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Constantin 1er roi d’Écosse

mercredi 6 novembre 2024, par lucien jallamion

Constantin 1er roi d’Écosse (836-876/877)

Roi des Scots et des Pictes à partir de 862

Il succède à son oncle Donald 1er . Selon la Chronique des Rois d’Alba [1], Constantin fils aîné du roi Kenneth 1er devient roi en 862 et règne 16 ans. Il est vraisemblablement l’aîné des fils survivants de Kenneth 1er et il a au moins un frère, le futur roi Aed, et 2 sœurs.

Dès 866 il doit faire face selon les Chroniques d’Irlande [2] à une expédition menée par les rois vikings de Dublin [3] Amlaíb Conung et Auisle contre le Fortriú [4] où il s’établissent pour piller le Pays des Pictes [5] et y prendre des otages.

En 869 les vikings suspendent leurs opérations et retournent en Irlande. L’année suivante, Amlaíb accompagné cette fois d’Ivarr de Dublin attaquent Dumbarton [6], la capitale du royaume de Strathclyde [7]. Après un siège de 4 mois il pillent et détruisent la ville. L’année suivante il rentrent à Dublin avec 200 navires chargés de captifs angles [8] bretons [9] et pictes [10].

En 875-876, Constantin 1er doit faire face à une autre menace, l’agression des Dubgaill [11] menés par Halfdan Ragnarsson qui, après avoir pillé la Northumbrie [12], s’en prennent à l’Écosse.

Il subit une importante défaite à Dollar [13]. Ses forces sont repoussées dans les Highlands [14] en Atholl [15] et les Lowlands [16] du centre Est de l’Écosse sont occupées par les envahisseurs pendant un an.

L’année suivante, Constantin est tué par les Danois lors d’un combat à un lieu connu comme inber dub fáta [17]. Il a comme successeur son frère Aed, peut-être après un interrègne d’un an et il est réputé avoir été inhumé à Iona [18].

C’est sous le règne de Constantin 1er que les chroniques d’Irlande relèvent en 865 la mort du premier évêque connu d’Écosse, Tuathal mac Artguso episcopus Fortrenn et abbas Dunincaillemn [19].

Son fils Donald devient roi sous le nom de Donald II d’Écosse, après le règne commun des rois Eochaid et Giric .

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Alex Woolf From Pictland to Alba 789 1070 The New Edinburgh History of Scotland. Edinburgh University Press, Edinburgh (2007) (ISBN 9780748612345)

Notes

[1] La Chronique des Rois d’Alba, ou Chronique Écossaise, est une brève chronique relatant les règnes des rois d’Alba, qui couvre la période allant de l’époque de Kenneth MacAlpin (Cináed mac Ailpín) jusqu’au règne de Kenneth II (Cináed mac Maíl Coluim) qui règne de 971 à 995. William Forbes Skene la dénommait Chronique des Rois des Scots, et d’autres l’appellent la Vieille Chronique Écossaise, mais l’expression Chronique des Rois d’Alba été finalement été retenue par les spécialistes contemporains.

[2] Les Chroniques d’Irlande est le nom moderne donné à une présumée collection d’annales ecclésiastiques, ayant enregistré les événements en Irlande entre les années 432 et 911. Plusieurs annales anciennes, existant encore maintenant, rapportent les événements dans le même ordre et avec des mots identiques jusqu’en 911, date à partir de laquelle elles poursuivent des narrations différentes.

[3] Les Vikings envahissent le territoire environnant Dublin au cours du 9ème siècle, établissant ainsi le royaume de Dublin, le premier et le plus durable des royaumes vikings en Irlande, Grande-Bretagne et dans toute l’Europe hors Scandinavie à l’exception du Royaume de Man et des Îles. L’étendue du royaume correspond peu ou prou à l’actuel Comté de Dublin.

[4] Fortriú ou royaume de Fortriú est le nom donné par les historiens à un ancien royaume picte et qui est souvent utilisé comme un synonyme de « Royaume des Pictes » en général. Le Fortriú était sans doute localisé dans le Moray et l’est du Ross dans le nord de l’Écosse mais il était traditionnellement associé avec le Strathearn dans l’Écosse centrale.

[5] Les Pictes étaient un peuple établi principalement dans les Lowlands de l’Écosse. Les migrations Pictes s’installent entre les différentes vagues de migrations goïdeliques (gaëliques) et gallo-britonniques. Leurs ancêtres seraient venus du continent à la fin de la préhistoire, peut-être au cours du 1er millénaire avant jc. Leur première mention est due à l’orateur breton Eumenius, en 297, ce dernier les cite aux côtés des Hibernii (les Irlandais) comme ennemis des Bretons.

