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Abû al-`Abbâs al-Ma’mûn `Abd Allah ben Hârûn ar-Rachîd dit al-Mamûn

lundi 20 novembre 2017, par lucien jallamion

Abû al-`Abbâs al-Ma’mûn `Abd Allah ben Hârûn ar-Rachîd dit al-Mamûn (786-833)

Calife abbasside de 813 à 833

Selon la tradition musulmane, il est né le jour de l’intronisation de son père Hârûn ar-Rachîd et fut appelé `Abd Allah. Sa mère était une esclave perse nommée Marajil.

Quelque temps plus tard, Hârûn ar-Rachîd eut un second fils Mohammed, de son épouse Zubayda petite fille du calife Al-Mansûr. Il fut surnommé Al-Amîn .

Dans un premier temps, Hârûn voulut reconnaître `Abd Allah, comme héritier présomptif lui donnant le surnom de Al-Mâ’mûn. Il dut affronter la colère de Zubayda et de ses partisans qui estimaient qu’Al-Amîn était le plus légitime. Hârûn ar-Rachîd céda et fit reconnaître en 802 son fils Al-Amîn comme héritier présomptif alors qu’il n’avait que 5 ans.

Au cours d’un pèlerinage à La Mecque, Hârûn ar-Rachîd décréta un arrangement entre ses deux fils : Al-Amîn était l’héritier présomptif et gouvernerait l’ouest de l’empire [1] et Al-Ma’mûn deviendrait le second dans l’ordre de succession et dirigerait l’est de l’empire [2] et résiderait à Merv [3].

Dès la mort de Hârûn ar-Rachîd, les relations entre les deux frères se détériorèrent. En violation de l’accord de La Mecque, Al-Amîn désigna son fils comme successeur présomptif. Chacun des deux accusait l’autre d’avoir rompu le pacte.

Les armées d’Al-Amîn venues d’Irak et de Syrie et celles de Al-Ma’mûn venues du Khorasan [4] et conduites par Tâhir 1er s’affrontèrent une première fois près de Ray [5]. La bataille commença par un combat singulier entre les deux généraux, mais l’armée du Khorasan livra une charge qui mit en déroute l’armée de Bagdad.

Al-Ma’mûn fut alors acclamé comme calife dans le Khorasan et le Tabaristan [6]. Al-Amîn se replia sur Bagdad où il dut faire face à des mutineries dans l’armée.

En 813, après une nouvelle série de défaites des armées de Bagdad, à Bassora [7] et aux portes de Bagdad, de nouvelles mutineries dans la troupe et une révolte de la population de Bagdad, Al-Amîn fut contraint de se replier dans son palais. Le 1er septembre 813, le palais fut pris d’assaut par les troupes de Al-Ma’mûn. Al-Amîn fut décapité, sa tête, le sceptre et le manteau de Mahomet ainsi que l’anneau du califat furent envoyés à Al-Ma’mûn.

Al-Ma’mûn sembla changer de politique. Il pensait que les Perses étaient favorables aux Hachémites [8] et demanda le soutien d’ Alî ar-Ridhâ . Il l’invita à venir se joindre à lui à Merv. En 818, `Ali ar-Ridhâ rejoignait Al-Ma`mûn, ne laissant à Médine [9] que son fils Muhammad at-Taqî et son épouse.

Al-Ma’mûn désigna `Alî ar-Ridhâ comme successeur. Cette succession ne devait avoir lieu que si `Alî ar-Ridhâ survivait à Al-Ma’mûn. Ce dernier changea la couleur du drapeau, abandonnant le noir, couleur des abbassides [10], pour le vert, couleur des Alides [11]. Des troubles se produisirent dans tout l’Irak en opposition à Al-Ma’mûn et à sa politique. `Ali ar-Ridhâ mit en garde Al-Ma’mûn sur le choix de son gouverneur d’Irak qui menait ces troubles.

En 816, Bâbak Khurramdîn prit la tête du mouvement des Khurramites [12]. Ce mouvement anti-arabe et anti-musulman menait une guerre d’indépendance localisée sur le territoire azéri [13]. Bâbak fut exécuté le 4 janvier 838 à Samarra [14] pendant le règne d’ Al-Mu`tasim .

