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Moreau bat le général Kray en Allemagne à la deuxième bataille de Stockach le 3 mai 1800

lundi 26 décembre 2022, par ljallamion

Moreau bat le général Kray en Allemagne à la deuxième bataille de Stockach le 3 mai 1800

La seconde bataille de Stockach eut lieu à Stockach, le 12 floréal de l’an VIII [1], entre l’armée française commandée par Claude Jacques Lecourbe et l’armée autrichienne commandée par le prince Joseph-Marie de Lorraine-Vaudémont et se solda par une victoire française.


Pendant ces opérations, qui ne s’exécutèrent qu’assez lentement, Paul Kray , de son coté, ordonna divers mouvements et concentra, le 2 mai, une grande partie de ses troupes vers Engen [2], dans le but de gagner le lendemain les hauteurs de Stokach [3] pour y combattre avec des forces réunies, ou protéger au moins l’évacuation de ses magasins, rassemblés assez imprudemment sur les points les plus avancés de la ligne.

Le général autrichien, quoique surpris, en quelque sorte, par les manœuvres de son adversaire dont il n’avait pas d’abord compris le but, avait néanmoins réuni dans la position d’Engen une masse énorme d’environ 45 000 soldats autrichiens.

On ne conçoit pas comment avec ces forces il ne profita point de la lenteur des mouvements de Moreau et des passages successifs du Rhin [4], par les divers corps de l’armée française, pour attaquer ces corps et les écraser séparément.

Moreau, tirant habilement parti de l’erreur où la première manœuvre de Sainte-Susanne avait jeté son ennemi, résolut de l’attaquer avant que l’aile droite impériale que Starray ramenait par la haute vallée du Neckar [5] l’eût rejoint, et d’empêcher ainsi un changement de front en arrière.

Ce changement aurait eu pour résultat de rétablir la ligne de bataille des autrichiens, en affermissant leur gauche dans la position de Stokach.

Le général français se proposait de tourner cette aile gauche pour la séparer du lac de Constance [6] et s’établir sur la ligne d’Engen à Stokach, où se trouvaient les magasins ennemis.

Lecourbe, qui avait quitté, le 2 mai, Hohentweil et s’était rapproché de Stokach, devait être chargé de cette dernière opération, pendant que Moreau, avec la réserve, se porterait lui-même de front sur Engen, et que Saint-Cyr marcherait sur la droite de cette position.

Le 3 mai, au point du jour, Lecourbe se mit en marche sur 3 colonnes et assailli Stokach, que défendait avec 12 000 hommes le prince Vaudémont de Lorraine. Dominique René Vandamme , à la droite, tourna la position par Bodman [7] et Walwhies. Au centre, Montrichard , accompagné de la réserve de cavalerie du général Étienne Marie Antoine Champion de Nansouty , marcha directement sur Stokach au pas de charge par la chaussée de Singen [8].

Jean Thomas Guillaume Lorge , à la gauche partagea sa colonne en 2 sections : l’une qu’il conduisit lui-même, alla renforcer le corps de Moreau, alors en mouvement sur Engen ; l’autre, aux ordres du général François Goullus , remonta le vallon de l’Aach [9] pour couper entre Engen et Stokach la communication avec Kray.

L’avant-garde de Vaudémont, postée au débouché des bois près de Walwhies et Bodman, fut attaquée la première, et presque aussitôt rejetée sur le corps de bataille déployé en avant de Stokach et couvert par une ligne de cavalerie que Nansouty fit plier après une charge brillante.

Les français étaient plus nombreux, mais l’excellente position de l’artillerie ennemie retarda longtemps la défaite des autrichiens ; enfin une vigoureuse attaque de Molitor permit à Vandamme de déborder la position et de menacer la ligne de retraite.

L’ennemi en fut intimidé. Montrichard, profitant de ce moment d’indécision, attaqua le centre et le fit plier. Ce mouvement, soutenu par une charge de cavalerie de Nansouty, détermina la défaite autrichienne.

