Notes
[1] Parfois, un consul décède ou démissionne avant la fin de son mandat de douze mois. Le consul restant rétablit la collégialité par l’élection intermédiaire si le délai restant le permet ou par la désignation directe d’un consul suffectus (du participe passé du verbe sufficere, « remplacer »). Ce consul entre en fonction immédiatement, il a les mêmes privilèges et les mêmes pouvoirs que le consul remplacé mais il n’est en charge que pour la durée du mandat qui reste à couvrir. Enfin, le consul suffect ne donne pas son nom à l’année, à l’inverse du consul dit ordinaire.
[2] Les Galates sont des peuples celtes qui, dans l’Antiquité, ont migré dans le centre de l’Asie Mineure. De Gaule cisalpine, des troupes celtes ont pris la route des Balkans, ils ont traversé la Macédoine et gagné la Grèce, pillant au passage le temple de Delphes, lors de la Grande expédition. À ce moment ils se divisent, certains d’entre eux retournant en Gaule dans les Cévennes et autour de Toulouse où ils sont désormais désignés comme Volques Tectosages. Les autres, ayant franchi l’Hellespont, les Galates, commandés par Lutérios et Léonorios, arrivent dans ce pays vers 278 av. jc à l’invitation du roi Nicomède 1er de Bithynie afin de combattre Antiochos 1er, roi séleucide. Leur appui lui assura le trône, et il leur donna en récompense des terres situées au sud de son royaume, sur les bords du Sangarius. Avant de s’y établir, les Gaulois dévastèrent toute la partie de l’Asie Mineure baignée par la mer Egée, depuis la Troade jusqu’à la Carie. Vaincus par Antiochos 1er, roi de Syrie en 277 et par Attale 1er, roi de Pergame en 241, ils se concentrèrent dans la partie nord de la Grande Phrygie, lui donnèrent le nom de Galatie, et reçurent eux-mêmes le nom de Gallo-Grecs, parce qu’ils se mêlèrent à la population grecque et phrygienne du pays. Géographiquement, leur implantation est délimitée par le royaume du Pont et la Paphlagonie au nord, la Cappadoce à l’est, le royaume de Pergame au sud et la Bithynie à l’ouest.
[3] Ancyre est une cité de l’Antiquité qui correspond de nos jours à l’actuelle Ankara.
[4] Le préteur est un magistrat de la Rome antique. Il était de rang sénatorial, pouvait s’asseoir sur la chaise curule, et porter la toge prétexte. Il était assisté par 2 licteurs à l’intérieur de Rome, et 6 hors du pomerium de l’Urbs. Il était élu pour une durée de 1 an par les comices centuriates. La fonction de préteur fut créée vers 366 av. jc pour alléger la charge des consuls, en particulier dans le domaine de la justice. Le premier préteur élu fut le patricien Spurius Furius, le fils de Marcus Furius Camillu. Égal en pouvoir au consul, auquel il n’a pas de compte à rendre, le préteur prêtait le même serment, le même jour, et détenait le même pouvoir. À l’origine, il n’y en avait qu’un seul, le préteur urbain, auquel s’est ajouté vers 242 av. jc le préteur pérégrin qui était chargé de rendre la justice dans les affaires impliquant les étrangers. Cette figure permit le développement du ius gentium, véritable droit commercial, par contraste avec le ius civile applicable uniquement aux litiges entre citoyens romain. Pour recruter, pour former ou pour mener des armées au combat ; sur le terrain, le préteur n’est soumis à personne. Les préteurs ont aussi un rôle religieux, et doivent mener des occasions religieuses telles que sacrifices et des jeux. Ils remplissent d’autres fonctions diverses, comme l’investigation sur les subversions, la désignation de commissionnaires, et la distribution d’aides. Lors de la vacance du consulat, les préteurs, avant la création des consuls suffects, pouvaient remplacer les consuls : on parle alors de préteurs consulaires.
[5] Corinthe était l’une des plus importantes cités de la Grèce antique, située dans les terres au pied de son acropole, l’Acrocorinthe. Elle abritait autrefois un célèbre temple d’Aphrodite.
[6] La fonction de proconsul dans la Rome antique correspond à la notion actuelle de gouverneur. Étymologiquement, ce terme vient du préfixe latin pro, à la place de, et consul. Le premier cas de proconsulat historiquement cité par Denys d’Halicarnasse date de 464 av. jc, lorsque Titus Quinctius Capitolinus Barbatus reçut le pouvoir de diriger une armée (imperium) pour aller au secours d’un consul assiégé. Il s’agit alors d’une solution improvisée sous la pression des événements. La fonction réapparaît avec l’agrandissement de la République romaine au 4ème siècle av. jc, lorsqu’un consul doit finir une campagne militaire ou doit gouverner un territoire au-delà de la durée normale de son mandat de consul (un an). Son pouvoir (imperium consulaire) est alors prolongé, en général pour une durée d’un an et toujours sur un territoire précis, le plus souvent une province. Le terme « proconsul » tient au fait que son titulaire exerçait un pouvoir consulaire ; cependant, tous les proconsuls n’étaient pas forcément d’anciens consuls.
