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L’histoire pour le plaisir

Rædwald ou Redwald

vendredi 3 juillet 2020, par ljallamion

Rædwald ou Redwald (mort vers 624)

Roi d’Est-Anglie dans le premier quart du 7ème siècle

Le casque de parade retrouvé à Sutton Hoo (ici sa reconstitution par le musée Royal Armouries) appartenait peut-être à Rædwald.C’est le premier souverain de ce royaume dont on connaisse davantage que le seul nom, principalement grâce à l’Histoire ecclésiastique du peuple anglais [1] de Bède le Vénérable.

Rædwald se convertit au christianisme lors d’un séjour au royaume de Kent [2], sans pour autant abandonner totalement ses anciennes croyances. Après avoir vaincu AEthelfrith de Northumbrie sur la rivière Idle [3] vers 616/617, il place le prince Edwin de Deira, qui s’était réfugié à sa cour, sur le trône de Northumbrie [4]. Selon Bède, Rædwald est le 4ème des rois anglo-saxons à avoir exercé l’imperium [5] sur toute l’Angleterre au sud de l’Humber [6], et la Chronique anglo-saxonne [7] en fait l’un des 8 bretwaldas [8], bien qu’il soit impossible d’évaluer avec certitude l’étendue de son pouvoir.

Rædwald meurt vers 624, et son fils Earpwald lui succède. Il subsiste peu de documents rédigés par les Anglo-Saxons, et encore moins en Est-Anglie [9] que dans les autres royaumes.

Des chroniqueurs médiévaux plus tardifs, comme Henri de Huntingdon, Guillaume de Malmesbury (12ème siècle), Matthieu Paris ou Roger de Wendover (13ème siècle), se sont intéressés à l’histoire de l’Angleterre anglo-saxonne. Bien qu’ils aient probablement eu accès à des documents disparus depuis, ils sont à considérer avec prudence.

La fin du 6ème siècle voit l’établissement des principales dynasties royales : AEthelberht de Kent épouse la princesse franque Berthe, fille du roi Caribert, dans les années 580, et ses troupes sont repoussées par le roi des Saxons de l’Ouest Ceawlin aux alentours de 590. Des sources tardives datent de 585 la fondation de la Mercie [10] par Creoda, mais les premières décennies de ce royaume sont particulièrement mal attestées.

Au nord de l’Humber, deux dynasties rivales règnent sur les royaumes de Deira [11] et de Bernicie [12]. Le roi AElle de Deira meurt vers l’an 600, et 4 ou 5 ans plus tard, son royaume est conquis par AEthelfrith de Bernicie, qui devient ainsi le premier souverain de la future Northumbrie. Après la conquête, AEthelfrith épouse la fille d’AElle, Acha, tandis que le prince Edwin, fils d’AElle et rival potentiel d’AEthelfrith, s’enfuit et passe les 10 années suivantes en exil.

D’après l’Historia Brittonum [13], le premier roi d’Est-Anglie est un certain Wehha . Son fils Wuffa donne son nom à la dynastie des Wuffingas. Selon Bède , Rædwald est le fils de Tyttla , qui est lui-même le fils de Wuffa. Roger de Wendover date de 571 l’avènement de Wuffa et de 578 celui de Tyttla.

Rædwald n’apparaît pas dans les listes généalogiques de l’Anglian collection [14] : Tyttla y est suivi par Eni . Ce dernier est vraisemblablement le frère cadet de Rædwald, et n’a jamais régné : la couronne est passée à ses descendants suite à l’extinction de la lignée de Rædwald.

Le nom de la femme de Rædwald ne nous est pas parvenu, mais Bède indique qu’elle est païenne.

Lorsque Rædwald monte sur le trône, le monarque le plus puissant dans le sud de l’Angleterre est AEthelberht de Kent. Il apparaît en 3ème position dans la liste des rois ayant exercé l’imperium sur le sud de l’Angleterre établie par Bède.