Presque toute l’infanterie autrichienne mit bas les armes . Le prince de Lorraine, dont la retraite sur Engen, était coupée par le mouvement de la brigade Goullu, s’enfuit pas les routes de Moeskirsh [10] et de Pfullendrof [11], abandonnant aux français 4000 prisonniers, 8 canons, 500 chevaux et des magasins contenant des approvisionnements de toute espèce.

Notes

[1] 3 mai 1800

[2] Engen est une ville allemande située dans le Bade-Wurtemberg, dans l’arrondissement de Constance.

[3] Stockach est une ville située dans la partie méridionale de l’Allemagne, dans la région du Hegau. Elle fait partie de l’arrondissement de Constance, dans le land de Bade-Wurtemberg. La commune est constituée de la ville de Stockach proprement dite et d’une dizaine de villages qui sont notamment : Espasingen, Zizenhausen, Seelfingen, Hoppetenzell ou encore Raithhaslach.

[4] Le Rhin est un fleuve international d’Europe centrale et de l’Ouest, long de 1 233 km. Il est la colonne vertébrale de l’Europe rhénane, l’espace économique le plus dynamique d’Europe et l’un des grands lieux de puissance du monde. Son bassin versant, de 198 000 km2, comprend le Liechtenstein, la majeure partie de la Suisse et du grand-duché de Luxembourg, une partie de l’Autriche, de l’Italie et de la Belgique, de grandes parties de l’Allemagne et des Pays-Bas et une partie de la France. Il s’agit du plus long fleuve se déversant dans la mer du Nord et de l’une des voies navigables les plus fréquentées du monde.

[5] Le Neckar est un affluent du Rhin par la rive droite, long de 362 km (380 km par la branche de l’Eschach, son affluent), qui draine un bassin hydrographique de 14 000 km2 dans le Bade-Wurtemberg, dans l’ouest de l’Allemagne. Son débit moyen à l’embouchure est de 145 m3/s. Du point de vue hydrologique, le Neckar est le 4ème plus important affluent du Rhin derrière l’Aar, la Moselle et le Main ; par sa longueur et son débit, c’est le 12ème plus grand cours d’eau d’Allemagne. Le Neckar prend sa source à 705 m d’altitude dans la Baar à Villingen-Schwenningen. Il serpente ensuite vers le nord-est entre la Forêt-Noire et le Jura souabe puis, avec le « coude du Neckar », bifurque à Plochingen vers le nord-ouest et le nord pour traverser les agglomérations de Stuttgart et de Heilbronn, enfin tourne vers l’ouest entre Eberbach dans l’Odenwald jusqu’à Heidelberg et finalement traverse le Fossé rhénan au nord-ouest, jusqu’à Mannheim. Là, il se déverse dans le Rhin, à 88 m d’altitude.

[6] Le lac de Constance est un ensemble de plusieurs plans d’eau situés au nord des Alpes, à la frontière entre l’Allemagne, la Suisse et l’Autriche, alimenté principalement par le Rhin.

[7] Bodman-Ludwigshafen est une commune de Bade-Wurtemberg (Allemagne), située dans l’arrondissement de Constance, dans le district de Fribourg-en-Brisgau.

[8] Singen (Hohentwiel) est une ville de Bade-Wurtemberg (Allemagne) située dans l’arrondissement de Constance, dans le district de Fribourg-en-Brisgau, à peu près à 30 km au nord-ouest de Constance et à 20 km au nord-est de Schaffhouse (Suisse). Singen est la deuxième plus grande ville de l’arrondissement de Constance (après la ville de Constance).

[9] Aach est une ville allemande du Bade-Wurtemberg située dans la région volcanique du Hegau. Située à côté du lac de Constance, cette petite ville est principalement connue pour sa proximité avec la source d’Aachtopf, la plus importante d’Allemagne.

[10] ville allemande du Bade-Wurtemberg, au sud de Sigmaringen, entre le Danube et le lac de Constance.

[11] Pfullendorf est une ville allemande du Bade-Wurtemberg, située dans la région de la Linzgau à 20 km au nord du lac de Constance.