Issu de la famille des Alérame [1]. Guillaume est le fils unique du marquis Rénier 1er et de sa femme Gisèle de Bourgogne , fille de Guillaume 1er, comte de Bourgogne [2] et veuve du comte Humbert II de Savoie .
Il est probable qu’il soit l’un des plus jeunes enfants de ses parents, car il combattait encore en 1187.
Sa parenté est impressionnante : neveu du pape Calixte II, demi-frère d’ Amédée III de Savoie , beau-frère de Louis VI par sa demi-sœur Adèle de Savoie et cousin d’Alphonse VII de Castille.
Guillaume prend part à la seconde croisade [3], aux côtés de son demi-frère Amédée III, comte de Savoie, son neveu Louis VII le jeune, roi de France, de son beau-frère le comte Guy de Braindrate ou Guido III de Biandrate [4] et des parents germaniques et autrichiens de son épouse.
En tant que partisan de l’empereur connu plus tard comme les Gibelins [5], lui et ses fils combattent avec l’empereur Frédéric 1er Barberousse dans la longue lutte contre la Ligue lombarde [6].
Après la capitulation de l’empereur avec le traité de Venise en 1177, Guillaume doit régler seul le problème des villes rebelles. Manuel 1er Comnène demande en même temps le règlement du solde pour ses troupes engagées en Italie.
Guillaume rompt avec Barbarousse et s’allie avec Manuel. L’aîné de ses fils survivant, Conrad est capturé par l’archevêque Christian de Mayence, le chancelier de l’empereur, mais ce dernier est lui-même capturé par Guillaume de Montferrat à la bataille de Camerino [7].
En 1179 Manuel propose un mariage entre sa fille Marie Comnène (1152-1182) et l’un des fils de Guillaume.
Comme Conrad et Boniface étaient déjà mariés, c’est le fils cadet, Rénier qui épouse la princesse, de 10 ans plus âgée que lui. Rénier et Marie sont tués lors de l’usurpation d’ [8], et la famille se rapproche de nouveau de Frédéric Barberousse.
En 1183, avec le couronnement de son petit-fils mineur Baudouin V de Jérusalem, Guillaume, ayant au moins la soixantaine, confie le gouvernement de Montferrat à ses fils Conrad et Boniface et part en Terre sainte.
Il reçoit le château de Saint-Elie [9]. Il combat à la bataille de Hattin [10] le 4 juillet 1187, quand il est capturé par les soldats de Saladin.
À la même époque, Conrad, son second fils arrive à Tyr [11], met la ville en état de défense et met Saladin en échec. Ce dernier tente de le faire fléchir en lui montrant son père prisonnier et en lui promettant la vie sauve et la liberté en échange de la ville, mais le père et le fils refusent l’échange.
Saladin finit par le libérer en 1188 à Tortose, et Guillaume finit ses jours à Tyr, auprès de son fils. Il est probablement mort au cours de l’été 1191.