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Antoine de Bourbon (1518-1562)

mercredi 9 janvier 2019

Antoine de Bourbon (1518-1562)

Prince du sang de la maison de Bourbon-Roi consort de Navarre par son mariage avec Jeanne d’Albret

Sa vie est étroitement associée à l’implantation de la Réforme protestante en France. Combattant dans les rangs catholiques durant la première guerre de religion [1], il meurt au siège de Rouen [2] en 1562. Il est le père du roi Henri IV, le grand-père de Louis XIII et l’arrière grand-père de Louis XIV.

Antoine est né au château de La Fère [3]. Il est le fils de Charles IV de Bourbon , duc de Vendôme [4] et de son épouse Françoise d’Alençon .

Antoine de Bourbon porta d’abord les titres de comte de Marle [5] puis de Beaumont [6]. Le 25 mars 1537, il succéda à la mort de son père comme duc de Vendôme.

Il épousa à Moulins le 20 octobre 1548 Jeanne d’Albret, fille du roi de Navarre Henri II de Navarre et de Marguerite d’Angoulême, elle-même sœur du roi de France François 1er.

À la mort de son beau-père le 25 mai 1555, il devint, du chef de sa femme, roi consort de Navarre. En tant que chef de la maison de Bourbon, il est le premier prince du sang.

Il passa sa vie à guerroyer pour le roi de France.

Proche de la Réforme, il favorisa l’introduction du calvinisme dans son gouvernement et participa lui-même aux prêches protestants, mais sans jamais abandonner la messe. Sans véritables convictions religieuses, il oscilla plusieurs fois, entre catholicisme et protestantisme.

L’appel du pouvoir à la cour de France devait progressivement l’amener à choisir le camp catholique en 1561 et à entrer en conflit avec sa propre épouse Jeanne d’Albret devenue entre temps une fidèle convaincue de la religion réformée.

Il intrigue alors pour répudier sa femme sous prétexte d’hérésie tout en conservant la principauté du Béarn [7] et espère que Philippe II lui permettra de réunifier la Haute Navarre [8] et la Basse-Navarre [9].

Son frère cadet Louis 1er de Bourbon, prince de Condé [10] devint alors le chef du parti protestant, tandis que Catherine de Médicis, régente au nom de son fils Charles IX, le nomma lieutenant général du royaume en 1561 et gouverneur du Dauphiné [11].

Durant la première guerre de religion, il participe au siège de Rouen tenue par les protestants et fut blessé le 3 novembre 1562. Il mourut peu après, le 17, aux Andelys [12] des suites de cette blessure.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Jean-Claude Pasquier, Le Château de Vendôme, 2000/ Le petit mourre dictionnaire d’histoire universelle édition Bordas 2004 p 81

Notes

[1] En France, on appelle guerres de Religion une série de huit conflits (guerres civiles, guerres de religion et opérations militaires) qui ont ravagé le royaume de France dans la seconde moitié du 16ème siècle et où se sont opposés catholiques et protestants (appelés aussi huguenots). À partir du 16ème siècle, un schisme provoqué par les idéaux de la Réforme conduit à une opposition entre protestants et catholiques sous la forme d’une sanglante guerre civile. Les premières persécutions contre ceux qui adhèrent aux idées nouvelles commencent dans les années 1520. Mais il faut attendre les années 1540 et 1550, pour voir le développement des clivages. À la fin du règne d’Henri II, le conflit se politise. Les guerres de Religion commencent en 1562 et se poursuivent entrecoupées de périodes de paix jusqu’en 1598, avec la mise en place de l’édit de Nantes. Les guerres de Religion trouvent un prolongement aux 17ème (siège de La Rochelle, révocation de l’édit de Nantes) et 18ème (guerre des Camisards), jusqu’à l’arrêt des persécutions sous Louis XVI (édit de Versailles en 1787).

[2] Le siège de Rouen a eu lieu du 28 septembre au 26 octobre 1562 pendant la première guerre de Religion, et fut une victoire décisive des catholiques et du duc de Guise sur la ville huguenotte. Le siège par l’armée royale (30 000 hommes) veut empêcher la jonction des calvinistes avec les Britanniques. Antoine de Bourbon, père du futur roi Henri IV, y est mortellement blessé par un tir d’arquebuse le 16 octobre 1562.

