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L’histoire pour le plaisir

Jean 1er Tzimiskès

dimanche 30 mai 2021, par ljallamion

Jean 1er Tzimiskès (vers 925- 976)

Empereur byzantin de 969 à 976

Son vrai nom est Kourkouas, et sa mère est issue de la famille Phocas [1]. Il est ainsi le neveu de Nicéphore Phocas. Ces deux familles originaires d’Arménie sont très puissantes en Cappadoce [2] et parmi les plus en vue dans l’aristocratie militaire en Asie Mineure [3].

Il épouse en premières noces Marie Sklérina, fille de Panthérios Sklèros, noble byzantin, et de Grégoria, descendante d’un frère de Basile 1er, et sœur de Bardas Sklèros .

Grâce à ses origines familiales et à ses propres talents de soldat, il s’élève rapidement dans la hiérarchie militaire et on lui confie un commandement en Arménie avant qu’il n’atteigne l’âge de 25 ans. En 958, il bat à plusieurs reprises Nagā al-Kāsakī, un des lieutenants de l’émir abbasside [4] de Damas [5] Ali Sayf al-Dawla . Il prend Samosate [6] et Raban [7] après avoir infligé une lourde défaite à ad-Dawlah.

Il est nommé stratège [8] des Anatoliques [9] en 959 en replacement de Léon Phocas le Jeune, promu domestique des Scholes [10] d’Orient.

Jean est aimé de ses troupes et se distingue aux côtés de Nicéphore pendant la campagne que fait ce dernier et qui se termine par la prise d’Alep [11] en 962. Brillant général, il commande ses troupes en Asie Mineure. Quand Nicéphore II monte sur le trône, il lui confie le commandement général de l’armée. Il remporte une victoire sur les Abbassides à Adanes en Cilicie [12].

Il devient l’amant de l’impératrice Théophano Anastaso , veuve de Romain II et femme de Nicéphore II Phocas, qu’il fait assassiner par Léon Abalantés en décembre 969.

Assuré du soutien de l’armée, il se proclame alors empereur le 11 décembre 969. Seul le patriarche Polyeucte ose s’élever contre lui. Alors qu’il se rend à Sainte-Sophie [13] pour se faire couronner, Polyeucte l’arrête sur les marches de l’église et le fait jurer qu’il n’était pour rien dans l’assassinat de Nicéphore, de punir les coupables, de distribuer ses biens aux pauvres et d’exiler Théophano. Il obéit en tous points au patriarche et sa piété va même lui concilier le clergé. Théophano est exilée au monastère de l’île de Proti [14] en 970.

Pour légitimer son arrivée sur le trône, il épouse en novembre 970 Théodora (fille de Constantin VII) , sœur de Romain II, et associe au trône les deux fils de Romain II, Basile II et Constantin VIII . Par ailleurs, il gagne le peuple en mettant fin aux famines qui sévissaient à cette époque, en construisant des hôpitaux et en visitant les léproseries où il panse lui-même les malades.

Avec l’aide de son beau-frère Bardas Sklèros, il réprime la révolte de Bardas Phocas en 970. La même année, il annexe la Bulgarie orientale, après y avoir chassé les Russes, à la bataille d’Arcadiopolis [15] et force Sviatoslav 1er à demander la paix l’année suivante.

En Syrie [16] il est confronté à un important changement géopolitique avec l’arrivée au pouvoir des Fatimides [17] en Égypte en 969. En 970 le général fatimide Jafar ibn-Fellah assiège, en vain, la ville d’Antioche [18]. La division des musulmans en Syrie va cependant aider le basileus [19]. En effet la venue des fatimides chiites [20] ne plait guère aux sunnites [21] majoritaires en Syrie et qui dépendent, en termes d’obédience religieuse, du calife [22] de Bagdad [23].

