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Yazdgard II ou Yazdegerd II

jeudi 8 février 2018, par lucien jallamion

Yazdgard II ou Yazdegerd II

Roi sassanide de Perse de 438 à 457

Fils et successeur de Vahram V, il règne 17 ans et 4 mois.

Au début de son règne, Yazdgard II attaque rapidement l’Empire romain d’Orient avec une armée composée de diverses nations, dont ses alliés indiens, afin d’éliminer la menace d’une reconstruction romaine, les Romains ont construit des fortifications dans le territoire perse voisin de Carrhae [1], en anticipation des expéditions qui seraient faites. Les Romains sont pris par surprise et seule une forte inondation empêche les Perses d’avancer plus loin en territoire romain.

L’empereur byzantin Théodose II demande la paix et envoie personnellement son commandant au camp de Yazdgard II. Dans les négociations qui suivent en 441, les deux empires promettent de ne plus construire de fortifications dans les territoires frontaliers.

Yazdgard II, bien qu’ayant l’avantage à ce moment-là, ne fait pas de demandes supplémentaires aux Romains à cause d’incursions des Kidarites [2] en Parthie [3] et en Chorasmie [4]. Il rassemble ses forces à Nishapur [5] en 443 et lance une campagne prolongée contre les Kidarites. Après de nombreuses batailles, il les repousse au-delà de l’Oxus [6] en 450.

Pendant sa campagne orientale, Yazdgard II a de plus en plus de soupçons contre les chrétiens dans l’armée et la noblesse et en chasse un certain nombre. Il persécuta ensuite les chrétiens et, dans une bien moindre mesure, les Juifs. Poussant encore plus loin sa politique pro-zoroastrienne [7], il écrase un soulèvement d’Arméniens chrétiens à la bataille d’Avarayr [8] le 2 juin 451.

Le catholicos [9] Hovsep 1er de Holotsim et dix ecclésiastiques mis en prison sont exécutés 3 ans plus tard.

Dans ses dernières années de règne, Yazdgard II s’engage encore contre les Kidarites jusqu’à sa mort en 457.

Hormis ses politiques religieuses strictes et la persécution des minorités, ses sujets le voient comme un dirigeant juste et modéré.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Clément Huart & Louis Delaporte, L’Iran antique. Élam et Perse et la civilisation iranienne, Albin Michel, coll. « L’Évolution de l’Humanité », Paris, 1952,

Notes

[1] Harran (Carrhae en latin, ou Carrhes en français) est une ville et un district de Turquie, au sud-est de la Turquie actuelle, au croisement des routes de Damas, de Karkemich et de Ninive. C’est également un site archéologique : on peut y voir les murailles de la cité antique, longues de cinq kilomètres, et d’importants vestiges médiévaux tel que le château et l’Ulu Camii, une grande mosquée du 8ème siècle.

[2] Les Kidarites s’installèrent dans le nord du Pendjab, au sud de l’Hindoukouch, dans la région de Kaboul Gandhara. On date leur arrivée entre 380 et 430. Ces résidus de l’Empire kouchan furent finalement balayés au 5ème siècle par les invasions des Huns blancs, et plus tard par expansion de l’islam.

[3] La Parthie est une région historique située au nord-est du plateau iranien, ancienne satrapie de l’empire des Achéménides et berceau de l’Empire parthe qui domine le plateau iranien et par intermittence la Mésopotamie entre 190 av. jc. et 224 ap. jc. Les frontières de la Parthie sont la chaîne montagneuse du Kopet-Dag au nord (aujourd’hui la frontière entre Iran et Turkménistan) et le désert du Dasht-e Kavir au sud. À l’ouest se trouve la Médie, au nord-ouest l’Hyrcanie, au nord-est la Margiane et au sud-est l’Arie. Cette région est fertile et bien irriguée pendant l’antiquité, et compte aussi de grandes forêts à cette époque.

[4] Le Khwarezm, également appelé Chorasmie antique, est une région historique située au sud de la mer d’Aral, principalement dans l’actuel Ouzbékistan, une plus petite partie en Turkménistan ; elle a parfois été autrefois incluse dans le Grand Iran. On y trouve notamment les villes historiques de Kounya-Ourguentch et de Khiva.

[5] Nishapur, Nichapour ou Neishabur est une des principales villes de la région du Khorassan, en Iran.

[6] L’Amou-Daria (en grec ancien Oxos) d’où son ancien nom de Oxus est un fleuve d’Asie centrale du bassin endoréique de la mer d’Aral. L’Amou-Daria naît dans les montagnes du Pamir, traverse l’Hindou Kouch puis le désert du Karakoum et la Steppe de la Faim, avant de former un delta qui se jette dans la mer d’Aral.Sa surface d’irrigation ou bassin versant est de 534 739 km², et son débit annuel moyen est de 55 kilomètres cubes d’eau (c’est-à-dire un peu plus de 1 850 m3/s – autant que le Rhône en Camargue), compte non tenu des importants prélèvements effectués dans son cours inférieur pour l’irrigation. Cette énorme quantité d’eau provient quasi totalement des hautes montagnes de l’Hindou Kouch, du Tian Shan et du Pamir, où les précipitations peuvent dépasser 1 500 millimètres annuellement, et où la lame d’eau écoulée peut atteindre 1 000 millimètres par an. Long de 2 580 km, mais navigable sur 1 450 km uniquement, il est très utilisé pour l’irrigation (notamment pour la culture du coton), ce qui a causé en grande partie l’assèchement de la mer d’Aral. L’Amou-Daria sert de frontière entre l’Afghanistan et le Tadjikistan, et en partie entre l’Ouzbékistan et le Turkménistan.

[7] Le zoroastrisme est une religion monothéiste où Ahura Mazdâ est seul responsable de l’ordonnancement du chaos initial, le créateur du ciel et de la Terre. Le zoroastrisme est une réforme du mazdéisme, réforme prophétisée par Zarathoustra, dont le nom a été transcrit Zoroastre par les Grecs. Cette réforme, fondée au cours du 1er millénaire av. jc dans l’actuel Kurdistan iranien (Iran occidental), est devenue la religion officielle des Iraniens sous la dynastie des Sassanides (224-651), jusqu’à ce que l’islam arrive, même si cette religion a réussi à se fondre dans le patrimoine culturel iranien. En effet, les Iraniens indépendamment de leur religion, accordent beaucoup d’importance aux fêtes zoroastriennes

[8] La bataille d’Avarayr ou d’Avaraïr, aussi connue sous le nom de bataille de Vartanantz, est une des grandes batailles de l’histoire de l’Arménie. Elle oppose le 26 mai 451 les rebelles arméniens menés par Vardan Mamikonian et leurs suzerains sassanides. Bien que les Perses soient victorieux, les Arméniens réussissent à assurer leur indépendance religieuse.

[9] Le titre de catholicos est un titre équivalent à celui de patriarche porté par des dignitaires de plusieurs Églises orthodoxes orientales, notamment les Églises de la tradition nestorienne et les Églises monophysites, en particulier l’Église apostolique arménienne.