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Athanase II de Naples

jeudi 19 janvier 2023, par ljallamion

Athanase II de Naples (mort en 898)

Évêque de Naples en 875-Duc de Naples de 877/878 à sa mort

Carte des duchés lombards d'Italie méridionale vers 600/638-1137Fils cadet du duc Grégoire III de Naples et frère de Serge II de Naples. Il est élu évêque de Naples [1] en 875 après la mort de son oncle l’évêque Athanase 1er.

Après le couronnement impérial de Charles le Chauve en 875 le Pape Jean VIII décide d’intervenir dans le sud de l’Italie pour combattre la menace musulmane. Il obtient la soumission de Guaifer de Salerne alors que le duc Serge II de Naples persiste dans son alliance avec les Sarrazins [2].

En 876 un synode Romain condamne et excommunie le duc Serge II de Naples qui comme le prince de Bénévent étaient restés les alliés des Sarrazins et qui bravaient les anathèmes de l’église.

Le Pape fait exécuter 25 prisonniers napolitains et reproche par sa lettre du 29/08 ou 9/9 876 à l’évêque Athanase II sa compromission et de ne pas avoir ramené à la raison le duc persécuteur de l’évêque Athanase 1er.

Athanase II se rallie alors au Pape Jean VIII et après la défaite de son frère Serge II face à Guaifer de Salerne il fomente une révolte en 877/878, capture son frère se proclame duc et envoie Sergius préalablement aveuglé, captif à Rome. Les pouvoirs ecclésiastique et militaire se trouvent désormais confondus à Naples.

Bien qu’Athanase II jouisse désormais d’un grand prestige auprès du Pape et que les napolitains jurent solennellement de combattre les arabes, il ne reçoit par l’aide promise par Jean VIII contre les bandes de musulmans qui infectent la Campanie [3]. Le Pape tente de se concilier l’évêque en vain puis l’excommunie en avril 881.

En 882 après la mort de Jean VIII, l’évêque Athanase II organise à son profit une paix entre les lombards et en 884 il attaque de nouveau Capoue [4] après avoir fait la paix avec les Sarrazins qui ont dévasté Naples pour attaquer Salerne [5]. À la même époque il repousse également les prétentions byzantines [6] à l’hégémonie régionale.

Malgré les succès militaires en Campanie du Stratège Nicéphore Phocas l’Aîné , Athanase II maintient son alliance avec les arabes d’Agropolis. Il menace même le nouveau prince de Salerne, Guaimar qui avait succédé à son père Guaifer de Salerne, retiré en 880 au Mont-Cassin [7].

Guaimar sollicite la protection du représentant de l’empire byzantin ce qui incite Athanase à faire de même et à recevoir un corps d’auxiliaires byzantins. Il se réconcilie avec le nouveau Pape et réussit à chasser les envahisseurs du Golfe de Naples La baie de Naples est située sur la côte sud-ouest de l’Italie (province de Naples, Campanie). Elle s’ouvre à l’ouest sur la mer Tyrrhénienne..

En 885 il tente en vain de nouveau de s’emparer de Capoue avant de faire alliance avec Guy IV de Spolète et en 886 avec le futur comte de Capoue, Athenolf lorsque ce dernier intrigue pour prendre le pouvoir.

Le long règne d’Athanase II, au demeurant fin lettré, permet au duché de Naples de devenir une puissance nouvelle qui n’hésite pas à s’allier aux Sarrazins et à défier l’excommunication de Rome. Athanase II meurt en mars/avril 898 après un règne de 20 ans 3 mois et 29 jours il a comme successeurs comme évêque de Naples, son oncle le vieil Étienne III, ancien évêque de Sorrente [8] qui connaît le grec et le latin et comme duc son cousin Grégoire IV de Naples , mais ce dernier plein de déférence pour le vieillard lui laisse jusqu’à son décès en 907 exercer la prééminence de facto dans le pouvoir

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Thomas Granier. « Napolitains et Lombards aux VIIIe-XIe siècles. De la guerre des peuples à la guerre des saints en Italie du Sud ». Dans : Mélanges de l’Ecole française de Rome. Moyen-Age, Temps modernes T. 108, no 2. 1996.

Notes

[1] L’archidiocèse de Naples est un archidiocèse métropolitain de l’Église catholique d’Italie appartenant à la région ecclésiastique de Campanie. Le diocèse est érigé au 1er siècle.

[2] Sarrasins ou Sarrazins est l’un des noms donnés durant l’époque médiévale en Europe aux peuples de confession musulmane. On les appelle aussi « mahométans », « Arabes », « Ismaélites » ou « Agarènes ». D’autres termes sont employés également comme « Maures », qui renvoient aux Berbères de l’Afrique du Nord après la conquête musulmane.

[3] La région de Campanie, plus couramment appelée la Campanie, est une région d’Italie méridionale. Elle fut associée au Latium, une des 11 régions de l’Italie romaine créées par l’empereur Auguste au 1er siècle av.jc Érigée en province à part entière au début du 4ème siècle au temps de l’empereur Dioclétien, la Campanie fut ensuite sous domination lombarde puis byzantine. Elle fut ensuite morcelée par l’indépendance que quelques-unes de ses villes adoptèrent.

