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Comte Julien ou Yulian

lundi 1er janvier 2024, par lucien jallamion

Comte Julien ou Yulian

Gouverneur de Ceuta dans l’exarchat de Carthage

Berbère des Ghomara [1] il fut l’un des derniers bastions chrétiens d’Afrique du Nord. Selon Ibn Khaldoun, Yulian était un prince masmoudien [2].

Il entretenait des relations d’amitié avec les chefs Wisigoths [3] de la péninsule Ibérique [4] avant de s’allier aux musulmans. Selon certains récits, Tariq ibn Ziyad aurait été aidé par Yulyan pour venger l’honneur de sa fille Florinda déshonorée par le roi wisigoth Rodéric.

Selon les chroniqueurs arabes, Julien a eu un rôle important dans la conquête omeyyade de l’Hispanie [5], événement clé dans l’histoire de l’islam, dans laquelle Al-Andalus [6] tient une place prépondérante, et dans l’histoire de ce qui devait devenir l’Espagne et le Portugal.

Le comte Julien apporte une aide appréciable aux Arabes en leur fournissant des navires permettant le débarquement des forces arabo-berbères placées sous le commandement du commandant berbère Tariq ibn Ziyad, en avril 711.

L’existence de ce personnage de religion chrétienne reste mystérieuse : il semble qu’au moment de la conquête du Maghreb par le wali omeyyade de Kairouan [7], Musa ibn Nusair, qui étend ainsi l’autorité du califat de Damas [8] jusqu’au détroit de Gibraltar [9], Julien était gouverneur de quelques villes de l’extrême sud de l’Andalousie [10] actuelle pour le compte des rois wisigoths, et, en Afrique du Nord, de Tanger [11] et de Ceuta [12].

Le Maghreb, à l’époque romaine, été divisé en 2 grandes régions, la Maurétanie tingitane [13], et la Maurétanie césarienne [14]. Les habitants de la Maurétanie, étaient des Berbères, appelés "Maures", du latin Maurii. Après la chute de l’Empire Romain d’Occident, la gouvernance de la Maurétanie est passée sous le contrôle, toutefois partiel, de Byzance [15].

Vers le milieu du 7ème siècle, le comte Julien était nommé par Constantin IV à Constantinople [16] pour gouverner la région des Ghomaras, en Maurétanie Tingitane : Le comte Julien est devenu, alors, le gouverneur de ce territoire. Sa capitale était Ceuta.

Julien est parfois considéré comme un vassal de Rodéric, roi des Wisigoths. D’après Ibn Abdal Hakam, il possédait au delà de Ceuta , "Al-khadra" soit Algesiras [17] et l’actuel Cadix [18]. Les chroniques d’Alphonse [19] le font aussi maître de Ceuta et d’Algesiras. D’autres sources espagnoles lui donnent aussi les villes de Carthagène [20], Tarifa [21], Gibraltar et toute la Maurétanie Tingitane. Ainsi le comte Julien se rend complètement indépendant des byzantins [22] et forme son propre état. Sous l’empereur byzantin Maurice, elle devient la capitale de la Maurétanie seconde, les îles Baléares [23] et le territoire byzantin d’Espagne.

Le comte Julien, gouverneur sous Constantin IV, s’y rend indépendant. En 682, Oqba tente d’assiéger Tanger mais il est arrêté et partiellement repoussé.

En 709, presque toute l’Afrique du Nord est sous le contrôle du califat omeyyade [24]. La seule exception possible est Ceuta. Moussa Ibn Noçeïr tente de l’assiéger en lançant plusieurs assauts, mais en vain. Il se fait repousser par les maures du comte Julien et ses meilleurs troupes se feront tuées par la vigile défense de Julien. La seule résistance sérieuse que les Arabes rencontrèrent fut le fort de Ceuta, qui résista jusqu’en 711.

Fidèle vassal des rois Égica et Wittiza, il a pris, après la mort de ce dernier, le parti du prince Agila II , écarté du trône de Tolède [25] au profit du prétendant Rodéric.

S’étant soumis aux musulmans, qui lui enlèvent Tanger mais laissent momentanément Ceuta sous son gouvernement, Julien a alors pris part aux tractations engagées par Agila avec les Arabes, les incitant à franchir le détroit de Gibraltar pour aller soutenir dans la péninsule les prétentions de ce prince.

