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Le monde à l’époque hellénistique

lundi 29 avril 2024, par lucien jallamion

Le monde à l’époque hellénistique

À la fin du 5ème siècle av. jc., l’empire perse [1] est affaibli par un siècle de conflits face aux Grecs. À l’avènement d’Artaxerxès II en 404 av. jc, l’Égypte en profite pour retrouver son indépendance : pendant plusieurs décennies, la reconquête de l’Égypte va être la principale préoccupation des Perses.

En 400 av. jc, l’Inde reste couverte par de petits royaumes indépendants. L’hindouisme [2] a gagné l’ensemble du sous-continent, concurrencé par le jaïnisme [3] et le bouddhisme [4] en pleine expansion.

L’empire perse s’étend alors jusqu’à l’Indus [5]. En 325, Alexandre le Grand achève la conquête de cet empire et poursuit au-delà en remportant une victoire contre un roi indien. C’est à cette occasion que les Grecs découvrent les éléphants de guerre.

En 270 av. jc, 3 principaux royaumes hellénistiques se sont constitués sur les dépouilles de l’empire d’Alexandre le Grand : la Macédoine des Antigonides [6], l’Egypte des Lagides [7], et l’empire séleucide [8].

D’autres royaumes hellénisés ont aussi pris leur indépendance : la Bithynie [9], la Paphlagonie [10] et le Pont [11] sur la côte nord de l’Asie Mineure [12], l’Arménie [13] et l’Atropatène [14] plus à l’est...


L’empire Maurya en Inde

Le bouddhime comme guide de vie

À cette époque, le Magadha [15] est devenu le royaume le plus puissant de la plaine du Gange [16]. II a pour capitale Pataliputra [17]. En 324, Chandragupta s’empare du pouvoir et fonde la dynastie des Maurya [18]. Profitant de la désorganisation de l’empire grec suite à la mort d’Alexandre, il s’étend vers l’ouest, conquiert la plaine de l’Indus et s’avance sur les plateaux aux dépens deSéleucos. Il bâtit ainsi un empire immense où il favorise la diffusion du jaïnisme.

Son fils Bindusara lui succède et étend l’empire vers le sud. Il ne reste alors que 4 royaumes indépendants dans le sous-continent : celui des Chera [19], des Pandya [20] et des Chola [21] au sud, et le Kalinga [22] à l’est. De bonnes relations sont entretenues avec les royaumes hellénistiques.

Son fils Ashoka lui succède en 273. Sa conquête du Kalinga fait environ 200 000 morts, ce qui lui procure un choc de conscience : il se convertit au bouddhisme et adopte une politique pacifique. Son règne renforce l’essor du bouddhisme qui gagne le Sri Lanka [23], la Birmanie et l’Asie centrale [24].

Les autres religions sont aussi mises en valeur dans une forme de syncrétisme [25]. Le pays est prospère et commerce avec les royaumes hellénistiques voisins : il exporte du riz, du coton, des épices, des pierres précieuses et des éléphants, et importe de la soie chinoise, des chevaux d’Asie centrale, et de l’or.

Mais la cohésion de l’empire ne résiste pas à la mort d’Ashoka en 232 : restée trop longtemps inactive, l’armée ne peut empêcher la sécession des gouverneurs locaux. Cela permet à la Bactriane grecque [26] de s’étendre jusqu’à l’Indus en 185 av. jc.

La même année, le dernier roi Maurya est renversé par le général Pushyamitra , qui fonde la dynastie des Shunga [27]. Lui-même brahmane [28], il restaure l’hindouisme et réprime les pratiques bouddhistes. Le bouddhisme parvient toutefois à se maintenir dans le reste de l’Inde. C’est le cas notamment au Satavahana [29], devenu indépendant.

L’empire Shunga parvient à résister à la pression des Grecs de Bactriane, cantonnés sur la plaine de l’Indus. Mais en Asie centrale, l’arrivée des nomades Yuezhi [30] provoque l’effondrement de la Bactriane vers 140 av. jc.

Si les Grecs maintiennent quelques royaumes dans le nord de l’Indus, les Scythes [31] chassés par les Yuezhi s’installent plus à l’ouest. En 90 av. jc sous l’impulsion de leur roi Mauès, ils entament des conquêtes vers l’est aux dépens des Indo-Grecs, puis aux dépens de l’empire Shunga. Ils fondent ainsi le royaume indo-scythe, qui mélange les différentes cultures.

Affaiblis, les Shunga sont renversés au profit de la dynastie des Kanva [32]. Finalement en 27 av. jc, le Satavahana met un terme à la puissance du Maghada en s’emparant de sa capitale Pataliputra. Le principal centre de vitalité de l’Inde abandonne ainsi les rives du Gange pour regagner celles de l’Indus.


La chute de l’empire perse

L’Égypte tente de s’émanciper de la Perse

Les débuts de l’Égypte indépendante sont chaotiques : son fondateur Amyrtée est le seul pharaon de la XXVIIIème dynastie et ne règne que 5 ans. Le véritable renouveau de l’Égypte n’intervient que sous le règne d’Achôris : il parvient à résister aux armées perses et s’avance même jusqu’au Proche-Orient en 383 av. jc. Mais dans le même temps les Grecs, trop divisés, perdent la côte ionienne [33] : cela permet à l’empire perse de recentrer son attention sur l’Égypte.

Le successeur d’Achôris est renversé par Nectanébo 1er qui fonde la XXXème et dernière dynastie locale : ce pharaon porte l’Égypte à un nouvel apogée en remportant une victoire majeure contre les Perses, qui éloigne durablement la menace. Le pays bénéficie à nouveau d’un commerce florissant, et de vastes chantiers de restauration et de construction sont engagés.

À sa mort, une période de troubles laisse place à son petit-fils Nectanébo II, le dernier Égyptien à la tête du pays. Son avènement est contemporain de celui de Philippe II en Macédoine [34] et d’Artaxerxès III en Perse. Celui-ci parvient à reprendre le contrôle de la Basse-Égypte [35] en 343 av. jc, puis matera la résistance en Haute-Égypte [36] 8 ans plus tard.

La tornade Alexandre

Ce retour de l’empire perse va être pourtant de courte durée, car en 338, Philippe II de Macédoine parvient à unir une bonne partie de la Grèce. Il projette de s’emparer de l’empire perse, mais est assassiné par un officier. Son fils Alexandre lui succède en 336.

Âgé de 20 ans et éduqué par un précepteur illustre, Aristote, il prend rapidement les choses en main : il mate une révolte de l’Illyrie [37], de la Thrace [38], et surtout des cités grecques. Sa répression est impitoyable : Thèbes [39] est entièrement rasée.

