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Balj ibn Bishr al-Qushayri

mardi 30 mai 2023, par ljallamion

Balj ibn Bishr al-Qushayri (mort en 742)

Commandant militaire omeyyade au Maghreb et al-Andalus

le Califat omeyyade en 750Il devint brièvement le souverain d’al-Andalus [1] en 742. Balj était membre des Banu Qushayr [2], une branche de la tribu Nejdi Hawazin [3], et était le neveu de Kulthum ibn Iyad al-Qasi, gouverneur d’ Ifriqiya [4] nommé par le calife omeyyade [5]Hisham.

En 741, Balj était lieutenant de cavalerie sous le commandement de son oncle lors d’une campagne militaire contre une révolte berbère en Afrique du nord [6].

Balj ibn Bishr a dirigé l’avant-garde de son armée qui est arrivée à Kairouan [7] à l’été 741. Les problèmes ont commencé lors du cantonnement des troupes omeyyades et de la réquisition de fournitures auprès de leurs hôtes, sous leur commandant Habib ibn Abi Obeida al-Fihri .

Les hostilités entre les sections de l’armée, ont probablement contribué à la défaite ultérieure par les rebelles berbères à la bataille de Bagdoura [8] ou Kulthum ibn Iyad fut tué et 20 000 soldats furent tués ou capturés.

Balj s’enfuit au nord vers la côte, avec les 10 000 soldats restants, poursuivis par les Berbères. Atteignant Ceuta [9], ils barricadèrent leur position et Balj ibn Bishr chercha un passage maritime sécurisé pour son armée vers al-Andalus. Le gouverneur andalou Abd al-Malik ibn Qatan al-Fihri ou Yusuf ibn Abd al-Rahman al-Fihri , conscient de la menace que faisaient peser sur ses propres pouvoirs intérieurs cette armée, refusa la demande des assiégés à Ceuta et interdit l’envoi de ravitaillement. Un marchand arabe qui aurait été surpris en train d’envoyer subrepticement deux bateaux céréaliers aux soldats affamés aurait été publiquement torturé et exécuté sur ordre du gouverneur.

Finalement, la menace d’un soulèvement berbère dans son propre arrière-pays amena le gouverneur à céder et à accorder le passage aux soldats sur la base d’un traité que Balj ibn Bishr a signé et qui spécifiait l’aide aux andalous à réprimer la rébellion berbère, puis de retourner en Afrique du Nord dans l’année suivante après le règlement de l’affaire berbère. Des otages furent donnés pour assurer la conformité de Balj.

En traversant le détroit de Gibraltar [10] au début de 742, ils aidèrent à la défaite rapide des trois principales armées rebelles berbères à travers une série de rencontres.

Les armées berbères vaincues, Ibn Qatan pressa immédiatement Balj ibn Bishr pour le départ. À ce moment, Balj ibn Bishr a invoqué ses lettres de créance califales en tant que successeur désigné de son oncle, feu Kulthum ibn Iyad, et sa prétention légale de déposer Ibn Qatan et de se déclarer gouverneur d’ Ifriqiya et souverain d’al-Andalus.

En réaction, les fils du défunt gouverneur de Fihrid, Qattan et Umayya, rallièrent les Arabes andalous, qui se soulevèrent contre Balj ibn Bishr, mais ils furent vaincus de manière décisive à la bataille d’Aqua Portora, à l’extérieur de Cordoue [11] le 6 Août 742.

Balj ibn Bishr a cependant été blessé dans la bataille et est décédé 2 jours plus tard.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé Balj ibn Bishr al-Qushayri Traduit par mes soins

Notes

[1] Al-Andalus est le terme qui désigne l’ensemble des territoires de la péninsule Ibérique et de la Septimanie qui furent sous domination musulmane de 711 (premier débarquement) à 1492 (chute de Grenade). L’Andalousie actuelle, qui en tire son nom, n’en constitua longtemps qu’une petite partie. La conquête et la domination du pays par les Maures furent aussi rapides qu’imprévues et correspondirent à l’essor du monde musulman. Al-Andalus devint alors un foyer de haute culture au sein de l’Europe médiévale, attirant un grand nombre de savants et ouvrant ainsi une période de riche épanouissement culturel

[2] Les Banū Qushayr étaient une branche de la tribu arabe des Banu Amir, résidant historiquement dans la péninsule arabique centrale et s’étendant plus tard au Khurasan, en Irak et en Haute Mésopotamie.

[3] Les Hawazin étaient une tribu arabe basée à l’origine dans l’ouest du Najd et autour de Ta’if dans le Hedjaz. Ils faisaient partie du groupe tribal Qays plus large. Les Hawazin se composaient des sous-tribus des Banu Sa’d et des Banu Jusham, ainsi que des puissants Banu Thaqif et Banu Amir, qui étaient souvent comptés séparément des Hawazin. La tribu s’affrontait souvent avec leurs anciens patrons, les Ghatafan, et à l’occasion, des sous-tribus des Hawazin se battaient entre elles. La tribu a eu peu de contacts avec le prophète islamique Mahomet jusqu’en 630, date à laquelle ils ont été vaincus par les forces de Mahomet à la bataille de Hunayn. La tribu Hawazin a été l’une des premières à se rebeller et à se battre contre le premier État musulman basé à Médine pendant les guerres de Ridda, qui ont suivi la mort de Mahomet en 632.

