Premier éditeur de Rome, il prépare la publication des lettres de son ami.
Issu de famille équestre [1], fils et neveu de banquiers, il reçoit une éducation raffinée.
La mort prématurée de son père en 89 av. jc le place à la tête d’une grosse fortune. Érudit, fin lettré, capable d’écrire aussi bien en latin qu’en grec. Il est épicurien [2], comme Lucrèce , et a contribué à la diffusion de la philosophie d’Épicure à Rome.
Il refuse les premiers rôles et l’action politique. Il n’entre pas dans la carrière des honneurs, préfère vivre caché et afficher une neutralité systématique. C’est un ami fidèle de Cicéron.
Il s’acquit les bonnes grâces de tous les chefs de parti, sans distinction d’opinion ce qui lui permet de tirer son épingle du jeu dans les convulsions des guerres civiles de la fin de la République, où ses amis succombent les uns après les autres. Prudent, maître de soi, calculateur, il ne ménage pas ses conseils pour aider Cicéron.
Ami du fils de Caius Marius qu’il a aidé à s’enfuir et conscient des risques personnels qu’il coure, il s’embarque en 88 pour Athènes [3]. Il y prolonge plus de 20 ans le séjour qui lui vaut le surnom d’Atticus.
À la banque et à l’exploitation rurale, il ajoute d’autres activités : troupes de gladiateurs pour flatter le goût de ses concitoyens les plus influents, courtage en livres et en œuvres d’art pour ses amis. Mais surtout, à son retour à Rome en 65, ramenant la collection d’ouvrages qu’il a réunie en Grèce et la troupe d’esclaves formée à la reproduction des manuscrits, il conçoit le dessein de devenir éditeur.
Avant lui, les auteurs devaient faire reproduire leurs œuvres par des copistes puis s’adresser à des boutiquiers les librarii pour les répandre. Atticus se charge de tout, leur garantit une exécution matérielle de meilleure qualité et une diffusion plus ample et bien conduite. Le mouvement de ses affaires s’accélérant, il s’associe son futur biographe Cornélius Népos.
Cicéron, son meilleur ami, est son auteur préféré. En 44 et 43, il édite ainsi les “Philippiques”, le “De Senectute”, le“ De Gloria, le De Amicitia, les Topica et le De Officiis.”
Il a pour gendre Agrippa, l’ami d’Octave, le futur empereur Auguste et donne sa sœur à Quintus Tullius Cicero, frère de Cicéron. Sa petite-fille Vipsania Agrippina est la première femme de Tibère et lui donne un fils Julius Caesar Drusus, successeur potentiel de son père, mort empoisonné par Séjan.
Il était parvenu à l’âge de 77 ans lorsqu’il fut atteint d’une maladie qui devait lui être fatale.