Antoine Crozat (vers 1655-1738)
Marquis du Chatel
Né à Toulouse [1], il est l’acteur français le plus important de la traite négrière [2], le premier propriétaire de la Louisiane [3] et la première fortune de France à la fin du règne de Louis XIV.
Fils de Marc-Antoine Crozat, seigneur de la Bastide, marchand banquier originaire de Castres et capitoul [4] de Toulouse en 1674 et 1684, ex-protestant repenti, devenu membre du consistoire en 1685, ami de Paul Pellisson et conseiller de Fouquet dans les années 1650, marié en 1654 avec Catherine de Saporta et décédé en 1690.
Antoine devient secrétaire, à l’âge de 17 ans, de Pierre Louis Reich de Pennautier , l’un des acteurs de l’affaire des poisons [5], puis caissier. Comme Pennautier, il deviendra à son tour trésorier des États de Languedoc [6].
Les deux hommes ont eu chacun leur hôtel particulier ou leur parcelle sur l’actuelle Place Vendôme, qui peuvent toujours être admirés. Au numéro 17, l’Hôtel Crozat [7], l’un des plus anciens de la place, construit avant 1703, par Pierre Bullet pour Antoine Crozat. Au numéro 19, l’Hôtel d’Évreux, sur une parcelle vendue en 1700 à Pennautier, qui le 5 août 1706 céda le terrain et sa charge à Antoine Crozat, qui fit construire l’hôtel par Pierre Bullet pour y loger sa fille, alors âgée de douze ans, et son gendre, Louis Henri de La Tour d’Auvergne, comte d’Évreux. Il se fait aussi construire en 1704 l’Hôtel de Choiseul [8] à l’extrémité de la rue de Richelieu à Paris.
Il fit partie dès 1675, à 20 ans, d’un consortium de financiers dirigés par le marchand Jean Oudiette qui rachète la ferme du tabac [9] à la Marquise de Maintenon. Cette toute nouvelle ferme du tabac a le monopole sur les 2,5 millions de livres de tabac vendus chaque année par Saint-Domingue. Elle abaisse le prix d’achat aux planteurs et relève le prix de vente, pour augmenter la rentabilité. Revers de la médaille, la production baisse et les acheteurs préfèrent le tabac concurrent, du Maryland*, de Virginie* et de la nouvelle colonie de Caroline* fondée par des planteurs jacobites [10] venus de la Barbade [11]. Ces trois nouvelles régions de production, encore naissantes, en profitent pour supplanter complètement le tabac des îles françaises.
Il achète, en 1682, l’office de receveur des tailles de l’ancien diocèse de Saint-Papoul [12], qu’il fait exercer par son frère, et devient en 1689 receveur général des finances [13] dans la généralité de Bordeaux [14].
La création en 1680 d’une ferme générale étend son influence. Antoine Crozat estime que le commerce du sucre, plus rentable que le tabac, doit dominer à Saint-Domingue [15].
Dès 1701 il dirige la Compagnie de Guinée [16], créé en 1685 par Louis XIV, l’une des plus importantes sociétés de la traite négrière entre Nantes [17] et Saint-Domingue. En 1701, Louis XIV lui avait confié la mission d’intensifier l’activité de cette compagnie. Il la réussit, se débarrassant définitivement des planteurs de tabac qui entravaient l’essor du sucre. En 1706, il acheta sa charge de receveur général du clergé de France et fait construire les deux hôtels aux nos 17 et 19 place Vendôme.
Louis XIV lui accorde ensuite en 1712 le privilège du commerce de la Louisiane française, où vivaient des gens de couleur ayant fui Saint-Domingue, des boucaniers [18] et des trappeurs [19]. Premier propriétaire privé et directeur de la colonie de 1712 à 1717, il y est actionnaire à hauteur de 0,6 à 0,7 million de livres et cherche des métaux précieux.
Crozat obtient le privilège d’y faire venir chaque année un bateau de Noirs, et l’asiento [20]. Mais l’introduction d’esclaves déclenche l’inquiétude des Amérindiens* avec lesquels commercent les trappeurs au Nord du Mississippi* et une multiplication de conflits très violents, préludes au massacre de Natchez [21] du 28 novembre 1729, puis à la guerre de Sept Ans [22], qui commence en 1756.
