Né à Paris, Clérambault est un contemporain de Vivaldi et de Rameau . Son père Dominique appartenait aux 24 violons du Roi [1] et lui a appris l’art du violon très jeune. Parallèlement, il a étudié le clavecin, l’orgue auprès d’ André Raison , et le chant et la composition avec Jean-Baptiste Moreau . Il compose son premier grand motet [2] à l’âge de 13 ans.
En 1697, il publie son premier “air à boire” dans un recueil de Christophe Ballard . En 1702, le Mercure de France [3] annonce son livre de clavecin qui est publié 2 ans plus tard, en 1704.
Sa carrière fut principalement consacrée à la musique religieuse. Il devint en 1704 l’adjoint de Guillaume-Gabriel Nivers aux orgues de Saint-Sulpice [4] à Paris, et de la Maison royale de Saint-Cyr [5]. Il se marie avec Marie Marguerite Grulé.
On connaît peu de choses de la vie de Clérambault, il habitait rue du Four à Saint Germain des Près [6], ses voisins proches sont Campra et Marc-Antoine Charpentier.
Après la mort de Louis XIV et de Nivers, il succède à ce dernier à l’église Saint-Sulpice et du collège de la Maison Royale de Saint-Cyr, à la demande de sa fondatrice, Madame de Maintenon, dont il était devenu le "Surintendant des Concerts particuliers". Pour les demoiselles de Saint-Cyr, il composa des chants et des motets, dont un magnifique Miserere, édité en 1733.
Après la mort d’André Raison en 1719, Clérambault lui succède aux orgues de l’église des Grands-Jacobins [7]. C’est également en 1719 que Madame de Maintenon décède. La nouvelle directrice de Saint-Cyr, Marie-Madeleine de Glapion renouvelle son contrat par lequel Clérambault s’engage à renouveler le répertoire des offices, à accorder et entretenir l’orgue, à prendre un souffleur à sa propre charge.
C’est à ce poste qu’il développe le genre de la « cantate [8] française » dont il est le maître incontesté.
Il s’est également fait connaître et apprécier de son temps par ses cantates données à la Cour, ainsi qu’au Concert Spirituel [9]. Il a laissé notamment 5 livres de cantates françaises à une ou deux voix et des pièces pour orgue et pour clavecin.
Il fut régulièrement joué depuis le 18ème siècle, mais on ne connaissait de lui que ses pièces d’orgue, et quelques cantates. C’est le Centre de Musique Baroque de Versailles qui a largement contribué, à la connaissance de ses autres œuvres très abondantes, pièces de clavecin, sonates, airs sérieux et à boire, nombreuses cantates, grands motets, petits motets pour Saint-Cyr et pour Saint-Sulpice, oratorios, enfin son unique ouvrage lyrique, la pastorale “Le Triomphe d’Iris”.