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Bezprym

mardi 10 septembre 2024, par lucien jallamion

Bezprym (vers 986/987-1032)

Portrait de Bezprym par Jan MatejkoFils aîné de Boleslas 1er le Vaillant et de sa seconde épouse hongroise Judith. Son père le déchu de son droit à lui succéder, au profit de son frère Mieszko II Lambert, fils de sa troisième épouse Emnilda de Lusace. Vers l’an 1000, il fut éloigné de la cour par son père qui l’envoya au monastère de Pereum, près de Ravenne [1].

Il ne rentre en Pologne qu’en 1025, après le décès de son père, pour revendiquer le trône. Conrad II le Salique, qui a des problèmes avec la Bourgogne [2], la Lotharingie [3] et la Hongrie [4], au sujet de la succession en Bavière [5], complote avec Bezprym et Otto Bolesławowic contre leur frère Mieszko II. En 1026, le complot contre Mieszko II est découvert et Bezprym dois s’exiler dans la Rus’ de Kiev [6].

En septembre 1031, prétextant que le souverain légitime est Bezprym et qu’il a droit au trône, le Saint Empire et la Rus de Kiev lancent une offensive contre la Pologne alors que simultanément se déclenche une rébellion païenne suscitée par Bezprym. Mieszko II Lambert doit se réfugier en Bohême [7] tandis que Bezprym monte sur le trône. Il reconnaît la suzeraineté de l’empereur Conrad II mais doit faire face à un vaste mouvement d’opposition des magnats [8] contre lui.

La Pologne redevient un duché et Bezprym envoie Richezza de Lorraine, femme de Mieszko et cousine de Conrad II, rapporter les insignes de la royauté à l’empereur. Il est assassiné peu après.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Bezprym/ Portail de la Pologne/ Catégories  : Piast/ Souverain de Pologne du 11ème siècle/ Histoire de la Pologne médiévale

Notes

[1] Ravenne est une ville italienne de la province de Ravenne en Émilie-Romagne. Elle est considérée comme la capitale mondiale de la mosaïque. Ravenne fut une cité de première importance au tournant de l’Antiquité et du Moyen Âge. En 402, pendant le règne d’Honorius, elle fut, du fait de sa position stratégique plus favorable, élevée au rang de capitale de l’Empire romain d’Occident en lieu et place de Milan, trop exposée aux attaques terrestres des barbares. Son port de grande capacité, sur l’Adriatique, la mettait en communication aisée avec Constantinople, capitale de l’Empire romain d’Orient. La cité continua d’être le centre de l’Empire d’Occident jusqu’à la chute de celui-ci en 476. Elle devint alors la capitale du royaume d’Italie d’Odoacre, puis à partir de 493 celle du royaume des Ostrogoths, sous Théodoric le Grand, qui englobait l’Italie, la Rhétie, la Dalmatie et la Sicile. En 540, sous le règne de Justinien 1er, Ravenne fut conquise par le général de l’Empire d’orient Bélisaire ; elle fut ensuite reconquise par les Ostrogoths avant d’être à nouveau reprise par le général de l’Empire d’orient Narsès en 552. C’est pour contrer le danger né de l’invasion des Lombards en Italie à partir de 568, que Ravenne devint le siège de l’exarchat byzantin d’Italie, par décision de l’empereur Maurice. La concentration de tous les pouvoirs civils et militaires entre les mains de l’exarque, représentant personnel de l’empereur byzantin favorisa, à long terme, l’émancipation des territoires du nord de l’Italie vis-à-vis du pouvoir impérial. Ravenne fut prise en 752 par Aistolf, roi des Lombards. Deux ans après, Pépin le Bref, roi des Francs, la lui enleva et la donna au Saint-Siège.

[2] Le comté de Bourgogne, appelée aussi Franche Comté de Bourgogne était un important comté fondé en 986 par le comte Otte-Guillaume de Bourgogne et dont le territoire correspond aujourd’hui approximativement à l’actuelle région de Franche-Comté. Il avait pour capitale Dole (château de Dole) et était gouverné du 10ème au 17ème siècle par les comtes palatins de Bourgogne. Ce comté est formé par la réunion des quatre circonscriptions administratives carolingiennes (pagi bourguignons) : l’Amous (région de la Saône, de l’Ognon et du Doubs), l’Escuens (région de Château-Chalon), le Portois (région de Port-sur-Saône) et le Varais (région enserrée dans le « M » que forme le tracé de la rivière le Doubs).