En 334 av. jc, Alexandre peut entamer la conquête de l’empire perse qui est alors dirigé par Darius III. Il remporte une première victoire à la bataille du Granique [40] qui lui ouvre la voie vers Sardes [41], puis conquiert la côte ionienne avant de rejoindre Gordion [42]. Selon la légende, il y tranche le fameux nœud gordien, ce qui symbolise sa décision de poursuivre au-delà du domaine traditionnel d’influence des Grecs pour conquérir toute l’Asie.

La flotte perse reprend le contrôle de la côte, aidée par l’agitation des cités grecques, mais Alexandre préfère se porter au-devant de l’armée perse qui s’avance vers lui. Non seulement la victoire d’Issos [43] anéantit l’ennemi, mais elle lui redonne en plus le soutien des cités grecques. Afin de couper les bases arrières de la flotte perse, il s’empare de la Phénicie [44] pendant qu’Antigone, l’un des futurs héritiers de l’empire, se charge d’anéantir la résistance perse en Anatolie [45]. Puis Alexandre gagne l’Égypte où il est accueilli en libérateur. Il y fonde Alexandrie [46], promise à un bel avenir. Les Grecs de Cyrénaïque [47] lui prêtent allégeance.

Darius III ayant rassemblé une nouvelle armée, Alexandre le Grand s’avance en Mésopotamie où il décime les forces perses à la bataille de Gaugamèles [48]. Tandis que l’Arménie lui prête allégeance, il peut ainsi entrer dans Babylone [49], Suse [50], Persépolis [51] qu’il incendie, et Ecbatane [52]. Darius III est pourchassé et tué par ses propres satrapes [53], mettant fin à la dynastie des Achéménides [54].

Alexandre passe ensuite 2 ans à asseoir son autorité sur les possessions asiatiques de l’empire perse, puis il se dirige vers l’Inde, au-delà même des anciennes frontières. Il remporte une victoire contre un roi indien et souhaite poursuivre jusqu’au Gange, mais les Grecs et les Macédoniens de son armée, épuisés, refusent de continuer plus loin.

Alexandre le Grand rentre à Babylone aux commandes d’un empire immense, mais il n’a pas le temps de le consolider : il meurt d’une maladie brutale en 323 av. jc. Son empire ne lui survivra pas.


Les royaumes hellénistiques

Naissance d’une puissance maritime

Peu après, le royaume de Pergame [55] prend son indépendance vis-à-vis des Séleucides [56]. Le royaume de Cappadoce [57] suit son exemple quelques années plus tard.

Les Séleucides sont accaparés par les conflits contre les Lagides [58] pour le contrôle de la Syrie [59] : la ville d’Antioche [60] devient rapidement une deuxième capitale de l’empire. Délaissées, la Bactriane et la Parthie [61] en profitent pour prendre leur indépendance vers 245 av. jc. Après cette succession de morcellements, la situation se stabilise enfin.

Le monde grec peut alors se subdiviser en 3 grandes zones : les régions habitées majoritairement par des Grecs, essentiellement sur les côtes. Les régions gouvernées par des Grecs, comme la Bactriane. Et les régions gouvernées par des dynasties locales partiellement hellénisées, comme l’Arménie et la Parthie. Si on ajoute la civilisation romaine très influencée par la culture grecque, on obtient un domaine culturel qui s’étend de l’Atlantique à l’Inde. Notons que l’araméen [62], demeure la langue du commerce dans l’Asie hellénistique.

La science grecque poursuit son essor : à Alexandrie, Euclide pose les bases des mathématiques modernes. Sur l’île de Samos [63],Aristarque propose le premier modèle héliocentrique [64]. A Syracuse [65], Archimède trouve les premières lois de la physique. Quant à Eratosthène d’Alexandrie, il mesure correctement la circonférence de la Terre.

En 202 av. jc, l’empire séleucide connaît un nouveau dynamisme sous l’impulsion de son roi Antiochos III : il remporte des victoires contre les Lagides et récupère leurs possessions en Asie Mineure et au Levant. Mais c’est le moment où Rome triomphe contre Carthage [66] et devient une puissance avec qui il faut compter.

L’Egypte étant devenue sa principale source en blé, elle défend ce royaume contre l’appétit des Séleucides. Rome devient aussi l’allié naturel du royaume de Pergame, qui lutte pour conserver son indépendance vis-à-vis des Séleucides. En 188 av. jc, Antiochos III doit renoncer à ses possessions en Asie Mineure tandis que Pergame accroît considérablement son territoire. Pendant ce temps à l’est, la Bactriane profite de l’effondrement de l’empire maurya pour s’étendre jusqu’aux rives de l’Indus.

Quant à la Macédoine, elle paye son alliance avec Carthage : au prix de 3 guerres successives, Rome s’empare du royaume des Antigonides [67] en 168 av. jc. Affaibli par sa guerre contre Rome, l’empire séleucide doit faire face à de nombreuses révoltes. En Judée [68], le Juif Mattathias mène une rébellion qui chasse les Séleucides et porte la dynastie des Hasmonéens [69] au pouvoir. A l’est, les Parthes profitent des troubles pour s’étendre vers l’ouest : en 141 av. jc, leur roi Mithridate 1er entre dans Séleucie [70]. Il fonde Ctésiphon [71] juste en face, qui va s’imposer peu à peu comme la nouvelle capitale. A l’est, la Bactriane s’effondre peu après sous la pression des nomades Sakas [72], ne laissant plus que des royaumes indo-grecs divisés au nord de l’Indus.

Rome hérite du royaume de Pergame à la mort de son roi Attale III en 133 av. jc. Confinés sur la Syrie, les Séleucides se retrouvent pris entre l’expansion des Parthes à l’est et celle des Romains à l’ouest. À partir de cette date, Rome va imposer son jeu sur les 3 continents.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de de Vincent Boqueho issu de Herodote.Net

Notes

[1] L’Empire achéménide est le premier des Empires perses à régner sur une grande partie du Moyen-Orient. Il s’étend alors au nord et à l’ouest en Asie Mineure, en Thrace et sur la plupart des régions côtières de la mer Noire ; à l’est jusqu’en Afghanistan et sur une partie du Pakistan actuels, et au sud et au sud-ouest sur l’actuel Iraq, sur la Syrie, l’Égypte, le nord de l’Arabie saoudite, la Jordanie, Israël et la Palestine, le Liban et jusqu’au nord de la Libye. Le nom « Achéménides se rapporte au clan fondateur qui se libère vers 556 av. jc de la domination des Mèdes, auparavant leurs suzerains, ainsi qu’au grand empire qui résulte ensuite de leur fusion. L’empire fondé par les Achéménides s’empare de l’Anatolie en défaisant la Lydie, puis conquiert l’Empire babylonien et l’Égypte, unissant les plus anciennes civilisations du Moyen-Orient dans une seule entité politique de façon durable. L’Empire achéménide menace par 2 fois la Grèce antique et prend fin, vaincu par Alexandre le Grand, en 330 av. jc.