[4] Capoue, rattachée à Salerne par le traité de 849 entre Salerne et Bénévent parvient à s’en affranchir vers 861.

[5] Salerne, en italien Salerno, est une ville italienne de la province de Salerne en Campanie. Capitale de la principauté de Salerne de 861 à 1076, elle fut prise en 1077 par Robert Guiscard. Choisie par les Normands comme capitale de l’Italie du Sud au 11ème siècle, la ville fut le creuset du style « normand arabo-byzantin » Salerne accueillit la plus ancienne université de médecine d’Europe, la Schola Medica Salernitana, la plus importante source de savoir médical en Europe au début du Moyen Âge.

[6] L’Empire byzantin ou Empire romain d’Orient désigne l’État apparu vers le 4ème siècle dans la partie orientale de l’Empire romain, au moment où celui-ci se divise progressivement en deux. L’Empire byzantin se caractérise par sa longévité. Il puise ses origines dans la fondation même de Rome, et la datation de ses débuts change selon les critères choisis par chaque historien. La fondation de Constantinople, sa capitale, par Constantin 1er en 330, autant que la division d’un Empire romain de plus en plus difficile à gouverner et qui devient définitive en 395, sont parfois citées. Quoi qu’il en soit, plus dynamique qu’un monde romain occidental brisé par les invasions barbares, l’Empire d’Orient s’affirme progressivement comme une construction politique originale. Indubitablement romain, cet Empire est aussi chrétien et de langue principalement grecque. À la frontière entre l’Orient et l’Occident, mêlant des éléments provenant directement de l’Antiquité avec des aspects innovants dans un Moyen Âge parfois décrit comme grec, il devient le siège d’une culture originale qui déborde bien au-delà de ses frontières, lesquelles sont constamment assaillies par des peuples nouveaux. Tenant d’un universalisme romain, il parvient à s’étendre sous Justinien (empereur de 527 à 565), retrouvant une partie des antiques frontières impériales, avant de connaître une profonde rétractation. C’est à partir du 7ème siècle que de profonds bouleversements frappent l’Empire byzantin. Contraint de s’adapter à un monde nouveau dans lequel son autorité universelle est contestée, il rénove ses structures et parvient, au terme d’une crise iconoclaste, à connaître une nouvelle vague d’expansion qui atteint son apogée sous Basile II (qui règne de 976 à 1025). Les guerres civiles autant que l’apparition de nouvelles menaces forcent l’Empire à se transformer à nouveau sous l’impulsion des Comnènes avant d’être disloqué par la quatrième croisade lorsque les croisés s’emparent de Constantinople en 1204. S’il renaît en 1261, c’est sous une forme affaiblie qui ne peut résister aux envahisseurs ottomans et à la concurrence économique des républiques italiennes (Gênes et Venise). La chute de Constantinople en 1453 marque sa fin.

[7] L’abbaye du Mont-Cassin se situe au sommet du mont éponyme, à 80 km à l’ouest de Naples, entre Rome et Naples, près de la commune de Cassino, dans la province de Frosinone, dans la région du Latium, en Italie. L’abbaye est dite « territoriale », car elle ne fait pas partie d’un diocèse, et a donc le statut dit de Nullius dioecesis.

[8] L’archidiocèse de Sorrente-Castellammare di Stabia est un archidiocèse de l’Église catholique en Italie, suffragant de l’archidiocèse de Naples et appartenant à la région ecclésiastique de Campanie. Selon la tradition, l’apôtre saint Pierre, lors de son voyage à Rome , s’arrête dans la baie de Crapolla aujourd’hui sur le territoire de Massa Lubrense. Le martyrologe fait mémoire le 19 mars du martyre à Sorrente de Marc, Quintus et de ses compagnons au 3ème siècle. L’origine du diocèse de Sorrente est également incertaine. Les traditions hagiographiques et liturgiques donnent quatre évêques, René, Valère, Athanase et Baculo, qui ont vécu à une époque inconnue entre le 5ème siècle et le 7ème siècle. Le premier d’entre eux, René, a peut-être vécu dans la première moitié du 5ème siècle. Le premier évêque historiquement connu est Rosario qui, avec l’évêque Ours de Stabia, prend part au concile de Rome de 499 organisé par le pape Symmaque. Un siècle plus tard, le recueil de lettres du pape Grégoire le Grand nous fait connaître l’évêque Jean, par une lettre d’avril 591 ; le même évêque participe au concile de Rome de 595 ; enfin, Giovanni est toujours le destinataire de certaines lettres du pape au cours des derniers mois de 598. Il meurt certainement entre 599 et le début des années 600, car on sait que son successeur présumé, saint Amand, est déclaré mort le 13 avril 617. L’époque à laquelle le diocèse de Sorrente est élevée au rang de siège métropolitain est également incertaine.