En 971, Jean 1er fait le siège de Silistrie [24] sur le Danube [25] d’où il chasse définitivement les Russes de Sviatoslav 1er. La même année, une expédition est envoyée conquérir Jérusalem [26]. Mais l’armée qu’il confie à un grand domestique est massacrée dans un défilé par Abataglab, gouverneur de la province de Miafarekin [27]. Jean 1er vient lui-même au printemps suivant mettre le siège devant Nisibe [28] et force Myctarsis à lui ouvrir ses portes.   En 972, il marie sa nièce Théophano Skleraina de sa première épouse et de Bardas Sklèros, avec l’empereur Otton II du Saint Empire.

Il retourne ensuite à Constantinople où le peuple lui fait un triomphe, mais doit en 974 et 975 reprendre le chemin de la Mésopotamie et de la Syrie, retombées aux mains des Abbasides. Dans cette nouvelle campagne, il s’empare à l’automne 974 de Miyafarekin et Amida [29], et, le 12 octobre, entre dans Nisibe évacuée par sa population. L’émir hamdanide [30] de Mossoul [31], Abu Taglib , fait sa soumission. Il semble que Jean 1er soit tenté par une expédition sur Bagdad mais il y renonce. Ce n’était là qu’une campagne de pillage.

Au printemps 975, l’empereur entame une campagne plus sérieuse en Syrie. Il part d’Antioche en avril, s’empare d’Homs [32] qui paie tribut sans résistance, puis d’Apamée [33] et Baalbek [34] laquelle, pour avoir voulu résister, est durement châtiée, et force le gouverneur de Damas à lui payer un tribut.

Ensuite, il marche sur la Palestine [35] et, après s’être rendu maître de Tibériade [36], de Beyrouth [37], de Nazareth [38], d’Acre [39], de Césarée [40] et du mont Thabor [41], la ville sainte semble à portée de sa main, mais il y renonce.

La domination musulmane sur la Syrie n’étant plus qu’un souvenir, il préfère probablement temporiser et ne pas surcharger de taxes le reste de l’empire par ses besoins en approvisionnement. Le maintien des fortes garnisons fatimides dans les villes et la fidélité plus que fluctuante des émirs musulmans de Syrie dont beaucoup restent en place montrent les limites des résultats de cette expédition. La mort rapide de Jean 1er ne permet par ailleurs pas de consolider les résultats obtenus.

Il tombe subitement malade sur le chemin du retour et meurt à peine parvenue à Constantinople en 976.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Nicole Thierry, Un portrait de Jean Tzimiskès en Cappadoce

Notes

[1] La famille Phocas est une famille de Cappadoce qui avait donné à Byzance plusieurs généraux. Elle ne semble pas avoir eu de lien de parenté avec l’empereur Phocas. Après la chute de Constantinople en 1453, Emmanouíl Fokás et son frère Andrónikos se sont exilés dans le Péloponnèse puis installés à Céphalonie sous le nom latinisé de Foca. Leurs descendants existent toujours, et se sont illustrés comme navigateurs, patriotes grecs lors de la Guerre d’indépendance grecque ou médecins. En particulier, Juan de Fuca, né en 1536 à Céphalonie, est connu comme navigateur au service du roi d’Espagne Philippe II, et découvreur du détroit de Juan de Fuca.

[2] La Cappadoce est une région historique d’Asie Mineure située dans l’actuelle Turquie. Elle se situe à l’est de la Turquie centrale, autour de la ville de Nevşehir. La notion de « Cappadoce » est à la fois historique et géographique. Les contours en sont donc flous et varient considérablement selon les époques et les points de vue.

[3] L’Anatolie ou Asie Mineure est la péninsule située à l’extrémité occidentale de l’Asie. Dans le sens géographique strict, elle regroupe les terres situées à l’ouest d’une ligne Çoruh-Oronte, entre la Méditerranée, la mer de Marmara et la mer Noire, mais aujourd’hui elle désigne couramment toute la partie asiatique de la Turquie

[4] Les Abbassides sont une dynastie arabe musulmane qui règne sur le califat abbasside de 750 à 1258. Le fondateur de la dynastie, Abû al-Abbâs As-Saffah, est un descendant d’un oncle de Mahomet, Al-Abbas ibn Abd al-Muttalib. Proclamé calife en 749, il met un terme au règne des Omeyyades en remportant une victoire décisive sur Marwan II à la bataille du Grand Zab, le 25 janvier 750. Après avoir atteint son apogée sous Hâroun ar-Rachîd, la puissance politique des Abbassides diminue, et ils finissent par n’exercer qu’un rôle purement religieux sous la tutelle des Bouyides au 10ème siècle, puis des Seldjoukides au 11ème siècle. Après la prise de Bagdad par les Mongols en 1258, une branche de la famille s’installe au Caire, où elle conserve le titre de calife sous la tutelle des sultans mamelouks jusqu’à la conquête de l’Égypte par l’Empire ottoman, en 1517.

