Fils de Marco Ottoboni, chancelier de la République de Venise [1] et appartenait à une famille noble de cette ville. Pour son éducation le futur pape profita de tout ce que sa richesse et sa position sociale pouvaient lui apporter.
Après des études brillantes à l’Université de Padoue [2], où en 1627, il obtint le doctorat en droit canon et droit civil, il se rendit à Rome, sous le pontificat d’Urbain VIII et fut fait gouverneur de Terni [3], Rieti [4] et Spolète [5]. Pendant 14 ans il servit comme auditeur au Tribunal de la Rote [6].
Fils de famille, il fut fait cardinal à la demande de la République de Venise par Innocent X le 19 février 1652, puis reçut l’évêché de Brescia [7], en territoire vénitien, où il vécut tranquillement. Il devint cardinal dataire sous Clément IX .
Presque octogénaire il fut élu pape mais ne régna que 15 mois pendant lesquels il se passa peu de choses.
Louis XIV qui se trouvait alors en difficulté voulut profiter des dispositions conciliantes du nouveau pontife, qu’il avait contribué à faire élire, et pour se le rendre favorable lui restitua Avignon qu’il avait fait occuper, en même temps qu’il renonçait au droit d’asile dont l’ambassade française avait trop longtemps abusé. Ces concessions n’empêchèrent pas le Pape le 4 août 1690 de déclarer nulle et non avenue la Déclaration de 1682 concernant les privilèges gallicans.
Par de larges subventions il aida Venise, sa ville natale, à lutter contre les Turcs, envoyant à son aide 7 galères et 2000 hommes d’infanterie. Il acheta pour la bibliothèque du Vatican des livres et des manuscrits appartenant à la reine Christine de Suède.
Il condamna diverses propositions hérétiques parmi lesquelles la doctrine dite du péché philosophique le 24 août 1690. C’était un homme honnête, généreux, pacifique et indulgent. Il chercha à secourir les pauvres en réduisant les impôts.
Mais sa trop grande bonté le poussa au népotisme : il nomma cardinal son neveu Pietro âgé de 22 ans, son neveu Marco fut fait duc de Fiano et son neveu Antonio placé à un poste important. Il rétablit par ailleurs des sinécures supprimées par son prédécesseur.