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Marguerite de Bourgogne (1260-1308)

mercredi 10 janvier 2024, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 6 juin 2012).

Marguerite de Bourgogne (1260-1308)

Marguerite de Bourgogne-Tonnerre, par Jean-Joseph Ansiaux. (Hôtel-Dieu de Tonnerre)

Fille du Duc Eudes de Bourgogne et héritière du comté de Tonnerre [1], Marguerite avait épousé Charles 1er d’Anjou, frère de Saint Louis.

Ce Prince ambitieux avait conquis, avec l’aide de la papauté, le royaume de Naples, de Sicile [2] et de Jérusalem [3]. Il avait une cour à Naples [4], où brillait dans des parures somptueuse sa jolie deuxième épouse, Marguerite. Il s’était en effet marié une première fois avec Béatrice De Provence.

L’aventure sicilienne s’était achevée par les Vêpres siciliennes [5] en 1282, où 8 000 soldats français avaient été massacrés sur ordre du roi d’Aragon [6]. Veuve 3 années plus tard, sans enfants, Marguerite se retire à Tonnerre en 1287, auréolée des titres de reine de Naples et de Sicile, en compagnie de 2 de ses parents : Marguerite de Beaumont, princesse d’Antioche [7] et comtesse de Tripoli [8] et Catherine de Courtenay, impératrice titulaire de Constantinople [9]. Ces dames résidaient au château de Tonnerre et s’occupaient à des exercices de prière et de charité.

Est-ce pour le repos de l’âme de son époux, qui avait fait tuer Frédéric d’Autriche et Conradin de Hohenstaufen, prétendant au trône de Naples, qu’elle décida la construction de l’hôpital des Fontenilles [10] le monument le plus célèbre de la ville de Tonnerre, La charte de fondation ne le précise pas, mais l’obit de son mari figure bien dans le nécrologe conservé aux archives de l’hôpital.

Dans l’acte de fondation, elle détermine avec précision non seulement l’emplacement du futur édifice dont elle va financer la construction, mais aussi son fonctionnement. Il existait déjà auparavant à Tonnerre quelques établissements charitables comme la Maison Dieu chargée d’accueillir pour la nuit les pèlerins sur la route de Saint-Jacques-de-Compostelle, la maladrerie Saint-Blaise, qui recevait les lépreux de la ville, ou l’hospice Saint-Antoine. Mais l’hôpital des Fontenilles, placé sous la protection de la Vierge, doit avant tout exercer les sept oeuvres de miséricorde, à savoir : " bailler à manger à ceux qui auront faim, bailler à boire à ceux qui auront soif, recevoir étrangers et pèlerins, les héberger, vêtir les nus, visiter les malades, consoler les prisonniers et ensevelir les morts ".

Le personnel était limité à vingt, sous la tutelle du maître de l’hôpital, dont le premier fut le propre confesseur de la reine, Robert de Luzarche. La reine abandonna des biens importants à l’hôpital, susceptibles de lui fournir des revenus suffisants pour satisfaire à ces tâches. Le Moyen Age Tonnerrois reste avant tout marqué par la noble et belle figure de Marguerite de Bourgogne.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Marguerite de Bourgogne/ Portail de l’Yonne/ Catégories  : Reine consort de Naples/ Reine consort de Sicile/ Reine consort d’Albanie/ Maison capétienne de Bourgogne/ Comtesse d’Anjou/ Princesse d’Achaïe/ Princesse de Tarente/ Comtesse du Maine/ Maison d’Anjou-Sicile/ Duchesse de Durazzo/ Comtesse de Tonnerre

Notes

[1] Le comté de Tonnerre est un ancien fief situé dans le nord de la Bourgogne, autour de la ville de Tonnerre. Les comtes de Tonnerre frappèrent monnaie du 11ème siècle jusqu’en 1315. Le comté avait la particularité de dépendre de trois suzerains : de l’évêque de Langres, pour les châtellenies de Tonnerre, d’Argenteuil, de Ligny le Châtel et les fiefs qui en dépendaient ; du duc de Bourgogne pour celles de Cruzy-le-Châtel, Griselles et Pothières et leurs fiefs, et de l’évêque de Châlon pour celle de Channes. Il fut érigé en duché en 1572, en faveur d’Henri Antoine de Clermont, mais cette érection n’eut pas d’effet faute de l’enregistrement du brevet. Jusqu’en 1789, le comté de Tonnerre était le plus ancien de France. Il n’a jamais été réuni à la couronne, ni érigé en marquisat ou duché