[5] Damas est l’une des plus anciennes villes continuellement habitées. Elle est aussi la ville la plus peuplée de la grande Syrie (Assyrie) (des traces archéologiques remontent au 4ème millénaire av. jc). Elle est citée dans la Bible, dans le livre de la Genèse, et plusieurs fois dans les Livres des Rois et des Prophètes. Damas connut l’influence de nombreuses civilisations dont celles des Assyriens, Perses, Grecs, Séleucides, Romains, Arabes et Turcs. De la fin du 12ème siècle av. jc à 734 av. jc, elle est la capitale du royaume d’Aram-Damas. Elle fut l’un des berceaux du christianisme et vit saint Paul prononcer ses premières prédications, notamment dans la maison d’Ananie, où celui-ci a ouvert une église domestique dès l’année 37. Cette dernière est la plus vieille de Syrie (aujourd’hui dans le quartier chrétien de Bab Touma). En 635, Damas se soumit aux musulmans et devint la capitale de la dynastie des Omeyyades de 661 à 750. Avec l’adoption de la langue arabe, elle devint le centre culturel et administratif de l’empire musulman durant près d’un siècle. Par la suite, elle demeura un foyer culturel majeur et un pôle économique de premier plan profitant de sa situation géographique privilégiée, à la croisée des chemins de La Mecque, l’Afrique, l’Anatolie, la mer Méditerranée et l’Asie (route de la soie en direction de la Chine et du commerce des épices avec l’Inde).

[6] Samosate ou Antioche de Commagène est une ancienne cité dont les ruines se situent près de la ville actuelle de Samsat, province d’Adıyaman, en Turquie, près de l’Euphrate.

[7] La bataille de Raban est une confrontation ayant lieu à l’automne de 958 près de la forteresse de Raban située au nord de la Syrie entre l’armée byzantine dirigée par Jean Tzimiskès (futur empereur de 969 à 976) et les forces de l’émirat d’Alep hamdanide, dirigées par l’émir Ali Sayf al-Dawla. La bataille est une victoire majeure pour les Byzantins et contribue à la destruction de la puissance militaire hamdanide qui avait représenté une menace importante pour l’Empire byzantin dans les années 950.

[8] Un stratège est un membre du pouvoir exécutif d’une cité grecque, qu’il soit élu ou coopté. Il est utilisé en grec pour désigner un militaire général. Dans le monde hellénistique et l’Empire Byzantin, le terme a également été utilisé pour décrire un gouverneur militaire. Dans la Grèce contemporaine (19ème siècle jusqu’à nos jours), le stratège est un général et a le rang d’officier le plus élevé.

[9] Les Anatoliques ou le thème des Anatoliques sont un thème de l’Empire byzantin situé en Asie Mineure (Turquie actuelle). Après la division de l’Opsikion au milieu du 8ème siècle, il devient le plus important des thèmes de l’empire.

[10] chef des armées impériales

[11] Alep est une ville de Syrie, chef-lieu du gouvernorat d’Alep, le gouvernorat de Syrie le plus peuplé, situé dans le Nord-Ouest du pays. Pendant des siècles, Alep a été la ville la plus grande de la région syrienne et la troisième plus grande ville de l’Empire ottoman

[12] La Cilicie est une région historique d’Anatolie méridionale et une ancienne province romaine située aujourd’hui en Turquie. Elle était bordée au nord par la Cappadoce et la Lycaonie, à l’ouest par la Pisidie et la Pamphylie, au sud par la mer Méditerranée et au sud-est par la Syrie. Elle correspond approximativement aujourd’hui à la province turque d’Adana, une région comprise entre les monts Taurus, les monts Amanos et la Méditerranée.

