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Jabalah IV ibn al-Harith ou kunya Abu Shamir

mardi 30 juillet 2019

Jabalah IV ibn al-Harith ou kunya Abu Shamir

Roi ghassanide

D’abord ennemi de l’Empire byzantin [1], il conduit des raids en Palestine [2] avant d’être battu et de devenir un vassal des Byzantins de 502 jusqu’en 520 environ, puis de nouveau en 527 jusqu’à sa mort en 528

Fils d’al-Harith IV ibn Hijr et petit-fils du cheikh [3] Tha’laba. Il apparaît pour la première fois dans les sources historique en 498 sous le règne de l’empereur byzantin Anastase 1er, alors que, d’après Théophane le Confesseur, le diocèse d’Orient subissait d’important raids d’Arabes [4] dont il est l’un des chefs.

Il conduit des raids en Palestine avant d’être vaincu et repoussé par le duc byzantin Romanus. Après une série de combats acharnés, Romanus réussit à expulser les Ghassanides [5] de l’île d’Iotabe [6], qui contrôlait le commerce avec la mer Rouge et occupée par les Arabes depuis 473.

En 502, Anastase 1er conclut un traité d’alliance avec les Kindites [7] et les Ghassanides, les changeant en fœderati [8]. Lors de la guerre d’Anastase contre l’Empire sassanide [9], les Ghassanides, combattent ainsi du côté de leurs alliés byzantins. Une seule opération leur est cependant explicitement attribuée. En juillet 513, ils attaquent Hirah [10], capitale des Lakhmides [11] alliés des Perses.

Les Ghassanides s’installent profondément dans le limes byzantin. Une source syriaque de juillet 519 atteste de l’existence d’un quartier général à al-Jabiya [12] en Gaulanitide [13].

Jabalah y succède à son père en tant que roi de sa tribu. Avec l’accession en 518 de Justin 1er au trône impérial et la nouvelle imposition de l’orthodoxie chalcédonienne à travers l’Empire, les Ghassanides, monophysites [14] convaincus, quittent l’alliance autour de 520 et se retirent dans le nord du Hedjaz [15].

L’alliance n’est restaurée que lors de la dernière année de règne de Justin. En 528, les Ghassanides participent au conflit contre la Perse et leurs alliés arabes Lakhmides. Après une expédition punitive contre le roi lakhmide Mundhir, Jabalah-Tapharas, sous le commandement de Bélisaire, est tué à la bataille de Thannuris [16] lorsqu’il tombe de son cheval.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Jabalah IV ibn al-Harith »

Notes

[1] L’Empire byzantin ou Empire romain d’Orient désigne l’État apparu vers le 4ème siècle dans la partie orientale de l’Empire romain, au moment où celui-ci se divise progressivement en deux. L’Empire byzantin se caractérise par sa longévité. Il puise ses origines dans la fondation même de Rome, et la datation de ses débuts change selon les critères choisis par chaque historien. La fondation de Constantinople, sa capitale, par Constantin 1er en 330, autant que la division d’un Empire romain de plus en plus difficile à gouverner et qui devient définitive en 395, sont parfois citées. Quoi qu’il en soit, plus dynamique qu’un monde romain occidental brisé par les invasions barbares, l’Empire d’Orient s’affirme progressivement comme une construction politique originale. Indubitablement romain, cet Empire est aussi chrétien et de langue principalement grecque. À la frontière entre l’Orient et l’Occident, mêlant des éléments provenant directement de l’Antiquité avec des aspects innovants dans un Moyen Âge parfois décrit comme grec, il devient le siège d’une culture originale qui déborde bien au-delà de ses frontières, lesquelles sont constamment assaillies par des peuples nouveaux. Tenant d’un universalisme romain, il parvient à s’étendre sous Justinien (empereur de 527 à 565), retrouvant une partie des antiques frontières impériales, avant de connaître une profonde rétractation. C’est à partir du 7ème siècle que de profonds bouleversements frappent l’Empire byzantin. Contraint de s’adapter à un monde nouveau dans lequel son autorité universelle est contestée, il rénove ses structures et parvient, au terme d’une crise iconoclaste, à connaître une nouvelle vague d’expansion qui atteint son apogée sous Basile II (qui règne de 976 à 1025). Les guerres civiles autant que l’apparition de nouvelles menaces forcent l’Empire à se transformer à nouveau sous l’impulsion des Comnènes avant d’être disloqué par la quatrième croisade lorsque les croisés s’emparent de Constantinople en 1204. S’il renaît en 1261, c’est sous une forme affaiblie qui ne peut résister aux envahisseurs ottomans et à la concurrence économique des républiques italiennes (Gênes et Venise). La chute de Constantinople en 1453 marque sa fin.

[2] Le nom Palestine désigne la région historique et géographique du Proche-Orient située entre la mer Méditerranée et le désert à l’est du Jourdain et au nord du Sinaï. Si le terme « Palestine » est attesté depuis le 5ème siècle av. jc. par Hérodote, il est officiellement donné à la région par l’empereur Hadrien au 2ème siècle, désireux de punir les Juifs de leur révolte en 132-135. La zone n’est pas clairement définie. Elle est centrée sur les régions de la Galilée, de la Samarie et de la Judée. Ses limites sont au nord la Phénicie et le mont Liban et au sud la Philistie et l’Idumée. À l’époque des croisades, le Pérée au nord-est de la mer Morte, la Batanée et la Décapole au-delà du Jourdain y étaient attachés. La Palestine peut désigner le territoire situé uniquement à l’ouest du Jourdain. Le terme est aussi utilisé comme équivalent à la terre d’Israël

[3] Un cheikh est, chez les musulmans, un homme respecté en raison de son grand âge et surtout de ses connaissances scientifiques et/ou religieuses. Ce titre correspond au sage. Une fille ou une épouse d’un cheikh (le seigneur) s’appelle parfois cheykha. Il faut souligner la place importante des cheikhs dans certaines villes arabes, ceux-ci sont très appréciés et la population ne manque pas de leur faire plaisir, en leur offrant toutes sortes de biens comestibles (moutons, légumes, fruits...) et aussi de l’argent selon les occasions.

