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L’histoire pour le plaisir

Jean-Baptiste de Montullé ou Monthulé

mardi 28 mai 2024, par lucien jallamion

Jean-Baptiste de Montullé ou Monthulé (1684-1750)

Seigneur de Louvigné, Monthorin-Magistrat français, amateur d’art et bibliophile

Le Palais de la Cité, siège du Parlement de Paris. Ce dernier occupe les bâtiments situés au Nord de la Sainte-Chapelle et de la cour du Mai (moitié droite de la gravure). Gravure d'Israël Sylvestre d'après Jean Boisseau. Source : wiki/Parlement de Paris/ domaine publicFils de Jean-Joseph de Montullé et d’Agnès Bouvard de Fourqueux, reçu lui-même au Parlement de Paris [1] le 6 juin 1671, petit-fils de François de Montullé et de Marie Régnier, sœur du maire de Nantes [2] puis auditeur en la Chambre des comptes de Bretagne [3].

Jean-Baptiste de Montullé est conseiller au Parlement de Paris du 17 mars 1706 au 21 mai 1727, date à laquelle il devient chef du conseil du prince Louis François de Bourbon-Conti . De la cinquième Chambre des enquêtes, il monte à la Grand’Chambre [4] le 27 juin 1732. Au décès de la duchesse de Bourbon, il est nommé son exécuteur testamentaire en 1743.


Il épouse en octobre 1714, Françoise Glucq, fille cadette de Jean Glucq , teinturier en écarlate aux Gobelins [5]. Deux premiers fils meurent en bas âge rue de la Harpe [6] où la famille habite alors.

Devenu veuf en 1730, il loue en 1732 trois maisons finalement achetées le 5 juin 1739 aux héritiers de la comtesse de Verrue. Amateur d’art et bibliophile, il peut ainsi disposer d’une superbe galerie de peinture et d’une importante bibliothèque rue du Cherche-Midi [7].

Aux côtés du cousin germain de son épouse, Jean de Jullienne, Jean-Baptiste de Montullé prend plaisir à graver quelques eaux-fortes de leur ami et protégé, le peintreWatteau, à qui il achète plusieurs tableaux et dessins.

Étant mort en 1750 dans son hôtel de la rue du Cherche-Midi, ce sont ses trois enfants qui recueillirent l’héritage de leurs oncles maternels Jean-Baptiste Glucq et Claude Glucq et plus tard celui de Jean de Jullienne soit le tiers chacun de la manufacture de teinture et de draps fins sise aux Gobelins fondée par leur grand-père.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte Charlotte Guichard, Les amateurs d’Art à Paris au XVIIIe siècle, Seyssel, Champ Vallon, 2008

Notes

[1] Le parlement de Paris est une institution française de l’Ancien Régime. Il fait partie des cours souveraines, rebaptisées cours supérieures à partir de 1661 (début du règne personnel de Louis XIV). Issu de la Curia regis médiévale, le parlement apparaît au milieu du xiiie siècle et prend progressivement son autonomie pour juger le contentieux sous forme d’un organe spécialisé aux sessions régulières, la curia in parlamento, que saint Louis établit dans l’île de la Cité, à côté du palais de la Cité, et qui reçoit sa première réglementation générale avec une ordonnance de Philippe III le Hardi en 1278. À partir du 15ème siècle, treize autres parlements furent érigés à partir d’institutions locales parfois beaucoup plus prestigieuses, comme l’échiquier de Normandie, ou beaucoup plus anciennes, comme les États de Provence, ou mêmes créés ex nihilo ; néanmoins, celui de Paris, cour de justice du Roi, ultime suzerain, et donc d’ultime recours, devint ainsi prééminent. On le mentionnait souvent simplement comme « le Parlement ».

[2] Nantes est une commune de l’ouest de la France, située au sud du Massif armoricain, qui s’étend sur les rives de la Loire, à 50 km de l’océan Atlantique. Chef-lieu du département de la Loire-Atlantique. Pendant les guerres de religion, Nantes est une ville ligueuse qui soutient le gouverneur, le duc de Mercœur, dans sa lutte contre les protestants (présents à Blain, et dans d’autres villes plus petites). Elle est une des dernières grandes villes à reconnaître l’autorité d’Henri IV. La promulgation de l’édit de Nantes en 1598 ne correspond pas à l’opinion des habitants. En 1685, deux événements sont à retenir. Par l’édit de Fontainebleau signé par Louis XIV, l’édit de Nantes est révoqué, tandis que le Code noir est promulgué par ce même roi. Grâce à cette dernière loi, le port de Nantes prospère en devenant une plaque tournante du commerce de sucre, tabac, et des esclaves, avec les colonies

[3] La Chambre des comptes de Bretagne était, sous l’Ancien Régime, une cour souveraine spécialisée dans les affaires de finance. L’institution est itinérante à ses débuts, elle s’établit en 1369 à Vannes. L’installation à Nantes de la chambre des comptes de Bretagne est décidée par Anne de Bretagne en 1492. Puis Louis XII fait acheter les terrains du couvent des Cordeliers pour accueillir le bâtiment. Celui-ci, dont la construction commence sous François 1er à partir de 1515, est achevé sous Henri II en 1553. La Chambre des comptes, sur sa façade nord, longe les remparts existants le long de la rive de l’Erdre

[4] La grand-chambre du Parlement de Paris est une salle qui était située dans l’ancien Palais de la Cité à Paris. Elle héberge le Parlement de Paris, puis le Tribunal de cassation et le Tribunal révolutionnaire, du 10 mars 1793 au 31 mai 1795. Elle disparaît à la suite de l’incendie du palais de justice de Paris, pendant la Commune, en 1871.

[5] La manufacture des Gobelins est une manufacture de tapisserie dont l’entrée est située au 42 avenue des Gobelins à Paris dans le 13ème arrondissement. Elle est créée en avril 1601 sous l’impulsion d’Henri IV, à l’instigation de son conseiller du commerce Barthélemy de Laffemas.

[6] La rue de la Harpe est une voie située dans le quartier de la Sorbonne du 5ème arrondissement de Paris.

[7] La rue du Cherche-Midi est une voie traversant les 6ème et 15ème arrondissements de Paris.