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Ordoño 1er d’Oviedo

jeudi 5 avril 2018

Ordoño 1er d’Oviedo (821-866)

Roi des Asturies de 850 à 866

Fils de Ramire 1er et peut-être d’Urraca. Il réduit la révolte de Musa ibn Musa dit Musa II vers 859/860 et continue la Reconquista [1]. Il succède à son père. Son fils Alphonse III des Asturies dit le grand lui succédera au trône.

Il est élevé en partie par la seconde épouse de son père, Paterna de Castille . Il est le demi-frère de Rodrigue de Castille , qui sera le premier comte de Castille.

Il passe les premières années de sa vie à Oviedo [2], à la cour de Alphonse II dit le Chaste, roi des Asturies de 791 à 842. Il est probablement associé au trône dès sa jeunesse.

À l’âge de 9 ans, il s’installe en Galice [3] avec sa famille, où son père avait été nommé gouverneur. Il complète son éducation à Lugo [4], et y initie sa formation militaire.

Il est nommé gouverneur provisoire de la Galice. En 842, son père Ramire 1er, s’installe en Castille [5], dans la famille de sa seconde épouse, Paterna de Castille. Pendant ce voyage, Alphonse II décède.

Népotien , un grand seigneur, disposant de nombreux appuis, se fait élire roi des Asturies, en profitant de l’absence de Ramire. Ordoño prépare les armées pour combattre l’usurpateur, mais reste en Galice comme gouverneur, pour éviter une propagation de la rébellion. Après la victoire de Ramire 1er, il reste gouverneur.

Il succède à son père à son décès le 1er février 850, premier roi des Asturies à accéder au trône par héritage, et non par élection.

Il hérite d’une partie du nord de l’Espagne, qui comprend la Galice, les Asturies [6], la Biscaye [7] et la Ribera del Duero [8]. Celle-ci compte quelques villes : Tuda, León [9], Astorga [10] et Amaya [11], où il fait construire ou rétablir des fortifications.

Ordoño délègue le gouvernement de ses territoires frontaliers à des membres de sa famille proche. Ceux-ci ont une grande liberté d’action en échange de leur fidélité. Son frère Gatón devient comte du Bierzo [12] et son demi-frère Rodrigue, comte de Castille. Au départ, Rodrigue n’est qu’une sorte de gouverneur des possessions asturiennes sur la rive droite de l’Èbre [13] qui atteignent l’ancien limes. Formant une région difficile à défendre, elle est défendue par des châteaux, des castillos, ce qui lui vaut d’être appelée Castille vers l’an 800.

L’arrivée d’Ordoño 1er au trône coïncide avec une nouvelle rébellion du chef des Banu Qasi [14], Musa II , qui contrôle la vallée de l’Èbre, entre La Rioja [15] et Saragosse [16]. Musa II, allié avec son demi-frère Eneko Arista , roi de Pampelune [17], cherche à créer un royaume musulman indépendant de Cordoue [18].

En 852, les troupes asturiennes et gasconnes font face aux Vascons [19] d’Eneko et aux troupes de Musa II dans la première bataille d’Albelda. Les musulmans et leurs alliés gagnent la bataille. Musa II contrôle la quasi-totalité de la Rioja.

Abd al-Rahman II meurt en 852 et son fils Muhammad 1er est nommé émir. Dans un premier temps, son règne est tranquille mais après avoir nommé vizir Hashim ben ’Abd al-Aziz, le mécontentement s’étend des mozarabes [20] aux muladíes [21]. Tolède [22] devient le centre de la résistance au pouvoir de l’émir. Les mozarabes, dirigés par Eugenio, contestent le gouverneur musulman et conquièrent la forteresse de Calatrava [23], en demandant l’appui militaire d’Ordoño.

