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L’histoire pour le plaisir

Lucius Scribonius Libo

lundi 6 août 2018, par lucien jallamion

Lucius Scribonius Libo

Homme politique et militaire-Consul en 34 av. jc

emblème consul Beau-père de Sextus Pompée et beau-frère d’Auguste. Il est membre de la gens plébéienne Scribonia. Sa famille est étroitement liée à celle de Pompée le Grand par Pompeia Magna , la grand-mère de Libo.

Ces liens sont renforcés en 55 av. jc lorsque Sextus Pompée épouse la fille de Libo, Scribonia.

Son épouse est membre de la gens Sulpicia [1], de la branche des Sulpicius Galba [2] dont est issu le futur empereur Galba. Un des membres de cette famille et ascendant direct de l’empereur, Servius Sulpicius Galba, est un légat [3] de Jules César en Gaule, préteur [4] en 54 av. jc et l’un des conjurés ayant assassiné César en 44 av. jc.

Par sa sœur Scribonia, Libo est l’oncle maternel des consuls Cnaeus Cornelius Lentulus Marcellinus et Publius Cornelius Scipio, de Cornelia, épouse de Lucius Aemilius Lepidus Paullus et de Julia, fille que Scribonia a d’avec Auguste.

Il est mentionné en 56 av. jc, lorsqu’il semble être tribun de la plèbe [5], soutenant le point de vue de Pompée en relation avec les affaires d’Égypte concernant Ptolémée XII Aulètea.

Il est supposé avoir atteint la préture en 50 av. jc.

En l’an 49 av. jc, il devient un des légat de Pompée. Avec le début de la guerre civile entre César et Pompée [6], ce dernier lui donne le commandement de l’Étrurie [7]. Il en est chassé par Marc Antoine puis prend le commandement des nouvelles recrues en Campanie [8] de Titus Ampius Balbus.

Il accompagne ensuite Pompée lors de son retrait à Brundisium [9]. Il sert alors d’intermédiaire entre son commandant et Caius Caninius Rebilus , un ami proche qui est chargé par Jules César de négocier avec Pompée. Rebilus conseille Libo qu’il peut convaincre Pompée à parvenir à un accord avec César. Ce dernier donne du crédit à Libo pour enrayer la guerre civile avant qu’elle ne commence vraiment. Bien que Libo rapporte les propositions de César à Pompée, celui-ci se refuse à accepter quoi que ce soit sans la présence des consuls de l’année.

Libo suit Pompée dans sa traversée vers la Macédoine. Il est ensuite responsable d’une partie de la flotte pompéienne aux côtés de Marcus Octavius avec pour instructions d’empêcher les forces césariennes de franchir l’Adriatique. Au large de la côte dalmate [10], ils défont une flotte sous le commandement de Publius Cornelius Dolabella puis ils le poursuivent. Ils contraignent alors à la fuite Gaius Antonius , qui a tenté de venir au secours de Dolabella. Antonius est contraint de se retrancher sur l’île de Corcyra Melaina [11]. À court de provisions, il se rend avec ses troupes à Libo, qui seront intégrées à l’armée de Pompée.

Au moment où César parvient à débarquer en Épire [12] et s’empare d’Oricum [13], Pompée envoie Libo rejoindre Marcus Calpurnius Bibulus , alors responsable de la flotte de Pompée et qui bloque alors César à Oricum. Cependant, Bibulus est malade est dans l’incapacité d’obtenir du ravitaillement. Pour sortir de l’impasse, Bibulus et Libo se rendent à Oricum et demandent une trêve afin de négocier avec César. Celui-ci accepte et Libo tente de tromper César en lui faisant croire qu’il agit sur instructions de Pompée.

Lorsque César ne peut obtenir de sauf-conduit pour ses envoyés, il refuse de prolonger la trêve et rompt les négociations en comprenant qu’il s’agissait d’un simulacre conçu pour permettre à Bibulus de réapprovisionner ses navires.

