Fils de Robert de Nevers seigneur de Craon [1] et d’Avoise de Sablé, fille de Geoffroy de Sablé .
Robert II ne paraît officiellement dans les actes que du vivant de son père, confirmant vers 1080 le don d’un serf à Marmoutier [2], fait par le Bourguignon ; témoin en 1095 de la sentence de Foulque le Réchin attribuant la vigne de Pitrate à Saint-Aubin [3]. Son père semble s’être plu à l’initier au gouvernement dans plusieurs circonstances, par exemple le 14 janvier 1095 quand il lui fit régler toutes les difficultés antérieures entre Marmoutier et la Couture [4], quitte à approuver lui-même l’acte le lendemain, cérémonie qu’il renouvela plusieurs fois. Un jour, il l’engagea à revenir sur ses exigences envers l’abbaye de Saint Vincent [5], à se contenter des modestes présents qu’on lui offrait, et à défendre constamment les biens des moines.
Il semblait peu délicat dans certaines circonstances avec les religieux qui n’osaient accepter une concession de coutume en Saint-Nicolas de Sablé, voyant la mauvaise grâce avec laquelle le jeune homme agréait l’aumône du père ; mais ce dernier voulut quand même que l’affaire fût réglée à son départ.
Il consentit aussi dans cette occurrence, par condescendance pour ce fils, à lui laisser après le décès de Berthe, sa seconde femme, les trois masures de terre de la Lande.
Presque aussitôt après le départ de son père, Robert II, vint avec le vicomte Raoul, Geoffroy II de Mayenne et autres chevaliers manceaux, faire sa soumission à Guillaume le Roux qui s’était emparé du Mans, et remettre sa forteresse au vainqueur.
Il paraît en 1099, témoin de Gaudin de Malicorne, contre l’abbaye de Saint-Aubin, aussi bien qu’à Marmoutier avec Simon de Bouère et Mathieu, beau-frère de ce dernier, pour ratifier tous les dons faits dans leurs fiefs par leurs parents. Mais c’est du vieux croisé qu’il s’agit dans une charte de Saint-Laud [6], du 13 avril 1099, où le même Gaudin de Malicorne promet d’appeler à la cour de Foulque le Réchin, à Baugé [7], le seigneur de Sablé.
La charte où Robert II est cité rétrospectivement avec sa femme et Lisiard de Sablé, son fils, fait connaître aussi ses petits-fils, Robert et Geoffroy, et doit dater de 1140.
Robert II avait épousé Hersende de la Suze, fille d’Herbert et d’Erembourg. Elle avait eu un frère nommé Milon, qui ne vécut pas jusqu’à son mariage, puisqu’elle hérita de la terre patrimoniale. Cette alliance qui augmenta si notablement la fortune de sa famille peut être regardée comme un nouveau trait de l’habile politique de Robert le Bourguignon. Hersende vivait encore en 1110, qualifiée mère de Lisiard.