[2] L’hindouisme, ou indouisme, ou sanatana dharma, est l’une des plus anciennes religions du monde encore pratiquées qui n’a ni fondateur, ni dogme imposé, ni institution cléricale organisée uniformément (les brahmanes peuvent être de différentes écoles). C’est actuellement la troisième religion la plus pratiquée dans le monde après le christianisme et l’islam. Elle est issue du sous-continent indienn qui reste son principal foyer de peuplement. Le terme persan hindu désignait au départ, pour les musulmans qui pénétrèrent en Inde, les habitants du bassin de l’Indus

[3] Le jaïnisme ou jinisme est une religion qui aurait probablement commencé à apparaître vers le 10 ou 9ème siècle av. jc. Le jaïnisme ou dharma jaïn compte près de dix millions de fidèles dans le monde, ascètes et laïcs confondus, en majorité en Inde

[4] Le bouddhisme est, selon le point de vue occidental, une religion (notamment une religion d’État) ou une philosophie, voire les deux, dont les origines sont en Inde au 5ème siècle av. jc à la suite de l’éveil de Siddhartha Gautama et de son enseignement. Le bouddhisme est né en Inde à peu près à la même époque que Mahâvîra, qui rendit plus populaire le jaïnisme, avec lequel il partage une certaine tendance à la remise en cause de l’hindouisme (en particulier de la caste sacerdotale des brahmanes) tel que ce dernier était pratiqué à l’époque (6ème siècle av. jc). Le bouddhisme a repris et aménagé beaucoup de concepts philosophiques de l’environnement religieux de l’époque (tels que dharma et karma, par exemple).

[5] L’Indus connu sous le nom de Sindh ou Sindhu dans l’Antiquité est un fleuve d’Asie qui a donné son nom à l’Inde. Il coule depuis l’Himalaya en direction du sud-ouest et se jette dans la mer d’Arabie. L’Indus fait partie des sept rivières sacrées de l’Inde.

[6] Les Antigonides sont une dynastie de l’époque hellénistique qui a régné sur la Macédoine de 277 à 168 av. jc. Les Antigonides ont donné six rois à la Macédoine mais son fondateur, Antigone le Borgne, n’a jamais régné sur la Macédoine. Abandonnant les grands desseins asiatiques des Diadoques, leur politique extérieure est centrée sur la Grèce continentale, la mer Égée et les Détroits hellespontiques. Ils rencontrent l’hostilité de certaines cités grecques, dont Athènes et Sparte, et de certaines ligues fédérales, dont la Ligue étolienne. Ils font face à la thalassocratie lagide en mer Égée ainsi qu’aux ambitions des Attalides et des Séleucides, notamment en Thrace. Ils luttent également contre les incursions des peuples « barbares », Celtes et Dardaniens principalement. Le souverain le plus ambitieux de la dynastie est Philippe V qui cherche à s’implanter en Illyrie et à établir des protectorats en Anatolie. Les Antigonides finissent par être éliminés en 168 av. jc à l’issue des guerres de Macédoine contre la République romaine qui mène la lutte au nom de la liberté des Grecs.

[7] Les Lagides ou Ptolémées sont une dynastie pharaonique issue du général macédonien Ptolémée, fils de Lagos (d’où l’appellation « lagide »), qui règne sur l’Égypte de 323 à 30 av. jc.

[8] Les Séleucides sont une dynastie hellénistique issue de Séleucos 1er, l’un des diadoques d’Alexandre le Grand, qui a constitué un empire formé de la majeure partie des territoires orientaux conquis par Alexandre, allant de l’Anatolie à l’Indus. Le cœur politique du royaume se situe en Syrie, d’où l’appellation courante de « rois de Syrie ». Les Séleucides règnent jusqu’au 2ème siècle av. jc sur la Babylonie et la Mésopotamie dans la continuité des Perses achéménides.

[9] La Bithynie est un ancien royaume au nord-ouest de l’Asie Mineure, actuellement situé en Turquie. Située au bord du Pont-Euxin, elle était limitée par la Paphlagonie à l’est, la Galatie et la Phrygie au sud, la Propontide et la Mysie à l’ouest. Les Bithyniens sont, selon Hérodote et Xénophon, d’origine thrace. Ils forment d’abord un État indépendant avant d’être annexés par Crésus, qui ajoute leur territoire à la Lydie. Ils passent ensuite sous domination perse, où la Bithynie est incluse dans la satrapie de Phrygie. Mais dès avant Alexandre le Grand, la Bithynie retrouve son indépendance. Nicomède 1er est le premier à se proclamer roi. Durant son long règne de 278 à 243av jc, le royaume connaît la prospérité et jouit d’une position respectée parmi les petits royaumes d’Asie Mineure. Cependant, le dernier roi, Nicomède IV, échoue à contenir le roi Mithridate VI du Pont. Restauré sur le trône par l’Empire romain, il lègue par testament son royaume à Rome en 74 av jc. La Bithynie devient alors province romaine. Sous Auguste elle devient province sénatoriale en 27av jc puis province impériale en 135.

[10] La Paphlagonie est une ancienne région de l’Asie Mineure, sur la côte nord, entre la Bithynie et le Pont, bornée au sud par la Galatie, qui avait pour capitale Amastris (Amasra) et comme villes principales Gangra (Çankırı) et Sinope (Sinop). Selon Hérodote, la Paphlagonie est au 6ème siècle av jc sous la domination de Crésus, roi de Lydie. En 480 av jc, elle envoie un contingent, dirigé par un certain Dotos, fils de Mégasidrès à Xerxès 1er pour son invasion de la Grèce. Après Alexandre le Grand, la Paphlagonie devint un royaume, dont le dernier roi Pylémène II, légua à sa mort, en 121 av jc, son territoire au père de Mithridate VI. Ce pays devint dès lors un sujet de guerre entre les rois du Pont et ceux de Bithynie. Les Romains, vainqueurs de Mithridate, la réduisirent en province romaine, et la réunirent à la province du Pont en 63 av jc. Elle en fut séparée et fit partie sous Dioclétien du diocèse du Pont.

[11] Le Pont est un royaume antique situé sur la côte méridionale de la mer Noire. Aujourd’hui, cette région se trouve en Turquie. Le Pont tire son nom de la mer Noire, anciennement appelée Pont-Euxin par les Grecs.