[3] La Lotharingie désigne le royaume de Lothaire II (du latin Lotharii Regnum), arrière-petit-fils de Charlemagne. Il fut constitué en 855. Après sa mort, elle fut l’enjeu de luttes entre les royaumes de Francie occidentale et de Francie orientale, avant d’être rattachée à la Germanie en 880. Il devint un duché au début du 10ème siècle. Dans la deuxième moitié du 10ème siècle, le duché fut scindé en un duché de Basse Lotharingie et un duché de Haute Lotharingie, qui deviendra la Lorraine.

[4] Le royaume de Hongrie est le terme historiographique donné à différentes entités politiques de la Hongrie au Moyen Âge (à partir de 1001), à l’époque moderne et jusqu’à l’époque contemporaine (1946). La date de création du royaume remonte à l’an 1001, lorsque Étienne (István) transforme l’ancienne grande-principauté en royaume chrétien. L’unité du royaume est mise à mal lors de l’occupation ottomane d’une partie du pays en 1526, durant laquelle deux territoires se disputent la continuité royale (la Hongrie royale dominée par l’empire d’Autriche et la Hongrie orientale, prémisse de la principauté de Transylvanie). Le royaume de Hongrie recouvre l’essentiel de son territoire médiéval d’abord en 1848-1849, puis dans le cadre du compromis austro-hongrois signé en 1867 et conserve son régime après le démantèlement du pays en 1920 jusqu’à 1946, sous la forme d’une régence. Entre l’an 1001 et 1946, le royaume de Hongrie a cessé d’exister à trois reprises : en 1849, lors de la Révolution hongroise de 1848, de la République démocratique hongroise de 1918 et de la République des conseils de Hongrie de 1919. Depuis 1946, la Hongrie est une république.

[5] Le duché de Bavière est une ancienne principauté allemande qui fut membre du Saint-Empire romain germanique puis rattaché à l’Électorat de Bavière. Sa capitale était la ville de Munich. Vers l’an 600, le territoire de l’actuel État libre de Bavière était occupé par trois tribus : les Baiern, qui ont donné leur nom au pays (Bavière se dit Bayern en allemand), les Francs et les Suèves. Tandis que l’actuelle Bavière du Nord tombait sous la souveraineté des Francs, les Alamans et les Bavarois formaient, au sud, des territoires souverains séparés par la rivière Lech. À ses débuts, le duché de Bavière s’étendait loin vers l’est et le sud, jusqu’à la Carinthie actuelle, en Basse-Autriche et en Haute-Italie. Mais le cœur du pays se situait sur le Danube. Aux 10ème et 12ème siècles, ces territoires ont donné naissance aux duchés de Bavière, de Carinthie et d’Autriche. Le principal siège ducal était Ratisbonne.

[6] La Rus’ de Kiev, appelée aussi principauté de Kiev et traduite dans les sources françaises médiévales par Russie ou Roussie et à partir du 19ème siècle par la Russie de Kiev ou Russie Kievienne dans les travaux historiographiques, est une principauté médiévale slave orientale qui exista entre environ 860 et le milieu du xiiie siècle, période durant laquelle elle se désagrégea en une multitude de principautés avant de tomber formellement devant l’invasion mongole de 1240.

[7] Le royaume de Bohême était un royaume situé dans la région de la Bohême, en Europe centrale, dont la plupart des territoires se trouvent actuellement en République tchèque. Devenu une possession héréditaire des Habsbourg en 1620, le royaume a fait partie du Saint Empire jusqu’à sa dissolution en 1806, après quoi il est devenu une partie de l’Empire d’Autriche, puis de l’Empire austro-hongrois.

[8] Magnat (était la dénomination, ou plutôt le titre de courtoisie, donné aux membres de la grande noblesse en Pologne et Lituanie, en Hongrie, en Angleterre. Le titre est apparu dans le haut Moyen Âge. Un magnat était un grand propriétaire terrien, qui possédait des châteaux, des manoirs, des villes et des villages. Il avait aussi une grande influence sur les affaires du pays. Le titre était héréditaire. On peut le considérer comme l’équivalent de pair héréditaire. Il y avait en Pologne 200 à 300 familles de magnats (18ème siècle). Le magnat était un seigneur qui se distinguait de la petite noblesse (appelée szlachta en Pologne) par sa puissance économique et politique.