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Robert VII Seigneur de Béthune

mardi 4 février 2020, par ljallamion

Robert VII (vers 1201-1248)

Seigneur de Béthune

Blason de la Maison de Béthune (par Jimmy44.)Fils cadet de Guillaume II de Béthune et de son épouse, Mathilde de Termonde . Il a exercé les fonctions de chevalier et de chef militaire en Flandre [1] et en Angleterre avant d’hériter des territoires de sa famille en France et dans les Pays-Bas. Il a rejoint la septième croisade [2], mais est décédé en route .

Robert n’avait aucun espoir d’héritage important, son frère aîné Daniel héritant de la seigneurie de Béthune [3]. Il a donc décidé de devenir chevalier à la cour du comte Ferdinand de Flandre.

Le comte Baudouin IX de Flandre avait cédé l’Artois [4] au Hainault [5] dans le traité de Péronne [6]. Cependant, son gendre Ferdinand a poursuivi une politique visant à récupérer l’Artois. Cela le mit en conflit avec la famille royale française. Cette lutte pour le pouvoir divisa la Maison de Béthune : le père et le frère de Robert étaient fidèles au seigneur français, tandis que Robert se rangeait du côté de la Flandre.

En 1213, Robert accompagna le comte Ferdinand en exil en Angleterre après que le roi de France Philippe II eut envahi la Flandre. Plus tard cette année-là, lui et le comte de Salisbury Guillaume de Longespée dirigèrent une attaque réussie contre la flotte française dans le port de Damme [7], contrecarrant ainsi une invasion imminente de l’Angleterre. L’année suivante, il participe à la bataille de Bouvines [8] le 27 juillet 1214. Le roi Philippe II a gagné la bataille et fait le comte Ferdinand prisonnier. Robert a été fait prisonnier par un chevalier français, qui l’a relâché, après que Robert ait promis de payer une rançon.

Cette histoire a été enregistrée par un chroniqueur anonyme, qui était à l’emploi de Robert et qui a écrit entre 1220 et 1223 une chronique sur les rois de France intitulée “Chroniques des rois de France et ducs de Normandie”.

Daniel de Béthune mourut sans enfant en 1226 et Robert hérita des territoires familiaux autour de Béthune [9], ainsi que du poste héréditaire de avoué de l’abbaye de Saint-Vaast [10] près d’Arras. En 1227, le comte Ferdinand fut libéré de prison. Il a rendu hommage au roi de France et a donné son espoir de reconquérir l’Artois.

Robert s’est apparemment rapproché de la couronne française dans les années suivantes. En 1236, il est nommé garant du traité de Péronne, ce qui implique qu’il reconnaît désormais ce traité.

En 1248, Robert décida de rejoindre la croisade du roi de France Louis IX en Égypte. Lors d’une escale en Sardaigne, alors qu’il se dirigeait vers Chypre, il est tombé malade et est décédé. Il a été enterré à Arras.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé Robert VII Lord of Béthune/ Traduit par mes soins

Notes

[1] Le comté de Flandre a été un pagus carolingien, puis l’une des principautés du royaume de France, particulièrement impliquée dans les conflits franco-anglais, aux frontières et à l’influence durement disputées depuis sa création au 9ème siècle jusqu’en 1384, date de la mort du comte Louis de Male. Le comté, possédé par la Maison de Flandre de 863 jusqu’à la mort de la dernière comtesse, Marguerite de Constantinople, en 1280, puis par la Maison de Dampierre-Flandre, puis devenu l’une des possessions de la Maison capétienne de Bourgogne en 1385, devint alors l’un des principaux centres des États bourguignons. Après la Guerre de succession de Bourgogne il fut ensuite progressivement intégré aux Pays-Bas bourguignons et fut finalement détaché du royaume de France par le Traité de Madrid en 1526 en faveur des Habsbourg d’Espagne. Louis XIV en reconquit une partie sur les Espagnols. Le comté cessa d’exister en 1795 après la conquête des Pays-Bas autrichiens par les Français. Le territoire de ce comté correspond approximativement aux provinces belges actuelles de Flandre-Occidentale et de Flandre-Orientale, à l’ouest de la province de Hainaut (arrondissements de Tournai et Mouscron), plus la partie de la province d’Anvers située à l’ouest de l’Escaut, la Flandre zélandaise et la région historique de Flandre française (région de Lille, Dunkerque, Hazebrouck, Douai,…).

[2] La septième croisade est la première des deux croisades entreprises sous la direction du roi Louis IX. Décidée par le roi en 1244, elle quitte le royaume de France en 1248 et aborde l’Égypte en 1249. Vaincue par les maladies, l’armée ne retrouve sa liberté qu’en 1250, et le roi de France passe les quatre années suivantes à mettre le royaume de Jérusalem en état de se défendre contre les Mamelouks. La croisade prend fin en 1254 avec le retour du roi en France après la mort de Blanche de Castille, sa mère qui assurait la régence du royaume pendant son absence.