En 817, à Bagdad, Ibrâhîm ben al-Mahdî, fils du calife Al-Mahdî et frère aîné de Hârûn ar-Rachîd, se révolta contre l’arrangement avec `Ali ar-Ridhâ, qu’il voyait comme une tentative de déposséder du pouvoir la famille abbasside. Le vendredi 24 juillet 817, Ibrâhîm monta en chaire à Bagdad ; il déclara Al-Ma’mûn déchu et se proclama calife.

Sous ses ordres, une armée partie de Bagdad s’empara de Koufa [15], une autre de Madayn [16] aux portes de Bagdad. Dans le même temps, un groupe de kharidjites [17] mena une révolte dans le Sawâd. Ibrâhîm voulut attaquer ces nouveaux adversaires, mais ses généraux sympathisèrent avec eux et la troupe réclamait sa solde. Après avoir payé ses soldats sur les trésors de Bagdad, Ibrâhîm se dirigea vers Wâsit [18] qu’il prit. La révolte kharidjite était contenue.

Al-Ma’mûn, instruit de ces événements, sortit de Merv le 22 janvier 818 pour aller vers Tus [19] où son père était enterré. Il fit halte à Sarakhs [20], y fit assassiner son vizir Fadhl et repartit vers Tus à la fin de ramadan.

C’est peu après ce séjour à Tus que `Alî ar-Ridhâ mourut. Al-Ma’mûn poursuivit sa route vers l’Irak en passant par Ray. À chaque étape, il diminuait les impôts pour obtenir le soutien de la population.

Apprenant l’arrivée de Al-Ma’mûn, les généraux de Bagdad trahirent Ibrâhîm pour se rallier. Ibrâhîm s’enfuit et Bagdad reçut Al-Ma’mûn le 12 août 819, ses habitants portant à nouveau le costume noir des abbassides.

En 821, Al-Ma’mûn nomma Tâhir 1er gouverneur du Khorasan en remerciement de ses services. Cependant, Al-Ma’mûn se méfiait de Tâhir, surtout lorsqu’il apprit de Zubayda le récit de l’assassinat d’Al-Amîn par Tahîr alors que les ordres qu’il avait donnés étaient de le faire prisonnier.

En 822, Tâhir omit de citer le calife dans la prière du vendredi, déclarant ainsi son indépendance. Al-Ma’mûn avait introduit un esclave avec pour mission d’empoisonner Tâhir s’il venait à déclarer son indépendance. Le soir même, l’esclave accomplit sa mission et Tâhir périt.

Ma’mûn laissa le fils de Tâhir lui succéder donnant ainsi naissance à la dynastie des Tâhirides [21], qui peuvent être considérés comme les premiers instaurateurs d’un État indépendant en Iran après la conquête arabe en 642.

Le règne d’Al-Ma’mûn fut une grande réussite sur le plan culturel. Le calife s’est particulièrement intéressé au travail des savants, surtout de ceux qui connaissaient le grec. Il avait réuni à Bagdad des savants de toutes les croyances, qu’il traitait magnifiquement et avec la plus complète tolérance. Il fit venir de Byzance des manuscrits ; il posa comme condition de paix avec l’empire byzantin la remise d’une copie de l’Almageste [22].

Féru d’astronomie, il créa en 829, dans le quartier le plus élevé de Bagdad, près de la porte Chammassiya, le premier observatoire permanent au monde, l’Observatoire de Bagdad, permettant à ses astronomes, qui avaient traduit le Traité d’astronomie du grec Hipparque, ainsi que son catalogue d’étoiles, de surveiller méthodiquement le mouvement des planètes. Il mena deux expériences astronomiques destinées à déterminer la distance d’un degré de latitude terrestre. En reconnaissance de ces travaux, un cratère lunaire porte son nom, Almanon.

De son séjour en Asie centrale, il avait ramené avec lui les trois fils de Mûsâ ben Shâkir, ancien brigand, devenu astronome et compagnon du futur calife. À la mort de leur père, il fit donner aux trois frères dont il était devenu le tuteur, une solide formation dans les sciences appliquées et leur octroya une somme considérable pour fonder en 832 et diriger à Bagdad la Maison de la sagesse [23].

