Influencée par les idées épicuriennes, elle savait l’italien et l’espagnol tout en étant versée en sciences. Enfant prodige au luth qui citait Montaigne et les grands classiques, elle fut promenée par sa mère de salon en salon où elle faisait sensation. Plus tard, elle apprit le clavecin.
Durant sa vie elle collectionna une ribambelle d’amants. Elle eut des enfants dont un fils, le chevalier Louis de la Boissière, qui deviendra brillant officier de marine, fruit de ses amours avec Louis de Mornay, marquis de Villarceaux et proche du roi Louis XIV. Elle vivra sa passion durant 3 ans avec lui au domaine de Villarceaux, commune de Chaussy* (aujourd’hui dans le Val d’Oise). Proche de Molière, elle corrigea, à la demande de l’auteur, la première version du Tartuffe.
À son premier voyage à Paris, la reine Christine de Suède, accorda une seule rencontre en privé à la seule Ninon de Lenclos dont elle avait la plus haute opinion. Grand amateur de sagesse, Louis XIV se préoccupait souvent, par personne interposée, de l’opinion de Ninon.
Le jour de ses 77 ans, elle eut une aventure avec l’abbé de Châteauneuf. À la même époque elle mène de front une autre liaison avec le chanoine Nicolas Gédoyn. Quelques mois avant son décès, à près de 90 ans, elle se fit présenter le jeune Arouet* (Voltaire) alors âgé d’environ 13 ans et élève du collège jésuite Louis le Grand de Paris. Dans son testament elle lui légua 2 000 livres tournois* ‘l’équivalent de 7 800 € de l’an 2008) pour qu’il puisse s’acheter des livres.
Ninon a tenu salon à compter de 1667, en l’hôtel de Sagonne, au 36 rue des Tournelles à Paris, il est fréquenté par les libres penseurs. Ses célèbres 5 à 9 avaient lieu chaque jour. elle fut le symbole de la femme cultivée et indépendante, reine des salons parisiens, femme d’esprit et femme de cœur, représentative de l’évolution des mœurs des 17ème et 18ème siècles en France et précurseur de la femme libre et indépendante.