Par ailleurs, les trappeurs canadiens l’accusent de relever le prix des fourrures, dont il a le monopole de la vente, et de les leur acheter à un prix trop bas et de gâcher ainsi le formidable atout commercial qu’est le Mississippi.
Épuisé par ses avances, dépassant 1 250 000 livres, trompé dans son espoir d’ouvrir des communications avec le Mexique [23], il accepte l’idée que la Louisiane n’est pas une entreprise rentable, d’autant que ses affaires sont plus florissantes à Saint-Domingue.
La mort, en 1715, de Louis XIV le prive d’un soutien majeur. La taxe à laquelle il est assujetti en 1716 s’élève à 6 600 000 livres, selon le Journal de l’avocat Barbier de février 1723. C’est pour acquitter une dette vis-à-vis de l’État qu’il doit effectuer des cessions. Crozat restitue en 1717 à la Couronne de France les privilèges accordés en 1712.
La Louisiane est récupérée par le banquier écossais John Law, qui obtient le 23 août 1717 la rétrocession des privilèges de la Compagnie de la Louisiane et de la ferme du tabac pour créer le système de Law, destiné à convertir l’énorme dette du royaume en actions de la Compagnie d’Occident qui devient bientôt la Compagnie du Mississippi [24], au capital de 100 millions de livres, réparti en 200 000 actions payables en emprunts d’État. Law rachète aussi de force la ferme des impôts indirects aux frères Pâris [25]. Le Système de Law et ses spéculations se déroulent rue Quincampoix à Paris [26].
Dans la ligne de la décision de Crozat de se concentrer sur Saint-Domingue, les Français cèderont en 1764, après la guerre de Sept Ans, le Canada et l’immense Louisiane, afin de conserver la partie ouest de Saint-Domingue et sa très rentable industrie du sucre.
La rive ouest du Mississippi revient aux Espagnols, l’autre est cédée aux anglais, ouvrant la voie à la spéculation immobilière et la conquête de l’Ouest 20 ans plus tard. Les généraux américains de la guerre d’indépendance violeront en effet l’engagement anglais de ne pas coloniser l’Ouest des Appalaches [27], donné en gage à leurs alliés indiens lors de la guerre de Sept Ans.
De 1715 à 1724, il exerça aussi les fonctions de trésorier de l’Ordre du Saint-Esprit [28]. En 1726 après la fusion des fermes existantes, Antoine Crozat est devenu un des 40 fermiers généraux de la ferme générale.
Crozat est placé en 1724 à la tête de la compagnie créée par Gagnard de Marcy, en vue d’ouvrir le canal de Picardie [29], qui doit relier Saint-Quentin [30] sur la Somme à Chauny [31] sur l’Oise. Il obtient en juin 1732 la concession perpétuelle, mais les travaux prennent du retard. Seule est achevée la partie comprise entre Saint-Quentin et Pont, mise en service en 1738, l’année de la mort d’Antoine Crozat. Elle ne rapporte même pas de quoi payer l’entretien du canal.
En 1767, le canal de Picardie est rattaché aux biens de la couronne, ses héritiers recevant une indemnité égale aux sommes avancées, 3 millions de livres. Une rue Crozat reconnaît son œuvre à Saint-Quentin.
Avec son frère Pierre Crozat, il finance les œuvres d’Antoine Watteau et d’artistes rococo [32], en accumulant une importante collection privée.
Notes
[1] Toulouse est une commune du sud-ouest de la France, préfecture du département de la Haute-Garonne. Durant la Renaissance, de la fin du 15 au 16ème siècle, Toulouse connaît une période de grande prospérité, grâce à l’industrie du pastel. C’est l’époque de construction de grands hôtels particuliers comme l’hôtel de Bernuy ou l’hôtel d’Assézat. En 1560, les protestants et les catholiques s’affrontent dans de sanglants combats. En 1562, des Huguenots furent ainsi massacrés et leurs maisons pillées lors de troubles à la suite d’un édit de la reine autorisant les hérétiques à pratiquer leur culte en dehors des villes. Cela mena à une conjuration contre les catholiques et à de nombreux affrontements, qui se soldèrent par la défaite des Huguenots en mai de cette même année. Au 17ème siècle, le catholicisme triomphe. Les églises sont très fréquentées et de nombreux couvents s’installent en ville. Le parti pro catholique s’oppose au pouvoir central, en particulier lors de la révolte du gouverneur du Languedoc Henri II de Montmorency exécuté en 1632 place du Capitole. Deux symboles de la ville, le Pont-Neuf et le canal du Midi, sont réalisés respectivement en 1632 et en 1682. Le Capitole est reconstruit, quant à lui, au 18ème siècle. En 1762, se déroule l’affaire Calas : le cas d’un protestant injustement condamné provoque une célèbre intervention de Voltaire.