[12] L’Anatolie ou Asie Mineure est la péninsule située à l’extrémité occidentale de l’Asie. Dans le sens géographique strict, elle regroupe les terres situées à l’ouest d’une ligne Çoruh-Oronte, entre la Méditerranée, la mer de Marmara et la mer Noire, mais aujourd’hui elle désigne couramment toute la partie asiatique de la Turquie

[13] Le royaume d’Arménie ou Grande-Arménie (par rapport à l’Arménie Mineure) est fondé en 190 av. jc par Artaxias 1er, fondateur de la dynastie artaxiade. Connaissant son apogée sous le règne de Tigrane le Grand, il devient ensuite un enjeu entre Romains et Parthes, puis entre Romains et Sassanides. Au 1er siècle, son trône passe aux Arsacides, qui le conservent jusqu’en 428, date de l’abolition de la monarchie et du début du marzpanat.

[14] L’Atropatène correspond au nord de la satrapie de Médie de l’ancien empire perse, aujourd’hui l’Azerbaïdjan iranien. Située dans la Médie septentrionale, la région reçoit son nom d’Atropatès, dynaste achéménide rallié à Alexandre le Grand, qui s’y rend indépendant, Peithon recouvrant le reste de la satrapie de Médie. Elle a pour ville principale Gaxeca (Taures).

[15] Le Magadha est le plus grand des seize royaumes de l’Inde ancienne. Le noyau du royaume était la région du Bihar au sud du Gange, sa première capitale était Rajagriha, puis Pataliputra. Magadha s’élargit pour inclure la plupart du Bihar et du Bengale avec la conquête de Licchavi et d’Anga, suivie par une grande partie de l’Uttar Pradesh et de l’Orissa.

[16] Le Gange est un fleuve de la plaine indo-gangétique, au nord de l’Inde. Sa longueur varie suivant les sources de 2 500 à 3 000 km, son bassin couvre 907 000 km² et son delta est commun avec celui du Brahmapoutre. Le Gange est la plus sainte des sept rivières sacrées de l’Inde.

[17] actuelle Patna au Bihar

[18] Les Maurya sont une dynastie qui a régné sur une grande partie du sous-continent indien d’environ 321 à 185 av. jc. Formé à partir du royaume de Magadha et de la ville de Pataliputra dans la plaine du Gange par Chandragupta, cet État s’est par la suite étendu vers l’ouest en profitant de la retraite des troupes d’Alexandre le Grand, puis, sous les règnes des deux souverains suivants, Bindusâra et Aśoka, vers le sud et l’est du sous-continent, sans jamais pour autant dominer celui-ci dans sa totalité. Ces souverains formèrent ce qui est vu comme le premier grand empire de l’histoire indienne, succédant à une période de division du sous-continent entre plusieurs royaumes rivaux. Pour autant, cette construction politique, dont l’histoire postérieure est quasiment inconnue, ne s’avéra pas durable. L’empire se fragmenta progressivement, et son dernier souverain fut renversé par le fondateur de la dynastie Shunga vers 185 av. jc.

[19] Les Chera est une des trois dynasties tamoules de l’antiquité indienne, les deux autres étant les Chola qui règnent sur la côte de Coromandel et les Pândya occupant la pointe sud de l’Inde actuelle, qui dominent une grande partie de l’histoire du sud de l’Inde et qui sont en conflit quasi perpétuel pour assurer leur prédominance. Ses rois appartenaient à la tribu des Vânavar, peut-être le Vanara ou peuple des singes du Rāmāyana. Les Chera règnent sur la côte de Malabar dans une région qui correspond à l’État moderne du Kerala, dont le nom provient de Keralaputra ou fils des Chera. Ils sont cités dans les inscriptions d’Ashoka et correspondent aux Caelobothras de Ptolémée. Les Chera établissent leur capitale à Vanchi, que l’on situe généralement à Karur, près de Coïmbatore dans le Tamil Nadu.

[20] La dynastie Pândya est une ancienne dynastie tamoule d’Inde méridionale, qui a participé à la bataille de Kurukshetra sous le règne de Sarangadwaja, également appelé Malayadwaja. Il n’est pas clair si le Pândya était lié ou non au Pandava du nord de l’Inde. La capitale était Madurai sur les berges du fleuve Kritamala plus connu sous le nom de Vaigai. Les royaumes de Pândya, de Chola et du Kerala sont mentionnés dans les littératures tamoule et sanskrite (Râmâyana, Mahabharata, Purana et Veda).

[21] Les Chola sont une dynastie tamoule du sud de l’Inde, mentionnée dans le Mahābhārata, et qui a donné son nom à la côte de Coromandel (d’après Chola mandalam, « le Domaine des Chola ») au sud-est de l’Inde. Attestée dès la fin du 3ème siècle avant notre ère, elle règne sur un territoire de taille variable jusqu’à la fin du 13ème siècle. On sait peu de chose des premiers Chola, dont la tradition et la littérature nous ont transmis quelques noms et dates approximatives. La présence d’une ligue de marchands tamouls dans le port de Barus, sur la côte occidentale du nord de Sumatra en Indonésie, est attestée au11ème siècle. Les Chola connaissent leur apogée sous Rajaraja Chola 1er et Rajendra Chola 1er. C’est aussi sous leurs règnes que l’Inde a connu la seule période de puissance maritime de son histoire.

[22] Le Kalinga était un royaume antique du centre-est de l’Inde. Il occupait une région fertile qui s’étendait du Gange au Godavari et du golfe du Bengale à Amarkantak, et qui correspond grosso modo à l’État moderne d’Odisha. Le Kalinga est probablement l’une des premières monarchies parlementaires. Il fut conquis par Mahapadma, qui fonda la dynastie Nanda au 4ème siècle avant notre ère. Après la chute de cette dynastie, le Kalinga se sépara du Magadha, un royaume de l’empire Nanda. Le royaume fut ensuite annexé par l’empire Maurya sous le règne d’Ashoka à la suite de la sanglante guerre du Kalinga en 261 avant notre ère. Avec les ports de Kakinada, Vishakhapatnam, Chicacole et Ganjam, et les villes de Rajahmundry et Vizianagaram, le Kalinga faisait du commerce maritime avec la Birmanie. Sa richesse était liée aux richesses alluviales et halieutiques du lac côtier Chilika, largement ouvert sur le golfe du Bengale.

[23] Le Sri Lanka est un État insulaire de 65 610 km² du sous-continent indien, situé au sud-est de l’Inde, il a porté auparavant les noms de Tambapanni par les premiers habitants, Taprobane par les Grecs, Serendip (ou Serendib) par les Arabes, puis Ceylan jusqu’en 1972. Le pays possède une diversité religieuse, culturelle et linguistique marquée.

[24] L’Asie centrale est une sous-région du continent asiatique qui s’étend de la mer Caspienne à l’ouest à la Mongolie à l’est, et de la Russie au nord à l’Iran et l’Afghanistan au sud. Elle regroupe cinq anciennes républiques soviétiques : l’Ouzbékistan, le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Tadjikistan et le Turkménistan, ainsi que certaines parties de l’ouest et du nord de la Chine continentale.