La mission grégorienne [15] dirigée par Augustin de Cantorbéry arrive en Angleterre en 597. Les rois Æthelberht de Kent et Sæberht d’Essex se convertissent au christianisme peu après et de nouveaux évêchés sont fondés dans leurs royaumes, à Cantorbéry [16], à Rochester [17] et à Londres [18]. Dans son récit de la conversion d’ Earpwald , le fils de Rædwald, Bède signale que ce dernier a reçu les sacrements chrétiens dans le Kent, vraisemblablement à la demande d’AEthelberht, qui lui a peut-être servi de parrain. Dans la mesure où une église est fondée près d’Ely [19], donc dans le royaume de Rædwald, par Augustin (mort en 605), le baptême de Rædwald a peut-être eu lieu peu après celui de Sæberht, en 604 ou 605. Il constitue peut-être un moyen pour lui de marquer sa soumission à l’autorité d’AEthelberht.

Cependant, la conversion de Rædwald n’est pas complète : Bède rapporte qu’il préserve un autel païen auprès du nouvel autel chrétien de son temple, à l’insistance de sa femme et de ses conseillers. Cette apostasie lui vaut l’antipathie de Bède, mais ce geste trahit peut-être également un sursaut d’orgueil : Rædwald n’aurait pas voulu que sa conversion soit interprétée comme une soumission à AEthelberht.

Bien qu’il ait peut-être continué à se considérer lui-même comme authentiquement chrétien, il ne semble avoir agi en aucune façon pour promouvoir sa nouvelle foi auprès de ses sujets

La fuite d’Edwin de Deira, telle que relatée par Bède, le conduit à la cour du roi Cearl de Mercie, dont il épouse la fille. Cependant, AEthelfrith est décidé à le voir mourir, et Edwin se réfugie auprès de Rædwald. En apprenant que son rival se trouve à la cour d’Est-Anglie, AEthelfrith envoie des messagers à Rædwald, lui offrant de l’argent en échange de la mort d’Edwin. Rædwald refuse, mais AEthelfrith ne se démonte pas et renvoie des messagers à deux reprises, lui proposant une récompense encore plus importante et brandissant des menaces de guerre. La résolution de Rædwald faiblit, et il promet de tuer Edwin ou de le remettre aux émissaires d’AEthelfrith. Cependant, l’épouse de Rædwald le morigène pour son manque d’honneur, et après le départ des ambassadeurs d’AEthelfrith, il se prépare à la guerre.

Ainsi, en 616 ou 617, Rædwald lève une armée et marche vers le nord. Il affronte AEthelfrith à la frontière occidentale du royaume de Lindsey [20], sur la rive est de la rivière Idle. Lors de la bataille, AEthelfrith est tué, de même que Rægenhere, le fils de Rædwald. Edwin succède alors au vaincu du jour à la tête des royaumes de Deira et de Bernicie, et les enfants d’AEthelfrith sont à leur tour contraints à l’exil.

Le pouvoir de Rædwald est alors tel que Bède le donne pour successeur de l’imperium d’AEthelberht. Il lui donne le titre de rex Anglorum [21], mais il est difficile de savoir ce que recouvre exactement cette expression.

Le centre du pouvoir de Rædwald et les étapes de son expansion sont inconnus. Il est possible que les Wuffingas aient été basés dans le Suffolk [22], autour du port de Gipeswic [23] et du cimetière de Sutton Hoo [24], et que Rædwald ait étendu son pouvoir sur le Norfolk [25] et les Angles du Milieu [26]. Son ascension a pu recevoir l’appui des Mérovingiens.

L’établissement côtier de Gipeswic, sur l’estuaire de l’Orwell, devient un centre commercial important dans le premier quart du 7ème siècle, accueillant des produits issus des autres régions côtières de la mer du Nord, notamment des poteries. Gipeswic ne devient une ville qu’une centaine d’années plus tard, mais ses origines reflètent peut-être l’importance acquise par Rædwald et son royaume durant cette période.

Son fils Earpwald lui succède. Il est encore païen lorsqu’il monte sur le trône, mais Edwin le convainc de se convertir au christianisme quelques années plus tard. Après son assassinat par Ricberht vers 627, une période confuse s’ensuit en Est-Anglie jusqu’à l’avènement de Sigeberht vers 629. Converti au christianisme durant son exil en Francie [27], c’est lui qui introduit pour de bon la nouvelle religion dans le royaume

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de N. J. Higham, « Rædwald », dans Michael Lapidge, John Blair, Simon Keynes et Donald Scragg (éd.), The Wiley Blackwell Encyclopedia of Anglo-Saxon England, Wiley Blackwell, 2014, 2e éd. (ISBN 978-0-470-65632-7).