[2] Les traites négrières, également appelées traite des Nègres ou traite des Noirs, sont des commerces d’esclaves dont ont été victimes, par millions, les populations de l’Afrique de l’Ouest, l’Afrique centrale et l’Afrique australe durant plusieurs siècles.
[3] La Louisiane ou Louisiane française était un territoire de la Nouvelle-France, espace contrôlé par les Français en Amérique du Nord, du 17ème au 18ème siècle. Elle fut baptisée en l’honneur du roi Louis XIV par l’explorateur Cavelier de La Salle. Immense espace allant des Grands Lacs au golfe du Mexique, elle était divisée en deux secteurs appelés « Haute-Louisiane » (au nord de la rivière Arkansas, appelée parfois le « Pays des Illinois ») et « Basse-Louisiane » (au sud). Le fleuve Mississippi constituait l’épine dorsale de la colonie. Aujourd’hui, l’État américain de la Louisiane ne représente qu’une partie du territoire contrôlé par les Français il y a trois cents ans.
[4] Les capitouls étaient, depuis le Moyen Âge, les habitants élus par les différents quartiers de Toulouse pour constituer le conseil municipal de la ville. Pour devenir Capitoul, il faut être un homme âgé de plus de 25 ans, marié, catholique, posséder une maison à Toulouse et exercer une profession honorable : avocat, procureur, écuyer ou marchand. Toulouse étant une ville ayant le droit de justice et de défense, ainsi que la seigneurie d’un vaste territoire alentour, leurs attributions étaient non seulement administratives, mais judiciaires et militaires. Leurs fonctions étaient reconnues par le roi comme nobles et anoblissantes.
[5] L’affaire des poisons est une série de scandales impliquant des empoisonnements survenus entre 1679 et 1682, sous le règne de Louis XIV, qui secouèrent Paris et la Cour. Plusieurs personnalités éminentes de l’aristocratie furent impliquées, et ces affaires installèrent un climat hystérique de « chasse aux sorcières » et aux empoisonneuses.
[6] Les États Généraux du Languedoc sont une assemblée provinciale d’Ancien Régime propre à la province de Languedoc, qui était donc un pays d’états.
[7] Cet hôtel est l’un des plus anciens de la place puisqu’il fut construit avant 1703 par Pierre Bullet pour le richissime Antoine Crozat, acquéreur du terrain dès 1700. La façade arrière présentait des pavillons en saillie, encadrant un jardin à la française, ainsi qu’une cour avec écuries et porte cochère et ouvrant au n° 20 rue Cambon, Crozat y vécut avec son épouse jusqu’en 1738, y renferma sa célèbre collection. Après la mort de Mme Crozat en 1742, l’hôtel fut la résidence de son fils, Joseph-Antoine Crozat et de son épouse, Catherine Amelot de Gournay.
[8] L’hôtel de Choiseul est un ancien hôtel particulier parisien du 9e arrondissement, datant du 18ème siècle. Situé au niveau des nos 90-98 de l’actuelle rue de Richelieu, allant de la rue Saint-Marc aux remparts de Paris, il s’étendait dans sa profondeur jusqu’à l’actuelle rue de Gramont, avec de très vastes jardins au delà des remparts. Il fut démoli et rasé à la fin du 18ème siècle.
[9] Officialisé en 1674, le principe de la Ferme du tabac date du début du 17ème siècle car c’est Richelieu qui, en 1621, fit tarifer à 40 sous le cent pesant la consommation du tabac. Il s’acheva en 1726, ou plutôt changea de forme, quand toutes les fermes furent regroupées dans la Ferme générale. Le monopole du tabac, produit d’exportation de la partie française de Saint-Domingue où il était cultivé par des flibustiers, a été affermé en 1674 par un groupe de particuliers dirigés par le marchand Jean Oudiette, qui a succédé à la Compagnie des Indes Occidentales, au Canada comme aux Antilles. Auparavant, sur une période très courte, au cours de l’année 1674, le monopole du tabac a été confié par Louis XIV à son amie la marquise de Maintenon, qui l’a rapidement revendu au consortium mené par Jean Oudiette et a racheté le château de Maintenon au corsaire et futur planteur de la Martinique Charles François d’Angennes.
