comme le lieu de naissance de Jésus de Nazareth. C’est un lieu de pèlerinage qui génère une activité économique importante à la période de Noël. La ville est également le siège d’un lieu saint du judaïsme, le tombeau de Rachel, situé à l’entrée de la ville.

[4] Ville du Proche-Orient que les Israéliens ont érigée en capitale, que les Palestiniens souhaiteraient comme capitale et qui tient une place centrale dans les religions juive, chrétienne et musulmane. La ville s’étend sur 125,1 km². En 130, l’empereur romain Hadrien change le nom de Jérusalem en « AElia Capitolina », (Aelius, nom de famille d’Hadrien ; Capitolina, en hommage au dieu de Rome, Jupiter capitolin) et il refonde la ville. Devenue païenne, elle est la seule agglomération de la Palestine à être interdite aux Juifs jusqu’en 638. Durant plusieurs siècles, elle est simplement appelée Aelia, jusqu’en 325 où Constantin lui redonne son nom. Après la conquête musulmane du calife Omar en 638, elle devient Iliya en arabe, ou Bayt al-Maqdis (« Maison du Sanctuaire »), équivalent du terme hébreu Beit ha-Mikdash (« Maison sainte »), tous deux désignant le Temple de Jérusalem, ou le lieu du voyage et d’ascension de Mahomet, al-Aqsa, où se situait auparavant le temple juif

[5] Dans la Rome antique le terme procurateur désigne au départ un personnage nommé par un autre pour s’occuper d’une tâche précise, mais l’usage le plus courant du terme, à partir d’Auguste désigne un fonctionnaire impérial choisi par l’empereur romain dans l’ordre équestre ou parmi ses anciens esclaves, on parle alors de procurateur affranchi.

[6] Le Sanhédrin est l’assemblée législative traditionnelle du peuple juif ainsi que son tribunal suprême qui siège normalement à Jérusalem. Son nom n’est pas d’origine hébraïque mais dérive du grec sunédrion, signifiant « assemblée siégeante ». Composé de 71 sages experts en Loi Juive, il doit comporter 23 membres pour décider en matière judiciaire ; il est alors nommé petit sanhédrin et siège dans les principales villes.

[7] Le grand prêtre est le titre que portait le premier des prêtres dans la religion israélite ancienne et dans le judaïsme classique, depuis l’émergence de la nation israélite jusqu’à la destruction du Second Temple de Jérusalem en 70 ap. jc. Les grands prêtres, comme d’ailleurs tous les prêtres, appartenaient à la lignée d’Aaron. Pendant la période du Second Temple, le grand prêtre exerça souvent la charge de président du Sanhédrin. Son rôle déclina avec l’occupation romaine à partir de 63 av. jc puis la fonction de grand Prêtre disparut avec la destruction du Second Temple. On estime que la période du Premier Temple compta 18 grands prêtres, et celle du Second Temple environ 60.

[8] Les pharisiens sont l’un des partis juifs en activité en Judée pendant la période du Second Temple (2ème siècle av.jc/1er siècle). Leur courant de pensée est appelé « pharisaïsme » ou « pharisianisme ». De nombreux enseignements des pharisiens sont incorporés à la tradition rabbinique. Ils se distinguent notamment par le recours à la Torah orale pour fixer la loi juive.

[9] Les Zélotes, sont les groupes qui combattent le pouvoir romain les armes à la main pendant la Première Guerre judéo romaine. Appelés aussi Galiléens, ils se révoltent initialement contre le recensement de Quirinius en 6 : le recensement viole d’une part un interdit biblique (seul Dieu est le comptable autorisé des âmes) mais d’autre part prépare l’institution de l’impôt « par tête ». En se radicalisant, ils finissent par s’attaquer aussi bien à leurs compatriotes jugés timorés ou soupçonnés de collaborer avec les Romains, qu’aux païens qui pensent-ils souillent la Terre promise par leur seule présence. Les Zélotes constituent un des courants actifs du judaïsme du premier siècle. Secte juive anti-romaine, ils sont les principaux instigateurs de la révolte contre Rome : ils se défendent contre Titus avec acharnement, pendant le siège et après la prise de Jérusalem, en 70. La répression romaine est sans appel : ceux qui sont faits prisonniers sont crucifiés. Beaucoup préfèrent mourir dans des suicides collectifs

[10] La mer Morte est un lac salé du Proche-Orient partagé entre Israël, la Jordanie et la Cisjordanie. D’une surface approximative de 810 km², il est alimenté par le Jourdain. Alors que la salinité moyenne de l’eau de mer oscille entre 2 et 4 %, celle de la mer Morte est d’approximativement 27,5 % (soit 275 grammes par litre). Aucun poisson ni aucune algue macroscopique ne peuvent subsister dans de telles conditions, ce qui lui vaut le nom de « mer morte ». Néanmoins des organismes microscopiques (plancton, bactéries halophiles et halobacteria, etc.) s’y développent normalement. Elle est identifiée au lac Asphaltite de l’Antiquité. Flavius Josèphe dans la Guerre des Juifs utilise cette dénomination

[11] Le siège et la prise de Massada, forteresse surplombant la Mer morte, fut le dernier engagement de grande ampleur de l’armée romaine en Judée. Cette victoire romaine mit fin à une guerre sanglante qui avait duré huit ans ( de 66 à 74) malgré l’écrasante supériorité romaine et qui avait requise pas moins de cinq généraux successifs.

[12] Le nom Palestine désigne la région historique et géographique du Proche-Orient située entre la mer Méditerranée et le désert à l’est du Jourdain et au nord du Sinaï. Si le terme « Palestine » est attesté depuis le 5ème siècle av. jc par Hérodote, il est officiellement donné à la région par l’empereur Hadrien au 2ème siècle, désireux de punir les Juifs de leur révolte en 132-135. Elle est centrée sur les régions de la Galilée, de la Samarie et de la Judée. Ses limites sont au nord la Phénicie et le mont Liban et au sud la Philistie et l’Idumée. À l’époque des croisades, le Pérée au nord-est de la mer Morte, la Batanée et la Décapole au-delà du Jourdain y étaient attachés. La Palestine peut désigner le territoire situé uniquement à l’ouest du Jourdain. Historiquement, elle correspond à Canaan, à la Terre d’Israël et fait partie de la région de Syrie (Syrie-Palestine). Les Arabes, qui ont conquis la Palestine sur les Byzantins dans les années 630, divisent la province d’al-Sham en cinq districts (jund), dont l’un garde le nom de « Palestine » et s’étend du Sinaï jusqu’à Akko (connue par les Chrétiens sous le nom de Saint-Jean-d’Acre) ; son chef-lieu est d’abord Ludd (Lod) puis, dès 717, ar-Ramlah (Ramla) et plus tard Jérusalem. Les autres villes les plus importantes sont Rafah, Gaza, Jaffa, Césarée, Naplouse et Jéricho. Ce district de « Palestine » était bordé au nord et à l’est par celui de « Jordanie », al-Urdunn, qui avait pour capitale Tibériade et incluait Akko et Tyr. Les frontières entre ces deux districts ont plusieurs fois varié au cours de l’histoire. À partir du 10ème siècle, cette division a commencé à tomber en désuétude, pour faire place finalement au royaume chrétien de Jérusalem. Sous le gouvernement des Croisés, est fondé en 1099, le royaume latin de Jérusalem ; Jérusalem redevient capitale d’un État. Après la défaite et le départ des Croisés, aux 12ème et 13ème siècles, les jund (districts) arabo-musulmans sont réintroduits, mais leurs frontières sont sans cesse redéfinies.