Au cours de la 9ème et 10ème année de l’hégire [1] Mahomet reçoit le ralliement de toutes les tribus arabes du Hedjaz [2] sans avoir à les combattre. Une des dernières à se rallier fut celle des Banû Hanîfa [3]. La délégation venue à Médine se composait de 10 personnes dont Musaylima.
Après la mort de Mahomet, il s’insurgea contre le calife Abû Bakr et mit en déroute le premier général que le calife avait envoyé à sa rencontre, Ikrimah ibn Abi-Jahl. Abû Bakr charge alors Khalid ibn al-Walid de le débarrasser de Musaylima.
Dans la tribu des Banu Tamim [4], Sajah de la tribu des Banû Taghlib [5], une prophétesse d’origine chrétienne née à Mossoul [6] avait pris la tête des rebelles contre l’islam. Elle professait une sorte de syncrétisme [7] entre l’islam et le christianisme. Elle cherchait une alliance pour se renforcer contre le calife.
Avec ses troupes elle fit mouvement vers Al-Yamâma [8]. Ce mouvement inquiète autant Musaylima que Khâlid ibn al-Walîd qui se trouvait lui aussi dans les parages. Les armées musulmanes se retirèrent à 2 jours de marche pour éviter l’affrontement.
Musaylima, retranché dans la forteresse d’Al-Yamâma, fit installer une tente en dehors de la ville pour y recevoir l’ambassade de Sajâh. Elle reste avec Musaylima pendant 3 jours sous cette tente consommant le mariage sur le champ. Malgré cela, Musaylima désirait voir Sajâh quitter les environs d’Al-Yamâma. Forte de la promesse de recevoir la moitié des revenus de la province, elle consentit à repartir vers Mossoul avec une armée affaiblie, que nombre de membres de la tribu des Banu Tamim avaient abandonné. Elle resta alors dans sa tribu des Banu Taghlib.
Les Banû Tamim étaient inquiets des réactions d’Abou Bakr et de son général Khalid ibn al-Walid. Ils envoyèrent une ambassade auprès du calife pour plaider leur cause. Le Calife était prêt à pardonner mais Omar s’interposa et déchira le traité qui venait d’être signé. Omar imposa au calife sa décision d’envoyer Khalid ibn al-Walid faire le tri et mettre à mort les apostats. Khâlid engagea une campagne contre les Banû Tamîm laissant Musaylima tranquille.
Après cette campagne contre les Banu Tamim, les armées musulmanes se retournèrent vers Al-Yamâma dans laquelle Musaylima était retranché. A l’arrivée des troupes du calife, il décida de sortir de la forteresse et installa son camp dans un verger entouré de murs élevés, nommé l’enclos d’Ar-Rahmân. La bataille s’engagea mal pour les troupes de Khalid ibn al-Walid, 950 musulmans tombèrent durant la première phase. Khâlid parvint à reprendre en main ses troupes en séparant les ansars [9] des muhajiroun [10] pour savoir lesquels d’entre eux voulaient s’enfuir. Chaque clan voulant montrer sa vaillance, l’armée califale enfonça les troupes de Musaylima qui se réfugia dans l’enclos. 200 musulmans encore trouvèrent la mort pendant l’assaut de l’enclos avant de pouvoir y entrer. Le frère d’Omar, Zayd ibn al-Khattab, appelait les musulmans à se battre. Il continua le combat jusqu’à ce qu’il soit tué.
Musaylima reçu un javelot lancé par Wachi ibn Harb en pleine poitrine traversant sa cuirasse et mourut. Les survivants partirent se réfugier dans la forteresse. Khâlid avait fait prisonnier Madjâ, l’un des généraux de Musaylima. Il le libéra afin qu’il puisse négocié une reddition avec les habitants d’Al-Yamâma. Madjâ constata qu’il n’y avait pas de soldats en mesure de défendre la ville alors il demanda aux femmes de revêtir des armures et de venir sur les remparts pour le conspuer lorsqu’il sortirait.
Khalid voyant ces armures briller au soleil crut avoir en face de lui une armée importante. Il demanda à Madjâ à qui s’adressent ces injures. Madjâ lui dit que c’était à lui car les gens ne sont pas satisfaits des conditions de la reddition. Madjâ parvint ainsi à obtenir des condition moins sévères pour la population, celle-ci devrait livrer au vainqueur un quart de ses richesse et Khâlid pourrait choisir la maison qui lui plairait comme résidence.