[25] Un syncrétisme est un mélange d’influences. Initialement appliqué à une coalition guerrière, il s’est étendu à toutes formes de rassemblement de doctrines disparates, et est surtout utilisé à propos de religions.

[26] Les royaumes gréco-bactriens sont un ensemble d’États hellénistiques fondés par des souverains grecs implantés en Asie centrale, centrés sur la Bactriane et la Sogdiane. Ils se sont épanouis à partir du milieu du 3ème siècle av. jc dans le milieu des colons grecs installés dans ces régions depuis la conquête d’Alexandre le Grand, lorsque le satrape de Bactriane Diodote 1er proclame son indépendance vis-à-vis des Séleucides. À leur apogée, vers 180 av. jc, les souverains gréco-bactriens dominent également la Tapurie, la Tranxiane, le Ferghana et l’Arachosie. À la suite des premières conquêtes de Démétrios 1er, les Grecs de Bactriane s’implantent au sud de l’Hindou Kouch, en Kapisène (région de Begrâm) et dans le Pendjab oriental, où sont fondés des royaumes indo-grecs. La domination de la Bactriane par les Grecs cesse dans le dernier tiers du 2ème siècle av. jc, victime des invasions de plusieurs peuples nomades, dont les Parthes et les Yuezhi. Des royaumes indo-grecs subsistent jusqu’aux débuts de notre ère. La période gréco-bactrienne est une étape importante de l’histoire culturelle de l’Asie centrale. L’arrivée de nombreux colons grecs, les fondations de nouvelles villes et la mise en valeur de territoires agricoles initient une phase de prospérité. Les cités grecques de la région sont des foyers culturels importants, dans lesquels se mêlent les traditions locales et les apports grecs, aussi bien dans l’art et l’architecture que la religion.

[27] Les Shunga ou Śunga sont une dynastie hindoue qui règne sur une partie de l’Inde orientale après la dissolution de l’Empire maurya, de 185 environ à 73 av. jc environ. La capitale des Shunga était Pâtaliputra, l’actuelle Patna. La dynastie est établie en 185 av. jc, 50 ans après la mort d’Ashoka, lorsque le râja Brihadrâtha, le dernier râja maurya, est assassiné par son général-en-chef, Pushyamitra Shunga qui monte sur le trône.

[28] Un brahmane est un membre d’une des quatre castes (varṇa) définies par l’hindouisme, regroupant notamment les prêtres, les sacrificateurs, les professeurs et les hommes de loi — ou plus largement les enseignants du Brahman comme l’indique clairement le titre de « brahmane » (du moins, tous ceux qui ont fait vœu d’Ahimsâ). Le brahmane a pour devoir principal d’incarner le dharma, de le défendre, et de le faire respecter par les autres castes sacrées, afin de maintenir le bon ordre cosmique. La caste des brahmanes représente environ 6 % de la population de l’Inde

[29] L’empire Satavahana ou Andhra est dirigé par une dynastie royale indienne basée à Dharanikota et Amaravati dans l’Andhra Pradesh et Junnar (Pune) et Prathisthan (Paithan) dans le Maharashtra. Son territoire couvre une grande partie de l’Inde à partir de 220 av. jc. Bien qu’il y ait une certaine controverse sur le moment où la dynastie a pris fin, on estime qu’elle a régné pendant environ 450 ans, jusque vers 220 apr. jc. Les Satavahanas, d’abord feudataires de l’Empire Maurya, se rendent indépendant après la mort d’Ashoka. La population de leur royaume est d’origine préaryenne, mais la dynastie emprunte la culture sanskrite du Nord. Elle est en compétition avec la dynastie Shunga, puis avec celle des Kanva qui les remplacent dans le Magadha.

[30] Les Yuezhi étaient un ancien peuple, mentionné pour la première fois dans les chroniques chinoises, comme des pasteurs nomades vivant dans les prairies de la partie occidentale de la province chinoise moderne du Gansu au cours du 1er millénaire avant notre ère. Après une défaite majeure aux mains des Xiongnu en 176 av. jc, les Yuezhi se sont scindés en deux groupes migrant dans des directions différentes : les petits Yuezhi et les grands Yuezhi. Ces derniers forment l’empire Kouchan en Asie centrale.

[31] Les Scythes sont un ensemble de peuples nomades, d’origine indo-européenne, ayant vécu entre le 7ème siècle et le 3ème siècle av. jc dans les steppes eurasiennes, une vaste zone allant de l’Ukraine à l’Altaï, en passant par le Kazakhstan. Les Perses désignaient ces peuples par le nom de Saka, francisé en Saces. Les sources assyriennes mentionnent les Saces dès 640 avant l’ère chrétienne.

[32] La dynastie Kanva, fondée par Vasudeva, succède à la dynastie Shunga dans le Magadha, dans la partie orientale de l’Inde de 72 à 27 av. jc ou de 78 à 28 av. jc.. En 72 av. jc, Devabhuti, le dernier roi Shunga est assassiné par une jeune esclave envoyée par le ministre brahmane Vasudeva Kanva qui usurpe le trône et fonde la dynastie Kanva. Quatre rois Kanva se sont succédé avant d’être victimes du royaume Satavahana des Andhra du Dekkan et de la poussée indo-scythe vers 30 av. jc.

[33] L’Ionie est une région du monde grec antique située à l’ouest de l’Asie mineure, entre Phocée et Milet. Elle correspond à la région située dans un rayon de 170 km autour de la ville actuelle d’Izmir. Elle emprunte son nom à Ion, ancêtre légendaire des peuples de cette région. C’est en Ionie que se sont développées les premières formes de science de la philosophie en Occident, chez les penseurs appelés Présocratiques. Les côtes ioniennes présentent beaucoup d’avantages économiques : de bons abris naturels facilitant l’établissement de ports pour le commerce avec des communications aisées vers l’arrière-pays, un climat agréable, des vallées ouvertes pour la culture des céréales et l’élevage des chevaux, des plateaux pour l’élevage des moutons, des collines pour les arbres fruitiers et les oliviers. Dans l’Antiquité, elle fédérait douze cités grecques, du continent et des îles : Chios, Éphèse, Érythrée, Clazomènes, Colophon, Lébédos, Milet, Myonte, Phocée, Priène, Samos et Téos. Halicarnasse les rejoignit après. Brillant foyer de la civilisation hellénique aux 7ème et 6ème siècle av. jc, elle appartient à une ensemble plus vaste appelé « Grèce d’Asie » ou « Grèce de l’Est ».

