Né à Erèsos [1]. Élève d’Aristote, il fut le premier scholarque [2] du Lycée [3], de 322 à 288, botanistes et naturaliste, ou encore alchimiste.
Fils du foulon [4] lesbosien [5] Mélantas, il se nommait Tyrtamos. Tout jeune encore, il part étudier la philosophie à Athènes [6], suit les cours de Platon en même temps que Aristote. À la mort de Platon, il voyage partout en Grèce et en Macédoine. En 344, quand Hermias d’Atarnée, livré aux Perses, fut exécuté par Artaxerxès III, Aristote se rendit dans l’île voisine, à Lesbos, chez Théophraste.
Après la Bataille de Chéronée en 338 [7], Théophraste revient à Athènes. Aristote y a déjà ouvert son école et Théophraste y suit les cours de son ancien condisciple, à qui il succède en 322. 6 ans plus tard, les écoles de philosophie sont interdites et fermées par une loi que Sophocle de Sounion fait passer, interdisant aux philosophes de tenir école sans le consentement du peuple et de la Boulè [8], sous peine de mort.
Rétabli et rappelé par Phidon, archonte successeur de Sophocle, il revient à Athènes l’année suivante.
Aristote, qui le surnommait Théophrastos fait de lui son successeur à la tête du Lycée lorsqu’il part pour Chalcis [9].
L’un des esclaves de Théophraste, Pompyle, devint un philosophe péripatéticien distingué. Pompyle, affranchi, fait partie des légataires du testament de Théophraste.
Il a écrit la première histoire de la philosophie, tout comme Eudème écrivit la première histoire de l’astronomie et des mathématiques. De même, en 300, Théophraste publie Les Signes du temps, premier ouvrage de prévisions météorologiques en Europe. Sa spécialité était l’étude des sciences naturelles et plus particulièrement celle des plantes, sujet de deux de ses ouvrages : Histoire des plantes et Causes des plantes. Théophraste est à l’origine de la différenciation théorique entre le règne animal et le règne végétal, distinction qui permit la naissance d’une véritable nouvelle discipline à part entière, possédant ses propres méthode et vocabulaire : la botanique.
Son Histoire des plantes, ou Recherches sur les plantes traite de la morphologie et de la classification des végétaux. Une part importante de son ouvrage est consacrée à un inventaire raisonné des plantes et comprend des informations sur l’influence du milieu sur leur développement, sur leur mode de reproduction et sur leur utilité.
Les Causes des plantes aborde les questions de la physiologie végétale, notamment la croissance et la reproduction, pour lesquelles Théophraste créa un vocabulaire spécifique qui décrivait les différentes parties d’une plante. Dans ses écrits, il ajoute ses observations personnelles aux connaissances des auteurs plus anciens et contemporains.
Il évoque aussi des espèces lointaines qui ont été importées après les conquêtes d’Alexandre le Grand, ou qu’il a reçues d’Égypte. Il répertorie plus de 550 espèces, que l’on peut encore identifier, la plupart utiles à l’agriculture. Théophraste les classe en quatre groupes : les arbres (dendron), les arbustes (thamnos), les sous-arbrisseaux (phruganon) et les herbes (poa), c’est-à-dire les végétaux non ligneux. Il était conscient de l’aspect arbitraire de ce système et convint qu’une plante pouvait appartenir à plusieurs groupes.