Notes

[1] L’Histoire ecclésiastique du peuple anglais (Historia ecclesiastica gentis Anglorum en latin) est un ouvrage de Bède le Vénérable écrit vers 731. Comme son titre le suggère, il s’agit d’une histoire de l’Angleterre qui s’intéresse tout particulièrement à sa christianisation.

[2] Le Kent est un royaume anglo-saxon fondé au 5ème siècle par les Jutes dans le sud-est de l’Angleterre. Il correspond approximativement au territoire occupé par le peuple celtique des Cantiaci avant la conquête romaine, et à l’actuel comté de Kent. C’est le premier royaume anglo-saxon converti au christianisme, et il atteint son apogée au début du 7ème siècle sous le roi Æthelberht.

[3] L’Idle est une rivière du Nottinghamshire, en Angleterre. Elle prend sa source de la confluence de la Maun et de la Meden, coule vers de nord, arrose Retford et Bawtry, et se jette dans la Trent près de Misterton.

[4] La Northumbrie est un royaume médiéval situé dans le nord de l’actuelle Angleterre et constituait l’un des principaux royaumes de l’Heptarchie. Sa notoriété est surtout liée à son rôle dans la propagation du christianisme nicéen dans l’île et à la constitution d’un centre culturel d’importance européenne avec l’archevêché d’York. Le nom de Northumbria désigne à l’origine les terres envahies par les Angles au 6ème siècle situées au nord de la rivière Humber. La Northumbrie en tant que royaume se constitue au début du 7ème siècle par l’union de deux autres entités Angles : celle de Bernicie (Bernicia) au nord et celle de Deirie (Deira) au sud.

[5] Le terme latin d’imperium (« commandement ») désigne sous la Rome antique le pouvoir suprême détenu par le roi puis attribué à certains magistrats. L’imperium permet à son détenteur de jouir de deux formes de pouvoirs, le pouvoir militaire hors de Rome (imperium militiæ), et le pouvoir civil à Rome (imperium domi). L’Imperium Romanum est probablement l’expression latine la plus connue où le mot imperium est utilisé dans le sens d’un « territoire », l’Empire romain, une partie du monde sur laquelle Rome régnait. Sous l’Empire, l’empereur est détenteur de l’imperium majus, pouvoir suprême.

[6] Le Humber est un grand estuaire maritime de la côte est du Nord de l’Angleterre situé entre les comtés traditionnels du Yorkshire, au nord, et du Lincolnshire, au sud. C’est l’embouchure commune des rivières Ouse et Trent. Le Humber est un des principaux estuaires d’Angleterre. Placé au premier plan d’un point de vue géographique, il fut également le théâtre d’une histoire riche, qui remonte aux temps des Anglo-Saxons puis connut l’âge d’or du Yorkshire.

[7] La Chronique anglo-saxonne est un ensemble d’annales en vieil anglais relatant l’histoire des Anglo-Saxons. Le manuscrit original est probablement rédigé dans le royaume de Wessex sous le règne d’Alfred le Grand, à la fin du 9ème siècle. De multiples copies sont distribuées aux monastères d’Angleterre et ensuite mises à jour indépendamment les unes des autres.

[8] Bretwalda ou brytenwealda est un terme vieil-anglais employé dans la Chronique anglo-saxonne, un ensemble d’annales compilé vers la fin du 9ème siècle, pour désigner une série de huit souverains anglo-saxons ayant régné à partir du 5ème siècle qui sont censés avoir dominé une grande partie ou la totalité des autres royaumes anglo-saxons. Cette liste reprend celle des 7 rois ayant exercé un imperium proposée par Bède le Vénérable dans son Histoire ecclésiastique du peuple anglais (achevée en 731) en y ajoutant un huitième nom, celui d’Egbert, roi du Wessex au début du 9ème siècle.

[9] L’Est-Anglie, ou royaume des Angles de l’Est, est un royaume anglo-saxon établi au cours du Haut Moyen Âge sur les actuels comtés anglais du Suffolk et du Norfolk. Sa fondation légendaire, vers le milieu du 6ème siècle, aurait été le fait d’envahisseurs germaniques appartenant à la tribu des Angles. Il disparaît comme entité indépendante après les invasions vikings du 9ème siècle, mais le titre de comte d’Est-Anglie continue à être donné au sein du royaume d’Angleterre jusqu’à la fin du 11ème siècle, et la région conserve le nom d’Est-Anglie à ce jour.