[10] Le « jacobitisme » historique est un mouvement politique, proche des Tories entre 1688 et 1807, composé de ceux qui soutenaient la dynastie détrônée des Stuarts et considéraient comme usurpateurs tous les rois et les reines britanniques ayant régné pendant cette période. Soutenu par les monarchies catholiques françaises et espagnoles, il était surtout implanté en Irlande et dans les Highlands d’Écosse qui furent le théâtre de plusieurs révoltes soutenues par la France. Plus marginalement, le jacobitisme disposait également d’un certain nombre de partisans dans le nord de l’Angleterre et au Pays de Galles.
[11] La Barbade est un micro-État insulaire situé en mer des Caraïbes, non loin de la limite de celle-ci avec l’océan Atlantique. Pendant plus de trois siècles, la Barbade a été sous domination britannique et le souverain du Royaume-Uni est encore le chef de l’État. Cependant elle est indépendante depuis le 30 novembre 1966, en qualité de Royaume du Commonwealth.
[12] Le diocèse de Saint-Papoul est un ancien diocèse de l’Église catholique en France. Supprimé en 1801, il était situé principalement dans l’actuel département de Aude. Le diocèse est créé le 11 juillet 1317 par le pape Jean XXII aux dépens de celui de Pamiers. Il est alors suffragant de l’archidiocèse de Toulouse. Sa cathédrale est l’église de l’abbaye de Saint-Papoul, actuelle église paroissiale du village.
[13] Le Receveur général des finances est un office de finances de l‘administration française d’ancien Régime, dans les généralités, chargé de la collecte de l’impôt. L’expression continue d’être employée après les réformes fiscales entreprises sous le Consulat, à concurrence de celle de correspondants du Trésor.
[14] La généralité de Bordeaux est une circonscription administrative de la Guyenne créée en 1542. Elle a Agen pour ville principale, l’une des dix-sept recettes générales créées par Henri II (Édit donné à Blois en janvier 1551). Elle se composait de 6 élections ; 30 subdélégations (intendance).
[15] Saint-Domingue est la capitale ainsi que la plus grande ville de la République dominicaine. Elle est située sur la côte sud de l’île d’Hispaniola que le pays partage avec Haïti. Saint-Domingue est située en bordure de la mer des Caraïbes, à l’embouchure de la rivière Ozama. Fondée en 1502, Santo Domingo est le plus vieux site de peuplement espagnol et européen des Amériques habité sans discontinuité et fut le premier siège du pouvoir espagnol dans le Nouveau Monde.
[16] La Compagnie de Guinée est une société fondée au 17ème siècle qui a joué un rôle dans le commerce triangulaire. Elle fusionne en 1748 avec la société Grou et Michel, des négociants nantais. Créée en 1684 par Louis XIV, la Compagnie de Guinée est l’une des plus importantes sociétés de la traite négrière et du commerce triangulaire entre Nantes et l’île de Saint-Domingue. Sa création en 1684 et sa réforme en 1701 traduisent l’impatience de Louis XIV devant les résistances des colons de Saint-Domingue, pour la plupart des flibustiers ou des petits planteurs de tabac, à se lancer dans le commerce d’esclaves et la culture du sucre. Elle n’obtiendra que des résultats modestes dans ce domaine, tandis que les négociants jacobites irlandais du port de Saint-Malo puis de Nantes, soutenus par le Roi, sont les vrais organisateurs de la traite négrière.