Celui-ci envoie le comte Gatón du Bierzo, qui met en échec les partisans de l’émir à Andújar [24] en 853. Les troupes asturiennes sont en revanche battues lors de la bataille de Guadalacete, au sud-ouest de Tolède. Un nouveau soulèvement se produit en 858, par la suite les soulèvements se multiplieront dans Al-Andalus [25]. Toujours en rébellion contre Cordoue, Musa II tente de s’emparer de la vallée de l’Èbre et de la Rioja. En 855, il attaque Alava [26] et Al-Qilá, restaure et fortifie la forteresse d’Albelda de Iregua [27]. À la vue de la menace que fait peser cette forteresse sur les territoires orientaux de son royaume, Ordoño lance une offensive contre Albelda de Iregua.

En 857, il repousse les troupes envoyées par le gouverneur de Tolède, il s’avance avec une nombreuse armée sur Logroño [28] et se prépare à assiéger Albayda. Musa II accourt à la tête d’une armée considérable pour délivrer la forteresse. Ordoño ne lève point le siège ; il divise son armée en une partie pour maintenir le blocus de la ville et une autre à la tête de laquelle il marche au-devant de Musa.

Les troupes d’Ordoño 1er, bien qu’inférieures en nombre, emportent la victoire. 10 000 musulmans et une foule de chrétiens, entre autres Garcia, le gendre de Musa, restent sur le champ de bataille. Muza lui- même est grièvement blessé, et ne parvient à se sauver qu’avec l’aide d’un ami dans l’armée asturienne qui lui fournit une monture. Il est probable qu’il meurt de ses blessures peu de temps après, puisqu’il n’est plus question de lui dans l’histoire. Toutefois, selon d’autres sources, Muhammad 1er lui aurait ôté le gouvernement de Saragosse, et à son fils Lobia celui de Tolède. Les deux walis [29] déposés, comptant sur l’affection des populations qu’ils gouvernaient, nouèrent des intelligences avec les chrétiens de Galice et secouèrent ouvertement le joug de l’Emir.

Tout le camp, où se trouvent réunies de grandes richesses, entre autres le tribut donné par Charles II le Chauve, tombe au pouvoir d’Ordoño 1er. Il retourne devant Almayda, et emporte la ville d’assaut après 7 jours de siège. Tous les hommes en état de porter les armes qui s’y trouvent sont exécutés, et la forteresse est rasée. Les enfants, les femmes et le butin sont emmenés comme trophées.

En 859, les vikings arrivent à Pampelune et kidnappent le nouveau roi García 1er de Pampelune . Après avoir payé une importante rançon , le roi retourne à Pampelune, et la vieille alliance entre les Vascons et les Banu Qasi est désormais rompue. García devient l’allié du royaume des Asturies.

Compte tenu de la faiblesse relative de l’émirat de Cordoue, la situation est propice à l’expansion du royaume asturien vers le sud. Le phénomène du repeuplement est soutenu et favorisé par le roi, résolvant de ce fait les problèmes liés à l’accueil d’importants groupes de mozarabes fuyant l’émirat après les rébellions de Tolède et d’autres villes d’Al-Andalus. À la frontière de la Rioja, il conquiert diverses forteresses et villes et bâtît de nouvelles forteresses. Mais le fait le plus marquant du règne est le repeuplement d’Amaya en 860, ce qui permet de créer une nouvelle ligne de forteresses à Urbel del Castillo [30], Castil de Peones [31], Moradillo de Sedano [32], Oca y Cerasio [33].

Pour renforcer cette nouvelle expansion, les Asturiens attaquent les positions de l’émirat de Cordoue. Ainsi, Ordoño pille Coria [34] tandis que le comte Rodrigue de Castille passe le col de Somosierra [35] et pille et rase la nouvelle forteresse de Talamanca du Jarama en 863, en faisant prisonniers le gouverneur Murzuk et sa femme Balkaria, qu’il remet en liberté peu de temps après.

Muhammad 1er, ayant reçu des renforts d’Afrique, n’hésite pas à contre-attaquer. La même année, son fils ’Abd al-Rahmán et le général Abd al-Malik ben Abbas entrent dans les comtés d’Àlava et de Castille.

