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Publius Memmius Regulus

vendredi 22 septembre 2023, par lucien jallamion

Publius Memmius Regulus (mort en 61)

Homme politique de l’Empire romain

Blason empire RomainIl se marie à Lollia Paulina, future impératrice romaine. C’est un homo novus [1], questeur [2] de Tibère, puis soit édile [3], soit tribun de la plèbe [4], et enfin préteur [5].

Le 1er octobre 31, il devient consul suffect [6] avec Lucius Fulcinius Trio, remplaçant Séjan et Tibère dans cette magistrature, ce dernier démissionnant pour forcer Séjan à faire de même.

Tibère mandate Memmius, avec le préfet de Rome [7] Macron et le préfet des vigiles [8] Lacon, pour mettre fin au règne du préfet du prétoire Séjan, qui a pour objectif de s’assurer de la succession de l’empereur. Les 3 hommes convoquent le lendemain le Sénat.

Quand Séjan arrive au Sénat le 18 octobre, il est informé par Macron de l’arrivée d’une lettre de Tibère annonçant l’attribution de la puissance tribunicienne. Ainsi, pendant que Séjan, jubilant, prend place parmi les sénateurs, Macron, resté en dehors du temple, éloigne les prétoriens [9] de garde, les remplaçant par les vigiles de Lacon.

Puis, confiant la lettre de Tibère au consul Publius Memmius Regulus pour qu’il la lise devant le Sénat, Macron rejoint la caserne de la Garde prétorienne pour annoncer sa nomination comme préfet du prétoire [10]. Dans cette lettre, délibérément très longue et très vague, Tibère évoque différents sujets, tantôt louant Séjan, tantôt le critiquant, et à la fin seulement, l’empereur accuse le préfet de trahison, ordonnant sa destitution et son arrestation.

Séjan, consterné par la tournure inattendue, est immédiatement emmené, enchaîné par les vigiles et peu après sommairement jugé par le Sénat qui s’est réuni au temple de la Concorde [11] : il est condamné à mort et à la damnatio memoriae [12].

Les 2 consuls suffects ne s’entendent pas et, à la fin de l’année, une discorde éclate. Trion accuse indirectement Memmius de négligence dans la poursuite des complices de Séjan. Memmius contre-attaque en accusant son collègue d’avoir participé à la conjuration de Séjan. Malgré les demandes pressantes du Sénat pour calmer les deux hauts magistrats, en vain.

En 35, il succède à Caius Poppeus Sabinus en tant que légat d’Auguste propréteur [13] de Mésie [14], d’Achaïe [15] et de Macédoine [16], et jusqu’en 44 sans discontinuité.

Alors qu’il est marié avec Lollia Paulina, petite-fille de Marcus Lollius Paulinus, l’empereur Caligula contraint Memmius à divorcer d’avec sa femme, peu de temps après la mort de sa sœur Drusilla, en 38.

D’après Suétone, il l’aurait fait venir de Mésie où son mari est gouverneur, parce qu’il a entendu parler de la beauté remarquable de sa grand-mère. Il ne lui faut pas plus de 6 mois pour qu’il se sépare d’elle parce qu’elle ne peut avoir d’enfant. Memmius devient frère arvale [17], l’année même où il accepte de divorcer pour complaire à l’empereur.

Selon Flavius Josèphe, il tergiverse lorsque Caligula lui ordonne de transférer à Rome le Jupiter honoré par les Grecs à Olympie et nommé Olympien, œuvre de l’Athénien Phidias. Il écrit alors à Caius Caligula pour s’excuser d’avoir laissé ses ordres sans exécution ; se trouvant par la suite en danger de mort, il fut sauvé parce que la mort de Caius devança la sienne.

Entre 48 et 49, Memmius est proconsul de la province d’Asie [18].

En l’an 61, il meurt. Son fils, Gaius Memmius Regulus, est consul ordinaire en 63.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Publius Memmius Regulus/ Portail de la Rome antique/ Catégories : Consul de l’Empire romain

Notes

[1] Homo novus est une expression latine désignant dans l’Antiquité romaine, particulièrement sous la république, un citoyen dont aucun aïeul n’a occupé quelque charge publique que ce soit (consulat, préture, questure, édilité, ...) et qui occupe pour la première fois une telle charge alors qu’il n’est pas issu du patriciat.