Le grand mathématicien Abû Ja`far Muhammad ben Mûsâ al-Khawârizmî passa la plus grande partie de sa vie à Bagdad, sous le patronage du calife Al-Ma’mûn. Il traduisit en arabe, avec ses collègues, les manuscrits grecs de Byzance réunis dans la bibliothèque fondée par le calife au sein de la Maison de la Sagesse, et étudia à partir de ceux-ci la géométrie, l’algèbre et l’astronomie.

En 833, sous l’initiative d’Al-Ma’mūn, le mutazilisme [24] devient la doctrine officielle du califat abbasside. Cette tentative d’imposer une politique religieuse est connue sous le nom de Mihna [25] qui prit la forme d’un tribunal inquisitorial chargé du contrôle de l’orthodoxie religieuse, menant des persécutions contre les adversaires du mutazilisme. La Mihna suscita l’opposition des milieux traditionalistes, regroupés notamment autour d’ Ibn Hanbal . Le pouvoir religieux des califes en sortit diminué au profit de celui des oulémas [26].

Cette situation perdura jusqu’en 848 quand le calife Al-Mutawakkil revint à la tradition.

Au cours du règne de Al-Ma’mûn, l’empire s’est agrandi quelque peu. Les rébellions hindoues dans le Sind [27] ont été matées et la plus grande partie de l’Afghanistan a été absorbée après la reddition du roi de Kaboul. Les montagnes d’Iran ont été mieux contrôlées par le pouvoir central. Des batailles contre l’empire byzantin se sont poursuivies et c’est au cours d’une campagne en Cilicie [28] qu’est mort le calife, le 9 août 833 près de Tarse [29], dont la mosquée actuelle abrite la tombe. Peu de temps avant sa mort, Al-Ma’mûn désigna son frère Abû Ishâq comme héritier présomptif sous le nom de Al-Mu’tasim

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Al-Ma’mun »

Notes

[1] Irak Syrie

[2] Khorasan

[3] Merv autrefois satrapie de Margiane, était une ville de l’Asie centrale, sur la route historique de la soie. Ses vestiges sont situés aujourd’hui près de la ville de Mary au Turkmenistan. La ville a connu plusieurs refondations au cours d’une histoire millénaire et a connu divers noms comme « Mourou » à l’époque Achéménide, puis « Alexandrie de Margiane » (ville fondée par Alexandre) et enfin « Antioche de Margiane » sous les macédoniens. Ce fut un important évêché du christianisme nestorien entre le 6ème et le 14ème siècle. En 651, le dernier roi perse sassanide, Yazdgard III, fut assassiné à Merv. Merv fut un temps, capitale des Seldjoukides avant leur avancée vers l’Iran. Ce fut une ville de haute culture, renommée pour ses 10 bibliothèques, et Yaqout al-Rumi y resta deux ans, peu avant sa destruction par les Mongols en 1221.

[4] Le Khorassan est une région située dans le nord-est de l’Iran. Il a été donné à la partie orientale de l’empire sassanide. Le Khorassan est également considéré comme le nom médiéval de l’Afghanistan par les Afghans. En effet, le territoire appelé ainsi englobait en réalité l’Afghanistan actuel, le sud du Turkménistan, de l’Ouzbékistan et du Tadjikistan, ainsi que le nord-est de l’Iran.

[5] Rayy, Ray ou Rey actuellement Chahr-e-Rey, autrefois Ragâ dans l’Avesta, Ragès dans la Bible sous Alexandre le Grand puis Europos pour les Séleucides et nommée ensuite Arsacia par les Parthes arsacides. Ville de la province de Téhéran, située à 10 km au sud de la ville de Téhéran dans le district de Shahrak-e Rah-Ahan du district.

[6] Le Mazandaran ou Mazandéran appelé autrefois Tabaristan est une province du nord de l’Iran, délimitée par la Mer Caspienne au nord. Le Mazandéran était une partie de la province d’Hyrcanie au temps de l’Empire perse.

