Theodota (concubine) ou Théodote

Surtout connue pour son association avec le roi lombard [1] Cunipert. Les Plutei de Theodota [2] portent son nom.

Une biographie d’elle apparaît dans le livre 5 de l’Historia Langobardorum [3] de Paul le Diacre. Cela la qualifie de fille d’une très noble famille romaine( [4].

Elle fut remarquée par la femme de Cunipert, Ermelinda dans les thermes qui avaient été construits par Damien de Pavie , les rois lombards à la fin du 7ème siècle suivaient encore un style de vie byzantin, y compris les bains. Ermelinda a décrit la beauté de Théodote, en particulier ses longs cheveux blonds élégants et ornés. Cunipert n’a pas manifesté d’intérêt explicite pour la jeune fille, mais a immédiatement organisé une chasse à l’extérieur de Pavie et a ordonné à Ermelinda d’y participer avec lui.

Cependant, à la tombée de la nuit, Cunipert retourna secrètement à la ville et coucha avec Théodota

Cunipert plaça plus tard Théodota dans un couvent à Pavie qui fut rebaptisée plus tard Santa Maria Teodote [5].

Notes

[1] Le royaume lombard succède, pendant l’époque tardive des « invasions barbares », à la Préfecture, devenue exarchat romain de Ravenne, qui elle-même avait mis fin au royaume ostrogoth d’Italie. Au cours de l’Antiquité, la Lombardie actuelle est sous domination étrusque avant d’être occupée par des peuples Celtes (4ème siècle av. jc), puis par les Romains (3ème siècle av. jc). Elle est intégrée à l’Italie romaine avec l’ensemble de la Gaule cisalpine au 1er siècle av. jc. Une fois l’Empire romain renversé, à la fin du 5ème siècle, elle passe sous la domination des Ostrogoths (royaume ostrogoth d’Italie ayant pour capitale Ravenne), puis des Byzantins et finalement des Lombards (royaume d’Italie). Les territoires conquis par les Lombards ne se limitent pas seulement à l’actuelle Lombardie. Les Lombards agrandissent leur domination sur des vastes régions de l’Italie, du nord au sud, sans toutefois jamais parvenir à une conquête totale de la péninsule, qu’ils doivent partager avec les Romains d’Orient. Alduin puis Alboïn fondent ce potentat. L’avenir du royaume se joue en 752 sous le règne d’Aistolf lorsque le pape Étienne II introduit les Carolingiens pour régler une crise lorsque les Lombards cherchent à atteindre la suprématie dans la péninsule. 20 ans après, ils ont perdu le combat : Charlemagne met fin au royaume en 774 par une invasion suivie d’une dévolution du pouvoir. Cette terre devenue la Lombardie devient une possession du Saint-Empire romain germanique en 952.

[2] Les Plutei de Theodota sont deux bas-reliefs en marbre lombard du milieu du 8ème siècle ou plutei de l’oratoire de San Michele alla Pusterla en Italie. Ils sont aujourd’hui conservés dans les Musées Civiques de Pavie. De style naturaliste, ils ont été produits pendant la Renaissance liutprandéenne. L’une montre l’arbre de vie entre deux griffons et l’autre montre une croix et une police entre deux paons. Ils sont nommés d’après Théodote, une noble byzantine qui devint l’amante du roi Cunipert, qui la plaça plus tard dans le monastère de Santa Maria Teodote, également connu sous le nom de Santa Maria della Pusterla (aujourd’hui le séminaire diocésain de Pavie), près duquel fut construit plus tard l’oratorio di San Michele.

[3] L’Historia Langobardorum ou Histoire des Lombards est une histoire du peuple lombard rédigée en latin à l’abbaye du Mont-Cassin en Italie, dans la dernière décennie du 8ème siècle, par l’érudit d’origine lombarde, Paul Diacre. Écrivain du 8ème siècle, il a laissé plusieurs témoignages rapportant des faits sur les sociétés contemporaines. Il a composé plusieurs œuvres sur les Lombards, comme l’Histoire Romaine. De 782 à 786, Paul Diacre est à la cour de Charlemagne où il travaille activement sur la réforme carolingienne. L’Histoire des Lombards va des origines scandinaves jusqu’à la mort du roi lombard, Liutprand en 744, tout en mêlant mythes et réalité. Il est possible qu’en s’arrêtant au long règne du roi Liutprand, considéré comme apogée de la puissance politique des Lombards, Paul Diacre ait ainsi évité de parler des défaites lombardes face aux Francs de Pépin le Bref et de Charlemagne durant les 3 décennies suivantes, et de la chute assez brutale du royaume en 774. Son ouvrage présente les mœurs contemporaines, les relations entre peuples et la situation de l’Occident ainsi que de l’Orient.

[4] c’est-à-dire byzantine, probablement de Ravenne

[5] Le monastère Santa Maria Teodote, également connu sous le nom de Santa Maria della Pusterla, était l’un des plus anciens et des plus importants monastères féminins de Pavie, en Lombardie, aujourd’hui en Italie. Fondé au 7ème siècle, il s’élevait à l’endroit où se trouvait le séminaire diocésain et fut supprimé au 18ème siècle.