[2] Dans la Rome antique, les questeurs sont des magistrats romains annuels comptables des finances, responsables du règlement des dépenses et de l’encaissement des recettes publiques. Ils sont les gardiens du Trésor public, chargés des finances de l’armée et des provinces, en relation avec les consuls, les promagistrats et les publicains. Maintenue sous le Haut Empire avec son rôle comptable, cette fonction se réduit sous le Bas-Empire à une magistrature honorifique et coûteuse exercée uniquement à Rome.

[3] Les édiles étaient des magistrats de la Rome antique. Leur fonction primitive était liée à l’administration urbaine de Rome. L’édilité est intégrée au cursus honorum. En 365 av.jc, le Sénat crée deux nouveaux édiles, les édiles curules, qui sont eux recrutés parmi les patriciens. Ils furent mis en place parce que les deux édiles plébéiens refusaient d’étendre les ludi maximi à quatre jours au lieu de trois. L’édilité curule fut néanmoins ouverte rapidement aux plébéiens. Les deux édiles curules sont supérieurs aux deux édiles plébéiens : ils disposent de la chaise curule (les édiles plébéiens doivent se contenter du subsellium), de la toge prétexte, ils ont le ius edicendi, c’est-à-dire le pouvoir de publier des édits dans leurs domaines d’action. Au Sénat ils ont la préséance sur leurs collègues plébéiens.

[4] Dans la Rome antique, les tribuns de la plèbe sont les représentants de la plèbe, élus pour une durée d’un an par le concile plébéien.

[5] Le préteur est un magistrat de la Rome antique. Il était de rang sénatorial, pouvait s’asseoir sur la chaise curule, et porter la toge prétexte. Il était assisté par 2 licteurs à l’intérieur de Rome, et 6 hors du pomerium de l’Urbs. Il était élu pour une durée de 1 an par les comices centuriates. La fonction de préteur fut créée vers 366 av. jc pour alléger la charge des consuls, en particulier dans le domaine de la justice. Le premier préteur élu fut le patricien Spurius Furius, le fils de Marcus Furius Camillu. Égal en pouvoir au consul, auquel il n’a pas de compte à rendre, le préteur prêtait le même serment, le même jour, et détenait le même pouvoir. À l’origine, il n’y en avait qu’un seul, le préteur urbain, auquel s’est ajouté vers 242 av. jc le préteur pérégrin qui était chargé de rendre la justice dans les affaires impliquant les étrangers. Cette figure permit le développement du ius gentium, véritable droit commercial, par contraste avec le ius civile applicable uniquement aux litiges entre citoyens romain. Pour recruter, pour former ou pour mener des armées au combat ; sur le terrain, le préteur n’est soumis à personne. Les préteurs ont aussi un rôle religieux, et doivent mener des occasions religieuses telles que sacrifices et des jeux. Ils remplissent d’autres fonctions diverses, comme l’investigation sur les subversions, la désignation de commissionnaires, et la distribution d’aides. Lors de la vacance du consulat, les préteurs, avant la création des consuls suffects, pouvaient remplacer les consuls : on parle alors de préteurs consulaires.

[6] Parfois, un consul décède ou démissionne avant la fin de son mandat de douze mois. Le consul restant rétablit la collégialité par l’élection intermédiaire si le délai restant le permet ou par la désignation directe d’un consul suffectus (du participe passé du verbe sufficere, « remplacer »). Ce consul entre en fonction immédiatement, il a les mêmes privilèges et les mêmes pouvoirs que le consul remplacé mais il n’est en charge que pour la durée du mandat qui reste à couvrir. Enfin, le consul suffect ne donne pas son nom à l’année, à l’inverse du consul dit ordinaire.

[7] Le préfet de Rome ou préfet de la Ville est une magistrature romaine non collégiale et non élective, chargée de gouverner la ville. Si les historiens romains mentionnent durant la monarchie romaine et la République archaïque une délégation temporaire et épisodique pour défendre la ville en l’absence des titulaires du pouvoir, la préfecture de Rome n’est une magistrature réelle que sous l’Empire.

[8] Le préfet des vigiles est, dans la Rome antique, le chef du corps des vigiles urbains qui est chargé de la lutte contre les incendies et de la police nocturne. À partir du 2ème siècle, le préfet des vigiles est assisté par un sous-préfet.