[34] Le royaume de Macédoine est un État antique situé au nord de la Grèce correspondant aujourd’hui principalement à la Macédoine grecque. Il est centré sur la partie nord-est de la péninsule grecque, bordé par l’Épire à l’ouest, la Péonie au nord, la Thrace à l’est et la Thessalie au sud. Royaume périphérique de la Grèce aux époques archaïque et classique, il devient l’État dominant du monde grec durant l’époque hellénistique. L’existence du royaume est attestée au tout début du 7ème siècle av. jc avec à sa tête la dynastie des Argéades. Il connaît un formidable essor sous le règne de Philippe II qui étend sa domination sur la Grèce continentale en évinçant Athènes et la ligue chalcidienne pour ensuite fonder la Ligue de Corinthe. Son fils Alexandre le Grand est à l’origine de la conquête de l’immense empire perse et de l’expansion de l’hellénisme en Asie à la fin du 4ème siècle av. jc. Après sa mort, la Macédoine passe brièvement sous la tutelle des Antipatrides dans le contexte des guerres des diadoques. En 277, la royauté échoit à Antigone II Gonatas qui installe la dynastie des Antigonides qui règne jusqu’en 168, date à laquelle la Macédoine est conquise par les Romains. En 146 la Macédoine devient une province romaine.

[35] L’Égypte se définit essentiellement par rapport au Nil. La Basse Égypte est donc « basse » par référence au sens de l’écoulement du fleuve (du sud, plus haut, vers le nord, en aval) et donc à son altitude. Son relief est également peu accusé. C’est la partie la plus au nord de l’Égypte, depuis la Méditerranée, avec le delta du Nil, jusqu’à la région du Fayoum avec Le Caire.

[36] La Haute-Égypte est la partie sud de l’actuelle Égypte. De tout temps, le Nil ayant été l’axe de préoccupation principal des Égyptiens, c’est donc à lui que fait référence le qualificatif haut. Le Nil prenant sa source en Afrique centrale (dans la région des Grands Lacs) et se jetant dans la mer Méditerranée dans le delta au nord, il est logique (selon la loi de l’écoulement des fleuves) que le sud du pays soit plus élevé que le nord. C’est pourquoi la Haute Égypte correspond à la partie méridionale du pays, de la région d’Aphroditopolis (au sud de Memphis) jusqu’au haut barrage d’Assouan, près de la première cataracte, c’est-à-dire à la frontière nord de la Basse Nubie.

[37] L’Illyrie est un royaume des côtes de la rive orientale de l’Adriatique, correspondant à peu près à l’Ouest de la Croatie, de la Slovénie et de l’Albanie actuelle. Les Illyriens apparaissent vers le 20ème siècle av. jc. C’est un peuple de souche Indo-Européenne qui comprenait des Dalmates et des Pannoniens. Vers 1300 av. jc ils s’établissent sur les côtes Nord et Est de l’Adriatique. Les Illyriens sont les premiers avec les Grecs, à s’installer dans les Balkans et constituent un immense Royaume. Au 7ème siècle av. jc et 6ème siècle av. jc, l’Illyrie subit une forte héllénisation du fait de ses relations avec les Grecs, qui y ont fondé des comptoirs.

[38] La Thrace désigne une région de la péninsule balkanique partagée entre la Grèce, la Bulgarie et la Turquie ; elle doit son nom aux Thraces, la peuplade qui occupait la région dans l’Antiquité. Au 21ème siècle, la Thrace fait partie, à l’ouest, de la Grèce, Thrace occidentale, au nord, de la Bulgarie et, à l’est, de la Turquie, Thrace orientale.

[39] Thèbes est une ville grecque de Béotie, siège d’un dème. Elle fut dans l’antiquité l’une des principales cités de Grèce, et était liée à de très nombreux mythes antiques.

[40] La bataille du Granique oppose en mai 334 av. jc pour la première fois l’armée macédonienne à l’armée perse sur les rives du fleuve Granique (actuel Biga Çayı en Turquie). Alexandre le Grand remporte une victoire contre les satrapes perses qui lui ouvre les portes de l’Asie Mineure.

[41] Sardes est une ancienne ville d’Asie mineure, capitale de la Lydie, sur la rivière Pactole, dans la vallée de l’Hermos.

[42] Gordium était la capitale de l’ancienne Phrygie. Elle était située à 70-80 km au sud-ouest d’Ankara, près de la ville moderne de Yassihüyük dans le district de Polatlı, dans la vallée du fleuve Sangarios qui coule du centre de l’Anatolie jusqu’à la mer Noire. Gordion était située sur la voie de l’ancienne route commerciale qui traversait le cœur de l’Asie Mineure, qui deviendra la "route Royale" sous le roi Perse Darius 1er et qui passait aussi par Pessinonte et Ancyre (Ankara).

[43] ] Issos est le lieu de peuplement ancien situé dans une position stratégique dans la plaine de la province turque du Hatay, proche de la frontière avec la Syrie. Elle est connue surtout pour avoir été le théâtre de plusieurs batailles appelées batailles d’Issos.

[44] Le territoire de la Phénicie correspond au Liban actuel auquel il faudrait ajouter certaines portions de la Syrie et de la Palestine. Les Phéniciens étaient un peuple antique d’habiles navigateurs et commerçants. Partis de leurs cités États en Phénicie, ils fondèrent dès 3000 av jc de nombreux comptoirs en bordure de la Méditerranée orientale, notamment Carthage en 814. Rivaux des Mycéniens pour la navigation en Méditerranée au 2ème millénaire av jc, ils furent d’après ce qu’on en sait les meilleurs navigateurs de l’Antiquité. L’invasion des Peuples de la Mer va ravager les cités phéniciennes, de même que Mycènes et les autres territoires qu’ils traversent, mais c’est ce qui va permettre aux Phéniciens de trouver leur indépendance vis-à-vis des puissances voisines qui les avaient assujettis puisque celles-ci seront elles aussi détruites par ces invasions. La chute de Mycènes en particulier va leur permettre de dominer les mers. Après avoir supporté les assauts des Athéniens, des Assyriens, de Nabuchodonosor puis de Darius III, la Phénicie disparut finalement avec la conquête par Alexandre le Grand en 332 av jc.

[45] L’Anatolie ou Asie Mineure est la péninsule située à l’extrémité occidentale de l’Asie. Dans le sens géographique strict, elle regroupe les terres situées à l’ouest d’une ligne Çoruh-Oronte, entre la Méditerranée, la mer de Marmara et la mer Noire, mais aujourd’hui elle désigne couramment toute la partie asiatique de la Turquie

[46] Alexandrie est une ville en Égypte. Elle fut fondée par Alexandre le Grand en -331 av. jc. Dans l’Antiquité, elle a été la capitale du pays, un grand centre de commerce (port d’Égypte) et un des plus grands foyers culturels hellénistiques de la mer Méditerranée centré sur la fameuse bibliothèque, qui fonda sa notoriété. La ville d’Alexandrie est située à l’ouest du delta du Nil, entre le lac Maréotis et l’île de Pharos. Cette dernière était rattachée à la création de la ville par l’Heptastade, sorte de digue servant aussi d’aqueduc, qui a permis non seulement l’extension de la ville mais aussi la création de deux ports maritimes.

