Né à Italica [1] en Bétique [2].
Au 1er siècle Vespasien accorde le droit latin à tous les municipes d’Espagne et crée une assemblée provinciale pour la Bétique, qui se réunit une fois par an pour célébrer le culte impérial et discuter l’administration de la province.
Elle reste en marge de troubles politiques et des menaces barbares qui touchent l’Empire romain à partir de 161, sauf vers 180, lorsque des Maures révoltés traversent le détroit de Gibraltar, et ravagent la province dépourvue de troupes en tant que province sénatoriale. Le légat Aufidius Victorinus rétablit la situation, en Espagne, il succède à son père adoptif Trajan en 117, en ayant renforcé son lien avec la famille impériale grâce au mariage avec Vibia Sabina, une nièce de Trajan.
Empereur humaniste, lettré, poète et à la réputation pacifique, il n’attache pas une grande importance aux conquêtes de Trajan sur l’Euphrate et abandonna la politique guerrière de celui-ci, renonça aux territoires à l’Est de l’Euphrate, mais conserva la Dacie [3] et entreprit de fortifier les frontières de l’Empire. Il réorganisa l’armée en favorisant le recrutement des légions dans les provinces mêmes où elles stationnaient est en accroissant les effectifs de la cavalerie.
Cependant, son œuvre essentielle fut administrative. Il acheva l’organisation de la bureaucratie impériale et remplaça les affranchis par des chevaliers à la tête de l’administration centrale. Il procéda à la codification du droit romain, mais sans étouffer les particularismes locaux. Curieux de tout et soucieux du gouvernement des provinces, il passa son règne à parcourir l’Empire et voua son affection particulière à la Grèce, ou il tenta de restaurer la religion grecque en restreignant les cultes orientaux bien qu’il vouât un culte particulier aux dieux égyptiens suite à son voyage dans cette province de l’Empire aux alentours de 130. En effet lors de son passage à Alexandrie, il ordonna la restauration voire la reconstruction du temple de Sérapis et se fit édifier dans sa villa impériale de Tivoli un sanctuaire aux dieux égyptiens que l’on nomme Canope. De plus en 127, dans un rescrit au proconsul d’Asie, Minicius Fundanus, il affirma que les Chrétiens ne pouvaient pas être mis à mort sans procès préalable.
Il s’efforça de remédier à l’abandon des terres et de repeupler les grand domaines impériaux en encourageant les baux à long terme, en favorisant les association d’agriculteurs libres, en permettant à n’importe qui de s’installer sur les terres en friches. Parmi les rares campagnes militaires qu’il mena, celle dirigée contre la révolte juive, en particulier en 132-135 la révolte de Bar-Kokheba qui lui donne une éphémère indépendance.
Jérusalem, prise en 134, est interdite aux Juifs et devient la colonie Aelia Capitolina. La province romaine est désormais appelée Palestine.
Intellectuel brillant, il fut aussi un grand bâtisseur et lança de grands travaux, d’abord en collaboration avec le grand architecte Apollodore de Damas, avant de se brouiller avec lui et de l’exiler. Pour son délassement, Hadrien se fit bâtir près de Tibur [4] une somptueuse villa, appelée la Villa d’Hadrien, agencée et décorée en souvenirs de ses voyages dans l’Empire romain.
Marié à Sabine, il n’eut pas d’enfant et adopta Lucius Aelius Verus. Ce dernier reçu le surnom de César. En 136, Hadrien fait assassiner Lucius Iulius Ursus Servianus qu’il soupçonne de vouloir remplacer Lucius par son grand fils Gnaeus Pedanius Fuscus. Mais Lucius Aelius Verus meurt le 1er janvier 138.
Peu avant sa mort, il désigna lui-même son successeur Aurelius Antoninus plus connu sous le nom d’Antonin le Pieux.