[7] Bassora ou Bassorah ou Basra est la deuxième ville d’Irak, après Bagdad, la capitale. C’est la capitale de la province d’Al-Basra. Principal port du pays, la ville est située sur le Chatt-el-Arab, estuaire commun des fleuves Tigre et Euphrate, à 55 km en amont du golfe Persique et à 550 km de Bagdad. Bassora est, avec Koufa (située plus au nord), un ancien « misr » (au pluriel « amsar » : ville-camp), bâtie en 638 par Omar, le deuxième calife bien-guidé, lors de l’expansion musulmane. Afin de maintenir la distinction entre « croyants » (les convertis à l’islam) et les autres populations, les musulmans y vivaient. Ce confinement ethnique et religieux a, à maintes reprises, fait de la ville un lieu de bouillonnement idéologique.

[8] La dynastie des Hachémites désigne les descendants de Hachim ibn Abd Manaf, de la tribu des Quraychites. Les Hachémites ont longtemps été les gardiens de la ville sainte de La Mecque, ils sont aujourd’hui la famille royale régnant en Jordanie, et ont régné sur le Royaume d’Irak jusqu’à la révolution républicaine de 1958.

[9] Médine est une ville d’Arabie saoudite, capitale de la province de Médine, située dans le Hedjaz. C’est là que vint s’installer en 622 à l’hégire le prophète de l’islam, Mahomet, après qu’il eut, selon le Coran, reçu l’ordre de Dieu de quitter La Mecque, ville distante de plus de 430 km. C’est aussi là qu’il mourut et fut enterré en 632. La ville abrite son tombeau dans la Masjid An Nabawi (mosquée du Prophète) ainsi que les premiers califes Abou Bakr et Omar, les autres personnes importantes de l’islam restant au cimetière Al-Baqi. Médine est la deuxième ville sainte de l’islam, après La Mecque.

[10] Les Abbassides sont une dynastie arabe musulmane qui règne sur le califat abbasside de 750 à 1258. Le fondateur de la dynastie, Abû al-Abbâs As-Saffah, est un descendant d’un oncle de Mahomet, Al-Abbas ibn Abd al-Muttalib. Proclamé calife en 749, il met un terme au règne des Omeyyades en remportant une victoire décisive sur Marwan II à la bataille du Grand Zab, le 25 janvier 750. Après avoir atteint son apogée sous Hâroun ar-Rachîd, la puissance politique des Abbassides diminue, et ils finissent par n’exercer qu’un rôle purement religieux sous la tutelle des Bouyides au 10ème siècle, puis des Seldjoukides au 11ème siècle. Après la prise de Bagdad par les Mongols en 1258, une branche de la famille s’installe au Caire, où elle conserve le titre de calife sous la tutelle des sultans mamelouks jusqu’à la conquête de l’Égypte par l’Empire ottoman, en 1517.

[11] Alides est le nom donné aux descendants d’Ali, qu’ils soient descendants de Fatima fille de Mahomet ou des autres femmes d’Ali . Tous les descendants d’Ali sont membres de l’Ahl Al Bayt qu’ils soient Seyyed (descendant du prophète) ou non. Les dynasties alides se divisent en deux branches les Hasanides descendants de Hasan premier fils d’Ali et de son épouse Fatima, fille de Mahomet, et les Hoseynides descendants de Husayn leur second fils

[12] Le mouvement khurramite aussi appelé la Khurramiya (La religion joyeuse) était un mouvement religieux et politique iranien qui est apparu en Azerbaïdjan au début du 9ème siècle. Ce mouvement, aussi appelé Surkh jāmgān (aux habits rouges) à cause de leur couvre-chef rouge, était une réaction iranienne, contre le pouvoir arabe et contre l’islam, qui a contribué à affaiblir le califat. Sous la direction de Bâbak, les Khurammites ont commencé à attaquer en Iran et en Irak à partir de 816, sous le règne d’Al-Mamun. Bâbak fut exécuté en janvier 838 à Samarra.