[47] La Cyrénaïque est une région traditionnelle de Libye dont le nom provient de la Cyrénaïque antique, province romaine située autour de l’ancienne cité grecque de Cyrène. Ce territoire fait aujourd’hui partie de la Libye.

[48] La bataille de Gaugamèles s’est déroulée le 1er octobre 331 av. jc dans la plaine de Gaugamèles, dans le Nord de l’Irak actuel. Elle est l’affrontement décisif entre l’armée d’Alexandre le Grand et celle de Darios III. Par cette bataille, considérée comme l’une des plus importantes de l’Antiquité par les forces impliquées, le royaume de Macédoine a vaincu définitivement l’empire perse achéménide.

[49] Babylone était une ville antique de Mésopotamie. C’est aujourd’hui un site archéologique majeur qui prend la forme d’un champ de ruines incluant des reconstructions partielles dans un but politique ou touristique. Elle est située sur l’Euphrate dans ce qui est aujourd’hui l’Irak, à environ 100 km au sud de l’actuelle Bagdad, près de la ville moderne de Hilla. À partir du début du 2ème millénaire av. jc, cette cité jusqu’alors d’importance mineure devient la capitale d’un royaume qui étend progressivement sa domination à toute la Basse Mésopotamie et même au-delà, sous le règne de Hammurabi dans la première moitié du 18ème siècle av. jc.

[50] Suse ou Shushan dans la Bible est une ancienne cité de la civilisation élamite, devenue au 5ème siècle av. jc la capitale de l’Empire perse achéménide, située dans le sud de l’actuel Iran à environ 140 km à l’est du fleuve Tigre. Elle ne présente plus aujourd’hui qu’un champ de ruines.

[51] Persépolis, était une capitale de l’empire perse achéménide. Le site se trouve dans la plaine de Marvdasht, au pied de la montagne Kuh-e Rahmat, à environ 70 km au nord-est de la ville de Shiraz, province de Fars, Iran.

[52] Ecbatane est une ville de l’Antiquité, identifiée sur le site de l’actuelle d’Hamadan au pied du mont Oronte, au sud-ouest de la mer Caspienne et au nord-est de Babylone. Ecbatane devient la capitale des Mèdes à la fin du 8ème siècle av. jc sous le règne du fondateur de l’empire mède Déjocès. Elle le restera jusqu’à la prise de la ville, en 549, par le roi perse Cyrus II le Grand qui mettait fin au règne du dernier roi mède, Astyage. Les souverains achéménides garderont la ville comme capitale d’été.

[53] Un satrape est le gouverneur d’une satrapie, c’est-à-dire une division administrative de l’Empire perse.

[54] L’Empire achéménide est le premier des Empires perses à régner sur une grande partie du Moyen-Orient. Il s’étend alors au nord et à l’ouest en Asie Mineure, en Thrace et sur la plupart des régions côtières de la mer Noire ; à l’est jusqu’en Afghanistan et sur une partie du Pakistan actuels, et au sud et au sud-ouest sur l’actuel Iraq, sur la Syrie, l’Égypte, le nord de l’Arabie saoudite, la Jordanie, Israël et la Palestine, le Liban et jusqu’au nord de la Libye. Le nom « Achéménides se rapporte au clan fondateur qui se libère vers 556 av. jc de la domination des Mèdes, auparavant leurs suzerains, ainsi qu’au grand empire qui résulte ensuite de leur fusion. L’empire fondé par les Achéménides s’empare de l’Anatolie en défaisant la Lydie, puis conquiert l’Empire babylonien et l’Égypte, unissant les plus anciennes civilisations du Moyen-Orient dans une seule entité politique de façon durable. L’Empire achéménide menace par 2 fois la Grèce antique et prend fin, vaincu par Alexandre le Grand, en 330 av. jc.

[55] Pergame émerge après la mort d’Alexandre le Grand, en 323 av. jc. Le diadoque Lysimaque, un de ses généraux, y a entreposé ses trésors sous la garde de l’eunuque Philétairos. Celui-ci s’empare de Pergame et fonde en 282 av. jc. l’État Pergamien. Il règne d’abord sous la tutelle des Séleucides. Profitant de la lutte entre ces derniers, son neveu et fils adoptif Eumène 1er, véritable fondateur de la dynastie des Attalides, vainc Antiochos 1er en 262 av. jc et assure ainsi l’indépendance de Pergame, consolidée par son successeur Attale 1er Sôter, premier de la dynastie à prendre le titre de roi. Il s’allie avec les Romains au cours de la première guerre macédonienne, contre Philippe V de Macédoine. Après la victoire romaine de Magnésie du Sipyle en 189 av. jc, par la paix d’Apamée, Pergame reçoit de Rome une grande partie de l’Asie mineure. Par la victoire d’Attale 1er Sôter contre les Galates (des Celtes d’Anatolie centrale), Pergame étend son territoire de l’Hellespont à la Carie et l’Ionie, à la Cappadoce et à la partie occidentale de la Phrygie. C’est alors un royaume continental, avec un seul port important, Attalia, car les ports grecs de la mer Égée gardent leur indépendance.

[56] Les Séleucides sont une dynastie hellénistique issue de Séleucos 1er, l’un des diadoques d’Alexandre le Grand, qui a constitué un empire formé de la majeure partie des territoires orientaux conquis par Alexandre, allant de l’Anatolie à l’Indus. Le cœur politique du royaume se situe en Syrie, d’où l’appellation courante de « rois de Syrie ». Les Séleucides règnent jusqu’au 2ème siècle av. jc sur la Babylonie et la Mésopotamie dans la continuité des Perses achéménides.

[57] La région historique de Cappadoce se trouve au centre de l’Anatolie, en Turquie. En 17, par suite de la disgrâce du roi Archélaos, la Cappadoce est intégrée par Tibère à l’Empire romain, dont elle devient une province impériale, à laquelle sont bientôt incorporées les régions du Pont et de l’Arménie Mineure. La Galatie est une région historique d’Anatolie (autour de l’actuelle Ankara). Géographiquement, elle est délimitée par le royaume du Pont et la Paphlagonie au nord, la Cappadoce à l’est, le royaume de Pergame au sud et la Bithynie à l’ouest. À la mort d’Amyntas, en 25 av. jc, Auguste transforme en province cette région stratégique pour les territoires romains en Asie mineure. Il s’agissait d’une province impériale proprétorienne car administrée par un légat d’Auguste propréteur. Sa métropole était Ancyre (actuelle Ankara).

