Grand d’Espagne [1] et membre du Conseil suprême espagnol de la guerre [2], son conseiller et assistant fut Francisco de Quevedo .
Il est né à Osuna [3], dans la province de Séville, fils de Juan Téllez-Girón 2ème duc d’Osuna , et de son épouse Ana María de Velasco, fille de Íñigo Fernández de Velasco, 4ème duc de Frías et connétable de Castille [4].
Jeune garçon, il aurait accompagné son grand-père, Vice roi de Naples de 1582 à 1586. il aurai participé à l’expédition royale à Saragosse pour réprimer la révolte Aragonaise en 1588.
Pedro Téllez-Girón a épousé le 17 Janvier 1594 Catalina Enríquez de Ribera y Cortés. En Avril 1594, il a hérité du duché Afán de Ribera.
la succession concernant le duché d’Osuna fut administrée par le Conseil de Castille en raison de son jeune âge, pour éviter toutes malversations d’argent.
En 1602, apparemment avec l’accord de Juan Fernández de Velasco, 5ème duc de Frías, connétable de Castille , son oncle et parrain politique et l’une des personnalités les plus puissantes sous le règne du roi Philippe III d’Espagne, Osuna s’échappa de son confinement dans le château de Cuéllar [5].
Initialement, il s’enrôle dans l’armée de l’archiduc Albert d’Autriche, mais bientôt il reçut le commandement de 2 compagnies de cavalerie. En 1602 et 1603, il joua un rôle dans le contrôle et désamorçage des mutineries qui éclatèrent en Brabant contre les armées de l’archiduc. Il n’hésita pas à financer des arrangements avec les mutins avec son propre argent. D’ailleurs, il a participé à plusieurs batailles importantes, étant grièvement blessé 2 fois.
En 1604, il se rendit vraisemblablement à Londres, en tant que membre de l’ambassade envoyée par le roi Philippe III d’Espagne au roi Jacques 1er pour signer le traité de paix, l’ambassadeur étant le connétable de Castille.
En 1608, lorsque les négociations pour une trêve entre Maurice de Nassau et Ambrogio Spinola dans la guère dite de Quatre-Vingts Ans [6] qui avaient déjà commencé à La Haye , il refusa d’y prendre part étant en désaccord.
Il retourna en Espagne comme un héros et fut décoré en 1608 de l’Ordre de la Toison d’Or [7], la plus haute décoration remise par le roi d’Espagne.
En 1608, il arrangea le mariage de son fils, Juan, avec la fille de Cristóbal de Sandoval, le fils et l’adjoint de Francisco Gómez de Sandoval y Rojas duc de Lerma, le Premier ministre et Valido [8] du roi Philippe III d’Espagne.
Le 18 Septembre 1610, il a été nommé vice-roi de Sicile [9], et a pris possession de son poste à Milazzo [10] le 9 Mars 1611. Au cours de sa vice-royauté sicilienne il organisa un escadron de galères pour la Royal Navy, mais aussi sa propre flotte corsaire.
Il lança plusieurs expéditions réussies contre les pirates berbères, ainsi que contre les Turcs.
Globalement, Osuna mis en place une force navale importante en Sicile et renforça la puissance militaire de l’île.
En 1616 il fut promu vice-roi de Naples, et occupa le poste jusqu’en Juin 1620. Le principal problème pour l’Espagne en Italie était français et les ambitions savoyardes sur le duché de Milan, un territoire clé du point de vue stratégique pour maintenir les communications militaires entre l’Espagne et les Pays-Bas et d’autres territoires des Habsbourg en Europe.
Entre 1613 et 1618 l’Espagne et la Savoie étaient effectivement en guerre, il essaya de contenir le duc de Savoie dans les limites établies après le traité de Cateau-Cambrésis [11] de 1559.
Le principal fournisseur d’aide financière à la Savoie étant la République de Venise, Osuna estima que pour mettre fin à la domination vénitienne du golfe Adriatique et que la conquête de Venise elle-même était pratique et réalisable.
La fin du gouvernement de Osuna à Naples fut très confuse et tendue. D’une part, la noblesse de Naples était de plus en plus hostile à Osuna, l’une des principales raisons étant le fardeau économique imposé par la nécessité de nourrir et de loger la grande force militaire qu’Osuna avait mis dans la ville sans l’accord de ses organes représentatifs. Ainsi qu’en raison de l’appui de Osuna aux exigences politiques des représentants des basses classes.
En Juin 1620, le nouveau vice-roi temporaire, le Cardinal Borja , ancien ambassadeur à Rome, pris possession de la vice-royauté contre toutes les règles formelles, mais Osuna accepta l’autorité de Borja et retourna docilement à Madrid.
Quelques jours après la mort de Philippe III en 1621, le jeune roi décida une purge contre la famille Lerma, et Osuna fut arrêté par une décision du Conseil d’Etat, la plus haute instance politique et administrative de la monarchie espagnole sur une grande et large éventail d’accusations (corruption, mais aussi l’impiété, inconduite sexuelle, etc.). Il resta en résidence surveillée jusqu’à sa mort en Septembre 1624.