[13] Ancienne église chrétienne de Constantinople du vie siècle, devenue une mosquée au 15ème siècle sous l’impulsion du sultan Mehmet II. Elle est édifiée sur la péninsule historique d’Istanbul. Depuis 1934, elle n’est plus un lieu de culte mais un musée, puis par décret en 2020 de nouveau une mosquée

[14] Kınalıada (Proti, ou Prote) est une des neuf îles constituant l’archipel des Îles des Princes (Adalar en turc, un des trente-neuf districts d’Istanbul), dans la mer de Marmara, en Turquie. C’est l’île la plus proche de la rive européenne d’Istanbul, à seulement une heure de ferry de Sirkeci. Les îles Vordonis se trouvent à mi-chemin entre la côte et l’île de Kınalıada. L’île abritait un monastère pendant la période byzantine et servit de lieu d’exil, comme d’autres Îles des Princes.

[15] aujourd’hui Luleburgaz

[16] La Syrie fut occupée successivement par les Cananéens, les Phéniciens, les Hébreux, les Araméens, les Assyriens, les Babyloniens, les Perses, les Grecs, les Arméniens, les Romains, les Nabatéens, les Byzantins, les Arabes, et partiellement par les Croisés, par les Turcs Ottomans et enfin par les Français à qui la SDN confia un protectorat provisoire pour mettre en place, ainsi qu’au Liban, les conditions d’une future indépendance politique.

[17] Les Fatimides (également appelés Obeydides ou Banu Ubayd depuis le manifeste de Bagdad ont formé une dynastie califale arabe chiite ismaélienne d’ascendance alide qui régna, depuis l’Ifriqiya (entre 909 et 969) puis depuis l’Égypte (entre 969 et 1171), sur un empire qui englobait une grande partie de l’Afrique du Nord, la Sicile et une partie du Moyen-Orient. Issus de la branche religieuse chiite des ismaéliens pour laquelle le calife doit être choisi parmi les descendants d’Ali, cousin et gendre du prophète de l’islam Mahomet, les Fatimides considèrent les Abbassides sunnites comme des usurpateurs de ce titre. L’établissement de leur califat débute au Maghreb, grâce à l’appui des Berbères Kutama, grande tribu qui était établie à l’est de l’actuelle Algérie qui vont renverser le pouvoir local aghlabide. Après un intermède en Ifriqiya, ils finiront par s’établir dans la ville du Caire qui pendant leur règne prendra un essor considérable.

[18] Antioche est une ville de Turquie proche de la frontière syrienne, chef-lieu de la province de Hatay.

[19] Basileus signifie « roi » en grec ancien. L’étymologie du mot reste peu claire. Si le mot est originellement grec mais la plupart des linguistes supposent que c’est un mot adopté par les Grecs à l’âge du bronze à partir d’un autre substrat linguistique de Méditerranée orientale, peut-être thrace ou anatolien.

[20] Le chiisme constitue l’une des deux principales branches de l’islam, l’autre étant le sunnisme. Il regroupe environ 10 à 15 % des musulmans, dont 90 % de la population iranienne]. Il pensait que les Perses étaient favorables aux Hachémites[[La dynastie des Hachémites désigne les descendants de Hachim ibn Abd Manaf, de la tribu des Quraychites. Les Hachémites ont longtemps été les gardiens de la ville sainte de La Mecque, ils sont aujourd’hui la famille royale régnant en Jordanie, et ont régné sur le Royaume d’Irak jusqu’à la révolution républicaine de 1958.

[21] Le sunnisme est un courant religieux majoritaire de l’islam. 90 % des musulmans sont sunnites. Il est souvent apparenté à une vision orthodoxe de l’islam. Constituant l’une des trois grandes divisions de l’islam, les sunnites sont désignés en arabe comme les gens de la « sunna » et de la majorité religieuse (ahl al-sunna wa’l-djama‘a). Par opposition aux chiites et aux kharidjites, on les appelle parfois « musulmans orthodoxes ». Ce qui distingue les courants de l’islam est principalement l’interprétation de la religion.