Julien a notamment apporté une aide appréciable aux Arabes en leur fournissant des navires permettant, en juillet-août 710, le succès du raid de pillage dirigé par Tarif ibn Malik , puis celui, infiniment plus décisif, du débarquement des forces arabo-berbères placées sous le commandement de Tariq ibn Ziyad, en avril 711, débouchant sur la bataille de Guadelete [26] en juillet 711.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Comte Julien/ Portail des Berbères/ Catégories  : Histoire de l’Espagne médiévale/ Prince amazigh/ Noblesse berbère

Notes

[1] Les Jbala sont un groupe ethnique du Nord du Maroc. D’origine essentiellement Berbère et intégrant quelques éléments ibères, Ils sont arabophones et leur territoire d’origine, le pays Jbala, s’étend du détroit de Gibraltar au couloir de Taza, traçant un arc longeant le Rif occidental. Les Jbala parlent le jebli, un dialecte arabe pré-hilalien.

[2] Les Masmouda ou Imesmouden forment l’une des trois principales confédérations berbères avec les Zénètes et les Sanhaja. Apparentés aux Chleuhs du Maroc moderne, il s’agit de berbères sédentaires habitants les montagnes du Haut-Atlas occidental. L’origine des Masmouda remonterait aux Branès selon Ibn Khaldoun. Les Masmouda s’installèrent dans de vastes régions de l’actuel Maroc où ils étaient largement sédentaires et pratiquaient l’agriculture. Les Mamsoudas s’illustrent par la formation du royaume berghouata de 744 à 1058 et l’émergence du mouvement puis du califat almohade : le prédicateur et fondateur de l’État almohade Ibn Toumert était Masmouda tout comme l’essentiel de l’aristocratie. L’ancêtre de la dynastie hafside, le cheikh Abou Hafs Omar El Hintati, était également un membre de la confédération Masmouda.

[3] Les Wisigoths entrent en Gaule, ruinée par les invasions des années 407/409. En 416 les Wisigoths et leur roi Wallia continuent leur invasion en Espagne, où ils sont envoyés à la solde de Rome pour combattre d’autres Barbares. Lorsque la paix avec les Romains fut conclue par le fœdus de 418, Honorius accorda aux Wisigoths des terres dans la province Aquitaine seconde. La sédentarisation en Aquitaine a lieu après la mort de Wallia. Les Wisigoths pénétrèrent en Espagne dès 414, comme fédérés de l’Empire romain. Le royaume des Wisigoths eut d’abord Toulouse comme capitale. Lorsque Clovis battit les Wisigoths à la bataille de Vouillé en 507, ces derniers ne conservent que la Septimanie, correspondant au Languedoc et une partie de la Provence avec l’aide des Ostrogoths. Les Wisigoths installèrent alors leur capitale à Tolède pour toute la suite. En 575 ils conquièrent le royaume des Suèves situé dans le nord du Portugal et la Galice. En 711 le royaume est conquis par les musulmans.

[4] La conquête musulmane de la péninsule Ibérique est l’expansion initiale du califat omeyyade sur l’Hispanie, s’étendant en grande partie de 711 à 726. La conquête aboutit à la destruction du royaume wisigoth et l’établissement de la wilaya d’al-Andalus et marque l’expansion la plus occidentale du califat omeyyade et de la domination musulmane en Europe. La conquête du royaume wisigoth par les dirigeants musulmans du califat omeyyade est un long processus, qui dure quinze ans, de 711 à 726, dans lequel ils viennent prendre la péninsule ibérique et une partie du sud de la France actuelle, bien que ce qui est le territoire péninsulaire du royaume soit déjà conquis en 720, soit 9 ans après le début de la conquête. En 711, le général omeyyade Tariq ibn Ziyad débarque à Gibraltar, dans la péninsule ibérique, à la tête d’une armée composée presque exclusivement de Berbères. Il fait campagne plus au nord après avoir vaincu Rodéric à la bataille de Guadalete, après quoi il est renforcé par une armée arabe dirigée par Moussa ibn Noçaïr. En 717, la force combinée arabo-berbère franchit les Pyrénées, la Septimanie et la Provence en 734.