[6] Dumbarton est un burgh écossais, capitale administrative du council area du West Dunbartonshire et de la région de lieutenance et ancien comté du Dunbartonshire. Le burgh se situe sur la rive nord de la Clyde, à l’endroit où la rivière Leven se jette dans la Clyde. Dès le 5ème siècle, Dumbarton, dont le nom signifie en Brittonique le « Fort des Bretons », fut la capitale du Royaume de Strathclyde, elle fut ensuite prise et détruite par les Vikings en 871.

[7] Le Strathclyde est l’un des royaumes celtes brittoniques qui résista aux Anglo-Saxons, aux Pictes, aux Scots et aux Vikings durant le haut Moyen Âge avant d’être réuni au royaume des Pictes et des Scots vers le milieu du 11ème siècle.

[8] Le peuple des Angles, qui donne son nom aux Anglais et à l’Angleterre, est une peuplade germanique possiblement originaire de la péninsule d’Angeln dans l’actuel Schleswig, en Allemagne, ou bien de l’Angrie, autre région historique de l’Allemagne, située plus au sud. Durant les années 449-455, le roi breton Vortigern fit appel aux Angles pour se battre à ses côtés contre les Pictes.

[9] La Bretagne insulaire, parfois également appelée l’île de Bretagne, est le nom donné à la Grande-Bretagne par les historiens modernes jusqu’à la fin de la période médiévale britannique.

[10] Les Pictes étaient un peuple établi principalement dans les Lowlands de l’Écosse. Les migrations Pictes s’installent entre les différentes vagues de migrations goïdeliques (gaëliques) et gallo-britonniques. Leurs ancêtres seraient venus du continent à la fin de la préhistoire, peut-être au cours du 1er millénaire avant jc. Leur première mention est due à l’orateur breton Eumenius, en 297, ce dernier les cite aux côtés des Hibernii (les Irlandais) comme ennemis des Bretons.

[11] les vikings danois

[12] La Northumbrie est un royaume médiéval situé dans le nord de l’actuelle Angleterre et constituait l’un des principaux royaumes de l’Heptarchie. Sa notoriété est surtout liée à son rôle dans la propagation du christianisme nicéen dans l’île et à la constitution d’un centre culturel d’importance européenne avec l’archevêché d’York. Le nom de Northumbria désigne à l’origine les terres envahies par les Angles au 6ème siècle situées au nord de la rivière Humber. La Northumbrie en tant que royaume se constitue au début du 7ème siècle par l’union de deux autres entités Angles : celle de Bernicie (Bernicia) au nord et celle de Deirie (Deira) au sud.

[13] dans ce qui est actuellement le Clackmannanshire à l’extrême sud du Pays picte à la frontière du royaume de Strathclyde

[14] Les Highlands, ou « Hautes terres », sont une région montagneuse située au nord et à l’ouest de la faille frontalière des Highlands qui traverse l’Écosse d’Arran jusqu’à Stonehaven. C’est une région géographiquement et historiquement isolée d’Écosse.

[15] L’Atholl ou l’Athole est un vaste district historique des Highlands d’Écosse. Aujourd’hui il compose la partie nord du Perth and Kinross, bordant les bourgs de Marr, Badenoch, Breadalbane, Strathearn, Perth et Lochaber.

[16] Les Lowlands ou « basses terres », désigne les parties de l’Écosse qui n’appartiennent pas aux Highlands (ou Gàidhealtachd), bien que ne constituant pas une zone géographique officielle du pays. Ils s’étendent donc au sud et à l’est de la ligne de faille des Highlands, entre Stonehaven et Helensburgh (sur le Firth of Clyde). Cependant, certaines parties des Lowlands, comme les Southern Uplands ne sont pas physiquement basses (low), alors que certains territoires des Highlands, comme Islay sont situés à basse altitude.

[17] Long estuaire sombre de la rivière

[18] Iona est une petite île du nord-ouest de l’Écosse, dans les Hébrides intérieures, séparée de l’île de Mull par le détroit d’Iona. L’île, avec 4,8 km du nord au sud et 2,4 km de d’est en ouest, s’étend sur 800 hectares. Le point le plus élevé, Dun I, culmine à 101 m. En 563, saint Colomba d’Iona ou Columcille, exilé d’Irlande, a fondé un monastère sur l’île sous le double patronage de Conall mac Comgaill, roi de Dal Riada, et de Brude mac Maelchon, roi des Pictes. Sa communauté connut une belle évolution, comme en témoignent les croix savamment sculptées et les pierres tombales, mais fut décimée par les invasions nordiques au 8ème et au 9ème siècles.

[19] (c’est-à-dire évêque de Fortriú et abbé de Dunkeld)