Bienvenue sur mon site historique. Bon surf

L’histoire pour le plaisir

Accueil du site > Histoire du 16ème siècle > Petrus Mosellanus né Peter Schade

Petrus Mosellanus né Peter Schade

lundi 19 septembre 2022, par ljallamion

Petrus Mosellanus né Peter Schade (1493-1524)

Humaniste, philologue et théologien catholique

Mosellanus fit ses études comme boursier du très thomiste [1] collège Montanus de l’Université de Cologne [2] entre 1509 et 1511, obtenant le titre de “Baccalaureus philosophiae”, à peu près en même temps que Konrad Heresbach, Johannes Bockenrod et Gerhard Westerburg.

Il s’inscrivit ensuite à l’été 1515 à l’Université de Leipzig [3], y étudia les arts libéraux et la théologie et obtint le 28 décembre 1519 le titre de Magister artium, puis le 20 août 1520 celui de cursor [4] et enfin le 9 Novembre 1523 celui de sententiarius. En 1517 il reprit la chaire de grec ancien de cet établissement avec le titre de professeur.

Il y poursuivit l’enseignement de Richard Crocus , lequel partait rejoindre l’Université de Cambridge [5]. Au nombre des disciples de Mosellanus, on compte entre autres Julius von Pflug , Georgius Agricola , Joachim Camerarius l’Ancien et Christoph Hegendorf.

Mosellanus fit connaissance du théologien de Wittenberg Philipp Melanchthon en août 1518, et au fil des années il se noua une intime amitié entre les deux érudits, que leurs divergences théologiques n’ébranlèrent jamais. Melanchthon assista aux derniers instants de son ami Mosellanus.

En 1519, Mosellanus prononça le discours inaugural en latin de la Disputatio de Leipzig, qu’il avait organisée pour tâcher de rapprocher le théologien catholique Johannes Eck des Réformateurs groupés autour de Martin Luther et Andreas Bodenstein ; mais ses tentatives pour concilier les deux points de vue échouèrent. Il éprouvait de la sympathie pour les Réformateurs ; lui-même était un érasmien convaincu et était en correspondance suivie avec l’érudit de Bâle.

Mosellanus était enseignant de la Thomasschule zu Leipzig [6]. Il exerça la fonction de recteur de l’Université de Leipzig lors du semestre d’été de 1520 et du semestre d’été de 1523. De 1520 à sa mort, il fut préfet de collège de l’École princière de Leipzig.

Son tombeau, qui se trouvait dans l’Église Saint-Nicolas de Leipzig [7], a été recouvert, comme les autres sépultures, lors de l’aménagement de l’église dans le style classique. Une plaque commémorative a été apposée à l’emplacement de sa maison natale à Bruttig-Fankel, dans le quartier de Bruttig, ainsi que sur une fontaine du vieil hôtel de ville.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de John L. Flood et Franz Josef Worstbrock, Deutscher Humanismus 1480-1520. Verfasserlexikon, vol. 2, Berlin + New York, Walter de Gruyter, 2009–2013, « Mosellanus (Schade), Petrus »

Notes

[1] Le thomisme est une école de pensée philosophico-théologique inspirée des écrits de saint Thomas d’Aquin consistant principalement en un réalisme philosophique. Le thomisme a pris de nombreuses formes selon les périodes et les circonstances, s’éloignant plus ou moins des véritables thèses du docteur de l’Église selon les types de formes, certaines consistant en une interprétation extrêmement libre, d’autres se contentant d’une conservation rigide à la lettre de la Somme théologique. La plupart des philosophes de l’époque moderne, tels que René Descartes, John Locke, Gottfried Wilhelm Leibniz et après comme Emmanuel Kant, dialoguent directement ou indirectement avec les formes de thomisme de leur temps.

