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Vahram V ou Bahram V Gour

samedi 12 août 2017, par lucien jallamion

Vahram V ou Bahram V Gour

Roi sassanide de Perse de 420 à 438/439

Il a inspiré de nombreux poèmes de la littérature persane, comme le Khamseh [1], Les Huit Jardins du paradis, Les Sept Beautés, etc.

Fils de Yazdgard 1er et de Sochandoukht, fille d’un exilarque [2] juif. Il a passé sa jeunesse sans doute exilé par son père à la cour des dynastes arabes lakhmides [3], vassaux des Sassanides [4].

Après le meurtre de son frère aîné Chapour, il s’empare du pouvoir face à Khosro l’Usurpateur et aux grands de Perse grâce à l’aide de Al-Mundhir Ier ibn al-Nu’man , de la dynastie des Lakhmides.

Dynamique, il a des goûts particuliers pour la chasse d’où son surnom, qu’il aurait reçu après avoir tué un onagre [5], les arts et la poésie.

Les persécutions contre les chrétiens continuent sous son règne et nombreux se réfugient dans l’Empire romain d’Orient. Varham V demande que les fugitifs lui soient livrés mais Théodose II refuse, et la guerre est déclarée dès 420.

Elle débute par plusieurs défaites perses et de nombreux prisonniers tombent aux mains des Romains d’Orient qui s’avancent jusqu’à la province d’Azarène et la ravagent. Nisibis [6] en Mésopotamie est ensuite assiégée par les Romains d’Orient. Vahram décide de porter le gros de ses troupes sur cette ville. En dépit du nombre, les Perses et de nombreux Turcs achetés sont sévèrement défaits.

Lors d’un combat singulier, fréquent dans la tradition sassanide, il oppose son champion à un Goth [7] romanisé qui le tue. Vahram doit alors demander la paix. Elle est signée en 422 avec Théodose II pour 100 ans et les chrétiens obtiennent à nouveau la liberté de culte, en contrepartie, les zoroastriens [8] aussi dans l’Empire romain.

L’Empire d’Orient doit enfin s’engager à contribuer financièrement à assurer la défense de la frontière du Caucase contre les poussées des barbares des steppes septentrionales.

En 424 un synode de l’église de Perse réunit 36 évêques à Markabta des Arabes [9]. Le Catholicos [10] Dadyesh dit Dadicho 1er qui avait été emprisonné peu après son élection contestée en 421/422 est confirmé comme catholicos de Séleucie [11] et Ctésiphon [12] et son autorité sur la Perse est reconnue.

Ce synode s’est réuni indépendamment de toute autorité religieuse extérieure et aucun évêque occidental n’y a participé. Il est donc considéré comme le point de départ de l’indépendance de l’église de Perse vis-à-vis d’Édesse [13] et d’Antioche [14] et le prélude au futur schisme inhérent au Concile d’Éphèse [15].

Vahram V doit faire face en 427 à une attaque des Huns Hephtalites [16] depuis l’Asie centrale. Il les vainc et étend son influence dans ce secteur. Il dépose enfin le roi Artaxias IV d’Arménie et fait du royaume d’Arménie en 428 une province de l’empire qu’il confie à un grand seigneur iranien, Vêh Mihr Châhpouhr , qu’il nomme marzbân [17].

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Vahram V/ Portail de l’Iran/ Dynastie sassanide/

Notes

[1] Le Khamseh, en persan Ganj Panj (ou Gandj Pandj), en français Les Cinq joyaux, désigne les cinq poèmes écrits par Nizami, s’inspirant de l’histoire de la Perse ou de légendes populaires. Ce texte est écrit en vers de forme masnavi (couplets ou distiques). Au cours des siècles suivants, le Khamseh a été recopié dans des manuscrits somptueux illustrés de miniatures. Le premier poème, Le Trésor des mystères, a été influencé par un poème d’inspiration soufie de Sanaï, intitulé Le Jardin de la vérité

[2] Le chef de l’exil ou exilarque, était le représentant officiel du puissant judaïsme babylonien auprès des autorités locales. Il occupait une position honorée, reconnue par l’État, qui s’accompagnait de privilèges et prérogatives, comme la nomination des deux Gueonim (chefs des académies talmudiques de Babylonie).