[7] La province romaine d’Asie comprenait la Carie, la Lydie, la Mysie, la Phrygie et la Troade.
[8] Titre porté par les représentants officiels de la Rome antique. Les ambassadeurs étaient des légats du Sénat romain. Sous la République romaine, les consuls, proconsuls, préteurs en campagne pouvaient charger temporairement des légats du commandement de la cavalerie, des réserves ou même d’une légion entière et de plusieurs légions. Sous l’Empire romain, à partir d’Auguste, la fonction de ces légats militaires devint permanente. Désignés par l’empereur, ils le représentaient dans les provinces et les légions. On distingua alors les légats consulaires et les légats prétoriens, qui gouvernaient les provinces « impériales » et exerçaient le pouvoir militaire, et les légats de légion, officiers expérimentés, de rang sénatorial, qui étaient chef d’une légion. Le titre de légat se transmit de l’Empire romain à l’Église catholique
[9] Dorylée ou Dorylaion est une ancienne cité d’Anatolie, en Turquie. Ses ruines sont aujourd’hui situées à proximité de la ville d’Eskişehir. La ville existe déjà sous les Phrygiens, mais pourrait être plus ancienne. Après la conquête d’Alexandre le Grand, les terres restées au nord du ruisseau Porsuk sont donnés au royaume de Bithynie, celles restées au sud passant aux rois galates. Sous l’empire romain, la ville est un important centre commercial ; base militaire, elle devient également le siège d’un évêché.
[10] La Syrie est l’une des provinces les plus importantes de l’Empire romain, tant par sa richesse que sur le plan militaire. Étendue de la Méditerranée à l’Euphrate, elle constitue un riche creuset de civilisations, composées entre autres de Juifs, de Phéniciens, ou de Nabatéens, hellénisés pour la plupart d’entre eux. La Syrie est conquise par Pompée en 64 av. jc. En 63 av. jc, après avoir vaincu le roi Mithridate VI, il transforme le royaume de Syrie en province romaine, mettant ainsi fin à la dynastie séleucide. L’acquisition du territoire n’est cependant pas sa mission originelle. Le gouvernement de cette riche région constitue rapidement un enjeu majeur à Rome. Crassus, qui l’a obtenu, y trouve la mort en tentant une expédition militaire contre les Parthes en 53 av. jc, à Carrhes. Sous Auguste, la province est placée sous l’autorité d’un légat d’Auguste propréteur de rang consulaire, résidant à Antioche, la capitale. Les frontières de la province connaissent à plusieurs reprises des modifications. Le royaume de Judée, devenu province de Judée, est renommé Syrie-Palestine durant le règne de l’empereur Hadrien, mais n’appartient pas à la province de Syrie proprement dite. Les frontières varient aussi avec l’Arabie nabatéenne. La Syrie englobe l’Iturée et le territoire de Palmyre. Si les conquêtes de Trajan sont éphémères, la frontière sur l’Euphrate est durablement déplacée jusqu’à Doura Europos, lors de la guerre parthique de Lucius Verus, entre 161 et 166. À partir de la seconde moitié du 2ème siècle, le sénat romain comprend un nombre important de Syriens, comme Claudius Pompeianus ou Avidius Cassius sous Marc Aurèle. Dans la première moitié du 3ème siècle, des Syriens accèdent au pouvoir impérial, avec la dynastie des Sévères.
[11] Le tribun militaire (en latin Tribunus militum) est un officier supérieur qui sert dans la légion romaine sous la Rome antique.
[12] L’Achaïe est une province romaine comprenant le sud de la Grèce moderne, fondée en 27 av.jc lors de la réorganisation de l’Empire par Auguste après la période des guerres civiles. La région a été soumise à l’Empire romain en 146 av.jc après une campagne brutale, à la fin de laquelle la ville de Corinthe fut rasée par le général romain Lucius Mummius Achaicus ; la ligue achéenne, dernière confédération ayant conservé une certaine indépendance, fut dissoute. Une partie des cités fut soumise au tribut et placée sous l’autorité du propréteur de Macédoine, tandis que les cités restées fidèles aux Romains ou neutres conservaient une autonomie théorique, mais ne pouvaient plus conduire de politique indépendante. La situation changea au début du 1er siècle avec les guerres de Mithridate : de nombreuses cités grecques rallièrent Mithridate VI Eupator, le roi du Pont, dans l’espoir de se libérer de la tutelle romaine. La contre-attaque romaine menée par Lucius Cornelius Sulla obligea Mithridate à battre en retraite et à abandonner la Grèce. Les Romains mirent à sac Athènes en 86 av. jc et Thèbes l’année suivante. Les rétorsions romaines pour toutes les villes rebelles furent lourdes et les terribles campagnes militaires sur le territoire grec ont laissé le cœur de la Grèce centrale en ruines. Après la défaite de Marc Antoine et Cléopâtre en 31 av.jc, l’Empereur Auguste réorganisa les provinces romaines et créa la province sénatoriale d’Achaïe.