[4] L’Ifriqiya, est une partie du territoire d’Afrique du Nord pour la période du Moyen Âge occidental, qui correspond aux provinces d’Afrique romaine dans l’Antiquité tardive. Le territoire de l’Ifriqiya correspond aujourd’hui à la Tunisie, à l’est du Constantinois (est de l’Algérie) et à la Tripolitaine (ouest de la Libye). C’est sous ce nom que ce territoire est connu au moment de l’arrivée des Arabes musulmans et de la résistance qui leur est opposée par les populations berbères païennes, chrétiennes ou juives. Le continent, qui était auparavant nommé « Libye » par Hérodote tire son nom de cette dénomination que les Romains imposèrent par leur conquête.

[5] Les Omeyyades, ou Umayyades sont une dynastie arabe de califes qui gouvernent le monde musulman de 661 à 750. Ils tiennent leur nom de leur ancêtre Umayya ibn Abd Shams, grand-oncle de Mahomet. Ils sont originaires de la tribu de Quraych, qui domine La Mecque au temps de Mahomet. À la suite de la guerre civile ayant opposé principalement Muʿāwiyah ibn ʾAbī Sufyān, gouverneur de Syrie, au calife ʿAlī ibn ʾAbī Ṭalib, et après l’assassinat de ce dernier, Muʿāwiyah fonde le Califat omeyyade en prenant Damas comme capitale, faisant de la Syrie la base d’un Califat qui fait suite au Califat bien guidé et qui devient, au fil des conquêtes, le plus grand État musulman de l’Histoire.

[6] La grande révolte berbère de 739/740 à 743, s’est déroulée durant le règne du calife omeyyade Hicham ibn Abd al-Malik et marque la première sécession réussie du califat omeyyade. Échaudés par des prédicateurs puritains kharijites, les berbères se révoltent contre leurs gouverneurs arabes omeyyades qui leur impose le régime du dhimmi qui se traduit notamment par l’imposition de lourdes taxes. La révolte est d’abord menée par Maysara, un chef berbère de la tribu des Imteghren, dans l’actuel Maroc, duquel les Omeyyades sont rapidement expulsés, puis se répand dans le reste du Maghreb et à travers le détroit de Gibraltar à al-Andalus. Les Omeyyades ont cependant réussi à empêcher le cœur de l’Ifriqiya (actuelle Tunisie, est-algérien et ouest-libyen) et d’al-Andalus (actuelle péninsule ibérique) de tomber entre les mains des rebelles. Mais le reste du Maghreb n’a jamais été récupéré. Après avoir échoué à s’emparer de Kairouan, les armées rebelles berbères se sont dissoutes et le Maghreb occidental s’est fragmenté en une série de petits états berbères indépendants, dirigés par des chefs tribaux et des imams kharijites.

[7] Kairouan, dont le nom signifie étymologiquement « campement », est une ville du centre de la Tunisie et le chef-lieu du gouvernorat du même nom. Elle se situe à 150 kilomètres au sud-ouest de Tunis et cinquante kilomètres à l’ouest de Sousse. Elle est souvent considérée comme la quatrième ville sainte de l’islam. Jusqu’au 11ème siècle, la ville a été un important centre islamique de l’Afrique du Nord musulmane, l’Ifriqiya. Avec sa médina et ses marchés organisés par corporations à la mode orientale, ses mosquées et autres édifices religieux

[8] La bataille de Bagdoura (ou Baqdoura), est une confrontation décisive lors de la grande révolte berbère, qui se déroule en octobre ou novembre 741. Elle fait suite à la bataille des nobles de l’année précédente, et se conclut par une victoire majeure des Berbères sur les Arabes, à la rivière Sebou (près de l’actuelle ville de Fès, au Maroc). La bataille brise définitivement l’emprise du califat omeyyade sur le Maghreb al-Aqsa (actuel Maroc), et le retrait des forces syriennes d’élite à al-Andalus qui en résulte aura des implications pour la stabilité d’al-Andalus.

[9] Ceuta est une ville autonome espagnole formant une encoche sur la côte nord du Maroc en Afrique. Située sur le côté méditerranéen du détroit de Gibraltar, en face de la péninsule Ibérique, à environ quinze kilomètres des côtes de la province espagnole de Cadix, elle est revendiquée par le Royaume du Maroc depuis 1956.

[10] Le détroit de Gibraltar est situé au sud de l’Espagne, au nord du Maroc, à l’est de l’océan Atlantique, à l’ouest de la mer Méditerranée. C’est le seul passage maritime entre l’océan Atlantique et la mer Méditerranée. Il est large de 14,4 km et d’une profondeur d’environ 300 m. Le détroit est considéré comme faisant partie des eaux internationales.

[11] Cordoue est une ville située dans le sud de l’Espagne, en Andalousie. Cordoue est la capitale de la province homonyme. La ville est située sur le Guadalquivir. Les musulmans conquirent la ville en 711. Elle devient alors le principal centre administratif et politique de l’Espagne musulmane (al-Andalus). À partir de 756, elle est la capitale de l’émirat de Cordoue, fondé par le prince omeyyade Abd al-Rahman 1er.