[22] Le terme calife, est une romanisation de l’arabe khalîfa, littéralement « successeur » (sous-entendu du prophète), titre porté par les successeurs de Mahomet après sa mort en 632 et, pour les sunnites, jusqu’à l’abolition de cette fonction par Mustafa Kemal Atatürk en 1924. Les ibadites ne reconnaissent plus aucun calife depuis 657. L’autorité d’un calife s’étend sur un califat. Il porte aussi le titre de commandeur des croyants, titre aboli chez les chiites après la mort d’Ali. Les critères de choix sont différents entre les chiites et les sunnites mais le porteur du titre a pour rôle de garder l’unité de l’islam et tout musulman lui doit obéissance : c’est le dirigeant de l’oumma, la communauté des musulmans.

[23] Bagdad ou Baghdad est la capitale de l’Irak et de la province de Bagdad. Elle est située au centre-Est du pays et est traversée par le Tigre. Madīnat as-Salām fut fondée ex nihilo au 8ème siècle, en 762, par le calife abbasside Abou-Djaafar Al-Mansur et construite en quatre ans par 100 000 ouvriers. Selon les historiens arabes, il existait à son emplacement plusieurs villages pré-islamiques, dont l’un s’appelait Bagdad.

[24] Silistra (Silistrie en français) est une ville du nord-est de la Bulgarie. Elle se trouve sur la rive sud du Danube. À la sortie est de la ville, la frontière entre la Bulgarie et la Roumanie quitte le fleuve pour rejoindre la mer Noire. Silistra est au bord de la Dobrogée, un plateau fertile partagé entre la Bulgarie et la Roumanie.

[25] Le Danube est le deuxième fleuve d’Europe par sa longueur (après la Volga qui coule entièrement en Russie). Il prend sa source dans la Forêt-Noire en Allemagne lorsque deux cours d’eau, la Brigach et la Breg, se rencontrent à Donaueschingen où le fleuve prend le nom de Danube. La longueur du Danube dépend du point de départ considéré : 2 852 km pour la confluence de Donaueschingen mais 3 019 km à partir de la source de la Breg. Il coule vers l’est et baigne plusieurs capitales de l’Europe centrale, orientale et méridionale

[26] Ville du Proche-Orient que les Israéliens ont érigée en capitale, que les Palestiniens souhaiteraient comme capitale et qui tient une place centrale dans les religions juive, chrétienne et musulmane. La ville s’étend sur 125,1 km². En 130, l’empereur romain Hadrien change le nom de Jérusalem en « AElia Capitolina », (Aelius, nom de famille d’Hadrien ; Capitolina, en hommage au dieu de Rome, Jupiter capitolin) et il refonde la ville. Devenue païenne, elle est la seule agglomération de la Palestine à être interdite aux Juifs jusqu’en 638. Durant plusieurs siècles, elle est simplement appelée Aelia, jusqu’en 325 où Constantin lui redonne son nom. Après la conquête musulmane du calife Omar en 638, elle devient Iliya en arabe, ou Bayt al-Maqdis (« Maison du Sanctuaire »), équivalent du terme hébreu Beit ha-Mikdash (« Maison sainte »), tous deux désignant le Temple de Jérusalem, ou le lieu du voyage et d’ascension de Mahomet, al-Aqsa, où se situait auparavant le temple juif

[27] Miyafariqin ou Martyropolis

[28] ville située aux confins des empires romain et perse, passée plusieurs fois de l’une à l’autre domination, située aujourd’hui dans le sud-est de la Turquie

[29] Diyarbakır est une ville du sud-est de la Turquie. Elle était également appelée Amida sous l’Empire romain. Les Kurdes constituant la majeure partie de la population de la ville la considèrent comme la capitale du Kurdistan turc, dans le sud-est anatolien. Appelée Amida dans l’Antiquité, ce qui lui vaut son nom de Kara Amid, la « Noire Amida », elle fut la capitale du royaume araméen de Bet-Zamani à partir du 13ème siècle av. jc, puis d’un royaume arménien appelé Cordyène ou Cardyène. La région devint par la suite une province de l’Empire romain ; Amida était au 4ème siècle la principale place forte de Mésopotamie, dans la haute vallée du Tigre. Amida fut un centre religieux lié au patriarcat syriaque-orthodoxe d’Antioche. De cette époque, jusqu’au génocide arménien de 1915, la région est fortement peuplée d’Arméniens. La région comportait également une minorité chaldéenne. La ville d’Amida fut le siège du patriarcat chaldéen de 1681 à 1828.