[13] Dans l’Antiquité, magistrat qui présidait la curie, le Sénat romain.
[14] Le royaume du Pont est un royaume antique situé sur la côte méridionale de la mer Noire, dont il contrôlait aussi plus ou moins le pourtour. Aujourd’hui, cette région se trouve en Turquie.
[15] La Bithynie est un ancien royaume au nord-ouest de l’Asie Mineure, actuellement situé en Turquie. Située au bord du Pont-Euxin, elle était limitée par la Paphlagonie à l’est, la Galatie et la Phrygie au sud, la Propontide et la Mysie à l’ouest. Les Bithyniens sont, selon Hérodote et Xénophon, d’origine thrace. Ils forment d’abord un État indépendant avant d’être annexés par Crésus, qui ajoute leur territoire à la Lydie. Ils passent ensuite sous domination perse, où la Bithynie est incluse dans la satrapie de Phrygie. Mais dès avant Alexandre le Grand, la Bithynie retrouve son indépendance. Nicomède 1er est le premier à se proclamer roi. Durant son long règne de 278 à 243av jc, le royaume connaît la prospérité et jouit d’une position respectée parmi les petits royaumes d’Asie Mineure. Cependant, le dernier roi, Nicomède IV, échoue à contenir le roi Mithridate VI du Pont. Restauré sur le trône par l’Empire romain, il lègue par testament son royaume à Rome en 74 av jc. La Bithynie devient alors province romaine. Sous Auguste elle devient province sénatoriale en 27av jc puis province impériale en 135.
[16] Dans la Rome antique, les licteurs constituent l’escorte des magistrats qui possèdent l’imperium, c’est-à-dire le pouvoir de contraindre et de punir. Après la République romaine, d’autres personnages officiels sont accompagnés de licteurs. Les licteurs sont chargés de protéger et d’exécuter les décisions coercitives des magistrats. Leur attribut principal, le faisceau de verges entourant une hache, est leur instrument de contrainte : soit pour une punition corporelle (les verges), soit pour une mise à mort par décapitation (la hache).
[17] Dans la Rome antique, l’Ærarium est le trésor public (spécialement durant la République). Il tire son nom d’aes, le bronze en latin. Avec l’instauration du principat d’Auguste et le début de l’Empire, l’ærarium devient le trésor géré par le Sénat. Le trésor abritait les monnaies et les ressources des finances de l’État ainsi que les lois gravées dans le bronze, les décrets du Sénat, et d’autres registres importants. Ce trésor public était entreposé dans le temple de Saturne, au Forum Romain, sur le versant oriental du Capitole.
[18] Le curator aedium sacrarum et operum locorumque publicorum était une position politique dans la Rome antique. Le nom se traduit par « conservateur des édifices sacrés et des travaux publics ». Dans les inscriptions romaines qui nous sont parvenues, les mots aedium sacrarum sont généralement précédés du mot curator, mais parfois de resitutor ou subcurator
[19] Le terme pontife, du latin pontifex, étymologiquement « qui fait le pont (sacré) », est utilisé dans la Rome antique pour désigner les membres de l’un des quatre collèges sacerdotaux de la religion romaine, le collège pontifical. À Rome, les pontifes sont chargés de l’entretien du pont sacré (pont Sublicius) et de surveiller la bonne observance des pratiques religieuses. La charge de pontife est exercée à vie, le recrutement se faisant par cooptation. Cette fonction a varié selon les époques. À l’origine ils jouent le rôle de jurisconsulte, c’est-à-dire qu’ils interprètent les lois existantes en s’aidant des augures pour les problèmes difficiles. Ils créent ainsi la première jurisprudence et écrivent les grands traités et recueils de lois.
[20] La Germanie inférieure, Germanie seconde ou Basse Germanie selon les auteurs et en latin Germania inferior, est une province romaine établie vers 90 par Domitien autour de la vallée de la Meuse, à l’ouest du Rhin, dans ce que sont aujourd’hui le sud des Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg, une partie du nord-est de la France (Ardennes), et du nord-ouest de l’Allemagne. La capitale de la Germanie inférieure est Colonia Claudia Ara Agrippinensium l’actuelle ville de Cologne, également la capitale du peuple des Ubiens.