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Aulus Gabinius

mardi 24 septembre 2019, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 31 juillet 2011).

Aulus Gabinius (vers 100-47 av .jc)

Homme politique et général romain

Il fait adopter, en tant que tribun de la plèbe [1], la Lex Gabinia [2] qui donne à Pompée les pouvoirs extraordinaires pour lutter contre les pirates.

De concert avec Clodius Pulcher, alors qu’il est consul, il fait exiler Cicéron en 58. L’année suivante il est nommé proconsul [3] en Syrie [4] et sort vainqueur d’un affrontement avec le roi des juifs Aristobule II qu’il remplace par Hyrcan II. Puis il passe en Égypte, outrepassant les ordres du sénat romain, et rétablit le roi Ptolémée XII sur le trône en échange d’une indemnité d’environ 10 000 talents. En Syrie, il dénonce les méthodes honteuses et usurières des publicains qu’il livre aux populations juives et de Syrie.

Il couvre les massacres de Ptolémée XII de retour au pouvoir en 55 mais se voit accusé lors de son retour à Rome de concussion et de lèse-majesté publique. Sur les instances de Pompée c’est Cicéron qui le défend mais sans parvenir à le faire acquitter du 2ème chef d’inculpation, tant les chevaliers [5] ont la rancune de son action durant son mandat en Syrie. Il est alors exilé mais est rappelé par Jules César en 49 et envoyé comme légat [6] en Illyrie [7]

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de histoire de Aulus Gabinius/ Encyclopédie Larousse en ligne

Notes

[1] Dans la Rome antique, les tribuns de la plèbe sont les représentants de la plèbe. Ils ne représentent pas le populus dans son entier, puisque la plèbe est le populus (l’ensemble du peuple de Rome, comprenant tous les citoyens de toutes les classes) sauf les patriciens.

[2] La loi de Gabinius ou Lex Gabinia fut proposée par le tribun de la plèbe Aulus Gabinius pour donner un pouvoir militaire étendu sur toute la Méditerranée à un général romain, afin de se débarrasser des pirates qui, avec leurs 1 000 vaisseaux, infestaient cette mer et y possédaient de nombreuses places fortes, comme la Crète, la Sicile. Pour la première fois, un tel pouvoir (imperium) n’était pas confié pour une province romaine précise comme c’est l’usage, mais pour l’ensemble des côtes méditerranéennes. C’est Pompée qui en bénéficia en 67 av. jc.

[3] La fonction de proconsul dans la Rome antique correspond à la notion actuelle de gouverneur. Étymologiquement, ce terme vient du préfixe latin pro, à la place de, et consul. Le premier cas de proconsulat historiquement cité par Denys d’Halicarnasse date de 464 av. jc, lorsque Titus Quinctius Capitolinus Barbatus reçut le pouvoir de diriger une armée (imperium) pour aller au secours d’un consul assiégé. Il s’agit alors d’une solution improvisée sous la pression des événements. La fonction réapparaît avec l’agrandissement de la République romaine au 4ème siècle av. jc, lorsqu’un consul doit finir une campagne militaire ou doit gouverner un territoire au-delà de la durée normale de son mandat de consul (un an). Son pouvoir (imperium consulaire) est alors prolongé, en général pour une durée d’un an et toujours sur un territoire précis, le plus souvent une province. Le terme « proconsul » tient au fait que son titulaire exerçait un pouvoir consulaire ; cependant, tous les proconsuls n’étaient pas forcément d’anciens consuls.

[4] La Syrie est l’une des provinces les plus importantes de l’Empire romain, tant par sa richesse que sur le plan militaire. Étendue de la Méditerranée à l’Euphrate, elle constitue un riche creuset de civilisations, composées entre autres de Juifs, de Phéniciens, ou de Nabatéens, hellénisés pour la plupart d’entre eux. La Syrie est conquise par Pompée en 64 av. jc. En 63 av. jc, après avoir vaincu le roi Mithridate VI, il transforme le royaume de Syrie en province romaine, mettant ainsi fin à la dynastie séleucide. L’acquisition du territoire n’est cependant pas sa mission originelle. Le gouvernement de cette riche région constitue rapidement un enjeu majeur à Rome. Crassus, qui l’a obtenu, y trouve la mort en tentant une expédition militaire contre les Parthes en 53 av. jc, à Carrhes. Sous Auguste, la province est placée sous l’autorité d’un légat d’Auguste propréteur de rang consulaire, résidant à Antioche, la capitale. Les frontières de la province connaissent à plusieurs reprises des modifications. Le royaume de Judée, devenu province de Judée, est renommé Syrie-Palestine durant le règne de l’empereur Hadrien, mais n’appartient pas à la province de Syrie proprement dite. Les frontières varient aussi avec l’Arabie nabatéenne. La Syrie englobe l’Iturée et le territoire de Palmyre. Si les conquêtes de Trajan sont éphémères, la frontière sur l’Euphrate est durablement déplacée jusqu’à Doura Europos, lors de la guerre parthique de Lucius Verus, entre 161 et 166. À partir de la seconde moitié du 2ème siècle, le sénat romain comprend un nombre important de Syriens, comme Claudius Pompeianus ou Avidius Cassius sous Marc Aurèle. Dans la première moitié du 3ème siècle, des Syriens accèdent au pouvoir impérial, avec la dynastie des Sévères.

[5] Les chevaliers sont un groupe de citoyens de la Rome antique appartenant à l’ordre équestre (equester ordo), sous la Royauté, la République et l’Empire. Choisis par les censeurs, ce sont les plus fortunés (au moins 400 000 sesterces du 2ème siècle av. jc jusqu’au début de l’Empire) et les plus honorables des citoyens (en dehors des sénateurs). Cette appartenance pouvait être théoriquement remise en cause à chaque censure. En pratique elle était héréditaire. Le chevalier se reconnaît à la bande de pourpre étroite cousue sur sa tunique (tunique dite angusticlave), et au port de l’anneau d’or. Les chevaliers se virent attribuer un poids politique supplémentaire au motif qu’ils étaient capables financièrement de s’équiper pour servir dans l’armée à cheval. De plus l’appartenance à l’ordre équestre était nécessaire pour accéder aux postes d’officier dans l’armée.

[6] Titre porté par les représentants officiels de la Rome antique. Les ambassadeurs étaient des légats du Sénat romain. Sous la République romaine, les consuls, proconsuls, préteurs en campagne pouvaient charger temporairement des légats du commandement de la cavalerie, des réserves ou même d’une légion entière et de plusieurs légions. Sous l’Empire romain, à partir d’Auguste, la fonction de ces légats militaires devint permanente. Désignés par l’empereur, ils le représentaient dans les provinces et les légions. On distingua alors les légats consulaires et les légats prétoriens, qui gouvernaient les provinces « impériales » et exerçaient le pouvoir militaire, et les légats de légion, officiers expérimentés, de rang sénatorial, qui étaient chef d’une légion.

[7] L’Illyrie est un royaume fondé à Shkodra, Albanie actuelle, en 385 av.jc, par le roi Bardylis. Annexée par Rome durant l’Antiquité, elle désignera plus tard une région historique des côtes de la rive orientale de l’Adriatique, correspondant à peu près actuellement à l’ouest de la Croatie, de la Slovénie, de la Bosnie-Herzégovine, du Montenegro de l’Albanie et du Kosovo.