[3] Les Lakhmides sont une tribu préislamique arabe du sud de l’Irak alliée des Perses, avec pour capitale Al-Hira. Rivaux des Ghassanides, ils faisaient partie de l’Église de l’Orient. Des ruines d’églises nestoriennes ont été découvertes dans la région, par exemple à Al-Jubayl. Par contre, les souverains lakhmides ne sont pas chrétiens, à l’exception du dernier, An-Nu’man III, exécuté en 602 par les Perses

[4] Les Sassanides règnent sur le Grand Iran de 224 jusqu’à l’invasion musulmane des Arabes en 651. Cette période constitue un âge d’or pour la région, tant sur le plan artistique que politique et religieux. Avec l’Empire romano byzantin, cet empire a été l’une des grandes puissances en Asie occidentale pendant plus de quatre cents ans. Fondée par Ardashir (Ardéchir), qui met en déroute Artaban V, le dernier roi parthe (arsacide), elle prend fin lors de la défaite du dernier roi des rois (empereur) Yazdgard III. Ce dernier, après quatorze ans de lutte, ne parvient pas à enrayer la progression du califat arabe, le premier des empires islamiques. Le territoire de l’Empire sassanide englobe alors la totalité de l’Iran actuel, l’Irak, l’Arménie d’aujourd’hui ainsi que le Caucase sud (Transcaucasie), y compris le Daghestan du sud, l’Asie centrale du sud-ouest, l’Afghanistan occidental, des fragments de la Turquie (Anatolie) et de la Syrie d’aujourd’hui, une partie de la côte de la péninsule arabe, la région du golfe persique et des fragments du Pakistan occidental. Les Sassanides appelaient leur empire Eranshahr, « l’Empire iranien », ou Empire des Aryens.

[5] L’hémione, onagre ou âne sauvage d’Asie est un âne sauvage répandu autrefois dans une grande partie de l’Asie, de la Palestine à la Chine. Il ne survit plus à l’état sauvage que dans des isolats désertiques en Mongolie et dans les régions chinoises frontalières, en Asie centrale (Turkménistan, Kazakhstan), en Iran, en Chine dans les monts Kunlun au nord du plateau tibétain et dans le Nord de l’Inde, où il souffre de la concurrence humaine, en particulier du fait du pastoralisme, ainsi que du braconnage, de la fragmentation de son habitat et de la raréfaction des ressources naturelles (eau et pâtures). À l’exception de la Mongolie, et dans une moindre mesure de l’Inde du nord, les populations sont peu importantes et considérées comme très menacées.

[6] Nusaybin Nisibe ou encore Nisibis, est une ville du sud-est de la Turquie située dans la province de Mardin, à la frontière turco syrienne. Elle est un haut lieu de l’histoire du christianisme de langue syriaque. C’est l’ancienne Antioche de Mygdonie. En 298 un accord de paix y est conclu entre l’Empire romain et les Sassanides à la suite de la victoire l’année précédente de Galère sur le « Grand Roi » Narseh.

[7] Les Goths faisaient partie des peuples germaniques. Selon leurs propres traditions, ils seraient originaires de la Scandinavie. Ils provenaient peut-être de l’île de Gotland. Mais ils pourraient également être issus du Götaland en Suède méridionale ou bien du Nord de la Pologne actuelle. Au début de notre ère, ils s’installèrent dans la région de l’estuaire de la Vistule. Dans la seconde partie du 2ème siècle, une partie des Goths migrèrent vers le sud-est en direction de la mer Noire. Dès le 3ème siècle les Goths étaient fixés dans la région de l’Ukraine moderne et de la Biélorussie où ils furent probablement rejoints par d’autres groupes qui ont été plus ou moins intégrés dans la tribu. Les Goths formaient un seul peuple jusqu’à la fin du 3ème siècle. Après un premier affrontement avec l’Empire romain dans le sud-est de l’Europe au début du siècle, ils se séparèrent en deux groupes : les Greuthunges à l’Est et les Tervinges à l’Ouest qui deviendront par la suite les Ostrogoths ou « Goths brillants », à l’Est, et les Wisigoths ou « Goths sages » à l’Ouest.