[3] Le château de Fère-en-Tardenois est un ancien château fort, bâti à partir du début du 13ème siècle, dont les ruines se dressent sur la commune de Fère-en-Tardenois dans le département de l’Aisne. La terre de Fère est acquise, à la fin du 12ème siècle, des archevêques de Reims par Robert de Dreux, frère du roi de France Louis VII. Son fils, Robert II, comte de Dreux et de Braine commence à élever la forteresse à partir de 1206 ; la construction durera jusqu’en 1260. Il appartint à la première maison Valois-Orléans, Valois-Angoulême. En 1528, La mère de François 1er l’offre au connétable Anne de Montmorency pour son mariage. Celui-ci le fait transformer, ajoutant le grand pont couvert, attribué à l’architecte Jean Bullant. La Couronne le confisque après le supplice d’Henri II de Montmorency. Il est rendu peu après à Charlotte de Montmorency, épouse du Prince de Condé. Il passe ainsi à la branche cadette des Condé, les princes de Conti, et par la suite au duc d’Orléans, père de Philippe Égalité. Ce dernier le démolit en partie en 1779 et en vend les matériaux et les meubles. Ses créanciers s’emparent du reste et le vendent aux enchères, à Paris en 1793.

[4] Le comté de Vendôme est constitué des châtellenies de Lavardin, de Montoire - dont les seigneurs deviennent comtes de Vendôme en 1218 - de Trôo et de Mondoubleau - annexé au comté en 1406. La seigneurie de Beaugency est un alleu qui passera aux comtes de Blois. Le comté comportait également une vicomté de Vendôme. Un acte de 1484, signale que le comté de Vendôme relevait à cette date du duché d’Anjou.

[5] Marle, petite ville du grand Laonnois à 25 km au nord-est du centre de Laon, porte de la Thiérache, est établie sur un haut plateau surplombant la vallée traversée par deux rivières : la Serre et le Vilpion. Marle, autrefois nommé Malain ou Male, était autrefois une bonne ville c’est-à-dire une ville fortifiée ceinte de remparts, défendant le pays. Marle a été rattachée au domaine royal français en 1607

[6] Beaumont-sur-Sarthe est une commune française, ancienne cité médiévale, située dans le département de la Sarthe. La vicomté de Beaumont entra dans la Maison de Brienne avant le mois de février 1253, par le mariage d’Agnès, vicomtesse de Beaumont, dame de La Flèche, de Fresnay, de Sainte-Suzanne et du Lude, fille héritière de Richard II de Beaumont, dernier descendant des premiers vicomtes, avec Louis d’Acre, troisième fils de Jean de Brienne, roi de Jérusalem, empereur de Constantinople, et de Bérangère de Castille-León, sa seconde femme. Elle fut successivement possédée par Jean 1er de Brienne, époux de Jeanne de la Guerche ; leur fils Robert, époux de Marie, fille de Maurice V de Craon ; leur fils Jean II, puis son propre fils Louis II. Marie, sœur du vicomte Louis, fille du vicomte Jean II et d’Isabeau fille de Jean III d’Harcourt, épouse de Guillaume Chamaillart, seigneur d’Anthenaise, en eut une fille également nommée Marie, laquelle épousa, en 1371, Pierre II, comte d’Alençon, auquel elle apporta en mariage la vicomté de Beaumont dont elle avait hérité de son oncle, Louis II de Brienne, tué à la bataille de Cocherel, le 23 mai 1364. Dans la suite, Françoise, sœur et héritière de Charles, duc d’Alençon (deux arrière-arrière-petits-enfants de Pierre II d’Alençon), et veuve de Charles de Bourbon, duc de Vendôme, obtint, en 1543, que la vicomté de Beaumont, les terres et baronnies de Saosnois, de La Flèche et de Château-Gontier, fussent érigées en duché-pairie sous le nom de Beaumont, pour elle et ses successeurs mâles et femelles. Enfin, son fils Antoine de Bourbon, roi de Navarre, transmit ce duché à son fils Henri IV, qui, parvenu au trône, voulut se le réserver ; mais le Parlement refusa d’enregistrer les lettres patentes par lesquelles il le déclarait. Force lui fut donc d’abandonner cette prétention, puisque "tout domaine particulier d’un prince qui parvient à la royauté est de plein droit réuni à la Couronne"

[7] Dès le 11ème siècle, le Béarn dispose d’une autonomie importante et construit une souveraineté totale avec la figure de Gaston Fébus. Celui-ci affirme, en 1347, la neutralité du Béarn dans la guerre de Cent Ans qui oppose les royaumes d’Angleterre et de France. Ce petit État parvient à garder sa souveraineté pendant plusieurs siècles aux côtés de ses puissants voisins français, espagnols et anglais. Le Béarn est alors organisé autour de ses ancestraux fors, de ses États de Béarn, de sa langue béarnaise ou encore de sa monnaie marquée des deux vaquetas. En 1479, François Fébus permet au Béarn de récupérer la couronne de Navarre. La plupart de ce territoire est néanmoins occupée par le royaume d’Espagne dès 1512, le Béarn gardant alors uniquement le contrôle de la Basse Navarre. À la suite d’un improbable hasard dynastique, le souverain béarnais Henri de Navarre accède au trône de France en 1589 sous le titre d’Henri IV. Il devient alors roi de France et de Navarre. Attachés à leurs fors et coutumes, les Béarnais restent malgré tout indépendants du royaume de France après cet épisode. Il faut attendre le 20 octobre 1620 pour voir Louis XIII mener une expédition militaire en Béarn pour son annexion officielle. À partir de cette date, le Béarn perd sa souveraineté mais conserve une large autonomie en tant que province française avec la constitution d’un Parlement, le maintien de ses fors ainsi que du béarnais comme langue institutionnelle.