Rodrigue de Castille tente d’empêcher leur retrait dans le défilé de Pancorvo [36]. Mais les Maures [37] se rendent compte du danger et s’enfuient par la rivière Oja [38]. Cette expédition est un échec cuisant pour les Castillans et les troupes du comté d’Àlava. Les musulmans, s’il faut en croire leurs historiens, remportent une grande victoire, dévastent tout le pays depuis le Duero [39] jusqu’à Pampelune, et ramènent à Cordoue quantité de captifs.

Les Maures attaquent à nouveau en 865, en concentrant leurs attaques sur la Castille à la bataille de la Morcuera [40]. Ibn Alanthir renvoie une nouvelle incursion en 866, et le prince Abd al-Rahmán dirige de nouveau l’armée contre Àlava et la Castille, expédition dont il revient sans se hâter et sans lourdes pertes.

Les chrétiens contre-attaquent et avancent jusqu’aux portes de Lisbonne [41]. Ils brûlent Sintra [42] et saccagent les riches campagnes du Tage [43]. Muhammad réunit sa cavalerie et désole la frontière de la Galice où les chrétiens se réfugient dans leurs nids d’aigles fortifiés dans les montagnes.

Le règne d’Ordoño voit la première expédition navale des chrétiens des Asturies : une centaine de vaisseaux pillent Lisbonne, Séville [44], Cadix [45], Algésiras [46], et disparaissent avec leur butin après avoir semé la terreur sur toute la côte d’Andalousie. Les Maures, ayant à leur tour envoyé une flotte en Galice, en 866, sont vaincus par le comte Petrus, qui commande celle des chrétiens.

Après un règne de seize ans, le roi Ordoño meurt de la goutte. La “Chronica Albeldensia”, écrite à Albelda vers 881 lui donne le nom de père du peuple, et vante sa douceur et sa piété autant que son courage. Malgré ses conquêtes, le royaume des Asturies conserve à peu près, de son vivant, les mêmes limites, sans s’étendre dans la plaine. La Reconquista piétine.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Adeline Rucquoi Histoire médiévale de la Péninsule ibérique Point Histoire H 180 éditions du Seuil Paris 1993 (ISBN 2020129353).

Notes

[1] La Reconquista correspond à la reconquête des royaumes musulmans de la péninsule Ibérique par les souverains chrétiens. Elle commence en 718 dans les Asturies, et s’achève le 2 janvier 1492 quand Ferdinand II d’Aragon et Isabelle de Castille, les « Rois catholiques » chassent le dernier souverain musulman de la péninsule, Boabdil de Grenade, achevant l’unification de l’essentiel de l’actuelle Espagne.

[2] Oviedo est une ville du nord de l’Espagne fondée au 8ème siècle, capitale de la communauté autonome et de la province des Asturies (Principauté des Asturies).

[3] La Galice est une communauté autonome avec un statut de nation historique située à l’extrémité nord-ouest de l’Espagne. Elle est entourée par la principauté des Asturies, la Castille-et-León, le Portugal, l’océan Atlantique et la mer Cantabrique. Elle recouvre une superficie de 29 574 km². La Galice se compose de quatre provinces : La Corogne, Lugo, Ourense et Pontevedra. Saint-Jacques-de-Compostelle, cinquième ville galicienne par sa population et située dans la Province de La Corogne, est la capitale politique de la communauté autonome, sans être celle de la province, qu’est La Corogne, ancienne capitale politique de la Galice et ville la plus importante de la région.

[4] Lugo est une ville du nord-ouest de l’Espagne, capitale de la province de Lugo, dans la communauté autonome de Galice. Elle est située à une centaine de kilomètres de la « Costa Verde » sur le golfe de Gascogne. La ville est connue pour les remparts qui entourent la ville, vestige bien conservé de la civilisation romaine datant du 3ème siècle. Lors du déclin de l’Empire romain, les Suèves, un peuple germanique qui avait envahi l’Hispanie en 409, s’emparèrent de Lugo et de tout le nord-ouest de la péninsule Ibérique, et fondèrent dans la région un royaume avec Braga pour capitale. Ce royaume sera annexé en 585 par les Wisigoths. Lugo fit alors partie du royaume wisigoth d’Espagne, jusqu’à la conquête musulmane du début du 8ème siècle. Occupée par les Arabes en 714, la ville sera reconquise par le roi Alphonse 1er des Asturies en 741.