[58] Les Lagides ou Ptolémées sont une dynastie pharaonique issue du général macédonien Ptolémée, fils de Lagos (d’où l’appellation « lagide »), qui règne sur l’Égypte de 323 à 30 av. jc.

[59] La Syrie fut occupée successivement par les Cananéens, les Phéniciens, les Hébreux, les Araméens, les Assyriens, les Babyloniens, les Perses, les Grecs, les Arméniens, les Romains, les Nabatéens, les Byzantins, les Arabes, et partiellement par les Croisés, par les Turcs Ottomans et enfin par les Français à qui la SDN confia un protectorat provisoire pour mettre en place, ainsi qu’au Liban, les conditions d’une future indépendance politique.

[60] Antioche est une ville de Turquie proche de la frontière syrienne, chef-lieu de la province de Hatay.

[61] La Parthie est une région historique située au nord-est du plateau iranien, ancienne satrapie de l’empire des Achéménides et berceau de l’Empire parthe qui domine le plateau iranien et par intermittence la Mésopotamie entre 190 av. jc. et 224 ap. jc. Les frontières de la Parthie sont la chaîne montagneuse du Kopet-Dag au nord (aujourd’hui la frontière entre Iran et Turkménistan) et le désert du Dasht-e Kavir au sud. À l’ouest se trouve la Médie, au nord-ouest l’Hyrcanie, au nord-est la Margiane et au sud-est l’Arie. Cette région est fertile et bien irriguée pendant l’antiquité, et compte aussi de grandes forêts à cette époque.

[62] langue vernaculaire du Proche-Orient

[63] Samos est une île grecque de la mer Égée, proche de l’Asie Mineure et située à 70 kilomètres au Sud-ouest de Smyrne, aujourd’hui Izmir en Turquie. Elle forme un dème (municipalité) et un district régional de la périphérie d’Égée-Septentrionale. Son chef-lieu est la ville de Vathy ; les deux autres villes sont Chora et Pythagorion (Tigani).

[64] L’héliocentrisme est une théorie physique qui s’oppose au géocentrisme en plaçant le Soleil (plutôt que la Terre) au centre de l’Univers. D’après les variantes plus modernes, le Soleil n’est plus le centre de l’Univers, mais un point relatif autour duquel s’organise notre propre système solaire. Même si le sens de cette affirmation a varié depuis les premières théories héliocentriques, ce modèle reste globalement accepté pour décrire le système solaire.

[65] Syracuse fut fondée au 8ème siècle av. jc par des colons grecs venant de Corinthe. Elle est aujourd’hui la principale ville de la province de Syracuse. Cicéron la présenta comme la plus grande et la plus belle des villes grecques.

[66] Carthage est une ville tunisienne située au nord-est de la capitale Tunis. L’ancienne cité punique, détruite puis reconstruite par les Romains qui en font la capitale de la province d’Afrique proconsulaire, est aujourd’hui l’une des municipalités les plus huppées du Grand Tunis, résidence officielle du président de la République, regroupant de nombreuses résidences d’ambassadeurs ou de richissimes fortunes tunisiennes et expatriées. La ville possède encore de nombreux sites archéologiques, romains pour la plupart avec quelques éléments puniques,

[67] Les Antigonides sont une dynastie de l’époque hellénistique qui a régné sur la Macédoine de 277 à 168 av. jc. Les Antigonides ont donné six rois à la Macédoine mais son fondateur, Antigone le Borgne, n’a jamais régné sur la Macédoine. Abandonnant les grands desseins asiatiques des Diadoques, leur politique extérieure est centrée sur la Grèce continentale, la mer Égée et les Détroits hellespontiques. Ils rencontrent l’hostilité de certaines cités grecques, dont Athènes et Sparte, et de certaines ligues fédérales, dont la Ligue étolienne. Ils font face à la thalassocratie lagide en mer Égée ainsi qu’aux ambitions des Attalides et des Séleucides, notamment en Thrace. Ils luttent également contre les incursions des peuples « barbares », Celtes et Dardaniens principalement. Le souverain le plus ambitieux de la dynastie est Philippe V qui cherche à s’implanter en Illyrie et à établir des protectorats en Anatolie. Les Antigonides finissent par être éliminés en 168 av. jc à l’issue des guerres de Macédoine contre la République romaine qui mène la lutte au nom de la liberté des Grecs.

[68] La Judée est le nom historique et biblique d’une région montagneuse qui correspond aujourd’hui à une partie de la Cisjordanie et du sud d’Israël. Son nom vient de la tribu de Juda dont elle constituait le territoire. Dans l’Antiquité, c’était une région plutôt reculée au relief escarpé. La Judée a été le centre de plusieurs royaumes et provinces antiques : le royaume de Juda à l’âge du fer, la province perse de Yehoud Medinata, les dynasties des hasmonéens et des hérodiens puis la province romaine de Iudaea.

[69] Les Hasmonéens sont une dynastie qui parvient au pouvoir en Judée au cours de la révolte des Maccabées que Mattathias un prêtre de la lignée sacerdotale de Yehoyarib initie en 168-167 av. jc et auxquels se joignent les hassidéens. Dans les livres qui n’ont été conservés que par la tradition chrétienne, cette dynastie est aussi appelée Maccabées.

[70] Séleucie du Tigre est une ville antique ruinée située en Irak, en face de Ctésiphon et à 35 kilomètres environ de Bagdad. Elle fut une des plus grandes cités de Mésopotamie à la fin de l’Antiquité, s’inscrivant dans l’histoire entre Babylone et Bagdad. Fondée par le successeur d’Alexandre le Grand, Séleucos 1er Nicator, elle devint rapidement une très grande ville et un centre commercial incontournable. Après son passage dans l’empire des Arsacides, elle resta fortement marquée par ses origines grecques, ce qui lui donnait une place à part dans l’empire et qui ne doit pas cacher le caractère très cosmopolite de l’agglomération. Souvent disputée par les Romains, la grande cité déclina au 3ème siècle, concurrencée par la fondation voisine de Coche par les souverains sassanides.

[71] Ctésiphon est une ancienne ville parthe, située face à Séleucie du Tigre, sur la rive gauche du Tigre, à 30 km au sud-est de la ville actuelle de Bagdad, en Irak. La ville s’étendait sur 30 km².

[72] Les noms Saces ou Sakas désignent, de manière assez floue, des peuples cavaliers indo-européens de langues iraniennes, qui vivaient dans l’Antiquité en Asie centrale, dans la steppe eurasienne, en pasteurs nomades, mercenaires, marchands et parfois caravaniers ou pillards de la route de la soie reliant l’Europe orientale au monde chinois. Il s’agit des branches orientales des peuples scythes, qui sont le plus souvent mentionnées dans les sources perses sous le terme saka. Les Scythes étaient un vaste ensemble d’indo-européens d’Eurasie centrale.