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Al-imām aḥmad ibn ḥanbal dit Ahmad Ibn Hanbal

vendredi 31 janvier 2020, par ljallamion

Al-imām aḥmad ibn ḥanbal dit Ahmad Ibn Hanbal (780-855)

Théologien jurisconsulte et traditionaliste musulman

Al-imām aḥmad ibn ḥanbal dit Ahmad Ibn Hanbal Théologien jurisconsulte et traditionaliste musulmanNé à Bagdad [1], fondateur de l’une des quatre madhhab [2] sunnites, connue sous le nom de "hanbalite" [3]. Il est aussi à l’origine de la fondation de l’école théologique islamique, l’école atharite [4].

Né d’une famille arabe ayant soutenu Abû al-Abbas al-Saffah dans sa prise du pouvoir contre les Omeyyades [5], Ibn Hanbal est le contemporain des deux califes ayant voulu imposer le motazilisme [6] qui prônait la croyance en la création du Coran.

Le calife Al-Ma`mûn, alors en campagne militaire, le fit arrêter et torturer pendant 2 ans. Al-Ma`mûn décède avant la rencontre. Relâché, Ibn Hanbal continue d’enseigner à Bagdad jusqu’à ce qu’ Al-Wāt̠iq ne renouvelle la persécution. De là l’imam arrêtera d’enseigner et se cachera pendant 5 années jusqu’à ce qu’en 847, le calife Al-Mutawakkil revint à la Tradition en rejetant le motazilisme et en expulsant ses savants, mais Ibn Hanbal n’en resta pas moins réservé.

Après avoir étudié le fiqh [7] et la science du hadith [8] sous différents maîtres à Bagdad puis en Syrie [9] et au Yémen [10], Ibn Hanbal s’en émancipe progressivement pour fonder une école de pensée rigoureuse lui paraissant la plus conforme au Coran et à la Sunna [11]

On lui doit un important recueil de traditions, le Musnad [12], où les ahâdîth sont classés suivant les chaînes de transmetteurs, remontant jusqu’à un des compagnons de Mahomet, et en fonction de leur authenticité considérée comme "parfaite" [13], bonne" [14]" ou "faible"da’îf. Ibn Hanbal a également écrit des ouvrages de commentaires sur la Tradition et sur les principes moraux dans l’islam, ainsi que des éloges des premiers califes rashidoun "les bien guidés". On doit enfin à ses disciples, dont l’un de ses fils, Abdullâh, une compilation des "réponses" qu’il donnait aux questions qui lui étaient posées sur les sujets les plus divers.

Il eut pour épouse Oumm abi Abbassa qui lui donna son fils Sâlih et quand son épouse décéda, il épousa Rayhânah qui lui donna Abdullah.

Parmi les élèves de Ahmad ibn Hanbal figurent ses deux fils ainsi que l’imam Boukhari, Mouslim, grands savants du hadith et compilateurs des recueils de hadîth éponymes.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Henri Laoust, Les schismes dans l’Islam, Paris, Payot, édition de 1977

Notes

[1] Bagdad ou Baghdad est la capitale de l’Irak et de la province de Bagdad. Elle est située au centre-Est du pays et est traversée par le Tigre. Madīnat as-Salām fut fondée ex nihilo au 8ème siècle, en 762, par le calife abbasside Abou-Djaafar Al-Mansur et construite en quatre ans par 100 000 ouvriers. Selon les historiens arabes, il existait à son emplacement plusieurs villages pré-islamiques, dont l’un s’appelait Bagdad.

[2] Le mot madhhab ou mazhab (école juridique musulmane) fait référence notamment dans le sunnisme et dans le chiisme à une des voies suivies dans l’interprétation des sources traditionnelles (Coran et Sunna).

[3] Le hanbalisme est, avec le malikisme, le hanafisme et le chaféisme, l’un des quatre madhhabs (écoles de pensée religieuse formant le droit musulman) de l’islam sunnite.

[4] L’atharisme ou la théologie traditionaliste est un mouvement érudit islamique, né à la fin du 8ème siècle de notre ère, qui rejette la théologie islamique rationaliste (kalam) au profit d’un textualisme strict dans l’interprétation du Coran et des hadith. Le nom vient de « tradition » dans son sens technique comme traduction du mot arabe hadith.