[5] Le royaume de Castille est un ancien royaume du Moyen Âge qui trouve ses origines au nord de la péninsule Ibérique, dans l’actuelle Espagne. À la fin du Moyen Âge, le royaume de Castille s’étend depuis le golfe de Gascogne au nord jusqu’à l’Andalousie au sud et comprend la majeure partie du centre de la péninsule Ibérique. En 1037, date à laquelle Ferdinand 1er fonde le Royaume uni de Castille et León. En 1058, Ferdinand est à l’origine d’une série de guerres contre les Maures, se lançant à la conquête de ce qui allait devenir la Nouvelle-Castille (bataille d’Alarcos et bataille de Las Navas de Tolosa). La région s’agrandit particulièrement sous le règne d’Alphonse VI (1065-1109) et d’Alphonse VII (1126-1157). Sous Alphonse X, la vie culturelle du royaume se développe, mais une longue période de conflits internes suit. En 1469, le mariage de Ferdinand II d’Aragon (plus tard Ferdinand V de Castille) et d’Isabelle 1ère de Castille initie l’union des royaumes d’Aragon et de Castille et, par la suite, de l’ensemble de l’Espagne.

[6] Le royaume des Asturies fut la première entité politique chrétienne établie sur la Péninsule Ibérique après la chute du Royaume wisigoth (qui suivit la mort du Roi Rodrigue à la Bataille de Guadalete) et la Conquête musulmane de l’Hispanie. Le royaume perdura de 718 à 925, lorsque Fruela II accéda au trône du Royaume de León.

[7] La Biscaye est une province du Nord de l’Espagne. Elle forme la partie nord-ouest de la Communauté autonome du Pays basque. Elle est bordée par les provinces de Cantabrie (ouest), de Burgos (sud-ouest), d’Alava (sud), du Guipuscoa (est), et par la mer Cantabrique (nord). La commune d’Orduña forme une exclave de Biscaye, localisée entre les provinces d’Alava et de Burgos.

[8] La Ribera del Duero est une comarque du sud de la province de Burgos dont une subcomarque est la Vallée de l’Esgueva.

[9] León est une ville espagnole de la comarque de Tierra de León. C’est la capitale de la province de León, dans la communauté autonome de Castille-et-León. Le Camino francés (« chemin français ») du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle passe par cette ville. Le Camino real (« chemin royal ») y aboutit également. Elle fut conquise par les musulmans en 712. Désertée à la suite de l’invasion musulmane en 717, la ville garda néanmoins le nom de Legionis, qui donna León. Vers 846, un groupe de mozárabes (chrétiens alors sous domination musulmane) tenta de reconquérir la ville, mais une attaque musulmane mit fin à cette initiative. En 856, sous le règne d’Ordoño 1er d’Oviedo, une tentative de reconquête eut lieu, avec succès cette fois, et, plus tard, le roi Ordoño II en fit la capitale du royaume asturléonais en 914. Au 10ème siècle, sous le règne d’Alphonse III le Grand, avec l’expansion du territoire, le roi asturien et ses descendants bâtirent les murailles sur les ruines de fortifications romaines. León devint un royaume chrétien indépendant vers 910, lorsque les Asturies furent partagées entre les trois fils d’Alphonse III, après l’abdication de ce dernier.

[10] Astorga est une ville, chef-lieu du municipio (canton) du même nom et des comarques de Maragatería (comarque traditionnelle) et de Tierra de Astorga (es) (comarque administrative), dans la province de León, communauté autonome de Castille-et-León, au nord-ouest de l’Espagne. La ville appartient jusqu’au début du 8ème siècle au royaume wisigoth d’Espagne. Lors de la chute de ce royaume du fait de l’invasion musulmane de l’Espagne en 711, la ville est assiégée par les Arabes en 714. Elle est reconquise sur les Arabes par le roi Alphonse 1er des Asturies.