[5] La conquête musulmane de l’Hispanie est l’expansion initiale du califat omeyyade sur l’Hispanie, s’étendant en grande partie de 711 à 726. La conquête aboutit à la destruction du royaume wisigoth et l’établissement de la wilaya d’al-Andalus et marque l’expansion la plus occidentale du califat omeyyade et de la domination musulmane en Europe. La conquête du royaume wisigoth par les dirigeants musulmans du califat omeyyade est un long processus, qui dure 15 ans, de 711 à 726, dans lequel ils viennent prendre la péninsule ibérique et une partie du Sud de la France actuelle, bien que ce qui est le territoire péninsulaire du royaume soit déjà conquis en 720, soit 9 ans après le début de la conquête. En 711, le général omeyyade Tariq ibn Ziyad débarque à Gibraltar, dans la péninsule ibérique, à la tête d’une armée composée presque exclusivement de Berbères. Il fait campagne plus au nord après avoir vaincu Rodéric à la bataille de Guadalete, après quoi il est renforcé par une armée arabe dirigée par Moussa ibn Noçaïr. En 717, la force combinée arabo-berbère franchit les Pyrénées, la Septimanie et la Provence en 734.

[6] Al-Andalus est le terme qui désigne l’ensemble des territoires de la péninsule Ibérique et de la Septimanie qui furent sous domination musulmane de 711 (premier débarquement) à 1492 (chute de Grenade). L’Andalousie actuelle, qui en tire son nom, n’en constitua longtemps qu’une petite partie. La conquête et la domination du pays par les Maures furent aussi rapides qu’imprévues et correspondirent à l’essor du monde musulman. Al-Andalus devint alors un foyer de haute culture au sein de l’Europe médiévale, attirant un grand nombre de savants et ouvrant ainsi une période de riche épanouissement culturel

[7] Kairouan, dont le nom signifie étymologiquement « campement », est une ville du centre de la Tunisie et le chef-lieu du gouvernorat du même nom. Elle se situe à 150 kilomètres au sud-ouest de Tunis et cinquante kilomètres à l’ouest de Sousse. Elle est souvent considérée comme la quatrième ville sainte de l’islam. Jusqu’au 11ème siècle, la ville a été un important centre islamique de l’Afrique du Nord musulmane, l’Ifriqiya. Avec sa médina et ses marchés organisés par corporations à la mode orientale, ses mosquées et autres édifices religieux

[8] Damas est l’une des plus anciennes villes continuellement habitées. Elle est aussi la ville la plus peuplée de la grande Syrie (Assyrie) (des traces archéologiques remontent au 4ème millénaire av. jc). Elle est citée dans la Bible, dans le livre de la Genèse, et plusieurs fois dans les Livres des Rois et des Prophètes. Damas connut l’influence de nombreuses civilisations dont celles des Assyriens, Perses, Grecs, Séleucides, Romains, Arabes et Turcs. De la fin du 12ème siècle av. jc à 734 av. jc, elle est la capitale du royaume d’Aram-Damas. Elle fut l’un des berceaux du christianisme et vit saint Paul prononcer ses premières prédications, notamment dans la maison d’Ananie, où celui-ci a ouvert une église domestique dès l’année 37. Cette dernière est la plus vieille de Syrie (aujourd’hui dans le quartier chrétien de Bab Touma). En 635, Damas se soumit aux musulmans et devint la capitale de la dynastie des Omeyyades de 661 à 750. Avec l’adoption de la langue arabe, elle devint le centre culturel et administratif de l’empire musulman durant près d’un siècle. Par la suite, elle demeura un foyer culturel majeur et un pôle économique de premier plan profitant de sa situation géographique privilégiée, à la croisée des chemins de La Mecque, l’Afrique, l’Anatolie, la mer Méditerranée et l’Asie (route de la soie en direction de la Chine et du commerce des épices avec l’Inde).

[9] Gibraltar est un territoire britannique d’outre-mer, situé au sud de la péninsule Ibérique, en bordure du détroit de Gibraltar qui relie la Méditerranée à l’océan Atlantique. Il correspond au rocher de Gibraltar et à ses environs immédiats et est séparé de l’Espagne par une frontière de 1,2 kilomètre. Gibraltar est possession du Royaume-Uni depuis 1704. Au début du 8ème siècle, dans le cadre de la conquête musulmane de l’Espagne wisigothique, le chef Tariq ibn Ziyad y établit une tête de pont en Europe, donnant son nom au rocher. Le site est conquis, en 1309, par le royaume de Castille, puis repris par le général mérinide Abd-el-Melek en 1333 expulsant les Castillans. En 1374, les Mérinides cèdent le rocher au royaume de Grenade. Gibraltar est définitivement reconquis par Ferdinand V en 1492.