[2] L’université de Cologne ou Universitas studii Coloniensis a été fondée à Cologne en 1388 et fut supprimée à l’époque de la domination française en 1798. L’université de Cologne fut fondée le 21 mai 1388. Elle est chronologiquement la quatrième université du Saint-Empire romain, après l’université Charles de Prague (1348), l’université de Vienne (1365) et l’université de Heidelberg (1386). L’initiative de sa création revient au conseil communal de la ville libre d’Empire Cologne. L’acte de fondation fut entériné par le pape Urbain VI alors en résidence à Pérouse. Le 6 janvier 1389, jour de l’Épiphanie et fête du saint patron de Cologne, se fit la lecture des leçons inaugurales avec la présence de vingt professeurs. le premier recteur fut Hartlevus de Marca qui commença son enseignement avec une dispute, selon l’usage de la Sorbonne, avec le professeur Gérard Kikpot von Kalkar sur le livre, verset 1 d’Ésaïe "la gloire du Seigneur brille sur vous" et le lendemain, une messe solennelle fut chantée dans la cathédrale sans doute car l’église de l’Épiphanie était fermée. L’université avait pris comme référence la plus prestigieuse université de l’époque l’Université de Paris, dont trois quarts des professeurs étaient originaires et avaient quitté Paris car l’université de Paris à cette époque suivant le roi Charles VI avait pris parti pour l’anti-pape Clément VII. les autres professeurs venaient de Heidelberg qu’ils avaient quitté à cause de la peste qui y régnait. Pourtant dès le début de leur enseignement les professeurs de Cologne donnèrent une ligne originale à leur enseignement en s’éloignant des doctrines enseignées à Paris, Vienne et Heidelberg. Ils donnèrent en effet la prééminence au droit romain de l’empereur plutôt qu’au droit canonique de l’Église. Dès son ouverture, l’université compta 700 étudiants qui devinrent rapidement mille, provenant de toutes les parties de l’Europe, unis par l’usage du latin. La ville de Cologne payait la rémunération d’abord de neuf puis de douze professeurs : quatre théologiens, trois canonistes, trois médecins et deux juristes enseignant le droit civil romain.

[3] L’université de Leipzig, située dans le land de Saxe, est l’une des plus anciennes universités d’Allemagne. En 1409, par le décret de Kuttenberg, le roi des Romains Venceslas donnait la primauté aux Tchèques sur les Allemands. Mécontents, les Allemands quittèrent alors Prague pour Leipzig et obtinrent des landgraves Frédéric 1er de Saxe et Guillaume II de Misnie la fondation d’une nouvelle université. À l’origine, elle comptait quatre facultés ; on en trouve maintenant quatorze, avec environ 29 000 étudiants, ce qui en fait la deuxième université de Saxe. Elle est en activité sans interruption depuis bientôt 6 siècles, et rassemble aujourd’hui plus de 150 départements, pour 190 programmes de formations débouchant notamment sur de nombreux masters et certificats d’aptitudes à l’enseignement. L’université de Leipzig est notamment réputée pour sa faculté de médecine.

[4] Baccalaureus biblicus

[5] L’université de Cambridge (Angleterre) est la deuxième plus ancienne université britannique (la première étant l’université d’Oxford). Elle fait partie des Anciennes universités. C’est l’une des plus prestigieuses universités du monde. Elle forme, avec l’université d’Oxford, la quasi-totalité des élites politiques et intellectuelles du Royaume-Uni depuis des centaines d’années et représente la quintessence du système universitaire élitiste anglais.

[6] L’école Saint-Thomas de Leipzig est un Gymnasium public avec internat de Leipzig. L’école a été fondée en 1212 et est l’une des plus vieilles écoles des régions germanophones. L’école est un lycée avec point fort en musique et a un chœur d’enfants de renommée mondiale, le chœur Saint-Thomas.

[7] L’église Saint-Nicolas est l’église la plus grande de Leipzig. L’église est construite en 1165 et dédiée à saint Nicolas, patron des marchands. Elle se trouve en plein milieu de la ville à l’intersection de deux routes marchandes majeures de l’époque. Cette église romane est agrandie au 16ème siècle dans un style gothique tardif et l’intérieur est entièrement réaménagé en 1794 par l’architecte Dauthe en style néoclassique. Certains de ses vitraux sont l’œuvre de Carl de Bouché. L’église Saint-Nicolas est devenue protestante en 1539, mais l’Église catholique romaine peut l’utiliser pour certaines cérémonies.