[8] La Haute Navarre est le nom historique donné à la partie du royaume de Navarre qui fut conquise par Ferdinand le Catholique en 1512 et rattaché à la couronne de Castille en 1516. Elle était constituée des merindades de Pampelune, Tudela, Olite, Sangüesa et Estella. Aujourd’hui, la Haute Navarre correspond à peu près à la communauté forale de Navarre, l’une des 17 communautés autonomes d’Espagne.

[9] La Basse Navarre est l’un des sept territoires historiques du Pays basque. Partie la plus septentrionale de l’ancien royaume de Navarre jusqu’à la Renaissance, elle s’en sépare de fait au début du 16ème siècle après que l’Espagne eut pris le contrôle de l’essentiel du Royaume. Lors de la conquête de la Navarre par les Aragonais en 1512, ces derniers, exaspérés par la résistance des Bas Navarrais, quittent en effet ce territoire. La Basse Navarre devient de fait le dernier territoire navarrais, dirigé par la maison d’Albret. Henri III de Bourbon, roi de Navarre, dont la mère Jeanne d’Albret était protestante, deviendra Henri IV, roi de « France et de Navarre », un seul souverain pour deux royaumes distincts. Puis, la Basse Navarre cesse d’exister, lorsqu’en pleine effervescence révolutionnaire, toutes les structures provinciales, symboles de l’Ancien Régime, furent éradiquées, lors de la nuit de l’abolition des privilèges, le 4 août 1789.

[10] La seigneurie de Condé en Brie était située dans la Brie. Au 16ème siècle, elle devint une principauté et donna son nom à la maison de Condé, une branche cadette des Capétiens. La seigneurie de Condé en Brie appartenait au 13ème siècle aux Montmirail. Elle passe ensuite à la première, puis à la seconde maison de Coucy. Quand celle-ci s’éteignit au début du 15ème siècle, elle échut à la maison de Scarpone, puis aux comtes de Saint-Pol de la maison de Luxembourg. Le mariage de Marie de Luxembourg avec François de Bourbon-Vendôme la fit entrer dans les possessions de la maison de Bourbon-Vendôme. Elle donna son nom à une branche de cette maison, la maison de Condé, issue de Louis de Bourbon. Ce dernier passa son enfance à Condé et prit le titre de « prince de Condé ». Les chefs de la maison de Condé firent de même jusqu’à son extinction en 1830. La seigneurie de Condé passa quant à elle à une branche cadette, la maison de Bourbon-Soissons, issue de Charles de Bourbon-Soissons, fils cadet de Louis de Bourbon, premier prince de Condé. Par mariage, elle échut ensuite aux Savoie-Carignan, puis fut confisquée par Louis XIV en 1711.

[11] La fonction de gouverneur du Dauphiné a d’abord été destinée à assurer la présence du pouvoir delphinal lorsque le dauphin de Viennois devait s’absenter. Après le "transport" du Dauphiné de Viennois à la France par Humbert II en 1349, le gouverneur, outre son rôle de commandant militaire, représente les dauphins de France qui ne résident habituellement pas dans la province. Choisi dans l’entourage immédiat du dauphin (ou du roi-dauphin) dont il est généralement un conseiller, le gouverneur est peu à peu doté de pouvoirs de plus en plus élargis jusqu’à l’avènement des Valois-Angoulême. Ce n’est qu’avec la disparition progressive des droits coutumiers de la province et le glissement vers la monarchie absolue que les gouverneurs, proches de la famille royale, cessent d’exercer réellement le pouvoir, en même temps que l’appellation "dauphin" est vidée de sa substance juridique.

[12] Les Andelys est une commune française située en région Normandie. Henri IV reprend la ville aux Ligueurs en 1591. En 1737, la vicomté des Andelys est incluse dans le comté de Gisors, devenu duché en 1742 pour Charles Louis Auguste Fouquet de Belle-Isle. En 1762, le duché de Gisors passe à Louis Charles de Bourbon-Maine, duc d’Aumale en échange de la principauté de Dombes. En 1775 : à la mort du duc d’Aumale, le duché de Gisors passe à son cousin le duc de Penthièvre. En 1793 : Louise Marie de Bourbon-Penthièvre, Madame Égalité, hérite de son père.