[17] Nantes est une commune de l’ouest de la France, située au sud du Massif armoricain, qui s’étend sur les rives de la Loire, à 50 km de l’océan Atlantique. Chef-lieu du département de la Loire-Atlantique. Pendant les guerres de religion, Nantes est une ville ligueuse qui soutient le gouverneur, le duc de Mercœur, dans sa lutte contre les protestants (présents à Blain, et dans d’autres villes plus petites). Elle est une des dernières grandes villes à reconnaître l’autorité d’Henri IV. La promulgation de l’édit de Nantes en 1598 ne correspond pas à l’opinion des habitants. En 1685, deux événements sont à retenir. Par l’édit de Fontainebleau signé par Louis XIV, l’édit de Nantes est révoqué, tandis que le Code noir est promulgué par ce même roi. Grâce à cette dernière loi, le port de Nantes prospère en devenant une plaque tournante du commerce de sucre, tabac, et des esclaves, avec les colonies
[18] Par extension, le terme de boucanier a désigné un écumeur de mer, un pirate, après que les boucaniers se sont associés aux flibustiers sous le vocable de « Frères de la côte ». Il s’agit alors d’aventuriers, corsaires ou pirates, qui vivaient essentiellement du produit de leur chasse et de contrebande. Certains flibustiers, fatigués de la course, rejoignaient leurs rangs, alors qu’au contraire, certains boucaniers prenaient temporairement la mer sur les navires flibustiers de passage. Par la suite, la France les reconnut et leur envoya un gouverneur en 1665. Les boucaniers furent ainsi à l’origine de la colonie française de Saint-Domingue, qui deviendra quelque temps plus tard, sous le nom d’Haïti, la première nation « noire » du monde moderne. Une nation d’anciens esclaves, de parias et de rebelles, qui obtinrent leur indépendance dans le sang et la révolte, tout comme ces Frères de la côte qui furent leurs ancêtres…
[19] Un trappeur est un chasseur professionnel d’Amérique du Nord, se servant généralement de trappes, afin de vendre des fourrures non abîmées par des coups de feu ou des pointes de flèche. Il se distingue des coureurs des bois et des voyageurs, qui étaient employés à faire la traite des fourrures et dont l’activité était principalement commerciale.
[20] c’est-à-dire le monopole de la traite pour les Espagnols
[21] La révolte des Natchez est un conflit ayant opposé, de 1729 à 1731, la tribu amérindienne des Natchez et leurs alliés aux colons français de Basse Louisiane. Il a été particulièrement violent, surtout pour les Natchez qui finirent exterminés ou, pour les survivants, réduits en esclavage et vendus aux Antilles aux colons de Saint-Domingue.
[22] La guerre de Sept Ans (1756-1763) est un conflit majeur du 18ème siècle, la première guerre à être mondiale car la première à mêler plusieurs puissances regroupées dans deux alliances antagonistes et à se dérouler simultanément sur plusieurs continents et dans de nombreux théâtres d’opérations : Europe, Amérique du Nord, Inde, Philippine. Elle est considérée comme préfiguratrice des futures guerres mondiales.
[23] Le Mexique, est un pays situé dans la partie méridionale de l’Amérique du Nord. Délimité à l’est-sud-est par le Guatemala et le Belize, et au nord-nord-ouest par les États-Unis d’Amérique, il est bordé à l’est par le golfe du Mexique et la mer des Caraïbes et au sud-ouest par l’océan Pacifique. Il se classe au 14ème rang mondial par sa superficie avoisinant 2 millions de kilomètres carrés. La présence humaine au Mexique remonte à plus de 15 000 ans avant le présent. Après des millénaires de développement culturel apparaissent les cultures mésoaméricaines, aridaméricaines et oasisaméricaines. Diverses civilisations fleurissent ; les Olmèques, les Toltèques, les Zapotèques, les Mayas et les Aztèques. Certaines d’entre elles ont déjà disparu avant l’arrivée des Espagnols. En 1521, l’Espagne conquiert et colonise le territoire depuis Mexico-Tenochtitlan, qui devient la capitale de la vice-royauté de Nouvelle-Espagne. En 1810, la révolte des Espagnols nés au Mexique partisans de Ferdinand VII (Grito de Dolores) menée par Miguel Hidalgo contre le gouvernement imposé à l’Espagne par Napoléon 1er marque le début d’un processus menant à la guerre d’indépendance contre l’Espagne. Les insurgés déclarent la séparation en 1813 pour établir un nouveau pays souverain avant d’en sortir victorieux en 1821
[24] La compagnie du Mississippi est une compagnie coloniale française fondée en 1684. Elle est l’une des premières société par actions cotées à la Bourse de Paris, qui n’était encore qu’un rassemblement de négociants rue Quincampoix au 18ème siècle. Elle détenait le monopole du commerce dans les colonies d’Amérique du Nord et des Indes orientales. En 1717 la compagnie reçoit un prêt royal assorti d’une exclusivité commerciale pour 25 ans. L’ascension et la débâcle de la société est associée aux activités de l’économiste écossais John Law, alors ministre des finances de France. L’intérêt pour le développement de l’occupation de ces territoires pour en développer le commerce menèrent à la formation dans les cercles financiers français d’une bulle spéculative, connue comme l’un des premiers exemples du phénomène. Elle est liquidée en 1721.