[9] Dans l’Antiquité romaine, la garde prétorienne était une unité de l’armée romaine constituée de soldats d’élite initialement recrutés en Italie. Ces unités tirent leur origine du petit groupe d’hommes dont s’entouraient les magistrats républicains connus sous le nom de préteurs et leur nom du camp des légions romaines où était dressée la tente du commandant de la légion, le prétoire, quand ils partaient en campagne. C’est l’une des unités militaires les plus célèbres de l’histoire romaine.

[10] Le préfet du prétoire (præfectus prætorio) est l’officier commandant la garde prétorienne à Rome, sous le Haut-Empire, et un haut fonctionnaire à la tête d’un groupe de provinces, la préfecture du prétoire, dans l’Antiquité tardive.

[11] Le temple de la Concorde est un temple romain dédié à la déesse Concordia est situé sur le Forum Romain, à Rome.

[12] La damnatio memoriae (littéralement : « damnation de la mémoire ») est à l’origine un ensemble de condamnations post mortem à l’oubli, utilisée dans la Rome antique. Par extension le mot est utilisé pour toutes condamnations post mortem. Son exact contraire est la consécration ou apothéose, jusqu’à la divinisation.

[13] Le légat d’Auguste propréteur est un gouverneur de province impériale dans l’Empire romain.

[14] La Mésie est une ancienne région géographique et historique située au sud du cours inférieur du Danube, dans les actuelles Serbie, Bulgarie (nord) et Roumanie (extrémité sud-est).

[15] L’Achaïe est une ancienne région de la Grèce antique, située au nord-ouest de la péninsule du Péloponnèse. Cette région s’étend sur plus de 6000 km², depuis le cap Avgo à l’est jusqu’au cap Araxos à l’ouest, du golfe de Corinthe jusqu’à la frontière avec Élis et l’Arcadie d’une part, et Sicyone d’autre part. L’Achaïe était organisée en villages, parfois protégés par des enceintes comme Araxos. Les villages se regroupèrent pour former des villes. Ainsi, selon la tradition, Patras fut formée par la réunion de sept villages. Le mouvement de concentration aboutit, au 5ème siècle av. jc, à la création de la Ligue achéenne, rassemblant 12 cités, sur une base sans doute plus religieuse que politique. Elle fut dissoute par les Macédoniens Démétrios 1er Poliorcète et Cassandre.

[16] La province romaine de Macédoine s’étendait sur le nord de la Grèce actuelle. Elle englobait l’Albanie et la République de Macédoine actuelles. La province fut fondée en 146 av. jc. Elle succédait au royaume de Macédoine dont le dernier souverain, Andriscus, avait été défait en 148 av. jc par le général Q. Cæcilius Metellus. Cette province était sénatoriale gouvernée par un ancien préteur.

[17] Les Frères arvales formaient un corps de prêtres de la Rome antique qui pratiquaient des sacrifices annuels en faveur de la déesse Dea Dia, divinité mal connue, pour garantir de bonnes récoltes. Leur culte est connu par les inscriptions qui sont des comptes-rendus de leurs rituels.

[18] La province romaine d’Asie comprenait plusieurs des royaumes antiques d’Anatolie : la Carie, la Lydie, la Mysie, la Phrygie et la Troade. Elle avait une superficie d’environ 78 000 kilomètres carrés. Les villes étaient nombreuses : Pergame, Smyrne, Éphèse, Milet… Bien que le royaume de Pergame ait été légué par Attale III en 133 av. jc, elle ne fut organisée par Manius Aquilius qu’en 129 av. jc, après la guerre causée par la révolte d’Aristonicos. La province d’Asie couvre alors l’ancien royaume de Pergame, à l’exception de quelques districts de Phrygie et de Lycaonie, confiés au roi du Pont, Mithridate V, et de Cappadoce, Ariarathe VI. De 56 à 49 av. jc, les trois districts orientaux de Cibyra, Synnada (Şuhut) et d’Apamée (Dinar) en sont détachés au profit de la Cilicie. Jules César les lui rend et lui rattache la Pamphylie. En 36 av. jc, Marc Antoine en détache celle-ci au profit du royaume galate d’Amyntas. Sous l’Empire, devenue province sénatoriale, elle connut une période faste.