[5] Les Omeyyades, ou Umayyades sont une dynastie arabe de califes qui gouvernent le monde musulman de 661 à 750. Ils tiennent leur nom de leur ancêtre Umayya ibn Abd Shams, grand-oncle de Mahomet. Ils sont originaires de la tribu de Quraych, qui domine La Mecque au temps de Mahomet. À la suite de la guerre civile ayant opposé principalement Muʿāwiyah ibn ʾAbī Sufyān, gouverneur de Syrie, au calife ʿAlī ibn ʾAbī Ṭalib, et après l’assassinat de ce dernier, Muʿāwiyah fonde le Califat omeyyade en prenant Damas comme capitale, faisant de la Syrie la base d’un Califat qui fait suite au Califat bien guidé et qui devient, au fil des conquêtes, le plus grand État musulman de l’Histoire.

[6] Le mutazilisme, ou mu‘tazilisme mais aussi Al mu’tazila, est une importante école de théologie musulmane (’Aqîda) apparue au 8ème siècle. Elle s’oppose aux écoles de théologie aujourd’hui dominantes comme l’asharisme, le maturidisme ainsi que d’autres écoles comme l’école sunnite de théologie du hanbalisme. Vivement critiqué par les courants salafiste et wahhabite, le mutazilisme est aujourd’hui peu représenté dans la communauté musulmane, bien qu’il en fut autrefois un courant majoritaire, notamment durant une période du califat des fatimides. Il réfute l’aspect incréé du coran, jugeant cette considération comme irrationnelle. Il met en avant le libre arbitre, place l’amour et l’ascétisme au centre de la recherche spirituelle de l’être humain, et rejette tout dogmatisme religieux. La recherche scientifique et la philosophie y ont une place prépondérante. Le Kalâm et la Falsafa, en sont les notions les plus importantes.

[7] Le fiqh est l’interprétation temporelle des règles de la charia. Il est quelquefois traduit par jurisprudence islamique, par référence aux avis juridiques pris par les juristes de l’islam. Il s’agit d’une compréhension du message de l’islam sur le plan juridique, bien qu’il ne s’y limite pas. Le savant en matière de fiqh, se nomme faqîh

[8] Un hadith ou hadîth est une communication orale du prophète de l’islam Mahomet et, par extension, un recueil qui comprend l’ensemble des traditions relatives aux actes et aux paroles de Mahomet et de ses compagnons, précédées chacune d’une chaîne de transmetteurs remontant jusqu’à Mahomet. Considérés comme des principes de gouvernance personnelle et collective pour certains courants musulmans, ils sont aussi désignés sous le nom de « la tradition du Prophète ».

[9] Durant l’Empire ottoman, cette région fut un temps regroupée, comprenant les États actuels de la Syrie, d’Israël, du Liban, de la Jordanie et de la Palestine. Durant l’Antiquité, ces pays étaient distinctement la Phénicie, les royaumes d’Israël et de Juda, la province romaine de Judée puis de Palestine, l’Assyrie et une partie de la Mésopotamie occidentale. La Syrie fut occupée successivement par les Cananéens, les Phéniciens, les Hébreux, les Araméens, les Assyriens, les Babyloniens, les Perses, les Grecs, les Arméniens, les Romains, les Nabatéens, les Byzantins, les Arabes, et partiellement par les Croisés, par les Turcs Ottomans et enfin par les Français à qui la SDN confia un protectorat provisoire pour mettre en place, ainsi qu’au Liban, les conditions d’une future indépendance politique. La Syrie géographique est le lieu où seraient apparues les premières formes d’urbanisation

[10] Le Yémen est l’un des plus anciens centres de civilisation du Moyen-Orient, dans l’antiquité le pays était un territoire du Royaume de Saba. Il est aussi l’une des premières nations à adopter l’Islam et important centre de la théologie Chaféite.

[11] La sunna, selon le Coran, englobe les règles ou « lois » de Dieu qui auraient été prescrites à tous les prophètes, y compris le prophète de l’Islam, Mahomet.

[12] "fondé"

[13] sahîh

[14] hasan