[11] Amaya est le nom d’une cité antique cantabre, située au sommet du massif du même nom, haut de 1 377 mètres, au nord-ouest de la Province de Burgos, en Espagne. La ville était située à la limite sud de la Cantabrie à l’époque romaine, à une position stratégique contrôlant l’accès au territoire cantabre depuis le sud. En 712, alors capitale du Duché de Cantabrie, elle capitule devant les troupes de Tariq ibn Ziyad, qui mettent à nouveau à sac la ville en 714. Durant le règne d’Alphonse 1er des Asturies, roi des Asturies, la ville se relève et devient siège d’un évêché en 780, mais sa situation exposée aux incursions ennemies provoque son dépeuplement rapide, jusqu’à ce qu’Ordoño 1er d’Oviedo charge le premier comte de Castille, Rodrigo, de sa reconstruction sous le nom d’Amaya Patricia en 860. Sous le règne de Ramire II, la ville se repeuple. Cependant, le déplacement de la frontière vers le sud permet l’installation des habitants dans les vallées. En 989, Abderramane IV attaque de nouveau la ville pour ce qui sera la dernière bataille sous ses murs.

[12] Le Bierzo est une comarque de l’ouest de la province de León dont la capitale est Ponferrada. D’une superficie denviron 3 000 km², elle se situe dans une région montagneuse entre la Cordillère Cantabrique, les Monts de Léon et les Monts Aquiliens, qui compte plusieurs sommets de 2 000 m.

[13] L’Èbre est le plus puissant des fleuves espagnols. Sa longueur est de 928 km et son bassin versant a 85 550 km² de superficie.

[14] Les Banu Qasi ou Banu Kazi ou Banū Qāsī, fils du seigneur Cassius, sont une importante famille d’origine vasconne et wisigothique. Devenue muladí, elle joua un rôle politique et militaire de premier plan dans la Marche supérieure d’Al-Andalus, pendant les premières guerres de la Reconquista et lors des nombreux soulèvements que connut l’émirat de Cordoue, entre les 8ème et 10ème siècles. Cette famille, originaire de Tudela, dans le sud de la Navarre, étendit son autorité sur la région de Tarazona, Ejea de los Caballeros et Nájera. La famille donna également des gouverneurs à Pampelune, du fait de leurs alliances avec les rois de Navarre. Musa ibn Musa, dans la première moitié du 10ème siècle, fut, par sa mère, le demi-frère d’Eneko Arista, roi de Pampelune.

[15] La Rioja est une communauté autonome du Nord de l’Espagne, provinciale, sans littoral, traversée par l’Èbre et la Oja, limitée par le Pays basque au nord, par la Navarre au nord et à l’est, par l’Aragon à l’est et par la Castille-et-León au sud et à l’ouest. Le point culminant de la province est le San Lorenzo à 2 271 mètres (Sierra de la Demanda).

[16] Saragosse est une ville espagnole, capitale de la province du même nom et de l’Aragon. Saragosse est située sur l’Èbre à mi-chemin entre Madrid et Barcelone, environ 300 kilomètres de chacune d’elles, et à 340 kilomètres de Valence. Un important traité fut signé à Saragosse (traité de Saragosse) en 1529 entre Espagnols et Portugais pour le partage des découvertes du Nouveau Monde.

[17] Le royaume de Pampelune, constitué en 905, fut le noyau de celui de Navarre.

[18] L’Émirat de Cordoue est le premier État unifié d’Al-Andalus. Fondé en 756 par le seul rescapé de la dynastie omeyyade, il se transforma en califat de Cordoue en 929.