[30] La dynastie hamdanide est une dynastie arabe d’émirs chiites (890-1004) originaires de la partie Est de la Djazira, qui règne sur un espace allant du nord de l’Irak à la Syrie. Les capitales de cet émirat sont Mossoul et Alep. La famille des hamdanides descend de ‘Adi b. Ousama b. Taghlib, membre de la tribu des Banu Taghlib. Cette dynastie apparaît dans un contexte d’affaiblissement du pouvoir central abbasside, qui voit dans cette période du 10ème siècle l’émancipation et l’affirmation de petites dynasties qui s’emparent des pouvoirs temporels et spirituels du califat à une échelle locale ou régionale. Les Hamdanides constituent une de ces dynasties autonomes gouvernées par des émirs.

[31] Mossoul est une ville du nord de l’Irak, chef-lieu de la province de Ninive, en Haute mésopotamie. Appartenant de jure à l’Irak, Mossoul est située sur les ruines de Ninive. C’est la ville qui lui a succédé comme métropole régionale à l’époque chrétienne. Elle est alors d’obédience nestorienne et abrite les tombes de plusieurs évangélisateurs. Prise en 641 par les Arabes, elle devient le principal pôle commercial de la région en raison de son emplacement, au carrefour des routes de caravanes entre la Syrie et la Perse. C’est à cette époque qu’elle devient réputée pour ses tissus fins de coton, les mousselines, ainsi que pour son marbre. Au 10ème siècle, l’émirat de Mossoul acquiert une quasi-indépendance avant de devenir au 11ème siècle la capitale d’un État seldjoukide. Au 13ème siècle, elle est conquise et pillée par les Mongols. En 1262, elle passe sous domination perse, puis ottomane.

[32] Homs, anciennement Émèse est une ville de Syrie, située sur l’Oronte à la sortie d’un lac artificiel, au centre d’une plaine vaste et fertile qui s’étend, à environ 500 mètres d’altitude, au débouché septentrional de la vallée de la Bekaa. Ce site constitue un carrefour des axes qui relient Damas à Alep (à environ 140 et 170 km de Homs respectivement) et d’est en ouest, via une trouée naturelle dans la double barrière montagneuse qui longe le littoral levantin l’oasis de Palmyre (à 150 km) à la mer Méditerranée (les ports de Tartous et de Lattaquié sont à 80 et 120 km)

[33] Apamée, actuellement Qal`at al-Madhīq est un site archéologique en Syrie, située près de l’Oronte, à 55 km au nord-ouest de Hama. Elle se situe en bordure d’un plateau, à l’est du Ghāb, sur une éminence qui domine une vaste plaine fertile. Elle présente le type habituel d’urbanisme colonial qui se caractérise par un plan régulier à damier, avec des îlots rectangulaires, à l’intérieur d’une immense enceinte. La ville connut un brusque développement au 2ème siècle av. jc, signe d’accroissement démographique et de prospérité. On construisit alors un mur d’enceinte de près de 7 km de circonférence, et on prolongea la grande colonnade avec des portiques et des boutiques construites au-delà de la porte nord.

