Il fut un des principaux réformateurs d’Angleterre.
Il est né à Baltonsborough [1], près de Glastonbury [2], dans une famille aristocratique anglo-saxonne assez proche de la famille régnante. Il est d’ailleurs envoyé comme page à la cour de Athelstan sitôt terminées ses premières années d’éducation auprès de moines irlandais et fut vite apprécié du roi, ce qui lui provoqua des jalousies.
Malgré sa foi, son goût pour l’austérité et la pression de son entourage, il hésita à décider de son avenir. Il songeait même à se marier quand il fut atteint par ce qu’il crut être la lèpre. Il interpréta sa guérison comme un signe et s’engagea définitivement dans la voie religieuse.
Ordonné vers 939, il retourna d’abord exercer son sacerdoce à Glastonbury, vivant humblement dans une petite cellule à côté de l’église. Prières, études, artisanat, peinture et musique remplissaient ses journées. L’éloge de ses vertus parvint bientôt à l’oreille du roi Edmond qui en fit son trésorier.
En 943, Edmond le nomma abbé à Glastonbury [3] et lui donna les moyens d’y restaurer les bâtiments religieux de la ville mais surtout la vie monastique. Il fit rapidement de son abbaye un centre de rayonnement intellectuel. Également conseiller du roi Edred , il n’hésita pas à dénoncer la vie dissolue de l’aristocratie du Wessex [4].
En 955, il voulut agir de même avec le nouveau roi Edwy le jour même de son couronnement. Disgracié, ruiné et banni, il se réfugia à Gand. C’est là, avec Gérard de Brogne, qu’il prit connaissance de la vision continentale du mouvement réformateur, une vision assez différente de celle des moines irlandais qui avaient fait sa première éducation. Bientôt, il était rappelé par Edgar le Pacifique qui le nomma d’abord évêque de Worcester [5] en 957 puis de Londres l’année suivante.
En 961, devenu seul roi d’Angleterre, Edgar nomme Dunstan archevêque de Canterbury et le pape en fait son légat. Dès lors, il va pouvoir donner toute sa mesure dans la réforme ecclésiastique, restauration et création de monastères, rédaction de nouvelles règles, diffusion de l’enseignement et remplacement des prêtres séculiers immoraux. Il fit payer au roi Edgar lui-même ses débauches en lui infligeant une longue pénitence. Celle-ci prit fin en mai 973 lorsque Dunstan lui rendit sa couronne. Il trouva ensuite un allié en la personne d’Edouard, fils aîné d’Edgar.
L’assassinat d’Edouard en 978 affligea terriblement l’archevêque et mit fin à son influence politique. Retiré à Canterbury il passa les dix dernières années de sa vie à enseigner et à prier. Le pape Jean XII le nomma son légat en Angleterre pour y opérer la réforme des moines. Il publia à ce sujet la Concorde des règles* [6]. Il mourut juste après la fête de l’Ascension, le 19 mai 988.