Charles-Auguste de La Fare (1644-1712)
Marquis de La Fare-Comte de Laugères-Baron de Balazuc-Poète et mémorialiste français
Né à Valgorge [1] dans le Vivarais [2]. Charles-Auguste est le fils de Charles de La Fare [3] et de Jacqueline de Borne.
Capitaine des gardes du corps de Philippe d’Orléans, il entra d’abord dans la carrière militaire et servit avec distinction sous le maréchal de Turenne, dont il devint l’ami, durant les campagnes de 1667 et 1674. Une rivalité amoureuse avec Louvois, secrétaire d’État à la Guerre, à propos de Madame de Rochefort, l’amena à quitter le service.
Il s’éprit de Marguerite de La Sablière, puis rompit avec elle en 1679. Après une brève passion pour la célèbre actrice, la Champmeslé, il vécut alors en épicurien [4], paresseux et amateur de bonne chère : Chaulieu dit de lui qu’il était formé de sentiments et de volupté, rempli d’une aimable mollesse.
Ses vers, gracieux et faciles, sont à son image. Ils chantent les charmes du repos et le plaisir de l’instinct satisfait et furent, selon leur auteur, composés par amusement et sans les chercher
Il a composé le livret d’un opéra, “Panthée”, dont le duc d’Orléans fit la musique. Ses Poésies ont été réunies en volume en 1755. Ses Mémoires sur les principaux événements du règne de Louis XIV, sont précis et pleins de finesse.
Il épousa, le 3 novembre 1684, Jeanne de Lux
Il fréquenta les salons littéraires et les fêtes des Grandes Nuits de Sceaux [5] de la duchesse du Maine, membre des chevaliers de l’Ordre de la Mouche à Miel [6], au Château de Sceaux [7].
Notes
[1] Valgorge est une commune française, située dans le département de l’Ardèche, Valgorge fait partie du Vivarais. La plus grande ville à proximité est Aubenas, localité située à 21 kilomètres au nord-est de la commune.
[2] Le Vivarais est une région historique du sud-est de la France. D’abord principauté du Saint Empire elle devient avec son rattachement à la couronne de France au Moyen Age une province appartenant au Comté de Provence puis à la province de Languedoc jusqu’en 1789. Sa capitale était Viviers, ville qui lui a donné son nom. La province a disparu pendant la Révolution française, et elle correspond aujourd’hui approximativement au département de l’Ardèche.
[3] La famille de La Fare est originaire du village de Saint-André-de-Valborgne, dans le Vivarais. Elle a donné deux pairs de France ecclésiastiques, des chambellans, des gentilshommes de la chambre, un maréchal de France, des lieutenants généraux, des lieutenants du roi, des commandants et gouverneurs, des évêques, un cardinal archevêque. Au 17ème siècle, existaient les branches de Chausse, Montclar, Tornac, Salendrinque, Lasalle, Alès, La Tour, Saint-Marcel-d’Ardèche et Vénéjan.
[4] L’épicurisme est une philosophie qui se vit : elle propose d’atteindre le bonheur en évitant tout ce qui peut troubler la quiétude ; le bonheur est alors défini comme l’absence de troubles (ataraxie). Philodème suit ce précepte, tout en assouplissant la règle et en étendant le champ d’application de cette philosophie à des domaines que le fondateur de l’école, Épicure, n’avait pas abordés ou tenait comme mineurs : l’esthétique, et notamment la musique, la politique.
[5] Les Grandes Nuits de Sceaux est un ensemble de fêtes et divertissements donnés par Louise Bénédicte de Bourbon (1676-1753) en son château de Sceaux entre 1705 et 1753.
[6] L’ordre de la Mouche à miel est une parodie d’ordre de chevalerie créé en 1703 par Louise Bénédicte de Bourbon, duchesse du Maine pour attacher à sa personne la Cour qu’elle avait rassemblée au château de Sceaux. C’est pour récompenser les personnes de sa Cour et les attacher à sa personne qu’Anne Louise Bénédicte de Bourbon, duchesse du Maine, eut la fantaisie de créer en juin 1703 un ordre de chevalerie dit « ordre de la Mouche à miel ». Cette « ingénieuse plaisanterie », devise que la duchesse avait adoptée lors de son mariage, lui donna l’idée de la création de cet ordre. Cette devise trouve sa source dans l’Aminte du Tasse. La petite taille de la duchesse la faisait comparer à une mouche à miel (c’est-à-dire une abeille), ainsi que son caractère emporté. Il n’était pas recommandé de perdre cette médaille. L’ordre était ouvert aux femmes et aux hommes, au nombre d’une quarantaine
[7] Le parc de Sceaux, ensemble du domaine de Sceaux, est propriété du département des Hauts-de-Seine et son parc s’étend sur les territoires des communes de Sceaux et d’Antony. Le parc fut dessiné par André Le Nôtre à la fin du 17ème siècle à la demande de Colbert puis de son fils le marquis de Seignelay. À la Révolution, par les spéculations de la Bande Noire, le domaine est pillé, revendu à un exploitant agricole, et le château comme les cascades sont détruits. Un nouveau château est érigé à partir de 1856 par sa fille, mariée au duc de Trévise