[10] La Mercie est l’un des sept royaumes de l’Heptarchie anglo-saxonne, avec Tamworth pour capitale. Entre 600 et 850, la Mercie fit quatorze fois la guerre au Wessex voisin, onze fois aux Gallois, et mena dix-huit campagnes contre d’autres ennemis - encore ne s’agit-il là que des conflits dont nous avons gardé la trace. Elle est fondée par les Angles rassemblés et menés un an auparavant, depuis les côtes marécageuses proches du Wash vers l’actuelle région des Midlands en Angleterre, par Creoda (ou Crida), premier roi connu des Merciens, peut-être en partie légendaire, qui accèda au pouvoir en 585. Ces Midlands (« terres du milieu ») regroupent les comtés actuels de Gloucester, Worcester, Leicester, Northampton, Bedford, Buckingham, Derby, Nottingham, Hereford, Warwick, Chester et Lincoln.

[11] Le Deira est un royaume anglo-saxon des 6ème et 7ème siècles. Selon Siméon de Durham, le royaume s’étendait de l’Humber à la Tyne, mais le pays était désert au nord de la Tees. Après l’absorption du royaume d’Ebrauc, York devint la capitale du Deira. Avant cela, la capitale se situait probablement près de Pocklington. Le premier roi angle dont nous avons connaissance est AElle, qui conquit le royaume sur les Bretons à la fin du 6ème siècle. Le royaume fut ensuite sujet du roi AEthelfrith de Bernicie, qui unifia les deux royaumes pour former le royaume de Northumbrie. Après la mort d’AEthelfrith, le fils d’AElle, Edwin de Deira, régna sur les deux royaumes, de 616 à 633. Son neveu Osric lui succéda, puis Oswine, qui fut assassiné par Oswiu, en 651. Durant les années qui suivirent, le royaume fut gouverné par AEthelwald, le fils d’Oswald de Northumbrie puis en tant que royaume vassal successivement par trois fils d’Oswiu de Northumbrie.

[12] La Bernicie est un royaume anglo-saxon situé dans le nord de l’Angleterre et le sud de l’Écosse actuelles. Fondé au 6ème siècle, il est uni au royaume voisin de Deira au début du 7ème siècle pour former le royaume de Northumbrie. Son territoire se serait étendu depuis la Tyne vers le nord, atteignant finalement le Firth of Forth. Sa frontière occidentale s’est graduellement étendue, mordant sur les royaumes de langue brittonique de Rheged, Gododdin et Dumbarton. La résidence royale principale est le château de Bamburgh, près de l’île de Lindisfarne.

[13] L’Historia Brittonum est un ouvrage ayant trait à l’histoire de l’île de Bretagne, et notamment à celle du pays de Galles. Il est très difficile à dater, dans la mesure où il s’agit de juxtaposition de textes de différentes époques. Mais on peut considérer que le plus ancien date du 9ème siècle, et le plus récent du 11ème siècle.

[14] Le Genealogiae regum Anglorum est un recueil généalogique des rois anglo-saxons. Ce recueil est composé de quatre manuscrits. Ils furent rédigés principalement par le moine copiste Aelred de Rievaulx au cours du 12ème siècle. Aelred de Rievaulx, moine cistercien, originaire de Hexham en Angleterre, est considéré comme "docteur de la charité et de l’amitié". Il fut abbé de l’abbaye de Rievaulx. Aelred de Rievaulx rédigea une généalogie des souverains anglo-saxons en quatre parchemins. Deux d’entre eux sont archivés à la British Library de Londres, un troisième manuscrit est entreposé dans les archives du collège Corpus Christi de Cambridge et le quatrième est déposé dans la cathédrale de Rochester.

[15] La mission grégorienne est une entreprise missionnaire envoyée par le pape Grégoire le Grand en Grande-Bretagne à la fin du 6ème siècle pour convertir les Anglo-Saxons au christianisme. Entre son arrivée sur le sol anglais en 597 et la mort du dernier missionnaire en 653, elle parvient à implanter la religion chrétienne dans le sud de la Grande-Bretagne. Au cours du 5ème siècle, l’ancienne province romaine de Bretagne est progressivement colonisée par des tribus germaniques pratiquant leur propre religion au détriment des autochtones celtes partiellement christianisés. En 596, Grégoire le Grand envoie un groupe de 40 missionnaires pour convertir Æthelberht, le souverain du royaume de Kent, dont la femme, Berthe, est une princesse mérovingienne chrétienne.