[19] Les Vascons donnent leur nom aux Gascons et probablement aux Basques. À l’origine, c’est le nom donné par les Romains durant l’Antiquité au peuple de la Péninsule Ibérique dont le territoire s’étend au 1er siècle av. jc entre le cours supérieur de la rivière Èbre et sur le versant péninsulaire des Pyrénées occidentales, une région qui correspond à l’époque contemporaine à la quasi-totalité de la Navarre, les aires du nord-ouest de l’Aragon, du nord-est et du centre de La Rioja et du nord-est du Guipuscoa. Les Vascons, qui atteignent un degré élevé d’intégration dans le monde romain, particulièrement dans les plaines, le long des rives de la rivière Èbre et dans les aires autour des cités romaines de Pompaelo et Oiasso, peuplent la région la plus au Nord et la plus montagneuse, connue comme le Vasconum Saltus, pendant la crise économique et sociale qui accompagna la décomposition de l’Imperium et la pression causée par les invasions barbares des peuples germaniques et asiatiques (Huns, Alains, Taïfales) au début du 5ème siècle. Ils entrent par la suite en conflit à diverses occasions avec les royaumes des Wisigoths et des Francs qui sont installés sur les deux versants des Pyrénées. Après l’invasion musulmane de la péninsule ibérique au début du 8ème siècle, qui a abouti à la dissolution du Royaume wisigoth et au retrait partiel des gouverneurs francs au nord de l’Aquitaine, les descendants des Vascons, qui avaient adopté le christianisme durant le Bas Empire romain, se réorganisèrent vers le 9ème siècle autour des entités féodales du duché de Vasconie en Gascogne et de celle du royaume de Pampelune. Cette dernière entité donnera naissance durant le Moyen Âge au Royaume de Navarre.

[20] Mozarabe est le nom donné aux chrétiens vivant sur le territoire espagnol conquis à partir de l’an 711 par les armées musulmanes et connu à l’époque comme Al-Andalus (l’Andalousie actuelle), sur le sud de la péninsule ibérique. Les mozarabes avaient dans la société arabe le statut de dhimmi, statut d’infériorité inscrit dans la loi. Ils partageaient ce statut avec les juifs, en tant que non-croyants à l’Islam. C’est seulement dans la pratique, et non dans la loi, que leur culture, leur organisation politique et leur pratique religieuse étaient tolérées. Elles étaient assorties d’une certaine protection légale et donc un contrôle strict. Les mozarabes versaient, en outre, un impôt de capitation, la djizya, sur la zakat, cette aumône aux pauvres obligatoire qui est, en tant que telle, un des piliers de l’Islam.

[21] Le mot muladi vient de l’arabe, muwallad, qui signifie : adapté ou métis. Le terme possède deux significations proches qui tendent à définir l’identité d’une personne non arabe mais souvent européenne convertie à la foi musulmane à l’époque d’al-Andalus

[22] Tolède est une ville qui se trouve dans le centre de l’Espagne, capitale de la province du même nom et de la communauté autonome de Castille-La Manche. Lors des Grandes invasions du 5ème siècle qui ravagèrent un Empire romain d’Occident déclinant, Tolède est pillée à plusieurs reprises par les Barbares (Vandales, Suèves et Alains) qui ont envahi la péninsule Ibérique à partir de l’an 409. À partir du milieu du 6ème siècle, Tolède devient la capitale des Wisigoths, devenus les nouveaux maîtres d’une grande partie de la péninsule. Au début du 8ème siècle, lors de la conquête musulmane de l’Espagne, le dernier souverain wisigoth, Rodrigue, est battu par le conquérant arabe Tariq ibn Ziyad à la bataille de Guadalete en 711. Tolède tombe aux mains des musulmans en 712. À partir de là, la ville fait partie du Califat omeyyade, puis de l’Émirat de Cordoue (755–929), et enfin du Califat de Cordoue. Le 25 mai 1085, en pleine Reconquista, les chrétiens dirigés par le roi Alphonse VI de Castille reprennent Tolède aux musulmans.

[23] Calatrava la Vieja est une ancienne ville médiévale espagnole du royaume de Castille. Fondée par les arabes sous le nom de Qal’at Rabah (forteresse de Rabah), elle a laissé son nom à la région et à l’Ordre de Calatrava. Abandonnée au 15ème siècle et aujourd’hui en ruines, elle est située sur le territoire de la commune de Carrión de Calatrava.