[10] L’Andalousie est une région située dans le sud de l’Espagne. Elle constitue l’une des dix-neuf communautés autonomes du pays. Dans l’Antiquité, l’Andalousie est peuplée par les Ibères, les Phéniciens (venus de l’actuel Liban), les Carthaginois (anciens habitants de l’actuelle Tunisie) et les Tartessiens. L’Andalousie reçoit des colonies grecques et des comptoirs phéniciens. Elle est ensuite sous l’obédience des Carthaginois, des Ibères, puis des Romains. Dans ce territoire se sont également établis les Vandales et Wisigoths, puis les Arabes et les Berbères.

[11] Tanger est une ville du Nord du Maroc, dans le Rif occidental. Située à l’extrémité du nord-ouest du pays sur le détroit de Gibraltar, la ville se trouve à 24 kilomètres de la côte espagnole. Le général musulman Moussa Ibn Noçaïr, gouverneur du Maghreb au service des Omeyyades de Damas, s’intéresse à Tanger pour sa position stratégique et c’est donc de là qu’en 711, commence la conquête de l’Espagne par les troupes de Tariq ibn Ziyad un lieutenant d’Ibn Noçaïr, à qui Gibraltar doit son nom (Djebel Tarik, la « montagne de Tarik »). Pendant les 5 siècles qui suivent, des dynasties différentes se disputent la souveraineté de Tanger. Les Idrisides de Fès, les Omeyyades de Cordoue, s’affrontent pour sa domination pendant plus d’un siècle. Au milieu du 10ème siècle, les Ifrénides, Maghraouas, Fatimides et Zirides y étendent leur autorité. En 1075, les Almoravides en deviennent maîtres jusqu’en 1149, date à laquelle la ville passe aux Almohades. Elle s’inféode aux Hafsides de Tunis avant de devenir Mérinide en 1274.

[12] Ceuta est une ville autonome espagnole formant une encoche sur la côte nord du Maroc en Afrique. Située sur le côté méditerranéen du détroit de Gibraltar, en face de la péninsule Ibérique, à environ quinze kilomètres des côtes de la province espagnole de Cadix, elle est revendiquée par le Royaume du Maroc depuis 1956.

[13] Claude transforma le royaume de Maurétanie en deux provinces : à l’ouest la Maurétanie tingitane, avec Tingis (actuelle Tanger) comme capitale, sur un territoire correspondant globalement au nord de l’actuel Maroc ; à l’est la Maurétanie césarienne qui tire son nom, comme sa jumelle, de sa capitale Césarée de Maurétanie (actuelle Cherchell) capitale de l’ancien royaume. La Maurétanie tingitane s’étendait du nord de la péninsule à Salé (Nécropole de Chella) et Volubilis au sud et à l’est jusqu’à la rivière de Oued Moulouya. Les principales villes étaient Volubilis, Banasa, Tingis (Tanger), Lixus (Larache) Tamuda (Tétouan) et Russadir (Melilla).

[14] La Maurétanie Césarienne est une province de la Rome antique, partie orientale de la Maurétanie, qui correspondait à l’actuelle Algérie centrale et occidentale. À l’ouest de l’Afrique romaine, la Maurétanie.

[15] Byzance est une ancienne cité grecque, capitale de la Thrace, située à l’entrée du Bosphore sous une partie de l’actuelle Istanbul. La cité a été reconstruite par Constantin 1er et, renommée Constantinople en 330, elle est devenue la capitale de l’Empire romain, puis de l’Empire romain d’Orient et enfin de l’Empire ottoman à partir de 1453 date de la prise de la ville par les Turcs. Elle fut rebaptisée Istanbul en 1930.

[16] Constantinople est l’appellation ancienne et historique de l’actuelle ville d’Istanbul en Turquie (du 11 mai 330 au 28 mars 1930). Son nom originel, Byzance, n’était plus en usage à l’époque de l’Empire, mais a été repris depuis le 16ème siècle par les historiens modernes.