[13] partie iranienne et partie azerbaïdjanaise

[14] Sāmarrā est une ville d’Irak. Son nom est l’abréviation de l’arabe signifiant « celui qui l’aperçoit est heureux », nom que lui avait donné le calife abbasside Al-Mutasim. Elle se situe sur la rive est du Tigre dans la province de Salah ad-Din, à 125 km au nord de Bagdad. Sāmarrā était autrefois l’une des plus grandes villes de Mésopotamie. La ville pré-islamique a été remplacée par une nouvelle ville en 833 par le calife abbasside Al-Mutasim, afin d’y installer ses mercenaires turcs recrutés la même année lors de son accession au califat. Écartée de Bagdad où elle molestait la population locale, la nouvelle garde du calife y vécut en véritable micro-société et Samarra devint alors la nouvelle capitale du monde musulman. Durant le règne de son successeur Al-Wathiq et davantage sous celui du calife Al-Mutawakkil, Sāmarrā se transforme en une ville commerciale. Ce dernier a été le garant de la construction de la Grande Mosquée de Sāmarrā en 847 avec son célèbre minaret en spirale.

[15] Koufa ou Kûfa est une ville d’Irak, environ 170 km au sud de Bagdad, et à 10 km au Nord-est de Nadjaf. Elle est située sur les rives du fleuve Euphrate. C’est la deuxième ville de la province de Nadjaf. Avec Kerbala, et Nadjaf, Koufa est une des trois villes irakiennes de grande importance pour les musulmans chiites. Sur une décision du calife `Omar, Koufa a été construite pour être un pôle d’immigration arabe dans le sud de la Mésopotamie, et de devenir la capitale. Les Arabes recherchaient un endroit où ils ne souffriraient pas de maladies. À l’emplacement de Koufa, il y avait une ville Sassanide qui faisait partie d’une province perse. Les quartiers arabes de la ville ont été construits en 638, à peu près au même moment qu’à Bassora, quand les armées arabes combattaient les Sassanides. La ville fut construite en briques cuites. On commença par construire la mosquée au centre de la ville à 1,5 km de l’Euphrate. On creusa un réservoir d’eau prévu pour 20 000 habitants. La population de Koufa était formée d’immigrants arabes venant soit de la région de La Mecque, soit du sud de l’Arabie, Yémen et Hadramaout, certains d’entre eux étaient chrétiens ou juifs. En 655, les habitants de Koufa soutiennent `Alî contre le calife `Uthman.

[16] Ctésiphon est une ancienne ville parthe, située face à Séleucie du Tigre, sur la rive gauche du Tigre, à 30 km au sud-est de la ville actuelle de Bagdad, en Irak. La ville s’étendait sur 30 km².

[17] Le kharidjisme ou kharijisme est une secte de l’islam apparue lors de la première fitna et le conflit entre Ali et Mu’awiya. Selon al-Shahrastani, un khariji est toute personne qui se révolte contre le dirigeant autour duquel sont réunis les musulmans. Les khawarij sont ainsi considérés comme des dissidents. Le kharijisme est l’une des toutes premières factions apparues en Islam. Les kharijites se divisèrent, par la suite, en une multitudes de groupes (près d’une vingtaine). Sept d’entre eux ont été principalement recensés : les mouhakkimites, les azraqites, les najadites, les thaalabites, les ajradites, les ibadites et les sufrites. Tous partagent des fondements communs comme l’excommunication (takfir) des musulmans commettant des grands péchés, l’obligation de se révolter contre le dirigeant injuste ou débauché, ou encore l’excommunication de certains compagnons de Mahomet.

[18] Wasit est le nom d’un site archéologique d’Irak. Elle a été nommée ainsi par son fondateur car elle est à mi-chemin de Bassora et Bagdad sur la rive gauche du Tigre. La ville de Wâsit a été fondée par Al-Hajjaj ben Yusef en 702 pour être sa résidence lui permettant de contrôler la frontière avec la Perse. Elle était destinée à être un centre administratif pour l’Irak. La circonférence de la ville ancienne est de 16 km. Elle a été abandonnée au 17ème siècle après un changement dans le tracé du lit du Tigre.

[19] Tus ou Tous, ville du nord-est de l’Iran située près de Mashhad dans la province de Khorasan-e Razavi.

[20] Sarakhs est une ville située au nord-est de l’Iran, dans la province du Khorasan-e-razavi, à la frontière avec le Turkménistan, où se trouve la ville jumelle de Serakhs. Elle faisait partie des villes de la route de la soie. Détruite en 1220 par les Mongols, elle n’a été reconstruite qu’au 19ème siècle par le shah Nasseredin, dont le nom a ensuite été accolé à celui de la ville pendant une cinquantaine d’années.

