Fils de Constantin Huygens . Il est généralement crédité pour son rôle fondamental dans le développement du calcul moderne. En sciences physiques il est célèbre pour la formulation de la théorie ondulatoire de la lumière, et le calcul de la force centrifuge.
Il s’est opposé à Leibniz, à la fin de sa vie, dans la mesure où il lui a semblé que le calcul infinitésimal n’était au fond qu’une affaire de langage, la géométrie devant seule intervenir dans la mise en forme mathématique des phénomènes.
Jeune, Huygens eut pour précepteur le mathématicien Jan Stampioen, qu’il partagea à peu d’intervalle avec Guillaume II d’Orange-Nassau, puis Frans Van Schooten , qui l’initia à l’algèbre au travers des œuvres de François Viète.
Les premiers travaux du jeune Huygens touchent à l’élucidation des règles du choc. Il se penche très vite, dès 1652 sur les règles exposées par Descartes dans les Principes de la philosophie et qu’il pense incorrectes.
En 1655, Huygens découvrit Titan, la lune de Saturne. Il examina également les anneaux de Saturne et établit qu’il s’agissait bien d’un anneau entourant la planète. En 1656, il découvrit que ces anneaux sont constitués de roches. La même année, il observa la nébuleuse d’Orion. En utilisant son télescope moderne, il put séparer la nébuleuse en différentes étoiles
Après avoir entendu parler de la correspondance de Blaise Pascal et Pierre de Fermat au sujet du problème des partis lors d’un voyage à Paris en 1655, Huygens, encouragé par Frans van Schooten, publia le premier livre sur le calcul des probabilités dans les jeux de hasard en 1657.
Ce livre, qu’il traduit en néerlandais en 1660, va jouer un rôle déterminant dans la diffusion de cette nouvelle mathématique . Entre 1658 et 1659, Huygens travaille à la théorie du pendule oscillant. Il a en effet l’idée de réguler des horloges au moyen d’un pendule, afin de rendre la mesure du temps plus précise.
En 1659, Huygens découvre la formule donnant la force centrifuge, mais ne publie les théorèmes qu’il a découverts qu’en 1673. En 1666, il commence à concevoir que la force centrifuge due à la rotation de la Terre puisse avoir une influence sur une différence de pesanteur entre les pôles et l’équateur. Il s’intéresse aux résultats donnés par plusieurs expéditions dans les décennies qui suivent visant à détecter une telle différence. Vers 1690, en même temps que Newton, il pense que cette différence de pesanteur est incompatible avec une forme purement sphérique de la Terre et donne une estimation de l’aplatissement de celle-ci.
Huygens est élu fellow [1] de la Royal Society [2] en 1663. En 1666, Huygens devient un membre éminent de l’Académie royale des sciences [3] fondée par Colbert à Paris. Participant à la réalisation de l’Observatoire de Paris [4], achevé en 1672, il y effectue encore d’autres observations astronomiques.
La théorie ondulatoire, présentée en 1678 et publiée en 1690 dans son Traité de la Lumière, sous une forme encore très peu développée et vite éclipsée par les succès newtoniens . Huygens retourna à La Haye [5] en 1681 après une sérieuse maladie. Le décès de son protecteur Colbert en 1683 ne lui permet plus d’échapper à la révocation de l’Édit de Nantes aux courants de contre-Réforme qui agitent la France. Lui qui demeurait à Paris au moment même où Louis XIV avait déclaré la guerre aux Provinces-Unies [6], doit se résoudre à demeurer en sa résidence de Hofwijck [7] pour les dernières années de sa carrière scientifique. C’est à cette époque qu’il rédige plusieurs manuscrits portant sur la nécessité de saisir d’une manière synthétique son œuvre, qui est finalement publiée dans son intégralité.
Il meurt le 8 juillet 1695.