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François 1er de Bourbon-Saint-Pol dit François Ier de Saint-Pol

mercredi 4 novembre 2020, par ljallamion

François 1er de Bourbon-Saint-Pol dit François Ier de Saint-Pol (1491-1545)

Comte de Saint-Pol et de Chaumont-Gouverneur du Dauphiné sous le règne de François 1er

Né à Ham [1], fils de François de Bourbon-Vendôme et de Marie de Luxembourg comtesse de Saint-Pol [2]. Comme François 1er, le comte de Saint-Pol fut armé chevalier par Bayard à la bataille de Marignan.

Capitaine général [3] par commission des Bandes françaises [4], il prend part à la défense de Mézières [5] en 1521, combat aux côtés de Bonnivet et Bayard à la bataille de la Sesia [6] en 1524 et est fait prisonnier à l’issue de la bataille de Pavie [7].

En 1527, il devient gouverneur de la province du Dauphiné [8]. À ce titre, il devait tenir les bases d’opération françaises pour les campagnes successives en Savoie et Piémont, et prit son commandement en pleine guerre jusqu’à la paix de Cambrai [9] en 1529.

Il assista à l’entrevue entre François 1er et le pape Clément VII à Marseille en 1533.

Il épousa en 1534 la duchesse Adrienne d’Estouteville [10] décédée en 1560

Disparue 2 siècles auparavant, il rétablit l’Université de Grenoble [11] le 1er septembre 1542 lors d’une cérémonie solennelle d’inauguration.

Lors de la 8ème guerre d’Italie [12], il fut chargé de la conquête de la Savoie. En 1543, il faisait partie de l’état-major français contre les Anglais et les Espagnols en Picardie. Il s’opposa à la bataille de Cérisoles [13] en 1544, mais Blaise de Monluc parvint à décider le roi.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Étienne Hamon [(d) Voir avec Reasonator], Un chantier flamboyant et son rayonnement : Gisors et les églises du Vexin français, Presses univ. Franche-Comté, 2008

Notes

[1] Somme

[2] Le comté de Saint-Pol était situé dans le Ternois, région comprise dans le département du Pas-de-Calais entre le comté d’Artois et celui de Boulogne. Il tirait son nom de la ville de Saint-Pol-sur-Ternoise, qui était à son origine une forteresse composée de deux châteaux très élevés, séparés par un fossé large et profond.

[3] Le capitaine général est une dénomination militaire ancienne pour une sorte de commandant en chef, le plus souvent supérieur au grade moderne de général d’armée, qui rappelle surtout un usage en Espagne, également dans certains états de l’Italie, dans la milice piémontaise, en France, etc. Dans une terminologie militaire qui s’est construite progressivement, la notion de capitaine évoque le plus haut grade des officiers, dits aujourd’hui subalternes. Les capitaines généraux étaient, notamment à l’étranger, des officiers revêtus parfois d’une charge comparable, voire supérieure, aux maréchaux de France. Le capitaine général est usuellement appelé général en chef.

[4] Les bandes françaises, également appelées bandes de Picardie, bandes picardes ou bandes en deçà des monts, sont, en France, les premières unités militaires permanentes et soldées de fantassins créées en 1479 par Louis XI, copiées sur le modèle des bandes suisses.

[5] Le siège de Mézières eut lieu en 1521, au cours de la 6ème guerre d’Italie. La ville (qui fait aujourd’hui partie de Charleville-Mézières) a été assiégée par une armée du Saint Empire romain germanique. Mézières était défendue par des troupes françaises sous le commandement de Pierre Terrail de Bayard et d’Anne de Montmorency. Le siège fut un échec, et la résistance déterminée des Français donna davantage de temps à François 1er pour rassembler ses forces contre Charles Quint.

[6] La bataille de la Sesia, survenue le 30 avril 1524 au cours de la 6ème guerre d’Italie, est une victoire décisive de Charles Quint sur François 1er : les arquebusiers de Charles de Lannoy tiennent en échec les chevaliers français commandés par l’amiral Bonnivet et le comte de Saint-Pol, qui doivent évacuer la Lombardie. Ennemi le plus actif du connétable de Bourbon, passé aux Impériaux, Bonnivet est nommé en remplacement du vicomte de Lautrec à la tête de l’armée d’Italie. Il pénètre en 1523 dans le Milanais. Plutôt que d’attaquer Milan, il préfère en faire le blocus, dans l’espoir de l’affamer ; mais l’armée impériale entreprend de l’affamer lui-même dans son camp. Bonnivet se retire au-delà du Tessin, et par de mauvaises dispositions, il laisse battre à Rebec le chevalier Bayard. Un bataillon de 6000 Suisses parvient à arrêter les impériaux et sauve les débris de l’armée française. Pressé par le marquis de Pescaire, Bonnivet confie la retraite à Bayard, qui sauve l’armée à Romagnano ; dans cette action, Jean de Chabannes est tué, et le chevalier Bayard est mortellement blessé par un coup d’escopette dans le dos. La colonne vertébrale brisée, il enjoint à ses compagnons de le quitter. L’évacuation du Milanais est entière.