[17] Algésiras est une commune d’Espagne, appartenant à la province de Cadix et à la région d’Andalousie. Conquise par Byzance et le royaume wisigoth, la cité passa sous domination arabe en 711 lors de la conquête musulmane de la péninsule Ibérique dirigée par Tariq ibn Ziyad. Les musulmans y bâtirent leur première ville sous le nom de « alcaetaria ». En 858, Algésiras fut pillée par le chef viking Hasting. Munie d’un excellent port nature, la ville devint un point stratégique de la péninsule. Elle fut dotée de plusieurs mosquées et protégée par des fortifications. Elle subit de nombreux sièges et fut la ville natale d’Almanzor. Elle redevint espagnole après sa reconquête en 1342 sur les maures par Alphonse XI de Castille, après un siège de deux ans, où les Maures firent usage du canon, encore inconnu en Europe. Occupée à nouveau par les Arabes à l’issue du siège de 1369, elle fut détruite par le roi Muhammad V de Grenade en 1379.

[18] Cadix est la capitale de la province de Cadix appartenant à la Communauté autonome d’Andalousie, en Espagne, dans le sud-ouest extrême de l’Europe continentale. Elle est avec Jerez de la Frontera l’une des deux grandes villes de la baie de Cadix. Cadix se situe à environ 30 kilomètres au sud de l’embouchure du Guadalquivir.

[19] La Chronique d’Alphonse III (en latin : Chronica Adefonsi tertii regis) est un document historique du type chronique qui est attribué au roi Alphonse III en personne. Elle couvre un espace de temps qui va depuis le règne de Wamba jusqu’à la fin de celui de Ordoño Ier

[20] Carthagène est une ville espagnole située en bordure de la mer Méditerranée dans la communauté autonome de la région de Murcie, dont c’est la capitale législative. La ville se trouve au sud de la plaine dénommée Campo de Cartagena, espace naturel qui forme son aire métropolitaine. En 227 avant jc Hasdrubal le Beau, fonde la ville de Qart Hadasht (Nouvelle Ville), après avoir battu l’ibère Orisón, et s’assurant ainsi le contrôle des riches gisements de minerais du sud-est de la péninsule Ibérique. Qart Hadasht devint la principale cité du royaume carthaginois d’Hannibal en Ibérie. Sa célèbre expédition à destination de l’Italie en traversant les Alpes avec ses éléphants, partit de cette ville, marqua le début de la Deuxième guerre punique en 218 avant jc. Le général romain Scipion l’Africain prit Qart Hadasht en 209 avant jc. Sous le nom de Carthago Nova, la cité devint une des cités romaines les plus importantes de la Péninsule Ibérique.

[21] Tarifa est une ville fortifiée du sud de l’Espagne, située dans la province de Cadix, en Andalousie. C’est là que se trouve le point le plus méridional de l’Europe continentale avec la pointe de Tarifa. Occupée en 710 par Tarif ibn Malik, lieutenant de Tarik, qui y bâtit une forteresse et lui donne son nom, Tarifa appartient au califat omeyyade puis au taïfa d’Algésiras. Elle est prise par les Castillans en 1292.

