Peut-être neveu de Hildegarde seconde épouse de Charlemagne et mère de Louis le Pieux, il devient abbé de Saint-Denis, archichapelain [1] impérial.
Traducteur en latin des œuvres de Denys l’Aréopagite [2]. Ce lettré de cour, homme politique de premier plan plus que véritable savant, a fait rédiger une singulière hagiographie de saint Denis, “la Passio Sancti Dionysii,” qui a transformé la vision du saint patron gardien des reliques royales. Il est aussi un réformateur de l’abbaye de Saint-Denis qui devient un centre fécond d’hagiographies autorisées.
Hilduin est un témoin de la collusion du système dynastique avec la réalité ecclésiastique. Le maintien de la conception unitaire de l’Empire sous le contrôle de l’Église impose une propagande hagiographique.
Mais paradoxalement, le dignitaire religieux de cour se mue en homme politique qui choisit son camp au gré des conflits d’héritage.
Issu d’une noble famille franque, il étudie à l’Académie palatine auprès d’Alcuin. Ce lettré de cour, membre de la famille impériale, correspond avec Raban Maur. Hincmar de Reims, son élève, le cite avec le plus profond respect.
En 815, à la mort de Gauthier de Reichenau , il obtient la direction de l’Abbaye de Saint-Denis près de Paris, à laquelle seront rattachées par la suite les abbayes de Saint-Germain-des-Prés, de Saint-Médard à Soissons, et de Saint-Ouen. Louis le Pieux, qui est peut-être son cousin, en fait son archichapelain vers 819, ou après 822.
Il accompagne Lothaire, le fils du roi Louis, lors de son expédition à Rome en 824, et à cette occasion prend part à la controverse accompagnant l’élection du pape Eugène II. Il rapporte de Rome quelques reliques de saint Sébastien qu’il remet à l’abbaye Saint-Médard.
Lorsque la guerre éclate entre l’empereur et ses fils Lothaire, Louis et Pépin en 830, Hilduin prend le parti des princes révoltés contre leur père, ce qui lui fait perdre le bénéfice des abbayes et lui vaut d’être banni. Il s’enfuit d’abord à Paderborn [3], puis rejoint l’abbaye de Corvey [4] près d’Höxter sur la Weser [5], où il est enfermé sur ordre de l’empereur Louis. En réalité, l’abbé Warin le reçoit généreusement. En retour, Hilduin lui remet des reliques de saint Vit, qui feront par la suite l’objet d’une vénération particulière à Corvey.
Dès 831, cependant, il regagne la faveur du roi Louis. Il retrouve la direction de l’abbaye de Saint-Denis, qu’il réforme. En octobre 840, il trahit le serment de fidélité qu’il a prêté à Charles en 837 et rejoint le camp de Lothaire, le fils aîné de Louis. Il semble qu’il termine sa carrière comme archichapelain de ce dernier, qui le désigne en 842 comme archevêque de Cologne.
En 835, l’empereur Louis le charge de rédiger une biographie de Denis de Paris, saint patron vénéré par le monarque. Hilduin s’exécute, en s’appuyant sur les écrits du Pseudo-Denys qu’il a fait traduire, et sur d’autres sources