[25] Les frères Pâris sont 4 financiers français des 17 et 18ème siècles. Ils sont les fils d’un aubergiste de Moirans dans le Dauphiné. Antoine Pâris dit « Le Grand Pâris », Comte de Sampigny et baron de Dagonville (1668-1733) ; Claude Pâris dit « La Montagne » du nom de l’auberge paternelle, Seigneur de Moirans, Serpaize et autres lieux (1670-1744) ; Joseph Pâris dit « Duverney », Seigneur de Plaisance et du Verney (1684-1770) ; Jean Pâris dit « de Montmartel » (on trouve aussi Monmartel), Marquis de Brunoy, Comte de Chateaumeillant, Seigneur de Villers, de Marigny et autres lieux (1690-1766).
[26] La rue Quincampoix est une voie, ancienne, des 3e et 4e arrondissements de Paris, en France. En 1702, la rue, qui fait partie du quartier de Saint-Jacques-de-la-Boucherie, comporte 101 maisons et 17 lanternes. Le 20 mars 1720, un courtier est assassiné par le comte Antoine de Horn, parent du Régent, au n°54, au cabaret de l’Épée de Bois. Il est roué en place de Grève le 26 mars. Au 19ème siècle, la rue Quincampoix, d’une longueur de 324 mètres, qui était située dans l’ancien 6e arrondissement, quartier des Lombards, commençait aux 16-18, rue Aubry-le-Boucher et finissait aux 17-19, rue aux Ours. Une décision ministérielle, du 21 prairial an X (10 juin 1802), signée Chaptal, fixe la largeur de cette voie publique à 7 mètres. Cette largeur est portée à 10 mètres, en vertu d’une ordonnance royale du 16 mai 1836.
[27] Les Appalaches sont une chaîne de montagnes située dans l’Est de l’Amérique du Nord et s’étendant de Terre-Neuve (Canada), au nord, jusqu’au centre de l’État de l’Alabama, au sud (États-Unis). Elle culmine au mont Mitchell (2 037 mètres) en Caroline du Nord. Les Appalaches canadiennes culminent à 1 270 m d’altitude au mont Jacques-Cartier, en Gaspésie, dans les monts Chic-Chocs. Aux États-Unis, les Appalaches séparent la plaine côtière atlantique (à l’est) du bassin du fleuve Mississippi et des Grands Lacs (à l’ouest). Elles s’y étirent sur plus de 2 200 km de longueur.
[28] L’ordre du Saint-Esprit fut, pendant les deux siècles et demi de son existence, l’ordre de chevalerie le plus prestigieux de la monarchie française. Ce n’est cependant pas le plus ancien, puisque l’ordre de Saint-Michel a été fondé 110 ans auparavant. Il a disparu officiellement en 1830 et n’est plus aujourd’hui qu’un ordre dynastique.
[29] Le canal de Saint-Quentin, long de 92,5 km, assure la jonction entre l’Oise, la Somme et l’Escaut et met en relation le bassin parisien et le Nord de la France et la Belgique.
[30] Saint-Quentin est une commune française située dans le département de l’Aisne. Comptant la plus importante population du département, dont elle est une sous-préfecture, Saint-Quentin est la deuxième commune la plus peuplée de la région. Cette ville picarde est située sur la Somme. Historiquement et traditionnellement, Saint-Quentin était le siège du comté de Vermandois à partir du Xe siècle, après la cité de Vermand.
[31] Chauny est une ville française située dans le département de l’Aisne. La ville fut le siège de nombreuses institutions sous l’Ancien Régime et le resta par la suite en étant tribunal de première instance sous la Révolution
[32] Le Rococo est un mouvement artistique européen du 18ème siècle touchant principalement l’architecture, mais également les arts décoratifs, ainsi que la peinture et, dans une moindre mesure, la musique et la littérature. Il se développe de 1730 à 1758, principalement dans le Saint Empire romain germanique (Allemagne, Autriche, Bohême), en Europe du Sud (Italie, Espagne, Portugal), à la suite du mouvement baroque, pour créer un style d’une grande prodigalité, particulièrement dans les églises et dans les lieux sacrés.