[34] située dans l’est de l’actuel Liban, près de la frontière syrienne

[35] Le nom Palestine désigne la région historique et géographique du Proche-Orient située entre la mer Méditerranée et le désert à l’est du Jourdain et au nord du Sinaï. Si le terme « Palestine » est attesté depuis le 5ème siècle av. jc par Hérodote, il est officiellement donné à la région par l’empereur Hadrien au 2ème siècle, désireux de punir les Juifs de leur révolte en 132-135. Elle est centrée sur les régions de la Galilée, de la Samarie et de la Judée. Ses limites sont au nord la Phénicie et le mont Liban et au sud la Philistie et l’Idumée. À l’époque des croisades, le Pérée au nord-est de la mer Morte, la Batanée et la Décapole au-delà du Jourdain y étaient attachés. La Palestine peut désigner le territoire situé uniquement à l’ouest du Jourdain. Historiquement, elle correspond à Canaan, à la Terre d’Israël et fait partie de la région de Syrie (Syrie-Palestine). Les Arabes, qui ont conquis la Palestine sur les Byzantins dans les années 630, divisent la province d’al-Sham en cinq districts (jund), dont l’un garde le nom de « Palestine » et s’étend du Sinaï jusqu’à Akko (connue par les Chrétiens sous le nom de Saint-Jean-d’Acre) ; son chef-lieu est d’abord Ludd (Lod) puis, dès 717, ar-Ramlah (Ramla) et plus tard Jérusalem. Les autres villes les plus importantes sont Rafah, Gaza, Jaffa, Césarée, Naplouse et Jéricho. Ce district de « Palestine » était bordé au nord et à l’est par celui de « Jordanie », al-Urdunn, qui avait pour capitale Tibériade et incluait Akko et Tyr. Les frontières entre ces deux districts ont plusieurs fois varié au cours de l’histoire. À partir du 10ème siècle, cette division a commencé à tomber en désuétude, pour faire place finalement au royaume chrétien de Jérusalem. Sous le gouvernement des Croisés, est fondé en 1099, le royaume latin de Jérusalem ; Jérusalem redevient capitale d’un État. Après la défaite et le départ des Croisés, aux 12ème et 13ème siècles, les jund (districts) arabo-musulmans sont réintroduits, mais leurs frontières sont sans cesse redéfinies.

[36] Tibériade est la capitale de la Galilée, dans le nord d’Israël. C’est une ville historique et touristique réputée. La cité antique est située dans la partie sud de l’agglomération d’aujourd’hui.

[37] Beyrouth est la capitale du Liban et la ville la plus importante du pays. Béryte est fondée vers 5000 av. jc. Petit port à l’origine, moins puissante que les autres cités phéniciennes tel que Tyr, Byblos, ou Sidon, elle gagne de l’importance pendant l’Empire romain. Elle est renommée pour son école de droit mais elle est ravagée en 552 par un violent séisme accompagné d’un tsunami. Pendant les croisades, elle est le centre de la seigneurie de Beyrouth, vassale du royaume franc de Jérusalem. Elle est prise par les mamelouks en 1291. Sous l’Empire ottoman, elle joue un rôle commercial actif parmi les échelles du Levant mais subit les effets du déclin économique de la Syrie ottomane. Elle ne retrouve sa place qu’au 19ème siècle.

[38] Nazareth est une ville du nord d’Israël, en Galilée. C’est la plus grande ville arabe du pays principalement musulmans et chrétiens. La tradition chrétienne fait de Nazareth la ville de Joseph et de Marie

[39] Acre est une ville d’Israël, située au nord de la baie de Haïfa, sur un promontoire et dotée d’un port en eaux profondes. Acre est située à 152 km de Jérusalem et dépend administrativement du district nord. Cette ville côtière donne son nom à la plaine d’Acre qui comporte plusieurs villages. Son ancien port de commerce florissant dans l’Antiquité, est devenu une zone de pêche et de plaisance de moindre importance. Elle devient au 13ème siècle la capitale du Royaume de Jérusalem et le principal port de Terre sainte.

[40] Césarée, en Israël, est le nom d’une ville antique et moderne, située sur la côte méditerranéenne à 20 km au sud de la ville de Dor, entre Netanya et Hadera. Les vestiges impressionnants de la ville antique permettent d’admirer les ruines de la capitale royale d’Hérode Ier le Grand, et nombre de monuments d’époque romaine et médiévale des Croisades.

[41] Le mont Thabor, ou mont Tabor est une montagne isolée de 588 mètres d’altitude située au cœur de la Galilée, en Israël.