[2] Le royaume de Sicile, également appelé royaume normand de Sicile, est créé en 1130 par Roger II sur l’île de Sicile, la Calabre, les Pouilles, et Naples. Ce royaume traverse plusieurs phases marquées par les dominations successives des Normands, des Souabes (autre nom pour la dynastie des Hohenstaufen, descendants de Frédéric de Souabe), des Angevins et des Aragonais. Le royaume de Sicile a dans le passé recouvert plusieurs zones géographiques différentes au fil du temps. Le royaume de Sicile ne s’est pas limité à la seule île de Sicile. Il a été l’objet de convoitises de la part des plus grandes familles européennes, qui se sont battues pour s’en assurer la possession. L’histoire du royaume a été particulièrement mouvementée, marquée par des assassinats, des guerres de succession, des séparations. Les rois de Sicile n’ont donc pas tous régné sur un territoire identique. On a même pu parler, lors des périodes au cours desquelles les royaume de Sicile et de Naples ont été réunis, de Royaume des Deux-Siciles

[3] Le royaume de Jérusalem fut fondé par des princes chrétiens à la fin de la première croisade, lorsqu’ils s’emparèrent de la ville. C’est l’un des États latins d’Orient. On peut distinguer plusieurs périodes dans son histoire : celles où le titre de roi de Jérusalem est associé à la mainmise croisée sur la ville (1099-1187 et 1229-1244), et celles où le titre représente le plus haut niveau de suzeraineté des croisés en Terre sainte, mais durant lesquelles la ville en elle-même n’appartient pas aux soldats croisés. Le royaume de Jérusalem fut créé en 1099 après la prise de la ville et ne disparut réellement qu’avec le départ des derniers croisés de Tortose en août 1291, soit moins de deux siècles plus tard.

[4] Le royaume naquit de la scission de fait du royaume de Sicile, provoquée par les Vêpres siciliennes de 1282. Le roi Charles d’Anjou, chassé de l’île de Sicile par les troupes de Pierre III d’Aragon, ne se maintint que sur la partie continentale du royaume. Naples devint la capitale de ce nouveau royaume, ce qui provoqua une forte croissance de la ville qui était auparavant supplantée par Palerme. Sous le règne de Robert 1er, le royaume connaît une période de paix et de prospérité. Le roi fit de Naples l’un des centres culturels de l’Italie, invitant à sa cour Giotto, Pétrarque et Boccace. La seconde partie du 14ème siècle vit cependant s’amorcer une période de déclin due à la lutte fratricide entre deux branches adverses de la dynastie angevine pour régler la succession de Robert 1er puis celle de sa fille, la reine Jeanne 1ère. La maison d’Anjou-Duras finit par triompher, avec Charles III, duc de Duras, qui fit assassiner la reine Jeanne en 1382. Son fils, Ladislas 1er, étendit provisoirement le royaume sur une bonne partie de l’Italie centrale, caressant le rêve d’unifier la péninsule. À sa mort sans héritier en 1414 c’est sa sœur, Jeanne II, qui monta sur le trône.

[5] Les Vêpres siciliennes sont un soulèvement et une révolte populaire de l’île de Sicile contre la domination féodale du roi d’origine française Charles d’Anjou, survenu à Palerme et Corleone, le 31 mars 1282, mardi de Pâques. À la suite de ce soulèvement et du massacre des Français, les Siciliens se libèrent du joug angevin en passant sous la protection du roi d’Aragon Pierre III1. L’événement est donc à la fois un moment clef de l’histoire nationale sicilienne et un tournant géopolitique.

[6] Le royaume d’Aragon est une entité politique du nord-est de la péninsule Ibérique, née en 1035 de l’union des comtés d’Aragon, du Sobrarbe et de la Ribagorce et disparue en 1707 avec son intégration au sein du royaume d’Espagne par les décrets de Nueva Planta.

[7] La principauté d’Antioche, dont le territoire est en Turquie et en Syrie, était l’un des États latins d’Orient constitué lors des croisades (1098-1268).

[8] Le comté de Tripoli (comté de Tortose jusqu’en 1109) était l’un des États latins d’Orient fondés à la faveur de la première croisade. Il était situé sur le territoire de l’actuel Liban et subsista de 1102 à 1289.

[9] L’Empire latin de Constantinople est un État éphémère fondé en avril 1204 sur le territoire de l’Empire byzantin à la suite de la quatrième croisade et la chute de Constantinople aux mains des Latins. Il dure jusqu’en 1261, année de la reconquête de la ville par Michel Paléologue, qui restaure l’Empire byzantin.

[10] L’hôtel-Dieu de Tonnerre est un ancien établissement hospitalier, aujourd’hui musée, fondé en 1293, par Marguerite de Bourgogne, dans la ville de Tonnerre, en Bourgogne. Il est le plus long hôpital médiéval d’Europe et l’un des plus anciens.