Servius Sulpicius Camerinus
Homme politique sous la République romaine
Membre de la gens patricienne des Sulpicii [1]. Fils de Quintus Sulpicius Camerinus Cornutus tribun militaire à pouvoir consulaire [2] en 402 et 398 av. jc.
En 393 av. jc, il est consul. Avec les patriciens [3], il s’oppose aux tribuns de la plèbe [4] sur le projet de loi de transférer la population de Rome à Véies [5], qui venait d’être conquise.
En 391 av. jc, après une disette et une épidémie qui provoque le décès de plusieurs magistrats, le Sénat décide de faire élire des tribuns militaires à pouvoir consulaire, en plus grand nombre que les consuls, afin que l’Etat ne soit pas privé de direction. Camerinus est élu avec 5 autres collègues. Il mène une expédition militaire contre la ville de Sapinum, dont il pille le territoire.
En 387 av. jc, il est désigné interroi [6] par Marcus Manlius Capitolinus, et désigne à son tour Lucius Valérius Potitus, qui organise la tenue des élections
P.-S.
Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Tite-Live, traduction de Annette Flobert, Histoire romaine, livres I à V, Flammarion, 1995, (ISBN 2080708406)
Notes
[1] Les Sulpicii sont les membres d’une gens romaine patricienne. Ils occupent de hautes magistratures tout au long de la République romaine. Les principaux cognomina sont Camerinus, Galba et Saverrio.
[2] Un tribun militaire à pouvoir consulaire est un magistrat romain disposant d’un niveau d’imperium presque équivalent aux consuls qu’il remplace de façon irrégulière au début de la République romaine, entre 444 et 367 av. jc. Après cette date, le tribunat consulaire est définitivement abandonné.
[3] Un patricien est durant la période romaine un citoyen qui appartient, par sa naissance, à la classe supérieure ancienne et traditionnelle, et par ce rang détient diverses prérogatives politiques et religieuses. La classe des patriciens se distingue à Rome du reste de la population dite plébéienne.
[4] Dans la Rome antique, les tribuns de la plèbe sont les représentants de la plèbe. Ils ne représentent pas le populus dans son entier, puisque la plèbe est le populus (l’ensemble du peuple de Rome, comprenant tous les citoyens de toutes les classes) sauf les patriciens.
[5] Puissante cité étrusque située à la frontière sud de l Étrurie, dans la campagne falisque, à 16 km au nord de Rome sur le territoire de la commune de Formello. Elle était considérée comme la plus riche des villes de la Ligue étrusque.
[6] L’interroi est un magistrat nommé à titre exceptionnel dans la Rome antique, en cas de vacance du pouvoir, c’est-à-dire après la disparition du roi (selon la tradition légendaire rapportée par Tite-Live) ou des magistrats détenteurs de l’imperium (consul ou tribun militaire à pouvoir consulaire). Sous la République romaine, en cas de vacance du consulat pour cause de mort ou d’abdication des deux consuls ou de troubles ayant retardé l’élection le Sénat décide d’établir un interrègne (interregnum). Il choisit en son sein un patricien comme premier interroi. Celui-ci, chargé de préparer l’élection des nouveaux consuls par les comices centuriates, ne peut les présider, n’ayant pas reçu l’investiture auspicatoire. Le premier interroi en nomme un second qui lui succède. Ayant reçu l’investiture auspicatoire du premier, ce second interroi peut tenir les comices. Les principaux ornements consutaires, dont le siège curule, lui sont accordés. À la suite de Theodor Mommsen, l’interroi est d’ordinaire regardé comme le titulaire d’une magistrature extraordinaire. Mais la qualité de magistrat de l’interroi est discutée.