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Quintus Caecilius Metellus Baliaricus ou Balearicus

mercredi 15 février 2023, par ljallamion

Quintus Caecilius Metellus Baliaricus ou Balearicus (vers 166 av.jc- ?)

Homme politique de la Rome antique-Consul en 123 av. jc-Censeur en 120 av. jc

Emblème de la République romaine.Membre des Caecilii Metelli [1]. Fils aîné de Quintus Caecilius Metellus Macedonicus.

Il est le père de Quintus Caecilius Metellus Nepos, consul en 98 av. jc et de Caecilia Metella qui épouse Appius Claudius Pulcher, consul en 79 av. jc.


En 143/142 av. jc, il sert probablement sous les ordres de son père, Quintus Caecilius Metellus Macedonicus, en Hispanie citérieure [2]. Macedonicus y fait campagne contre les Celtibères [3] et Viriatus.

De par son ascendance, de rang consulaire depuis plus de 3 générations, Quintus Caecilius est promis à une carrière brillante. Il est nommé triumvir monétaire [4] vers 132 av. jc. Il devient ensuite préteur [5] vers 126 av. jc.

Quintus Caecilius reçoit le commandement militaire pour soumettre les habitants des îles Baléares [6] qui résistent à la domination romaine depuis trois-quarts de siècle et ont laissé se développer une intense activité de piraterie.

Sa campagne se poursuit jusqu’en 122 av. jc. et la fin de son mandat de consul. Il est alors nommé proconsul [7] afin de mener l’expédition à terme. Vers 121 av. jc, il défait les pirates et conquiert Mallorca [8] et Menorca [9]. Pour consolider l’emprise romaine sur les Baléares, Quintus Caecilius fonde à Palma [10] et Pollentia [11] deux colonies de 3 000 Romains qu’il fait venir d’Ibérie [12].

En 120 avjc. il est censeur [13] avec Lucius Calpurnius Piso Frugi consul en 133 av. jc pour collègue. Ils confirment probablement Publius Cornelius Lentulus (consul en 162 av. jc) dans sa fonction de princeps senatus [14] mais le ressentiment populaire provoqué par les actions de ce dernier contre Caius Gracchus le contraint à quitter Rome pour la Sicile [15]

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de François Hinard (dir.), Histoire romaine des origines à Auguste, Fayard, 2000 (ISBN 978-2-213-03194-1)

Notes

[1] branche de l’influente gens romaine plébéienne des Caecilii

[2] Après la victoire romaine sur Carthage lors de la Deuxième guerre punique, la République romaine divise ses territoires ibériques en deux provinces : l’Hispanie ultérieure et l’Hispanie citérieure. L’Hispanie citérieure couvre la côte méditerranéenne des Pyrénées à Carthagène. L’administration de la province est installée à Tarragone. Avec l’extension des conquêtes romaines vers l’intérieur des terres, cette province devient la Tarraconaise, qui couvrira le territoire allant de la Méditerranée à la Galice et au nord de l’actuel Portugal.

[3] Le terme de Celtibères se réfère généralement aux tribus celtiques ou « celtisées » de la péninsule Ibérique. Ils sont nommés ainsi par les géographes grecs. Ces peuples celtibères habitaient à l’ouest des Monts ibériques. Les Romains les considéraient comme un mélange de Celtes et d’Ibères, mais en les différenciant ainsi de leurs voisins, c’est-à-dire des Celtes du plateau et des Ibères de la côte.

[4] Un magistrat monétaire ou triumvir monétaire (en latin : triumvir aere argento auro flando feriundo) est un membre du collège de trois magistrats supervisant la frappe de la monnaie sous la Rome antique.

[5] Le préteur est un magistrat de la Rome antique. Il est de rang sénatorial, peut s’asseoir sur la chaise curule, et porter la toge prétexte. Il est précédé par deux licteurs à l’intérieur de Rome, et six hors du pomerium de l’Urbs. Sous la République, il est élu pour une durée d’un an par les comices centuriates.