[24] Andújar est une commune située dans la province de Jaén de la communauté autonome d’Andalousie en Espagne.

[25] Al-Andalus est le terme qui désigne l’ensemble des territoires de la péninsule Ibérique et de la Septimanie qui furent sous domination musulmane de 711 (premier débarquement) à 1492 (chute de Grenade). L’Andalousie actuelle, qui en tire son nom, n’en constitua longtemps qu’une petite partie. La conquête et la domination du pays par les Maures furent aussi rapides qu’imprévues et correspondirent à l’essor du monde musulman. Al-Andalus devint alors un foyer de haute culture au sein de l’Europe médiévale, attirant un grand nombre de savants et ouvrant ainsi une période de riche épanouissement culturel

[26] L’Alava (officiellement Araba/Álava) est l’une des trois provinces de la communauté autonome du Pays basque, dans le nord de l’Espagne. Sa capitale est la ville de Vitoria-Gasteiz. C’est aussi une des sept provinces historiques du Pays basque. Longtemps indépendante, l’Alava est rattachée en 1200 au royaume de Castille, sous réserve du maintien de ses privilèges et lois locales, les fors

[27] Albelda de Iregua est une commune de la communauté autonome de La Rioja, en Espagne.

[28] Logroño ou Logrogne est une ville du nord de l’Espagne, sur l’Èbre. Elle est la capitale de La Rioja, communauté autonome espagnole. Le Camino francés du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle passe par Logroño. C’était la « Vareia » des Romains, citée par d’anciens géographes comme une des haltes dans la voie romaine qui, de l’Italie rejoignait la Galice. La ville de Logroño conserve encore de nombreuses ruines, vestiges de cette époque.

[29] C’est le titre que portaient au Moyen Âge les gouverneurs arabes de al-Andalus, ainsi que ceux de la Sicile avant l’instauration de l’émirat.

[30] Úrbel del Castillo est une commune d’Espagne de la province de Burgos dans la communauté autonome de Castille-et-León.

[31] Castil de Peones est une commune d’Espagne dans la communauté autonome de Castille-et-León, province de Burgos. Elle s’étend sur 13,98 km²

[32] Moradillo de Sedano, est une ville située dans la province de Burgos, communauté autonome de Castille et León en Espagne, district de Páramos, municipalité de Valle de Sedano.

[33] Cerezo de Riotirón

[34] Coria est une ville et un municipe espagnol de la province de Cáceres, en Estrémadure. La ville est située sur l’Alagón.

[35] Le col de Somosierra est un col routier espagnol d’une altitude de 1 440 m, situé dans la sierra de Guadarrama entre la communauté de Madrid et la Castille-et-León.

[36] Le défilé de Pancorbo est une gorge qui entaille par le milieu les monts Obarenes au nord de la province de Burgos, en Espagne. Situé sur le territoire de la commune homonyme de Pancorbo, il revêt une très grande importance pour les communications routières et ferroviaires dans le nord de l’Espagne.

[37] Les Maures, ou anciennement Mores, sont originellement des populations berbères peuplant le Maghreb. Ce terme a changé de signification durant plusieurs périodes de l’histoire médiévale et contemporaine. À partir des conquêtes arabo-musulmanes du 7ème siècle, l’Empire arabe omeyyade, à l’aide du général berbère Tariq Ibn Zyad, conquiert l’Espagne, sous le nom d’Al Andalus. C’est le début de l’Espagne musulmane. À partir de cette époque, le terme « maure » va devenir un synonyme de « musulman », plus particulièrement de n’importe quel musulman vivant en Andalousie, qu’il soit d’origine berbère, arabe ou ibérique. Une population qui s’installera par la suite essentiellement au Maroc après la reconquête de l’Andalousie par l’armée espagnole.

[38] La rivière Oja (aussi nommée La Hilera et Glera) traverse le nord de l’Espagne.