[21] Les Tahirides sont une dynastie ayant gouverné le Khorassan de 820 à 872. Au 9ème siècle, le conflit opposant le calife Al-Amîn à son frère Al-Ma’mûn provoque l’affaiblissement de l’empire abbasside, dans lequel se trouvent opposés les Arabes et les Iraniens (Ces derniers aspirent à retrouver une autonomie politique).

[22] L’Almageste est une œuvre de Claude Ptolémée datant du 2ème siècle. Elle constitue la somme des connaissances les plus avancées de l’antiquité en mathématiques et en astronomie.

[23] Les maisons de la sagesse, transcrit aussi par Dâr al-Hikma ou Beit Al-Hikma, sont apparues au début du 9ème siècle dans le monde arabe. Bien que l’on ait encore du mal à cerner ces institutions, elles étaient en tout cas une association de bibliothèques, de centres de traduction et de lieux de réunion, vraisemblablement en vue de traduire les ouvrages de cosmologie, d’astrologie, de mathématique, de philosophie de poésie et d’histoire. On évoque couramment leur rôle majeur dans la « transmission de l’héritage des civilisations » : bien sûr grecque, perse et du Moyen-Orient, mais aussi indienne, chinoise, etc. Cet aspect fait de ces maisons un des symboles de l’âge d’or de la science arabe, comme lieu de collecte, de diffusion, de copie et de traduction de la littérature d’adab (les belles-lettres).

[24] Le mutazilisme, ou mu‘tazilisme mais aussi Al mu’tazila, est une importante école de théologie musulmane (’Aqîda) apparue au 8ème siècle. Elle s’oppose aux écoles de théologie aujourd’hui dominantes comme l’asharisme, le maturidisme ainsi que d’autres écoles plus littéralistes comme l’école de théologie du hanbalisme. Vivement critiqué par les courants salafiste et wahhabite, le mutazilisme est aujourd’hui peu représenté dans la communauté musulmane, bien qu’il en fut autrefois un courant majoritaire, notamment durant une période du califat des fatimides. Il réfute l’aspect incréée du coran, jugeant cette considération comme irrationnelle. Il met en avant le libre arbitre, place l’amour et l’ascétisme au centre de la recherche spirituelle de l’être humain, et rejette tout dogmatisme religieux. La recherche scientifique et la philosophie y ont une place prépondérante. Le Kalâm et la Falsafa, en sont les notions les plus importantes. L’approche philosophique héritée du mutazilisme reste aujourd’hui utilisée par des chiites, mais uniquement sur certains points. Très rapidement, encouragée par le calife Al-Ma’mun qui fit du mutazilisme la doctrine officielle en 827 et créera la Maison de la sagesse en 832, la philosophie grecque fut introduite dans les milieux intellectuels persans et arabes. Proche du soufisme sur certains points, et reconnaissant tout être humain comme pouvant être bon quel que soit son mode de vie, il est considéré parfois comme un rempart à l’extrémisme.

[25] épreuve, examen

[26] Un ouléma ou uléma est un théologien, généralement sunnite, de l’islam. Il n’est pas l’équivalent d’islamologue. Dans le monde chiite, on parle plutôt de mollah.

[27] Le Sind ou Sindh est une région historique et actuellement l’une des quatre provinces fédérées du Pakistan. Situé le plus au sud du pays, il est entouré du Baloutchistan à l’ouest et au nord, du Pendjab au nord, du Rajasthan indien à l’est et enfin du Gujarat et du Rann de Kutch au sud. Le Sind dispose aussi d’un accès à la mer d’Arabie au sud-ouest. Le Sind est la troisième plus grande province pakistanaise, avec une superficie de 140 915 km².

[28] La Cilicie est une région historique d’Anatolie méridionale et une ancienne province romaine située aujourd’hui en Turquie. Elle était bordée au nord par la Cappadoce et la Lycaonie, à l’ouest par la Pisidie et la Pamphylie, au sud par la mer Méditerranée et au sud-est par la Syrie. Elle correspond approximativement aujourd’hui à la province turque d’Adana, une région comprise entre les monts Taurus, les monts Amanos et la Méditerranée.

[29] Tarse est une ville de Cilicie, en Turquie.