Jean Arago (1788-1836)
Militaire français-Général dans l’armée mexicaine
Sixième des 11 enfants de François Bonaventure Arago et de son épouse Marie Arago . Il est le 2ème des 6 frères Arago.
Caissier de la Monnaie de Perpignan [1] lors de la Seconde Restauration [2], il est destitué et s’embarque pour La Nouvelle-Orléans [3]. Profitant de ses connaissances en administration militaire acquises auprès du général Guillaume Philibert Duhesme , dont il avait été le secrétaire, il passe au service des rebelles mexicains et combat dans leurs rangs durant la guerre d’indépendance [4] contre l’Espagne, entre 1816 et 1821.
Se distinguant par sa bravoure et ses talents militaires, il est nommé commandant en chef en 1818, à la suite d’une révolte du corps des officiers contre le père Torres. Le général Santa-Anna lui doit une grande partie de ses premiers succès. Les troupes de Ferdinand VII battues, il se voit décerner par les vainqueurs le grade de général.
En 1836, atteint d’hydropisie [5], Arago participe à l’expédition du Texas [6]. Mais, dans les derniers jours de juin, il rentre à Mexico [7], où il meurt le 9 juillet 1836.
Notes
[1] Perpignan est une commune du sud de la France, préfecture du département des Pyrénées-Orientales et quatrième ville la plus peuplée de la région Occitanie. Ancienne capitale continentale du Royaume de Majorque, la ville est annexée par le Royaume de France en 1659. Dernière ville française méditerranéenne importante avant l’Espagne, elle est marquée par une forte identité catalane. En 1344, Perpignan perd son statut de capitale par la réintégration du royaume de Majorque dans la couronne d’Aragon. Dès 1346 elle est durement touchée par la peste noire. La ville ne s’en remet pas pendant longtemps. Du 15 novembre 1408 au 26 mars 1409, Benoît XIII tient un concile à Perpignan. À la mi-septembre 1415, l’empereur Sigismond 1er se rend à Perpignan pour un pseudo-concile avec le roi d’Aragon Ferdinand 1er et l’antipape Benoît XIII. Il en repart le 5 novembre 1415 sans avoir convaincu ce dernier d’abdiquer. En 1463, Louis XI occupe Perpignan en confirmant leurs anciens droits, mais la ville se soulève contre les Français en 1473. Après un siège terrible, qui se termina le 2 février 1475, le titre de « Fidelíssima vila de Perpinyà » (Très fidèle ville de Perpignan) fut décerné par les rois d’Aragon. Plus tard, en 1493, Charles VIII restitua le Roussillon et la Cerdagne aux Rois catholiques, qui venaient de fonder l’unité d’Espagne, par le mariage entre la Castille et l’Aragon. Malheureusement, la rivalité franco-espagnole et les conflits qui suivirent devaient faire chuter l’économie de Perpignan, dotée par Philippe II, à cet égard, de puissantes fortifications. Devenue place avancée de la monarchie espagnole face à la France depuis 1479, Perpignan entre dans une logique militaire, enfermée dans des remparts puissants renforcés à toutes les époques (Vauban notamment), elle n’est plus qu’un enjeu entre les deux grandes puissances. Prise par les armées de Louis XIII en 1642, elle est annexée avec le reste du Roussillon au royaume de France par le traité des Pyrénées de 1659.
[2] La Seconde Restauration est le régime politique de la France de 1815 à 1830. Elle succède aux Cent-Jours, qui avaient vu Napoléon revenir brièvement au pouvoir. Après une période de confusion, Louis XVIII revient sur le trône. Débute l’expérience d’une monarchie constitutionnelle qui essaie de recréer une unité dans le pays sur des bases héritées à la fois de la Révolution et de l’Ancien Régime. Après une période marquée par un bref retour au pouvoir des monarchistes absolutistes ultras, qui se caractérise notamment par la Terreur blanche, le régime prend de 1816 à 1820 un tournant plus libéral, sous la direction des ministres Richelieu puis Decazes. L’assassinat du duc de Berry en 1820 entraîne une réaction absolutiste des ultras, avec l’arrivée comme président du conseil des ministres de Villèle, qui mène une politique de plus en plus proche des désirs des ultras, qui se retrouvent en position encore plus favorable en 1824, à l’arrivée de Charles X sur le trône. La fin des années 1820 marque une opposition de plus en plus marquée de la part des libéraux. L’arrivée du ministère Polignac, résolument ultra, et les réponses inadaptées du souverain face à l’opposition entraînent la Révolution de 1830 et la mise en place de la monarchie de Juillet.
[3] La Nouvelle-Orléans est la plus grande ville de l’État de Louisiane, aux États-Unis, la ville est située sur les bords du Mississippi, non loin de son delta, sur les rives sud du lac Pontchartrain. Fondée en 1718 par Jean-Baptiste Le Moyne, sieur de Bienville et des colons français, son nom est choisi en l’honneur du régent Philippe, duc d’Orléans. Nommée capitale de la Louisiane en 1722, elle est construite ex nihilo selon un plan en damier symétrique. Elle devient peu à peu un centre commercial, exportant vers l’Europe des peaux et fourrures produites par les Amérindiens ainsi que des produits de plantations (indigotier, tabac). Cédée à l’Empire espagnol puis reprise par la France, la ville est définitivement vendue aux États-Unis, avec la Louisiane, par Napoléon Bonaparte en 1803.
[4] La guerre d’indépendance du Mexique est une guerre qui dura de 1810 à 1821, au terme de laquelle le Mexique devint indépendant du royaume d’Espagne et de l’Empire espagnol. Elle fut menée principalement par des Espagnols nés au Mexique : les criollos (à ne pas confondre avec le terme français créoles) contre les Espagnols vivant dans le pays mais nés en Espagne, les peninsulares.
[5] Le terme d’hydropisie était anciennement employé pour désigner tout épanchement de sérosité dans une cavité naturelle du corps ou entre les éléments du tissu conjonctif. Il pouvait donc être synonyme d’« œdème ». La plupart du temps, l’hydropisie en tant que maladie désignait la cause principale d’œdèmes généralisés, à savoir l’insuffisance cardiaque congestive.
[6] La révolution texane se déroule du 2 octobre 1835 au 21 avril 1836. Elle oppose le Mexique, alors centraliste, à une coalition de colons du Texas (République du Texas) originaire des États-Unis et des Tejanos (Texans mexicains). Ce soulèvement s’intègre dans un contexte d’oppositions entre centralistes et fédéralistes à l’intérieur du Mexique, à la suite de la prise du pouvoir par Antonio López de Santa Anna.
[7] Capitale du Mexique. Fondée au début du 14ème siècle par les Mexicas (Aztèques) sur une île du lac Texcoco, la ville précolombienne de Tenochtitlan a été remplacée par les conquérants espagnols lors de la chute de l’Empire aztèque en 1521 par la première grande ville de tracé européen du continent. Dès 1522, Hernán Cortés prend la décision de construire au même endroit la capitale de la Nouvelle-Espagne, qu’il nomme « Mexico