[6] Les îles Baléares sont l’une des communautés autonomes d’Espagne. Il s’agit d’un archipel situé en mer des Baléares qui comprend cinq îles principales, dont quatre habitées, ainsi que de nombreux îlots

[7] La fonction de proconsul dans la Rome antique correspond à la notion actuelle de gouverneur. Étymologiquement, ce terme vient du préfixe latin pro, à la place de, et consul. Le premier cas de proconsulat historiquement cité par Denys d’Halicarnasse date de 464 av. jc, lorsque Titus Quinctius Capitolinus Barbatus reçut le pouvoir de diriger une armée (imperium) pour aller au secours d’un consul assiégé. Il s’agit alors d’une solution improvisée sous la pression des événements. La fonction réapparaît avec l’agrandissement de la République romaine au 4ème siècle av. jc, lorsqu’un consul doit finir une campagne militaire ou doit gouverner un territoire au-delà de la durée normale de son mandat de consul (un an). Son pouvoir (imperium consulaire) est alors prolongé, en général pour une durée d’un an et toujours sur un territoire précis, le plus souvent une province. Le terme « proconsul » tient au fait que son titulaire exerçait un pouvoir consulaire ; cependant, tous les proconsuls n’étaient pas forcément d’anciens consuls.

[8] Majorque

[9] Minorque

[10] Palma de Majorque

[11] La cité romaine de Pollentia est le plus important site archéologique sur l’île de Majorque (Baléares, Espagne) de l’époque romaine et le seul visitable de l’île. Il est situé dans la ville d’Alcúdia, bien que son nom l’indique la ville de Pollença.

[12] L’Ibérie, aussi connue sous le nom d’Ivérie, est le nom donné par les Grecs et les Romains à l’ancien royaume de Karthlie et correspondant approximativement aux parties méridionale et orientale de l’actuelle République de Géorgie. Les Ibères du Caucase forment une base pour le futur État géorgien et, en même temps que les Colches de Colchide, le noyau de la population géorgienne actuelle. La région n’était, jadis, habitée que par quelques tribus qui faisaient partie du peuple appelé « Ibères ».

[13] Le censeur est un magistrat romain. Deux censeurs sont élus tous les cinq ans parmi les anciens consuls par les comices centuriates. Le pouvoir des censeurs est absolu : aucun magistrat ne peut s’opposer à leurs décisions, seul un autre censeur qui leur succède peut les annuler. Après 18 mois de mandat, ils président une grande cérémonie de purification, le lustrum, à la suite de laquelle ils abdiquent. La censure est la seule magistrature romaine qui n’autorise pas la réélection. Les censeurs ne sont plus élus à partir de la dictature de Sylla, et leurs pouvoirs sont repris par les empereurs romains.

[14] Le « princeps senatus » est le premier membre par préséance du sénat romain. Cette fonction entrée en existence autour de 275 av. jc était, à l’origine, honorifique. Il s’agissait du plus ancien des ex-magistrats présents au Sénat. Sous la République romaine, le princeps senatus n’était pas nommé à vie, mais sélectionné par chaque nouveau tandem de censeurs, c’est-à-dire tous les 5 ans et pouvait toutefois être confirmé pour une période supplémentaire de 5 ans. Sélectionné parmi les sénateurs patriciens jouissant du rang consulaire, généralement d’anciens censeurs, le candidat devait être un patricien respecté de ses collègues sénateurs au passé politique irréprochable. Cette dignité qui conférait un grand prestige et une autorité morale à celui qui en disposait : le privilège de parler le premier au sénat lors des délibérations dont il disposait lui permettait de donner le ton du débat et son avis influait généralement celui des sénateurs qui parlaient après lui et son nom était, à ce titre, inscrit en tête de l’album sénatorial.

[15] La Sicile est la plus grande île méditerranéenne. À partir du 2ème millénaire av. jc, l’île est occupée par trois peuples : les Sicanes, les Sicules et les Élymes. À partir du 8ème siècle av. jc, les Phéniciens fondent des comptoirs commerciaux en Sicile. Ceux-ci, souvent établis sur des promontoires ou des îles voisines de la côte, sont concentrés à la pointe nord-occidentale comme Palerme, Solonte ou Motyé. La Sicile fut ensuite gouvernée par des princes appelés tyrans dont les Denys l’Ancien et Denys le Jeune.