Après le décès de Bibulus au début de l’an 48 av. jc, Libo reçoit le commandement de la flotte pompéienne, qui comprend une cinquantaine de navires. Il maintient le blocus de d’Oricum, et vient à la conclusion que s’il peut bloquer Brundisium depuis la mer, César ne pourrait recevoir aucun nouveau renfort et qu’il est donc inutile de bloquer Oricum. Il fait donc route vers Brundisium, surprenant le commandant local, Marc Antoine, pris au dépourvu. Libo brûle un certain nombre de navires de transport, s’empare de réserves de grain et débarque des troupes sur l’île qui commande l’entrée du port, en y expulsant une garnison d’Antoine.

Confiant de son succès, il envoie une lettre à Pompée l’informant qu’il tient l’entrée du port et que le reste de la flotte peut être réparé et mis au repos. Cependant, Antoine réussit à piéger Libo en le lançant à la poursuite de leurres. L’escadre de Libo est pris au piège, attaqué, mais parvient à s’échapper, abandonnant le blocus. L’île commandant l’entrée du port est reprise par les hommes d’Antoine. Ce dernier peut alors rejoindre César en Épire.

Après la défaite et la mort de Pompée en 48 av. jc, Libo rejoint son gendre Sextus Pompée, qui a épousé sa fille Scribonia auparavant. En 44 av. jc, à la mort du dictateur, il se trouve avec Sextus en Hispanie [14]   En 40 av. jc, Sextus l’envoie comme émissaire officieux à Marc Antoine en Grèce, à la recherche d’une alliance contre Octavien qui vient de vaincre les partisans d’Antoine lors de la guerre civile de Pérouse [15].

Octavien épouse la sœur de Libo, Scribonia, mettant ce dernier dans les deux camps et rendant précaire des relations entre Sextus et Antoine.

Dans le pacte de Misène [16] qui s’ensuit, Libo est un des principaux négociateurs. En échange de son soutien à Sextus, celui-ci parvient à lui obtenir la promesse d’Octavien d’un consulat.

Lorsque la guerre sicilienne [17] entre Octavien et Sextus recommence en 36 av. jc, Libo soutient initialement Sextus. Voyant que la cause de son gendre est perdue, il rejoint Marc Antoine.

Antoine assure à Libo le consulat pour l’année 34 av. jc, à ses côtés. Antoine ne reste en poste qu’un jour pour laisser place à Lucius Sempronius Atratinus , un autre de ses partisans. Le mandat de Libo se termine le 1er juillet et il est remplacé par Caius Memmius .

En 31 av. jc, après la victoire d’Octavien sur Antoine, il devient membre du collège des épulons [18] et il est élevé au statut de patricien [19] en 29 av. jc.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Lucius Scribonius Libo/ Portail de la Rome antique/ Consul de la République romaine

Notes

[1] Les Sulpicii sont les membres d’une gens romaine patricienne. Ils occupent de hautes magistratures tout au long de la République romaine. Les principaux cognomina sont Camerinus, Galba et Saverrio.

[2] Les Sulpicii Galbi sont des patriciens romains membres d’une branche de la gens des Sulpicii.

[3] Un légat est dans la Rome antique un chargé de mission délégué hors de Rome par le Sénat romain ou par un magistrat supérieur détenteur de l’imperium, puis par l’empereur.

[4] Le préteur est un magistrat de la Rome antique. Il était de rang sénatorial, pouvait s’asseoir sur la chaise curule, et porter la toge prétexte. Il était assisté par 2 licteurs à l’intérieur de Rome, et 6 hors du pomerium de l’Urbs. Il était élu pour une durée de 1 an par les comices centuriates. La fonction de préteur fut créée vers 366 av. jc pour alléger la charge des consuls, en particulier dans le domaine de la justice. Le premier préteur élu fut le patricien Spurius Furius, le fils de Marcus Furius Camillu. Égal en pouvoir au consul, auquel il n’a pas de compte à rendre, le préteur prêtait le même serment, le même jour, et détenait le même pouvoir. À l’origine, il n’y en avait qu’un seul, le préteur urbain, auquel s’est ajouté vers 242 av. jc le préteur pérégrin qui était chargé de rendre la justice dans les affaires impliquant les étrangers. Cette figure permit le développement du ius gentium, véritable droit commercial, par contraste avec le ius civile applicable uniquement aux litiges entre citoyens romain. Pour recruter, pour former ou pour mener des armées au combat ; sur le terrain, le préteur n’est soumis à personne. Les préteurs ont aussi un rôle religieux, et doivent mener des occasions religieuses telles que sacrifices et des jeux. Ils remplissent d’autres fonctions diverses, comme l’investigation sur les subversions, la désignation de commissionnaires, et la distribution d’aides. Lors de la vacance du consulat, les préteurs, avant la création des consuls suffects, pouvaient remplacer les consuls : on parle alors de préteurs consulaires.