[22] L’Empire byzantin ou Empire romain d’Orient désigne l’État apparu vers le 4ème siècle dans la partie orientale de l’Empire romain, au moment où celui-ci se divise progressivement en deux. L’Empire byzantin se caractérise par sa longévité. Il puise ses origines dans la fondation même de Rome, et la datation de ses débuts change selon les critères choisis par chaque historien. La fondation de Constantinople, sa capitale, par Constantin 1er en 330, autant que la division d’un Empire romain de plus en plus difficile à gouverner et qui devient définitive en 395, sont parfois citées. Quoi qu’il en soit, plus dynamique qu’un monde romain occidental brisé par les invasions barbares, l’Empire d’Orient s’affirme progressivement comme une construction politique originale. Indubitablement romain, cet Empire est aussi chrétien et de langue principalement grecque. À la frontière entre l’Orient et l’Occident, mêlant des éléments provenant directement de l’Antiquité avec des aspects innovants dans un Moyen Âge parfois décrit comme grec, il devient le siège d’une culture originale qui déborde bien au-delà de ses frontières, lesquelles sont constamment assaillies par des peuples nouveaux. Tenant d’un universalisme romain, il parvient à s’étendre sous Justinien (empereur de 527 à 565), retrouvant une partie des antiques frontières impériales, avant de connaître une profonde rétractation. C’est à partir du 7ème siècle que de profonds bouleversements frappent l’Empire byzantin. Contraint de s’adapter à un monde nouveau dans lequel son autorité universelle est contestée, il rénove ses structures et parvient, au terme d’une crise iconoclaste, à connaître une nouvelle vague d’expansion qui atteint son apogée sous Basile II (qui règne de 976 à 1025). Les guerres civiles autant que l’apparition de nouvelles menaces forcent l’Empire à se transformer à nouveau sous l’impulsion des Comnènes avant d’être disloqué par la quatrième croisade lorsque les croisés s’emparent de Constantinople en 1204. S’il renaît en 1261, c’est sous une forme affaiblie qui ne peut résister aux envahisseurs ottomans et à la concurrence économique des républiques italiennes (Gênes et Venise). La chute de Constantinople en 1453 marque sa fin.

[23] Les îles Baléares sont l’une des communautés autonomes d’Espagne. Il s’agit d’un archipel situé en mer des Baléares qui comprend cinq îles principales, dont quatre habitées, ainsi que de nombreux îlots

[24] Le Califat omeyyade est un califat fondé par la dynastie arabe des Omeyyades, qui gouverne le monde musulman de 661 à 750. Les Omeyyades sont originaires de la tribu de Qurayš, qui domine la Mecque au temps du prophète Mahomet. À la suite de la guerre civile ayant opposé principalement Muʿāwiyah ibn ʾAbī Sufyān, gouverneur de Syrie, au calife ʿAlī ibn ʾAbī Ṭalib, et après l’assassinat de ce dernier, Muʿāwiyah fonde le Califat omeyyade en prenant Damas comme capitale, faisant de la Syrie la base d’un Califat qui fait suite au Califat bien guidé et qui devient, au fil des conquêtes, le plus grand État musulman de l’Histoire. Ainsi, les successeurs de Muʿāwiyah 1er étendent les frontières du Califat de l’Indus jusqu’à la péninsule Ibérique, entrant en guerre à plusieurs reprises notamment avec l’Empire romain d’Orient et l’Empire khazar, et faisant disparaître le Royaume wisigoth. Le Califat omeyyade s’étend même au-delà des Pyrénées avant d’être arrêté par Charles Martel à la bataille de Poitiers en 732.

[25] Tolède est une ville qui se trouve dans le centre de l’Espagne, capitale de la province du même nom et de la communauté autonome de Castille-La Manche. Lors des Grandes invasions du 5ème siècle qui ravagèrent un Empire romain d’Occident déclinant, Tolède est pillée à plusieurs reprises par les Barbares (Vandales, Suèves et Alains) qui ont envahi la péninsule Ibérique à partir de l’an 409. À partir du milieu du 6ème siècle, Tolède devient la capitale des Wisigoths, devenus les nouveaux maîtres d’une grande partie de la péninsule. Au début du 8ème siècle, lors de la conquête musulmane de l’Espagne, le dernier souverain wisigoth, Rodrigue, est battu par le conquérant arabe Tariq ibn Ziyad à la bataille de Guadalete en 711. Tolède tombe aux mains des musulmans en 712. À partir de là, la ville fait partie du Califat omeyyade, puis de l’Émirat de Cordoue (755–929), et enfin du Califat de Cordoue. Le 25 mai 1085, en pleine Reconquista, les chrétiens dirigés par le roi Alphonse VI de Castille reprennent Tolède aux musulmans.

[26] La bataille du Guadalete se déroule le 19 juillet 711 sur les rives du Guadalete, au sud de la péninsule Ibérique, et oppose le Califat omeyyade au royaume wisigoth d’Hispanie. Les Omeyyades y obtiennent une victoire décisive qui précipite la chute du royaume wisigoth et permet la conquête de la péninsule Ibérique par les musulmans. Dans la bataille, le roi Rodéric a perdu la vie avec de nombreux membres de la noblesse wisigothique, ouvrant la voie à la prise de la capitale wisigothe, Tolède.