[39] Le Douro est un fleuve qui prend sa source en Espagne à 2 160 m d’altitude, dans la sierra de Urbión appartenant à la cordillère Ibérique. Il serpente à travers la Meseta pendant 612 km. Puis sur 122 km, il marque la frontière entre l’Espagne et le Portugal dans une région accidentée, sa pente s’accentue et son lit se creuse entre de hautes parois granitiques. En aval de Barca de Alva, il devient complètement portugais sur les 206 derniers km de son cours et devient navigable avant de se jeter dans l’océan Atlantique à Porto.

[40] La bataille de la Morcuera, était une bataille dans la gorge de la Hoz de la Morcuera, situé entre Foncea et Bugedo, près de la ville de Miranda de Ebro, le 9 Août de 865, entre les troupes chrétiennes de Ordoño 1er et les musulmans de Mohamed 1er de Cordoue. la défaite pour les troupes chrétiennes retardera ainsi l’avance de la reconquête .

[41] Lisbonne est la capitale et la plus grande ville du Portugal. Lisbonne est prise par les Maures vers 719 et est rebaptisée al-ʾIšbūnah, sous le gouvernement desquels la ville prospère. Les Maures, qui étaient des musulmans du nord de l’Afrique et du Proche-Orient, construisent plusieurs mosquées, des habitations et les murailles de la ville, actuellement appelées Cerca Moura. La ville abrite une population mélangée de chrétiens, de berbères, d’arabes, de juifs et de saqālibas. L’arabe est imposé comme langue officielle. Le mozarabe reste parlée par la population chrétienne. L’islam est la religion officielle, pratiquée par les Maures et les muladís, alors que chrétiens et juifs peuvent pratiquer leur religion, en qualité de dhimmis’, à condition d’acquitter la djizîa.

[42] Sintra (anciennement Cintra) est une ville et un municipio portugais située à 25 km au nord-ouest de Lisbonne dans le district de Lisbonne. Après la conquête musulmane de la péninsule Ibérique de 711, la ville de Sintra est intégrée dans l’émirat puis le califat de Cordoue, dans la région nommée Gharb al-Ândalus (ouest d’Al Andalus).

[43] Le Tage est un fleuve qui prend sa source en Espagne, traverse le Portugal où il se jette dans l’océan Atlantique à Lisbonne. C’est le plus long fleuve de la péninsule Ibérique (1 078 km, dont 802 km en Espagne, 48 km le long de la frontière entre le Portugal et l’Espagne et 228 km au Portugal, y compris les 35 km de son estuaire dans la mer de Paille, qui borde Lisbonne). Les plus grandes villes arrosées sont Aranjuez et Tolède en Espagne, et Santarém et Lisbonne au Portugal.

[44] Séville est une ville du sud de l’Espagne, capitale de la province de Séville et de la communauté autonome d’Andalousie.

[45] Cadix est la capitale de la province de Cadix appartenant à la Communauté autonome d’Andalousie, en Espagne, dans le sud-ouest extrême de l’Europe continentale. Elle est avec Jerez de la Frontera l’une des deux grandes villes de la baie de Cadix. Cadix se situe à environ 30 kilomètres au sud de l’embouchure du Guadalquivir.

[46] Algésiras est une commune d’Espagne, appartenant à la province de Cadix et à la région d’Andalousie. Conquise par Byzance et le royaume wisigoth, la cité passa sous domination arabe en 711 lors de la conquête musulmane de la péninsule Ibérique dirigée par Tariq ibn Ziyad. Les musulmans y bâtirent leur première ville sous le nom de « alcaetaria ». En 858, Algésiras fut pillée par le chef viking Hasting. Munie d’un excellent port nature, la ville devint un point stratégique de la péninsule. Elle fut dotée de plusieurs mosquées et protégée par des fortifications. Elle subit de nombreux sièges et fut la ville natale d’Almanzor. Elle redevint espagnole après sa reconquête en 1342 sur les maures par Alphonse XI de Castille, après un siège de deux ans, où les Maures firent usage du canon, encore inconnu en Europe. Occupée à nouveau par les Arabes à l’issue du siège de 1369, elle fut détruite par le roi Muhammad V de Grenade en 1379.