[5] Dans la Rome antique, les tribuns de la plèbe sont les représentants de la plèbe. Ils ne représentent pas le populus dans son entier, puisque la plèbe est le populus (l’ensemble du peuple de Rome, comprenant tous les citoyens de toutes les classes) sauf les patriciens.

[6] La guerre civile de César, appelée aussi guerre civile romaine de 49 av. jc ou guerre civile entre César et Pompée, est un des derniers conflits intérieurs de la République romaine, et fait partie de la liste des nombreuses guerres civiles romaines. Elle a consisté en une série de heurts politiques et militaires entre Jules César, ses alliés politiques et ses légions d’une part, et la faction conservatrice du Sénat romain, appelée aussi optimates, épaulée par les légions de Pompée d’autre part.

[7] Territoire des Étrusques. Il correspond en gros à l’actuelle Toscane, s’étendant durant la période de son expansion maximum, au delà de l’Apennin Tosco Émilien jusqu à la plaine du Pô et son embouchure, à Hadria, port antique qui donna son nom à la Mer Adriatique. Au sud, le territoire étrusque s étendait au delà de Rome, jusqu à Capoue.

[8] La région de Campanie, plus couramment appelée la Campanie, est une région d’Italie méridionale. Elle fut associée au Latium, une des 11 régions de l’Italie romaine créées par l’empereur Auguste au 1er siècle av.jc Érigée en province à part entière au début du 4ème siècle au temps de l’empereur Dioclétien, la Campanie fut ensuite sous domination lombarde puis byzantine. Elle fut ensuite morcelée par l’indépendance que quelques-unes de ses villes adoptèrent.

[9] Brindisi est une ville de la province de Brindisi dans les Pouilles en Italie. C’est une ville importante de la côte adriatique, célèbre depuis l’antiquité. Son port en branches de cerf, le seul vraiment protégé de la côte adriatique, en a fait une porte vers l’Orient dès l’époque romaine. Cité grecque à l’origine et capitales des Salentins, Brindisium est conquise par le consul Marcus Atilius Regulus en 267 av., achevant la conquête romaine du sud de l’Italie. Transformée en colonie romaine en -244, elle fut rapidement reliée à Rome par la via Appia, puis par la Via Trajana.

[10] La Dalmatie est une région littorale de la Croatie, le long de la mer Adriatique, qui va de l’île de Pag, au nord-ouest, à Dubrovnik et la baie de Kotor au Monténégro au sud-est.

[11] Korčula est une île de la mer Adriatique appartenant à la Croatie. La ville de Korčula a été fondée au 4ème siècle av. jc par des Grecs venus de la colonie voisine d’Isa (sur l’île de Vis) ; la nouvelle colonie s’appelait Corcyra Melaina, en français Corcyre noire. La forteresse de la ville, construite avec des pierres provenant de l’île voisine, Vrnik, a pris sa forme actuelle aux 14ème et 15ème siècles.

[12] Région montagneuse des Balkans, partagée entre la Grèce et l’Albanie. Épire se traduit par "Continent" en français. Ses habitants sont les Épirotes. Le terme peut désigner plus particulièrement :
- la périphérie d’Épire, l’une des 13 périphéries de la Grèce. Elle est bordée à l’ouest par la Mer Ionienne ; elle est limitrophe au sud-ouest de l’Albanie, au nord de la région de Macédoine de l’Ouest, à l’est de la région de Thessalie. La périphérie (capitale Ioannina (57 000 habitants) est divisée en 4 préfectures : Thesprotie, Ioannina, Arta et Preveza.
- l’Épire du Nord, une région d’Albanie La dynastie des rois éacides du peuple des Molosses y fonda un royaume puissant au 5ème siècle av. jc, avec les autres peuples Chaones, et Thesprôtes. Pyrrhus est un des membres de cette dynastie, ainsi qu’Olympias, la mère d’Alexandre le Grand.

