Il existe deux versions de la vie de Maxime. Selon une hagiographie du 10ème siècle mais qui prend appui sur des sources antérieures, il serait issu d’une illustre famille de Constantinople. Maxime aurait été, à trente ans, protasekretis [1] à la cour de l’empereur Héraclius. Il serait devenu moine en 613, au monastère de Chrysopolis [2], proche de Constantinople puis à Cyzique [3]. À la suite de l’invasion perse de 626, il se serait réfugié à Carthage.
Selon un écrit polémique syriaque du 7ème siècle attribué au monophysite [4] Grégoire de Reshaina, il serait au contraire originaire du village palestinien de Heshfin et serait rentré au monastère de Saint-Sabas [5]. Il semble que cette version corresponde mieux aux relations qu’entretint Maxime avec des personnalités palestiniennes comme Sophrone de Jérusalem . Mais d’autre part certaines indications figurant dans l’œuvre même de Maxime sont en faveur de la première version.
Il écrivit des commentaires de passages difficiles ou ambigus de l’Écriture [6] et des Pères [7], des opuscules ascétiques et mystiques [8], un traité sur la liturgie : “la Mystagogie, des lettres concernant la théologie, et des ouvrages de controverse”. Il s’opposait notamment aux monophysites qui soutenaient qu’il n’y a, dans le Christ, qu’une seule nature [9].
En 633, à la demande de l’empereur Héraclius qui cherchait,face à la menace des Perses, à rallier les monophysites de Syrie et d’Égypte, le patriarche de Constantinople Serge rédigea un Pacte d’union, “l’Ecthèse”, confessant une seule énergie ou activité du Christ [10]. Sophrone qui allait être l’année suivante élu patriarche de Jérusalem réagit aussitôt contre cette hérésie [11] du Christ. Maxime prit le relais les années suivantes, en écrivant “les Ambigua à Thomas” et d’autres lettres et opuscules théologiques insistant sur la double nature du Verbe incarné. En 638, un décret impérial chercha à contourner ces critiques en déclarant qu’il y avait dans le Christ une seule volonté monothélisme.
Maxime s’impliqua dès lors totalement dans le combat contre cette nouvelle hérésie, à Constantinople, en Afrique et à Rome, conformément au concile de Chalcédoine. En 645, il parvient au cours d’un débat, à Carthage, à faire revenir à l’orthodoxie l’ancien patriarche de Constantinople, Pyrrhus , partisan du monophysisme et du monothélisme [12].
En tant que moine, il ne put pas participer au synode du Latran à Rome de 649 qui condamna le monothélisme, mais inspira sans doute la décision finale des évêques et contribua à la rédaction des Actes du concile.
Sa signature figure dans un document apporté au concile au nom des moines de Saint-Sabas. Maxime séjourna à Rome jusqu’en 653.
Par la suite, les variations doctrinales des empereurs byzantins tournèrent en sa défaveur. En 653, il fut arrêté par Constant II en même temps que le pape Martin 1er . Lors de son procès à Constantinople, il refusa de se déclarer en communion avec le patriarche de Constantinople. Cela lui valut d’être exilé à Bizya, sur les rives de la mer Noire, en 655. Il refusa les offres de pardon et de réconciliation de l’empereur et du patriarche de Constantinople, partisans du monothélisme.
Il fut convoqué de nouveau à Constantinople en 662, et jugé à nouveau par les évêques et les sénateurs byzantins. Torturé, Maxime eut la langue et la main droite coupées.
Déporté dans le pays des Lazes [13], il devait y mourir des suites de ses blessures le 13 août 662.
L’œuvre de saint Maxime est considérable.
On y trouve, entre autres, les Questions à Thalassios, les Centuries sur la Charité, la Mystagogie, des Lettres, les Ambigua à Jean (éclaircissements sur des passages ambigus des écrits de saint Grégoire le Théologien et Denys l’Aréopagite), des Opuscules théologiques et polémiques, un Discours ascétique, un Commentaire du "Notre Père"…
Le monothélisme, auquel Maxime s’opposait fortement, fut finalement condamné par le troisième concile de Constantinople en 680.