[7] La bataille de Pavie à lieu le 24 février 1525. Elle est un événement décisif de la sixième guerre d’Italie (1521-1526). Elle marque la défaite des rois de France dans leur tentative de domination du nord de l’Italie.

[8] La province du Dauphiné est une ancienne province française intégrée au Royaume de France en vertu du traité d’union du Dauphiné à la France en 1349, et dissoute par le décret de la division de la France en départements en 1790, lors de la Révolution française.

[9] La paix des Dames, ou paix de Cambrai, en 1529, met fin à la deuxième guerre entre les deux souverains François 1er et Charles Quint, François 1er n’ayant pas respecté tous les termes du traité de Madrid.

[10] La famille d’Estouteville est une ancienne famille de la noblesse normande, d’abord implantée dans le pays de Caux entre Fécamp, St-Valéry et Yvetot, avec Valmont, Etoutteville, Estoutevillette, le manoir d’Estouteville aux Loges, aussi Estouteville en Bray ou en Vexin... Elle prend pied en Angleterre après la conquête normande de 1066, ses membres anglo-normands devenant les Stuteville. Une branche de la famille s’installera également en Italie méridionale où elle s’enracinera, donnant naissance à la famille Tuttavilla, dans la région de Naples.

[11] L’université Grenoble-Alpes (UGA) est le principal établissement d’enseignement supérieur de la métropole grenobloise. Créée en 1339, l’université de Grenoble disparaît à 3 reprises au cours de l’histoire. L’université de Grenoble est créée le 12 mai 1339 par le dauphin Humbert II, qui obtient une bulle pontificale du pape Benoît XII, lors d’un séjour à Avignon. Dans un document traduit du latin par l’historien Nicolas Chorier, on apprend « que la ville de Grenoble aura toujours une université où l’on enseignera droit civil, droit canon, médecine et arts » (en latin : ut in ea essent perpetuó generalia studia in utriusque juris, médicinæ, et artium facultatibus, etc). Humbert II, influencé par sa vie à la cour de Naples, prend diverses dispositions dans des lettres du 25 juillet, promettant et jurant sur l’Evangile une protection vigilante aux étudiants, de la nourriture et un abri sans frais, pour au moins une centaine d’entre eux. On installe alors l’université dans une maison de la rue Neuve appartenant à Jean Chaunais. Le premier recteur est Amédée Alleman, également prieur au monastère Saint-Laurent. L’enseignement du droit canonique et du droit civil est assuré par des membres du Conseil delphinal. Le dernier recteur connu est Bernard de Croysllis en 1346, également archidiacre de Besalú. L’absence de documents les années suivantes laisse supposer que l’université de Grenoble a disparu, probablement vers l’année 1349 : période de crise économique pour le Dauphiné de Viennois dont le dauphin, ruiné par une croisade en Palestine et confronté à une épidémie de peste, est contraint de vendre sa principauté au Royaume de France. L’acte est signé le 30 mars 1349, les diplomates chargés du protocole ménagent les susceptibilités en lui donnant le nom de transport du Dauphiné. Il faut attendre un siècle pour avoir un enseignement universitaire dans la nouvelle Province du Dauphiné. Mais c’est à Valence qu’une université est créée le 26 juillet 1452 par le dauphin Louis, futur Louis XI, et confirmée le 3 mars 1475 durant son règne, privilégiant la position géographique de la ville sur un axe commercial très fréquenté. Cependant on ne peut priver la ville de Grenoble de son université sans porter atteinte au contrat du transport du Dauphiné, dont une clause précise que tous les privilèges existants avant 1349 sont conservés. Pourtant, Grenoble renonce à faire valoir son droit par lequel elle pouvait réunir cette université valentinoise à Grenoble

[12] La huitième guerre d’Italie oppose le royaume de France à l’empire de Charles Quint de 1536 à 1538. À la mort du duc de Milan François II Sforza, le 24 octobre 1535, Philippe, fils de Charles Quint, hérite du duché mais François 1er revendique également sa possession. Au début de l’année 1536, une armée de 40 000 soldats français envahit le duché de Savoie, s’empare de Turin mais échoue à menacer Milan. En réponse, Charles Quint envahit la Provence au mois de juin et prend Aix-en-Provence mais, devant la tactique de la terre brûlée pratiquée par le connétable Anne de Montmorency, l’armée espagnole préfère battre en retraite plutôt que d’attaquer la cité puissamment fortifiée d’Avignon et quitte la France au mois de septembre sans avoir livré la moindre bataille.

[13] La bataille de Cérisoles a lieu le 11 avril 1544 lors de la neuvième guerre d’Italie près du village piémontais de Cérisoles (actuelle ville de Ceresole Alba). Elle oppose les Français, parmi lesquels le jeune Gaspard II de Coligny, commandés par François de Bourbon, comte d’Enghien, aux troupes de Charles Quint commandées par Alfonso de Ávalos, marquis del Vasto.