[3] La maison de Béthune était l’une des familles les plus influentes de l’Artois, qui était un fief flamand jusqu’à ce que la Flandre soit obligée de la céder à l’héritier français, Louis, le fils d’ Isabelle de Hainault

[4] Le comté d’Artois est une ancienne province du Nord de la France. Louis VIII, qui mourut le 8 novembre 1226, avait par son testament constitué l’Artois en apanage à son second fils, Robert, encore enfant. Ce ne fut qu’en 1237 que Robert releva de son frère Louis IX la terre d’Artois : Arras, Saint-Omer, Aire, Hesdin, Bapaume, Lens et leurs dépendances. Louis IX avait confirmé les dispositions de son père à cet égard, en ajoutant que Hesdin, Bapaume et Lens, qui formaient le douaire de leur mère Blanche de Castille, ne devaient être remis à Robert qu’à la mort de Blanche ; mais celle-ci survécut à son fils : Robert 1er d’Artois périt à Mansourah en 1250 et la reine ne mourut qu’en 1252. L’Artois passa au fils de Robert 1er, Robert II. En 1297, le comté d’Artois est érigé en comté-pairie. Robert II fut tué à Courtrai en 1302. Le comté est alors disputé entre son petit-fils Robert III et sa fille Mahaut, et la Cour des pairs finit par trancher en faveur de la comtesse Mahaut. Mahaut épousa Othon IV, comte de Bourgogne. Elle mourut en 1329, laissant une fille Jeanne, qui, dès 1315, avait tenu le comté de Bourgogne comme héritage de son frère (Robert l’Enfant) et qui, en Artois, succéda à sa mère, à laquelle elle ne survécut que de quelques mois. Jeanne, mariée au roi Philippe V, en avait eu une fille du même nom qui, en 1318, épousa Eudes IV, duc de Bourgogne, auquel en 1330, à la mort de sa mère, elle fit passer l’Artois et la Franche-Comté. Eudes IV mourut en 1350. Son petit-fils, Philippe de Rouvre fut uni, en 1357, à Marguerite de Male, encore enfant à cette époque et qui se trouva veuve dès 1361. Huit ans plus tard, Marguerite se remariait avec Philippe le Hardi que son père, le roi Jean II, venait d’investir le 6 septembre 1363 du duché de Bourgogne, vacant par le décès de Philippe de Rouvre. Quant à l’Artois et à la Franche-Comté, que ce même Philippe de Rouvre avait tenus de son aïeule Jeanne, femme d’Eudes IV, ils remontèrent à sa grand-tante, Marguerite de France, sœur de Jeanne, fille de Philippe V1. Marguerite de France était veuve alors de Louis de Crécy mort en 1346, et à sa mort, en 1382, ce fut leur fils Louis de Male qui hérita de ces principautés

[5] Le comté de Hainaut ou Hainau –est un ancien comté qui relevait du Saint Empire romain germanique, qui se trouvait en bordure du royaume de France.

[6] Le traité de Péronne est un accord signé à Péronne, en France, le 2 janvier 1200, entre le roi de France, Philippe Auguste et le comte Baudouin VI de Hainaut.

[7] Damme est une ville néerlandophone de Belgique située en Région flamande dans la province de Flandre-Occidentale. La ville connaît en effet une prospérité importante au Moyen Âge, par son statut d’avant-port de Bruges, grande cité marchande. Du 12ème au 14ème siècle, Damme, reliée par un chenal à la mer du Nord, s’impose comme l’avant-port de Bruges.

[8] La bataille de Bouvines est une bataille qui se déroula le dimanche 27 juillet 1214 près de Bouvines, dans le comté de Flandre (aujourd’hui dans le département du Nord), en France, et opposant les troupes royales françaises de Philippe Auguste, renforcées par quelques milices communales et soutenues par Frédéric II de Hohenstaufen, à une coalition constituée de princes et seigneurs français, menée par Jean sans Terre, duc d’Aquitaine, de Normandie et roi d’Angleterre, et soutenue par l’empereur du Saint Empire Otton IV. La victoire est emportée par le roi de France et marque le début du déclin de la prédominance seigneuriale.

[9] Richebourg, Warneton et Dendermonde

[10] L’abbaye Saint-Vaast était un monastère bénédictin fondé en 667 sur la colline de La Madeleine près d’Arras, où le futur saint Vaast avait coutume de se retirer. C’est autour d’elle que grandit le village sur les rives du Crinchon. L’abbaye Saint-Vaast fonda l’un des trois premiers collèges de l’université de Douai en 1619. Après que les bâtiments eurent été confisqués et désacralisés à la Révolution, l’immense église abbatiale du 18ème siècle est devenue en 1804 la nouvelle cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Vaast d’Arras en remplacement de l’ancienne cathédrale gothique Notre-Dame-en-Cité de l’ouest de la ville qui fut détruite, et depuis 1825 les vastes bâtiments conventuels de l’abbaye abritent le musée des beaux-arts d’Arras.