[4] Le mot Arabes désigne à l’origine les habitants de la péninsule arabique, dont une partie parlait l’arabe (au nord et au centre de la péninsule), une autre s’exprimait dans des langues différentes (au sud). Aujourd’hui, le terme est utilisé pour désigner des populations liées par la pratique de la langue arabe et/ou la culture arabe, réparties sur une vaste zone qui s’étend d’Oman à la Mauritanie ; cela comprend la majorité des habitants de la péninsule arabique, du Machrek et du Maghreb qui parlent des variantes de l’arabe, une langue sémitique.

[5] Les Ghassanides sont une tribu arabe chrétienne qui a fondé un royaume arabe pré-islamique dans la Jordanie actuelle. Ils adoptèrent le christianisme monophysite probablement sous l’influence de leur environnement araméen (Ils faisaient partie de l’Église syriaque orthodoxe). Ils furent longtemps des vassaux de l’empire byzantin et contribuèrent à contenir les Perses sassanides hors des frontières de l’empire. Un autre royaume arabe rival, vassal de la Perse, s’était établi dans le sud de l’Irak (le royaume des Lakhmides).

[6] aujourd’hui Tiran

[7] Le royaume de Kindah fut un royaume vassal, qui régna à partir de Qaryah dhât Kahl, Qaryat al-Faw, dans le Nedjd, l’Arabie centrale, aujourd’hui l’Arabie saoudite. Le royaume a contrôlé une grande partie du centre et du nord de la péninsule arabique aux 4ème et 5ème siècles, bien avant l’arrivée de l’Islam.

[8] alliés impériaux

[9] Les Sassanides règnent sur le Grand Iran de 224 jusqu’à l’invasion musulmane des Arabes en 651. Cette période constitue un âge d’or pour la région, tant sur le plan artistique que politique et religieux. Avec l’Empire romano byzantin, cet empire a été l’une des grandes puissances en Asie occidentale pendant plus de quatre cents ans. Fondée par Ardashir (Ardéchir), qui met en déroute Artaban V, le dernier roi parthe (arsacide), elle prend fin lors de la défaite du dernier roi des rois (empereur) Yazdgard III. Ce dernier, après quatorze ans de lutte, ne parvient pas à enrayer la progression du califat arabe, le premier des empires islamiques. Le territoire de l’Empire sassanide englobe alors la totalité de l’Iran actuel, l’Irak, l’Arménie d’aujourd’hui ainsi que le Caucase sud (Transcaucasie), y compris le Daghestan du sud, l’Asie centrale du sud-ouest, l’Afghanistan occidental, des fragments de la Turquie (Anatolie) et de la Syrie d’aujourd’hui, une partie de la côte de la péninsule arabe, la région du golfe persique et des fragments du Pakistan occidental. Les Sassanides appelaient leur empire Eranshahr, « l’Empire iranien », ou Empire des Aryens.

[10] Al-Hîra est une ville d’Irak située sur la rive droite de l’Euphrate à 18 km au sud-est de Nadjaf

[11] Les Lakhmides sont une tribu pré-islamique arabe du sud de l’Irak alliée des Perses, avec pour capitale Al-Hira. Rivaux des Ghassanides, ils faisaient partie de l’Église de l’Orient. Par contre, les souverains lakhmides ne sont pas chrétiens, à l’exception du dernier, An-Nu’man III, exécuté en 602 par les Perses.

[12] Gabitha

[13] plateau du Golan

[14] Le monophysisme est une doctrine christologique apparue au 5ème siècle dans l’Empire byzantin en réaction au nestorianisme, et ardemment défendue par Eutychès et Dioscore d’Alexandrie.

[15] Le Hedjaz est une région du nord-ouest de l’actuelle Arabie saoudite. Sa principale ville est Djeddah, mais la cité la plus connue est La Mecque, ainsi que Médine. Cette région fut contrôlée tour à tour durant la majeure partie de son histoire par les puissances régionales, l’Égypte ou l’Empire ottoman. Elle fut néanmoins brièvement indépendante au début du 20ème siècle, lorsqu’elle se souleva contre l’Empire ottoman lors d’une rébellion encouragée par Lawrence d’Arabie durant la Première Guerre mondiale. Husseyn ibn Ali, chérif de la Mecque, proclama son indépendance en 1916. En 1924-1925, l’autorité du chérif fut renversée par les ibn Saoud, régnant sur la nation voisine du Nejd. Cette annexion permit la création de l’Arabie saoudite moderne en 1932.

[16] La bataille de Thannuris, dite aussi escarmouche de Mindon est un affrontement entre l’armée byzantine commandée par Bélisaire et Coutzès et l’armée des Perses sassanides sous les ordres du prince Xerxès durant l’été 528, près de la ville de Dara au Nord de la Mésopotamie. Alors qu’ils construisent une forteresse à Mindouos, les Byzantins sont surpris et défaits par l’armée sassanide. Bélisaire réussit à s’enfuir mais ne peut empêcher les Perses de détruire le fort. Malgré leur victoire, les Perses subissent de lourdes pertes, ce qui entraîne la disgrâce du prince Xerxès.