[16] L’archevêque de Cantorbéry est, après le Gouverneur suprême de l’Église d’Angleterre (c’est-à-dire le monarque du Royaume-Uni), le chef de l’Église d’Angleterre et de la Communion anglicane.

[17] L’évêque de Rochester est à la tête du diocèse anglican de Rochester, dans la province de Cantorbéry. Le diocèse couvre l’ouest du comté de Kent. Le siège épiscopal est dans la ville de Rochester, à la cathédrale fondée en 604. À la fin du 17ème siècle et pendant le 18ème siècle, il était courant que l’évêque de Rochester soit également nommé doyen de l’abbaye de Westminster.

[18] L’évêque de Londres est à la tête du diocèse anglican de Londres, dans la province de Cantorbéry. Il siège à la cathédrale Saint-Paul. Il s’agit de l’un des cinq « grands sièges », avec les deux archevêchés et les évêchés de Durham et Winchester, dont les titulaires sont systématiquement membres de la Chambre des lords. De par sa situation, l’évêque de Londres a souvent eu une influence notable sur des membres de la famille royale anglaise et sur divers politiciens. Il est le troisième ecclésiastique d’Angleterre en importance, derrière les archevêques de Cantorbéry et d’York.

[19] Le diocèse d’Ely est un diocèse anglican de la Province de Cantorbéry. Il s’étend sur le Cambridgeshire (à l’exception de Peterborough et de ses alentours, qui relèvent du diocèse de Peterborough) et sur l’ouest du Norfolk. Son siège est la cathédrale d’Ely.

[20] Le Lindsey est un royaume anglo-saxon situé dans le nord de l’actuel Lincolnshire, entre la Witham et l’Humber. Il apparaît dans le Tribal Hidage sous le nom Lindesfarona mid Haeþfeldlande (« Lindsey avec Hatfield Chase ») et une superficie de 7 000 hides, soit autant que le royaume d’Essex ou celui des Hwicce. Malgré cela, son histoire est presque entièrement inconnue. La région a été longtemps disputée entre la Mercie et la Northumbrie. Elle possède son propre évêché à partir de 678.

[21] roi des Angles

[22] Le Suffolk a des frontières au nord avec le Norfolk, à l’ouest avec le Cambridgeshire et au sud avec l’Essex. Il est bordé à l’est par la mer du Nord. La capitale du comté est Ipswich et les autres villes importantes sont Lowestoft et Bury St Edmunds. La ville de Felixstowe est, quant à elle, l’un des plus grands ports de containers d’Europe.

[23] Ipswich

[24] Sutton Hoo, près de Woodbridge (Suffolk, Royaume-Uni), est un site archéologique anglo-saxon où ont été mis au jour en 1939 un cimetière et un bateau funéraire datant du début du 7ème siècle.

[25] Le Norfolk est un comté situé dans l’est de l’Angleterre. Sa ville principale est Norwich. Il compte également plusieurs bourgs comme Thetford, Wymondham, Dereham ou encore Fakenham.

[26] Les Angles du Milieu sont un peuple anglo-saxon installé dans l’Est des actuels Midlands, autour de l’actuel Leicestershire, entre les royaumes de Mercie et d’Est-Anglie. Plutôt que d’un peuple à part entière, il s’agit peut-être plutôt d’un ensemble de peuples divers ayant conservé des identités distinctes, à en juger par la liste du Tribal Hidage.

[27] La Francie orientale est la partie orientale de l’empire carolingien partagé lors du traité de Verdun en 843. Elle échoit à Louis le Germanique. Ce royaume comprenait la part orientale de l’ancienne Austrasie, la Saxe, la Thuringe et la Bavière. Le royaume des Francs orientaux ne gardera que sous les Carolingiens le nom de Francie qui sera dès l’origine également utilisé pour désigner deux régions : l’une originellement peuplée de Francs, la Francie du Rhin ou Lotharingie (« Rheinfranken »), l’autre colonisée par eux, la Francie du Main, ou Franconie (« Mainfranken »).