[8] Le zoroastrisme est une religion monothéiste de l’Iran ancien. Elle est une adaptation du mazdéisme et tire son nom de son « prophète » ou fondateur Zarathoustra, dont le nom a été transcrit en Zoroastre par les Grecs. Cette réforme est intervenue au cours du 1er millénaire av. jc. Le zoroastrisme a fait fonction de religion officielle de l’empire perse à trois reprises (sous le roi Hystaspès, sous les Achéménides, et sous les Sassanides jusqu’en 651, date de l’assassinat du dernier roi zoroastrien). Malgré l’arrivée de l’islam et les persécutions qui en découlèrent, il a réussi à se maintenir dans le patrimoine culturel iranien, afghan et d’Asie centrale. En effet, les Iraniens, les Kurdes et les Afghans, indépendamment de leur religion, accordent beaucoup d’importance aux fêtes zoroastriennes, en particulier celle de Nowruz, le nouvel an zoroastrien, célébré le 21 mars

[9] Le synode de Markabta, réuni en 424 par l’Église de l’Orient dirigée par le catholicos Mar Dadisho 1Ier, proclame l’autonomie du Catholicosat de Séleucie-Ctésiphon à l’égard du patriarche d’Antioche. Cette décision avait des raisons politiques (rompre hiérarchiquement avec l’Église d’Antioche était un gage de loyalisme vis-à-vis de la Perse), sans dimension doctrinale ; mais l’Église de l’Orient ne participa ni au concile d’Éphèse en 431, ni au concile de Chalcédoine en 451, et n’assuma pas leurs décisions. En 484, elle adhère à l’enseignement théologique de Théodore de Mopsueste. Ce synode s’est réuni indépendamment de toute autorité religieuse extérieure et aucun évêque « occidental » n’y a participé. Il est donc considéré comme le point de départ de l’indépendance de l’Église de l’Orient vis-à-vis d’Édesse et d’Antioche et le prélude au futur schisme inhérent au Concile d’Éphèse

[10] Le titre de catholicos est un titre équivalent à celui de patriarche porté par des dignitaires de plusieurs Églises orthodoxes orientales, notamment les Églises de la tradition nestorienne et les Églises monophysites, en particulier l’Église apostolique arménienne.

[11] Séleucie du Tigre est une ville antique ruinée située en Irak, en face de Ctésiphon et à trente-cinq kilomètres environ de Bagdad. Elle fut une des plus grandes cités de Mésopotamie à la fin de l’Antiquité, s’inscrivant dans l’histoire entre Babylone et Bagdad. Fondée par le successeur d’Alexandre le Grand, Séleucos 1er Nicator, elle devint rapidement une très grande ville et un centre commercial incontournable.

[12] Ctésiphon est une ancienne ville parthe, située face à Séleucie du Tigre, sur la rive gauche du Tigre, à 30 km au sud-est de la ville actuelle de Bagdad, en Irak.

[13] Şanlıurfa souvent appelée simplement Urfa est une ville du sud-est de la Turquie. Elle fut d’abord nommée Urhai puis Édesse (ou Édessa), puis Urfa et aujourd’hui Şanlıurfa ou Riha en kurde. Le nom antique d’Édesse est Osroé, qui provient peut-être du nom du satrape Osroès qui gouverna la région. Selon la légende, Adam et Ève séjournèrent dans la cité, qui serait la ville natale d’Abraham et qui abriterait la tombe de sa femme Sarah.

[14] Le titre de « patriarche d’Antioche » est traditionnellement porté par l’évêque d’Antioche (dans l’actuelle Turquie). Ce diocèse est l’un des plus anciens de la chrétienté. Pas moins de cinq chefs d’Église portent aujourd’hui le titre de « patriarche d’Antioche ».

[15] Le concile d’Éphèse, troisième concile œcuménique de l’histoire du christianisme, est convoqué en 430 par l’empereur romain de Constantinople Théodose II. Le concile condamne le 22 juin 431 le nestorianisme comme hérésie, et anathématise et dépose Nestorius comme « hérésiarque ».

[16] Les Huns blancs, sont un peuple nomade, nommé Hephthalites par les Grecs. On les rattache généralement aux autres peuples appelés Huns. Ils ont joué un rôle important dans l’histoire de l’Asie centrale, de la Perse et de l’Inde. Les Chinois les ont mentionnés pour la première fois en 125 comme vivant au sud de la Dzoungarie, sous le nom de Hua. Ils franchirent le Syr-Daria avant 450 et envahirent la Transoxiane (habitée par les Sogdiens), la Bactriane et le Khorasan, au Nord-Est de la Perse. Un historien arménien du 5ème siècle, Elishe Vardapet, a mentionné une bataille entre l’empereur sassanide Yazdgard II et les Hephthalites en 442. Plus tard, vers l’an 500, ils prirent possession des oasis du bassin du Tarim, qui était pourtant beaucoup plus proche que la Transoxiane de leur territoire d’origine.

[17] margrave