Né à Venise [1], il est le premier enfant d’une nombreuse famille : il aura 6 frères et sœurs. Son père barbier mais aussi violoniste à Saint-Marc et musicien de théâtre, participe à l’extraordinaire vitalité musicale de la cité des Doges et figure parmi les fondateurs d’une importante corporation de musiciens et l’aide à entamer une carrière musicale.
Antonio est l’aîné de 6 enfants. Il est destiné à la prêtrise. Il apprend le violon avec son père qu’il remplace de temps à autre à la basilique. Vivaldi étudie ensuite avec Legrenzi. Ordonné prêtre le 23 mars 1703, il souffre d’une maladie, certainement de l’asthme, qui le dispense de dire la messe. Il s’adonne alors à la musique ce qui, à l’époque, n’est pas inconvenant pour un prêtre.
Il est nommé professeur En septembre 1703, et doit produire 2 concerts par mois, dans l’un des 4 orphelinats de jeunes filles de Venise l’Ospedale della pieta [2]. Il y restera jusqu’en 1709. Une partie d’entre elles recevait une éducation spécifiquement musicale et il est incontestable que certaines avaient beaucoup de talent. Les pensionnaires les plus douées formèrent un orchestre et Vivaldi pu ainsi leur faire jouer ses propres compositions, concertantes ou sacrées.
Cet orchestre de filles était à l’époque unique au monde et attirait beaucoup d’étrangers riches. De très bons concerts y sont donnés régulièrement où ces jeunes filles sont dérobées à la vue du public. Il y est nommé maître de violon puis maître de composition. C’est pour ces élèves que Vivaldi écrira la plupart de ses oeuvre. Ce sera pour lui un extraordinaire terrain d’expérimentation. Plus tard même lorsqu’il est loin de Venise, il leur enverra jusqu’à 2 concertos par mois par la poste.
Le roi du Danemark assiste en 1708 à un concert donné par Vivaldi qui commence à se tailler une bonne réputation. Ses concertos sont aussi donnés dans différentes églises de Venise. Il est également un virtuose du violon et il impressionne de nombreux témoins de l’époque. Il est surnommé "il rosso" en raison de sa chevelure rousse. Il est aussi maître de concerts de 1708 à 1711. En 1716, on lui donne le poste de "maestro di concerti" où il peut alors s’adonner à la composition de musique religieuse. Pratiquement toutes les œuvres de cette période sont perdues.
La popularité de Vivaldi s’est maintenant étendue au-delà de l’Italie. En 1711, il confie l’édition de ses compositions à Etienne Roger , célèbre éditeur d’Amsterdam grâce à une qualité de reproduction unique à cette époque. Son “opus 3 l’estro armonico”, recueil de 12 concertos pour violon, obtient du succès dans une bonne partie de l’Europe du Nord. Une copie parviendra jusqu’à Bach qui en transcrit une partie pour claviers. En 1714, il publie “La Stravaganza”, autre recueil de concertos pour violon. La popularité dont jouissait Vivaldi est démontrée par le fait qu’Etienne Roger commandera les opus 5, 6 et 7 à Vivaldi et les fera graver à ses frais.
Vivaldi quitte Venise pour Mantoue [3] en 1718 pour assurer la fonction de maître de chapelle à la cour de Philippe de Hesse-Darmstadt landgrave [4] de Hesse Darmstadt [5]. Il y restera jusqu’en 1722, avant que le compositeur et talentueux musicien ne fasse une série de longues tournées à travers l’Europe dans lesquelles il investira son art et son énergie 12 années durant.
Il reste néanmoins attaché au service de l’Ospedale et y officie à chaque retour. De 1723 à 1725 il est à Rome où il passe plusieurs saisons et a 2 fois l’occasion de jouer devant le pape. De 1726 à 1728, il séjourne pour la 2ème fois à Venise. Il aura là l’occasion de se consacrer au théâtre. Sa popularité est au zénith. Il dédie son opus 8 : “Il cimento dell’armonia e dell’invenzione” au comte Morzin.
“Les Quatre saisons” firent un triomphe à travers l’Europe y compris à Paris en 1725. “L’opus 10 La Cetra” est dédié en 1728 à l’empereur d’Autriche Charles VI . Les œuvres de Vivaldi sont toujours publiées à Amsterdam mais il estime qu’il gagnerait davantage à les vendre lui-même ce qui expliquera malheureusement la perte de nombre de partitions.
Durant son tour de l’Europe, la célébrité de Vivaldi augmenta considérablement d’autant plus que le compositeur pu trouver le moyen de faire éditer ses partitions grâce à Estienne Roger, résidant à Amsterdam. Une popularité telle que l’empereur Charles VI lui rendit une fois visite, et que le pape le reçut avec bienveillance, malgré son " indiscipline " en tant que prêtre
En 1733, Vivaldi joue pour Charles VI à Vienne. Il devient maestro di cappella [6] de 1735 à 1738 après avoir fournis des concerti et dirigés des exécutions lors d’occasions spéciales.
Il ira à Amsterdam pour le centenaire de la fondation du théâtre en 1737 pour diriger la partie musicale.
En 1738, il joue au théâtre Schouwburg à Amsterdam. Il interprète les concertos qui ont fait son succès. En mars 1738, il rentre à Venise et apprend que son poste lui a été définitivement retiré.
Après un passage à Dresde où il joue les fameux "concertos de Dresde", Vivaldi gagne Vienne en 1740 où il espère les faveurs de l’Empereur Charles VI. Malheureusement, celui-ci décède avant son arrivée. La fin de Vivaldi à Vienne n’est pas connue excepté qu’il y mourut le 28 juillet 1741 dans la famille Satler d’une "inflammation interne pauvre et oublié de tous. Néanmoins il eut le droit à une messe de requiem à la cathédrale de St Etienne dans laquelle chantait, parmi les choeurs, le jeune Joseph Haydn .
Orchestrateur doué, Vivaldi exploita avec bonheur les possibilités de timbre d’instruments aussi différents que le violon, hautbois, clarinette, basson, mandoline, etc.
Il est le premier compositeur à employer la forme des ritournelles régulièrement dans les mouvements rapides. Il est devenu un modèle également pour le plan à trois mouvements (rapide-lent-rapide). Ses méthodes seront largement copiées, particulièrement l’intégration de solo et de ritournelles ; ses rythmiques vigoureuses, sa figuration violinistique et son utilisation de l’ordre ont été également beaucoup imités.
L’influence de Vivaldi sur la musique occidentale est considérable : il a véritablement créé le concerto de soliste tel qu’il devait être repris par les compositeurs du classicisme et du romantisme. Johann Sebastien Bach, qui s’y connaissait, l’admirait beaucoup et c’est à Vivaldi qu’il a emprunté le plus de thèmes pour les transcrire ou les adapter.
Aujourd’hui Vivaldi est l’un des compositeurs les plus interprétés et les plus appréciés du public et ses œuvres vives et enjouées constituent une bonne introduction à la musique baroque. Ses concertos pour la mandoline et le luth ont été tout naturellement transcrits par les guitaristes.