[13] Oricum ou Orikos est le nom d’une cité portuaire antique d’Illyrie située au sud de Vlorë, au fond de la baie de Valona, en Albanie. La cité, dont les fondations les plus anciennes attestées remontent au 6ème siècle av. jc, était érigée sur un promontoire qui donnait sur la mer, à une distance de 42 kilomètres d’Apollonie, la cité la plus puissante de la région à l’époque. La cité, permettant de verrouiller la mer Adriatique, et proche du rivage italien, a rapidement constitué un enjeu militaire. Ainsi, Philippe V de Macédoine s’empara de la ville, alors alliée de Rome, lors de la première Guerre macédonienne en 214 av. jc. En janvier de l’année 48 av. jc, Jules César assiégea la ville qui permettait d’approvisionner l’armée de Pompée, avant la Bataille de Dyrrachium. Byzance installa un petit port militaire, appelé Jéricho, sur le site de l’antique cité. Ce port fut renforcé sous la domination ottomane et renommé Pacha Liman (Port du Pacha) et servit de point d’appui lors d’incursions ottomanes dans les Pouilles et l’occupation ottomane de Brindisi en 1480.

[14] L’Hispanie est le nom donné par les Romains à la péninsule Ibérique. Depuis le 15ème siècle l’Hispanie est l’hôte des États modernes espagnol et portugais. Au début les Carthaginois installent des comptoirs commerciaux sur la côte, sans pousser plus profondément à l’intérieur de l’Hispanie. En 501 av.jc, ils s’emparent de Gadès (Cadix), une ancienne colonie phénicienne. Après la première Guerre punique, les Carthaginois s’étendent rapidement dans le Sud, sous la conduite des Barcides. Ils y exploitent des mines d’or et redonnent à Carthage sa puissance économique et commerciale. En 230, ils fondent Carthagène, la nouvelle Carthage (Cartago Nova). En 218 av.jc, Hannibal forme une puissante armée qui comprend un contingent d’Ibères, et commence la deuxième Guerre punique en prenant Sagonte, puis en marchant vers l’Italie. Les Romains ne peuvent l’intercepter en Gaule, et dirigent une partie des leurs forces sur l’Hispanie, qui devient un théâtre d’opération de cette guerre. Après divers affrontements, Scipion l’Africain prend Carthagène en 209, et en 207, Hasdrubal mène les dernières forces carthaginoises de l’Hispanie vers l’Italie. En 202, la capitulation de Carthage livre officiellement l’Hispanie carthaginoise à Rome. En 197 av.jc, les Romains divisent l’Hispanie en deux provinces : Hispanie citérieure, donnant sur la Méditerranée, et Hispanie ultérieure (car plus éloignée de Rome), comprenant le Sud et tournée vers l’océan.

[15] La guerre de Pérouse (conflit aussi appelé guerre civile fulvienne) est une guerre civile qui se déroule en 41 et 40 av. jc. Elle oppose l’épouse de Marc Antoine, Fulvie, et son frère, Lucius Antonius, à son ennemi politique, Octavien, et aux généraux de celui-ci, Quintus Salvidienus Rufus et Marcus Vipsanius Agrippa.

[16] La paix de Misène (ou paix de Baïes) est un traité signé durant l’été 39 av. jc qui met fin au blocage de la péninsule italienne établi par Sextus Pompée lors de la Révolte sicilienne et donne un coup d’arrêt à la proscription lancée par les Triumvirs en 43 av. jc.

[17] La Révolte sicilienne est une guerre civile contre le Second triumvirat de la République romaine qui se déroule entre 44 et 36 av. jc. La révolte était menée par Sextus Pompée et se solde par la victoire des triumvirs.

[18] Les épulons sont dans la Rome antique un collège de prêtres qui présidait aux festins donnés en l’honneur des dieux. Ce collège sacerdotal est l’un des quatre grands collèges religieux (quattuor amplissima collegia) de prêtres romains.

[19] Un patricien est durant la période romaine un citoyen qui appartient, par sa naissance, à la classe supérieure ancienne et traditionnelle, et par ce rang détient diverses prérogatives politiques et religieuses. La classe des patriciens se distingue à Rome du reste de la population dite plébéienne.